| Creil (Creil-sur-Oise; Credulium) est une commune de la France, dans le département de l'Oise, arrondissement de Senlis. Population : 30 700 habitants L'île que forme à Creil la rivière d'Oise fut l'origine de la ville; il y existait un château dès l'origine de la monarchie et l'on prétend que Dagobert Ier y reçut la soumission de Judicaïl, duc des Bretons. Au IXe siècle, ce château fut fortifié pour résister aux Vikings, et une ville se groupa alentour. C'est à Creil que se réunit, en 879, l'assemblée qui offrit la couronne à Louis le Germanique, au détriment des fils de Louis le Bègue. Au Xe siècle, Creil appartenait aux comtes de Senlis, d'où il passa aux mains des rois et saint Louis le donna avec Clermont à son fils Robert. Philippe le Bel se trouvait, en 1297, au château de Creil où il reçut les légats de Boniface VIII lui apportant la fameuse bulle qui fut l'origine des démêlés de ce prince avec le pape. En 1358, le roi de Navarre s'empara de Creil et y mit une garnison de 1500 hommes qui dévasta tellement le pays d'alentour qu'elle fut obligée de se retirer l'année suivante, faute d'y trouver à vivre. Creil fut réuni au bailliage de Senlis en 1374 par Charles V, qui fit reconstruire le château. Ce fut dans ce château que fut amené et soigné Charles VI pendant sa démence. Creil joua un rôle très important pendant les guerres du XVe siècle. Le château se rendit aux Bourguignons après la prise de Paris, en 1418. En 1429, les habitants chassèrent la petite garnison anglaise qui l'occupait et firent leur soumission à Charles VII. Talbot s'en empara de nouveau en 1434, après un siège de six semaines; mais, dès l'année suivante, Dunois et le connétable de Richement la reprirent après une lutte sanglante. Creil retomba bientôt entre les mains des Anglais, car Charles VII le reprit de nouveau sur eux en 1441, après douze jours de résistance. Au XVIe siècle, Creil appartint à Louise de Savoie, mère de François Ier, qui vint lui-même y résider plusieurs fois. En 1567, les huguenots s'emparèrent de Creil, pillèrent les églises et détruisirent les reliques. Le château, tombé aux mains des ligueurs en 1588, fut repris l'année suivante par Henri IV qui y revint souvent, attiré par la proximité du château de Verneuil. La forteresse fut vendue, en 1780, à charge de démolition; il n'en subsiste plus maintenant que quelques pans de murailles; Androuet du Cerceau l'a reproduite dans le premier volume de ses « plus excellents bastiments de France ». La ville avait aussi une enceinte fortifiée dont on voit encore quelques restes auprès de l'église paroissiale. La collégiale Saint-Evremond de Creil avait été fondée dans l'enceinte du château au Xe siècle; l'église (monum. hist.) du XIIe siècle, avec trois nefs, existe encore en partie dans une propriété particulière; la nef était en plein cintre et le choeur' gothique. Il y avait une autre église dans le château sous le titre de Sainte-Madeleine et dans la ville une maladrerie datant du XIIe siècle. L'église Saint-Médart, adossée aux anciens remparts, a beaucoup souffert des différents sièges supportés par la ville; elle présente aujourd'hui une forme très irrégulière et un mélange de constructions gothiques de diverses époques (XIIe, XIVe et XVe siècles). On y remarque un petit caveau et une cheminée avec cuve, qui devaient servir aux baptêmes par immersion, dont l'usage s'est prolongé jusqu'au XIIe siècle. Le clocher date de l'année 1550; c'est une haute tour carrée, ornée d'une balustrade et terminée par une pyramide. Creil a deux hameaux : Le Plessis-Pommeraye et Vaux, avec une vieille chapelle en ruine. La situation de cette petite ville, au confluent des vallées de l'Oise, du Thérain et de la Bresche et de l'embranchement de nombreuses routes et voies ferrées, en a fait un centre commercial et industriel très important. (Caix de Saint-Aymour). | |