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Le Calvados |
Le département
du Calvados , qui fait aujourd'hui partie de la région Normandie,
a été formé de la partie de la Normandie
historique, comprenant le Bessin,
la plaine de Caen, le pays d'Auge,
une partie du Lieuvin et le Bocage.
Sa superficie est de 552*072 hectares. Sa
plus grande longueur, - de l'est au nord-ouest, de l'extrémité
du canton d'Orbec à l'embouchure de la Vire, - est d'environ 120
kilomètres; sa plus grande largeur, - du nord au sud, de l'extrémité
du canton de Vire à la Manche -, est d'environ
60 kilomètres; enfin son pourtour, en ne tenant pas compte des sinuosités
secondaires, est d'environ 424 kilomètres. Sa population
est de 680.951 habitants (2010) .
Le Calvados est situé dans le Nord-Ouest de la France, et Caen, son chef-lieu. Il est à 200 kilomètres ouest-nord-ouest de Paris à vol d'oiseau, et à 259 par le chemin de fer. Le bras de mer qui le sépare de la Grande-Bretagne, la Manche, n'a guère que 156 kilomètres vis-à-vis de l'embouchure de la Seulles. Ce département est un pays de plaines ondulées et couvertes de plantureux herbages dans la partie septentrionale et orientale (Bessin, plaine de Caen, pays d'Auge et Lieuvin). La partie méridionale, au contraire, est traversée par des collines accidentées, qui appartiennent aux collines du Perche et de la Normandie. Partout on cultive le pommier, et le cidre est une des principales productions agricoles de ce riche pays. Les herbages du Calvados engraissent une grande quantité de bétail (Bessin, Auge) et nourrissent de très beaux chevaux (plaine de Caen et Auge). Principales communes
Cliquer sur les liens pour afficher la liste de toutes les communes. Le musée du débarquement, à Arromanches (Calvados). Source : The World Factbook. Nom, formation, limitesLe département du Calvados, autrefois appelé département de l'Orne-Inférieure, doit son non actuel à un banc de rochers à fleur d'eau, d'une étendue de 20 kilomètres, situé à environ 2 kilomètres de la côte, entre l'embouchure de l'Orne et Port-en-Bessin.Il a été formé, en 1790, de sept petits territoires appartenant à la Normandie, l'une des provinces qui constituaient alors la France, et dont l'actuelle région Normandie conserve le nom : le pays d'Auge et le Lieuvin, qui faisaient partie de la Haute-Normandie; la Campagne de Caen, le Bessin, le Bocage, le Cinglais et une partie de l'Hiémois, détachés de la Basse-Normandie. Le Calvados est borné
: au nord, par la mer de la Manche; à l'est, par le département
de l'Eure; au sud, par celui de l'Orne;
au sud-ouest et à l'ouest, par celui de la Manche.
Sur le quart de son contour environ, il a des frontières naturelles
: au nord, la Manche et l'estuaire de la Seine,
sur un parcours de près de 100 kilomètres; au nord-ouest,
le cours de la Vire ou celui de l'Elle, son affluent, sur une distance
de 16 kilomètres environ, et enfin, sur divers autres points, trois
ou quatre cours d'eau : la Drôme, la Jouvine, la Baize et la Morelle.
Partout ailleurs, les limites sont conventionnelles, c'est-à-dire
tirées à travers champs sans tenir compte des obstacles naturels.
Le LittoralLe littoral du Calvados se divise tout naturellement en deux sections, séparées par l'embouchure de l'Orne. Elles offrent un contraste frappant : car tandis que la première (de la limite de l'Eure à l'embouchure de l'Orne) présente presque partout (sauf entre la Dives et l'Orne et sur une partie de la route de Trouville à Villers) des falaises élevées et une campagne verdoyante, la côte qui s'étend de l'Orne à la Vire est nue et plate, ou bordée de très petites falaises, sauf dans les environs d'Arromanches et de Port-en-Bessin. Le Calvados a un développement de côtes de 130 km, dont 47 de la limite de l'Eure à l'Orne, et 83 de l'Orne à la Vire.La mer a peu de profondeur, même à une assez grande distance de la côte : à 4 ou 5 km d'Ouistreham, elle atteint à peine 15 mètres. De l'Eure à
l'embouchure de l'Orne.
