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Talbot

John Talbot, comte de Shrewsbury, est un célèbre capitaine anglais, né en 1384 (?), mort le 17 juillet 1453. Sa famille était, dit-on, originaire du pays de Caux et serait venue, à l'époque de la conquête normande, s'établir en Angleterre, où elle acquit ensuite de grands domaines, notamment dans le pays de Galles. John Talbot était le second fils de Richard Talbot, de Goodrich Castle. Il naquit probablement vers 1384. Son mariage avec Maud Neville lui valut une grande situation de fortune. De 1404 à 1407, il combattit les Gallois révoltés contre Henri IV de Lancastre. Il siégea au Parlement de 1410. Pendant les troubles qui suivirent l'avènement de Henri V, il  fut, on ne sait pourquoi, emprisonné à la Tour de Londres (16 novembre 1413), mais il en sortit bientôt et fut envoyé, comme lieutenant du roi, en Irlande (février 1414), où il soumit plusieurs clans et captura le chef Donat Macmurrogh.

Il suivit Henri V en France, prit part aux sièges fameux de Caen (1417), de Rouen (1418-19), de Melun (1420) et de Meaux (1421), puis, pendant le règne de Henri VI, à la bataille de Verneuil (17 août 1424) et reçut l'ordre de la Jarretière. Nommé, une seconde fois, lieutenant du roi en Irlande (1425), il revint bientôt en France, avec le régent Bedford. Il y passa désormais la plus grande partie de sa vie et y acquit ses plus beaux titres de gloire (La Guerre de Cent ans). Il serait trop long d'indiquer les événements militaires auxquels son nom est associé, comme le prise de Pontorson et la défaite de Warwick devant Montargis (1427), la prise de Laval et la reprise du Mans (1428), le siège d'Orléans et la bataille de Patay (18 juin 1419) où il fut fait prisonnier. Bedford, qui le tenait en haute estime, lui donna de grands domaines en France, ainsi qu'à son fils aîné dont il était le parrain. Remis en liberté (1433), Talbot reçut une pension de 300 saluts d'or et fut, peu après, nommé lieutenant général du roi et du régent sur le fait de la guerre en l'Ile-de-France et au pays d'entre la Seine, l'Oise et la Somme, jusqu'à la mer (1434).

Dans une brillante campagne, il s'empara de Beaumont, de Creil, de Pont-Sainte-Maxence et eut, en récompense, le comté de Clermont en Beauvaisis (1434). Capitaine de Saint-Germain-en-Laye et de Poissy, il contribua au recouvrement de Saint-Denis (1435). Après la mort de Bedford (14 septembre 1435) et le traité de paix conclu à Arras entre Charles VII et le duc de Bourgogne (20 septembre 1435), Talbot, malgré ses talents et son infatigable activité, ne put que retarder la défaite de l'Angleterre. Capitaine de Rouen, maréchal de France pour Henri VI, il défendit la Normandie (1436), aida le comte de Salisbury à prendre Ivry, Pontoise, et enleva rapidement plusieurs places voisines (1437) pour menacer Paris, perdu l'année précédente par les Anglais.

En 1438, il engagea une partie de sa fortune pour payer les troupes employées à la défense du pays de Caux, puis il essaya vainement de sauver Meaux (1439), se rendit maître de Harfleur (1440), mais ne put empêcher la perte de Pontoise (1441). Néanmoins, il fut créé comte de Shrewsbury, en raison de ses nombreux services (20 mai 1442). En 1443, il échoua au siège de Dieppe. Pendant la trêve de Tours (1444-1449), il accompagna Marguerite d'Anjou, mariée à Henri VI (1445) et revint gouverner l'Irlande une troisième fois (1445-47). Après la rupture de la trêve (1419), Talbot aida son beau-frère, Edmond Beaufort, duc de Somerset, à défendre la Normandie, sans pouvoir arrêter les progrès des Français.

Lors de la capitulation de Rouen (29 octobre 1449), Talbot fut laissé en otage à Charles VII, qui lui rendit la liberté (juillet 1450) en lui imposant, comme condition, de faire un voyage à Rome pour assister au grand Pardon. A son retour, il fut nommé capitaine de la flotte envoyée au secours de Calais (1452). Lieutenant général de Henri VI en Guyenne, il réduisit promptement cette province (octobre 1452), reconquise l'année précédente par les Français, mais il fut vaincu et tué à la bataille de Castillon (17 juillet 1453), ainsi que deux de ses fils, J. Talbot, baron de l'Isle et le bâtard Talbot. Avec lui finit la domination anglaise en France. Sa mort fut glorieuse comme sa vie.

Parmi les capitaines anglais de son temps, aucun ne fut aussi populaire dans son pays et même en France, où il était estimé autant que redouté "pour ce que il faisoit honnorablement sa guerre" (Journal de Maupoint, p. 23). Comblé de biens et d'honneurs, il était comte de Shrewsburg, de Wexford et de Waterford, baron Talbot, seigneur de Furniwal et de Dungarwan, sénéchat d'Irlande, etc. De sa première femme, Mand Neville, il avait eu trois fils, dont deux périrent à la bataille de Northampton (juillet 1450) pendant la guerre des Deux Roses, et une fille. Sa deuxième femme, Marguerite Beauchamp, lui donna aussi trois fils, dont l'aîné, J. Talbot, fut tué à la bataille de Castillon, et deux filles

William Henry Fox Talbot (1800-1877), de la Royal Society (1831), fut un riche propriétaire à Lacock Abbey, près de Chippenham (Wilts), où il est né, pense-t-on. En 1826, Fox Talbot conclut d'expériences faites avec la lumière de divers corps que l'examen du spectre d'une flamme suffit pour trouver les substances qu'elle contient.
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Dictionnaire biographique
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