| Beaugency (Balgentiacus) est une commune du Loiret, sur la rive droite de la Loire, à 26 kilomètres au Sud-Ouest d'Orléans. 7883 habitants (2010). Antique petite ville assise sur la pente d'une colline, descend vers une vallée riante arrosée par le Rû. Elle occupe un territoire produisant du vin, des fruits et des céréales. Monuments. Le château actuel, bâti par Dunois en 1440, s'élève sur les ruines de celui du XIIe siècle, lequel avait lui-même remplacé l'édifice détruit par les Vikings. La Grosse Tour recouvre un tumulus gaulois. Elle a 72 pieds de long, 62 de large et 110 de hauteur au-dessus d'un tertre de 20 pieds de haut. Elle date du XIe siècle. La Tour de l'horloge, ancienne porte vendômoise. L'Hôtel de ville, bâti avec le reste des matériaux qui étaient destinés à Chambord, merveilleuse construction de la Renaissance. Saint-Etienne, église romane d'un très ancien prieuré. - Notre-Dame, église de l'abbaye de Notre-Dame de l'ordre de Saint-Augustin (XIVe et XVe siècle). - Tour de Saint-Firmin (XIIIe siècle). - Beau pont, etc. - Le pont sur la Loire, à Beaugency. Ci-dessous : l'Abbatiale. Histoire. Un tumulus, des ruines de murs romains, la grosse tour dite de César, rattachent Beaugency aux époques celtique et gallo-romaine. Attila, en 451, Odoacre en 480, les Vikings au IXe siècle ravagèrent cette ville. Une légende peu sûre fait commencer au VIIe siècle l'histoire des seigneurs de la maison de Beaugency. Un Simon ler, seigneur du lieu, guéri miraculeusement par saint Firmin, évêque d'Amiens, aurait, en témoignage de reconnaissance, chargé sa seigneurie de 20 sols annuels de cens envers l'église d'Amiens. Ce qu'il y a de certain c'est que, jusqu'en 1789, la châtellenie payait annuellement à la nation de Picardie, en l'université d'Orléans, une maille d'or de Florence, en hommage-lige. Ce qu'il y a encore de certain, c'est qu'une charte de 1122, de Raoul de Beaugency, rend hommage à Enguerrand, évêque d'Amiens, de la dîme et du rouage de Beaugency. - | | Tour dite de César, à Beaugency. | Tour de l'Horloge. | Les seigneurs de la maison de Beaugency relevaient directement du roi. Le premier d'entre eux dont l'histoire puisse s'occuper avec certitude est Lancelin Ier (980), nommé Landry-Sure, par quelques auteurs. Ses successeurs Lancelin II, Lancelin III, Raoul Ier, mort à la croisade, Simon II, Lancelin IV, Jean Ier et Jean Il, se firent un nom assez illustre dans l'histoire des XIIe et XIIIe siècles. Une branche cadette de la maison de Beaugency, connue sous le nom de Nids (de Nit et de Nidis), petit village de Beauce, autrefois célèbre, rangea sous sa domination la seigneurie de la Ferté-Saint-Aubin. Après Jean II, une femme apporta Beaugency, en mariage, à la maison de Courtenay. Raoul Il vendit son fief à Philippe le Bel en 1291, moyennant une pension viagère à la réserve du château. Philippe de Valois assigna Beaugency à son fils Philippe, duc d'Orléans. La châtellenie fit dès lors partie de l'apanage de ce nom. Pris en 1367, par le prince Noir, Beaugency le fut encore en 1411 et 1428 par les Anglais. Jeanne d'Arc et le duc d'Alençonle reprirent en 1429. - | Le clocher Saint-Firmin est le dernier vestige d'une église romane du Xle siècle remaniée à la Renaissance et démolie à la Révolution. L'édifice s'étendait sur l'actuelle place Saint-Firmin. Sous le porche du clocher, bâti en 1533 par Jean Il d'Orléans de Longueville, passait une rue allant de la Loire au marché. Le portail d'entrée, en anse de panier offre un encadrement de style gothique flamboyant. Trois fois par jour, on peut entendre le célèbre carillon du XVe siècle "Orléans, Beaugency, Notre-Dame de Cléry, Vendôme". | La châtellenie de Beaugency, qui passa du premier duc d'Orléans à la couronne, fut concédée de nouveau à Louis Ier, frère de Charles VI, puis échut en partage à Dunois et après lui à sa veuve et aux Longueville. Jean d'Orléans, archevêque de Toulouse et évêque d'Orléans, étant mort sous François Ier, Beaugency fit retour au domaine royal. La châtellenie fut successivement engagée à Henri de Bourbon, duc de Verneuil (1621), au maréchal de La Châtre, à Henri de Senneterre, maréchal de France, etc., jusqu'à sa réunion définitive avec l'apanage d'Orléans. Beaugency fut saccagé par le prince de Condé (1562), pris tour à tour et occupé par les catholiques et les huguenots. Durant la Ligue, il demeura fidèle à Henri III qui y transporta l'université d'Orléans. Au XIIe siècle, il s'y tint deux conciles, celui de 1104 où Philippe ler fut absous de l'excommunication, celui de 1151 où fut prononcé le divorce entre Louis VII et Aliénor d'Aquitaine. Le 8 décembre 1870, l'évacuation de Beaugency par le général Camô compromit les succès remportés par Chanzy sur l'armée allemande du grand-duc de Mecklembourg (1er corps d'armée bavarois, 28 et 4e divisions de cavalerie, 17e et 22e divisions d'infanterie). - | | L'Hôtel-de-Ville de Beaugency. - Très bel exemple de l'architecture civile de la Renaissance, l'Hôtel de Ville est construit vers 1526 en pierre calcaire tendre. Sa façade associe des formes architecturales médiévales à des décors inspirés de la Renaissance française et italienne. Les armoiries représentent les emblèmes de la famille Dunois / Longueville, de la ville, et intègrent la salamandre de François Ier. La salle d'honneur du premier étage est ornée de magnifiques panneaux de broderies (XVIIe-XVIIIe siècles). | Beaugency a produit des hommes remarquables, le physicien Charles, l'académicien Etienne Aignan. Le philosophe Condillac et le publiciste Mably ont habité les environs. Au XVIIIe siècle, Beaugency était comté, bailliage et prévôté, possédait un grenier à sel, une élection et contenait 6000 babitants. (Jules Doinel). - Statue de Jeanne d'Arc, à Beaugency. Photos : © Serge Jodra, 2010. | |