De Deauville à
Villers, la côte, basse et plate, ne se relève qu'un instant
à Bénerville, qui est installé sur les pentes du mont
Canisy (112 m), colline isolée, séparée des hauteurs
des pays d'Auge par une plaine marécageuse. A égale distance
à peu près entre la Touques et la Dives, Villers-sur-Mer,
ville balnéaire créée en 1857, souvent considérée
comme le plus bel endroit des côtes du Calvados. Il est étagé
sur les collines d'Auberville, qui atteignent 113 m au-dessus de Villers
et 120 m à la
De l'Orne à
la Vire.
De l'Orne à la Seulles, les stations balnéaires, pourvues de belles plages de sable, se succèdent presque sans interruption : Ouistreham, Lion-sur-Mer, Luc, Langrune, Saint-Aubin, Bernières, Courseulles. Toutes ces localités se ressemblent, jusque dans l'architecture sobre de leurs maisons. Ouistreham est l'avant-port de Caen. Au delà de la Seulles, Graye et Ver-sur-Mer, petits villages de pêcheurs; puis les localités assez fréquentées d'Asnelles-la-Belle-Plage et d'Arromanches, où les falaises se relèvent et conservent une certaine hauteur jusqu'à Port-en-Bessin. A l'Ouest, les falaises atteignent 67 m, et l'on rencontre les petits villages côtiers de Sainte-Honorine-sur-Mer, Saint-Laurent-sur-Mer, Vierville, Saint-Pierre-du-Mont. Entre ces deux derniers se trouve la pointe de la Percée, où la côte se dirige vers l'Ouest. Peu après, Grandcamp, station balnéaire, possède une plage étendue, en face des roches du même nom. Enfin, le port d'lsigny, sur l'Aure, à 1 km de son embouchure dans la baie des Veys. C'est dans cette partie de la côte que se situent la plupart des plages du débarquement allié de l'opération Overlord (du 6 au 12 juin 1944). Ces plages ont conservé les noms qui leur avaient été conférés à l'occasion : Sword, à la hauteur de Lion-sur-Mer; Juno, à la hauteur de Courseulles-sur-Mer; Gold, entre Courseulles et Arromanches; Omaha, à la hauteur de Saint-Laurent-sur-Mer et de Vierville-sur-Mer. (La plage Utah se trouve dans le département de la Manche, au sud des Dunes de Varreville). Physionomie généraleLe Calvados, appuyé au sud aux collines du département de l'Orne, comprend plusieurs vallées et de vastes plateaux. Ces vallées, qu'arrosent six fleuves côtiers dont les eaux courent du sud au nord, sont séparées l'une de l'autre par des chaînes de collines peu élevées qui s'abaissent jusqu'à la côte, où elles se transforment en falaises hautes de 50 à 120 mètres. Verdoyantes, fécondes, riches en prairies, elles offrent sur certains points de charmants paysages.Les collines, dont la composition géologique est loin d'être uniforme et qui ne présentent pas les mêmes caractères, forment trois régions naturelles très distinctes : les régions crétacée, calcaire et granitique. La première comprend la partie orientale du département. La craie en effet domine dans le pays d'Auge, situé entre les frontières de l'Eure et le cours de la Dives. Les arrondissements de Pont-l'Évêque et de Lisieux, presque entièrement compris dans ces limites, présentent de vastes plateaux crayeux, coupés de profondes vallées argileuses. Le haut pays d'Auge est en partie boisé; le bas pays ou vallée d'Auge est riche en pâturages, et sur les hauteurs, comme dans les vallées, s'étendent des champs de blé, de lin, de navets, de trèfle, séparés par des plantations de pommiers qui fournissent un cidre célèbre. Çà et là des bouquets de hêtres et de chênes interrompent la monotonie du paysage. La plupart des vallons sont souvent dépourvus de sources et de ruisseaux. Quelques-uns, plus favorisés, possèdent de magnifiques eaux courantes, des sources abondantes et limpides dont les deux plus belles donnent naissance à l'Orbec et à la Calonne. La deuxième région, où domine le calcaire (Bajocien, Bathonien, Lias et Trias), embrasse tout l'arrondissement de Caen et une portion de ceux de Falaise et de Bayeux. Cette zone, moins élevée en général que la précédente, comprend la vaste plaine de Caen, dont l'uniformité n'est interrompue que par de légères éminences et par quelques vallées. Dans les parties humides seulement croissent des frênes, des ormes, des peupliers ; le reste du territoire, admirablement cultivé, produit en abondance des céréales. A peine existe-t-il çà et là quelques landes appelées Vignets. La partie occidentale, le Bessin, moins bien cultivée que la plaine de Caen, possède de belles et immenses prairies, où paissent les nombreux troupeaux de vaches qui fournissent le beurre renommé d'lsigny. Toute la partie du département qui comprend l'arrondissement de Vire, le sud de celui de Bayeux, l'ouest de celui de Falaise et le sud de l'arrondissement de Caen, connue sous le nom de Bocage, a une physionomie particulière : ses granits, ses grès rouges, ses schistes, ses plateaux arides semés de grands blocs de rochers, ses maisons construites avec des matériaux de couleur sombre, lui donnent un aspect un peu triste, sévère même. Le pommier, le poirier, le chêne, l'orme, moins commun ici que dans les pays d'Auge et du Bessin, se montrent dans cette région; le hêtre et le châtaignier, qui couvrent les pentes des hautes collines de l'arrondissement de Vire, contribuent à embellir cette partie du département, qui offre, sur certains points, des paysages grandioses. C'est dans cette région que se trouvent les points les plus élevés du département. Le mont Pinçon ou Montpinçon, au sud d'Aulnay, à l'ouest de Thury-Harcourt, est le point culminant du Calvados : il atteint 230 mètres au-dessus de la plaine, soit 359 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le mont de Brémoy, d'où descend l'Odon, a 321 mètres d'altitude, et la butte Saint-Clair, dans la commune de Saint-Omer, 306 mètres. Géologie du CalvadosLe département du Calvados est à la limite occidentale d'un vaste bassin secondaire qui s'est déposé dans la partie septentrionale de la France, auquel on a donné le nom de Bassin parisien. En suivant les falaises, d'Isigny à Honfleur, on peut observer la succession stratigraphique des couches qui constituent le sol du département.Au point de vue géologique, le Calvados comprend trois régions naturelles bien distinctes : la région granitique, la région calcaire et la région crétacée. La région granitique forme entièrement le Bocage normand (arrondissement de Vire, partie des arrondissements de Bayeux et de Caen). Cette région contraste singulièrement par sa nature accidentée avec les deux autres. Dans la partie Sud du canton d'lsigny apparaît un îlot d'éocène, formation tertiaire qui s'étend jusque dans le département de la Manche, aux environs de Saint-Lô. La région calcaire forme la plus grande partie du département. Elle comprend la vallée de la Dives, la campagne de Caen, le Bessin, et descend jusqu'à l'embouchure de la Vire. La région crétacée occupe la partie orientale du Calvados. C'est dans cette région que se trouvent les plateaux du Lieuvin et du pays d'Auge, entre les limites de l'Eure et le cours de la Dives. Dans ces trois régions, on rencontre, au fond des vallées, des alluvions quaternaires (bassin inférieur de la Dives, cours de l'Orne, etc.), et, sur le faite des collines, quelques lambeaux de miocène et de pliocène, particulièrement aux limites du département de l'Eure. Formations Paléozoïques.
Cambrien.
Silurien.
Dévonien.
Formations mésozoïques.
Jurassique.
Le Bajocien, ferrugineux, émerge à Saint-Vigor et Sully, près Bayeux, à Fontaine-Etoupefour, à Bretleville-sur-Odon, Mesnil-de-Louvigny, Etterville, Saint-André-de-Fontenay, près Caen, aux Moûtiers, près de Thury-Harcourt, et sur la côte, près de Sainte-Honorine; on en trouve encore au pied de Falaise, où les fossiles sont très nombreux. Au-dessus du Bajocien vient le calcaire de Caen, riche en sauriens. On le rencontre d'Arromanches à Grandcamp, surtout près de Sainte-Honorine, et dans toutes les carrières, depuis Orival et Banville jusqu'aux Moûtiers et à Falaise, Eraines et Ville-la-Croix. Le calcaire à polypiers fait suite au calcaire de Caen. Il affleure entre Caen et la mer. Les géologues l'étudient à Banville, Bénouville, Biéville et Périers. On cite la crête des falaises, depuis Grandcamp jusqu'à Arromanches, comme très riche en fossiles. L'étage moyen du système jurassique (Bathonien) est observé à Sannerville, Argentes, Moult, où il débute par des argiles peu fossilifères. Au-dessus de ces formations s'étalent des argiles de Dives, qui sont typiques aux falaises dites « des Vaches noires-», entre Villers et Houlgate. On les observe dans beaucoup de points de la vallée de la Vie et de la Touques, au bas de la falaise d'Hennequeville et près de Lisieux. Au Jurassique supérieur, le passage de l'Oxfordien au Kimmeridgien se superpose aux argiles de Dives (falaises d'Hennequeville, côte de la houblonnière, sur la route de Caen à Lisieux). Ce terrain est typique à Glos et à Saint-Martin-de-la-Lieue où il abonde en fossiles. Enfin, au-dessus se trouvent les argiles d'Honfleur (falaises entre Trouville et Villerville, Honfleur, Pont-l'Evêque). Crétacé.
Cours d'eauPresque toutes les eaux du département s'écoulent directement dans la Manche; une très faible partie se déverse dans l'immense estuaire que forme la Seine à son embouchure. L'essentiel du territoire du département appartient aux bassins des fleuves côtiers, la Touques, la Dives, l'Orne, la Seulles, l'Aure, la Vire et la Sienne.La Seine.
Les affluents de la Seine qui ont tout ou partie de leur cours dans le Calvados sont : • la Morelle (10 kilomètres), qui vient de Quetteville, sépare le département de l'Eure de celui du Calvados et se jette dans l'estuaire de la Seine à Fiquelleur;La Touques. La Touques a un cours de 108 kilomètres, dont 80 dans le Calvados. Elle naît au sud de Gacé, près du Merlerault (Orne); entre dans le Calvados un peu en amont de Moutiers-les-Hubert; baigne Lisieux, où elle croise le chemin de fer de Paris à Caen ; arrose Pont-l'Évêque, Touques, et tombe dans la Manche à Trouville. Ce fleuve, dont le cours est très sinueux, arrose une des plus jolies vallées de la Normandie. Il est navigable du Breuil à son embouchure (31 225 mètres, dont 25,500 pour la navigation fluviale et 5525 pour la navigation maritime). La marée se fait sentir jusqu'à Touques, ou elle atteint 60 centimètres aux grandes marées. La pente du fleuve est de 50 centimètres par kilomètre jusqu'à Pont-l'Evêque; au-dessous de cette ville, elle atteint 1 mètre. La Touques reçoit dans le département : • en face de Saint-Martin-de-la-Lieue, (rive gauche) le Mesnil-Eudes;La Dives. La Dives (100 kilomètres de cours, dont 60 environ dans le Calvados) naît de la fontaine de Dives, au-dessus de Courménil (Orne), baigne Trun, chef-lieu de canton, entre dans le Calvados au hameau de la Bourdonnière, passe au nord de Beaumais, à Morteaux, à Saint-Pierre-sur-Dives, et, s'éloignant du chemin de fer du Mans, atteint bientôt Mézidon, passe sous le chemin de fer de Paris à Caen, au confluent de la Vie; incline vers le nord-est, baigne Troarn, Bures, et, deux kilomètres en aval de Cabourg, tombe dans la Manche. Le lit de la Dives, redressé sur certains points, est encore très sinueux. Les crues de cette rivière sont très fortes, bien que la pente de ses eaux (86 centimètres par kilomètre dans la Basse-Dives, et 2 mètres 25 en amont du pont d'Anneray) soit assez considérable. La Dives est navigable du pont de Corbon à la mer, sur une longueur de 33 kilomètres, pour les petites embarcations. La navigation y est maritime jusqu'au pont d'Anneray. Le tirant d'eau varie de 50 à 90 centimètres. La Dives reçoit dans le département : • en aval de Crocy, (rive gauche) la Filaine, qui vient de Brieux, par Fourches;L'Orne. L'Orne, le cours d'eau le plus important du département (158 kilomètres, dont 100 dans le Calvados), naît à Aunou près de Séez (Orne), dans des collines de 200 mètres d'altitude. Il baigne Séez, Argentan, Écouché, Putanges, chefs-lieux de canton ou d'arrondissement du département de l'Orne; sépare l'Orne du Calvados sur un parcours d'environ 6 kilomètres , et, après s'être accru de six cours d'eau de quelque importance, il entre dans le Calvados au confluent du Noireau. Il coule du sud-est au nord-ouest, au-dessus de Thury-Harcourt, dans une étroite vallée. Il baigne ou longe plus de 24 communes, dont les plus importantes sont : Thury-Harcourt et Caen, et se jette dans la Manche près d'Ouistreham. L'Orne est navigable entre le port de Caen et son embouchure, sur une longueur d'environ 16 kilomètres, avec une pente de 4 mètres. La navigation de ce fleuve est exclusivement maritime. Le tirant d'eau est très variable. En vive eau, l'Orne porte des navires calant de 3 à 3,5 m. En morte eau, le tirant d'eau tombe à 2,3 et même à 1,60. Un canal, en majeure partie creusé sur la rive gauche, met en communication directe Caen et la mer. L'Orne reçoit dans le Calvados : • au Mesnil-Villement (rive droite) la Baize (20 kilomètres), qui se forme au nord de Courteilles (Orne) et sert de limite au Calvados sur un parcours de 10 kilomètres environ;La Seulles. La Seulles (cours, 62 kilomètres), née à Saint-Pierre-du-Fresné, au pied de la colline de Jurques, coule d'abord du sud au nord; mais, à Vienne, elle oblique vers l'est, puis reprend à Amblie sa première direction, pour arroser Juvigny, Tilly, Chouain, où elle croise le chemin de fer de Paris à Cherbourg, Condé, Creully, et tomber dans la Manche entre le rocher de Ver et le rocher Germain. La Seulles reçoit : • non loin du pont de Saint-Louet (rive droite), la Seuline (10 kilomètres), qui a sa source à l'est de Coulvain, et passe à l'ouest de Villers-Bocage;
Les affluents de la Vire appartenant au Calvados sont : la Virène, la Brévogne, l'Allière, la Souloeuvre, la Drôme, l'Elle, l'Aure-Inférieure. • La Virène (rive gauche; 12 kilomètres environ) se forme à la Girardière, au pied d'une colline de 310 mètres, près de Saint-Sauveur-de-Chaulieu; arrose la gorge des Vaux, l'une des plus pittoresques de la Normandie, et se jette dans la Vire à sa sortie de Vire.Le système de l'Aure. L'Aure-Inférieure (rive droite; 40 kilomètres) jaillit à 780 mètres en ligne droite de la Petite-Fosse du Soucy (V. ci-dessous), un des quatre gouffres dans lesquels se perd l'Aure. Elle forme une rivière d'un mètre de profondeur sur 12 de largeur, coule pendant 397 mètres, disparaît ensuite pendant 238 mètres, et reparaît définitivement à la Noue-du-Grand-Herbage. Elle passe à Etreham, Russy, Aignerville; arrose les plus belles prairies du Bessin, et Trévières; reçoit la Tortonne (cette rivière, née au pied de la colline de Vaubadon, se grossit de la Siette, au château de Bernesq, et de l'Esque, qui baigne Cérisy-la-Forêt avant de se diviser en deux bras dont l'un se perd directement dans l'Aure et l'autre tombe dans la Tortonne). Ainsi accrue, l'Aure-Inférieure, courant toujours directement vers l'ouest, se perd dans la Vire au-dessous d'Isigny. Elle est censée navigable de Trévières à son confluent (20 kilomètres). L'Aure (40 kilomètres), dont une partie s'écoule directement dans la Manche et dont l'autre alimente la source de l'Aure-Inférieure, naît dans les environs de Caumont, fertilise une riche vallée de prairies, reçoit l'Aurette en amont de Juaye, croise le chemin de fer de Paris à Caen, traverse Bayeux, et reçoit la Dromme ou Drôme (60 kilomètres). La Dromme prend sa source dans les collines de Saint-Symphorien (Manche) et de Saint-Ouen-des-Besaces, baigne Balleroy, croise le chemin de fer de Cherbourg à Caen, passe à l'est de Bayeux et tombe dans l'Aure au-dessous de Maisons. L'Aure et la Dromme réunies se perdent presque aussitôt dans les Fosses du Soucy. Ces Fosses sont au nombre de quatre. La Fosse Tourneresse (45 mètres sur 40) « est couverte, dit Gaston Lavalley, d'herbes, de plantes aquatiques, de peupliers, saules, frênes, ormes, et remplie de lafunes larges et profondes, dans chacune desquelles on remarque des bétories, petites crevasses où les eaux se perdent sans bruit, avec un léger mouvement circulaire »; sa profondeur est de 5,60 mètres. La Fosse Grippesulais est la moins curieuse. La Grande-Fosse, la plus vaste, est un abîme rempli de lagunes, de crevasses, bordé d'arbres et de broussailles épaisses. La Petite-Fosse est la plus profonde. Pendant neuf à dix mois de l'année, l'Aure ne dépasse pas cette dernière Fosse. Dans les hautes eaux, elle ne se perd pas tout entière, et va se jeter, à 1400 mètres de là, dans l'Aure-Inférieure. Quant aux eaux engouffrées, elles vont en partie rejaillir, après un cours souterrain de près de 5 kilomètres, au pied des falaises de Port-en-Bessin, et en partie former la source de l'Aure-Inférieure. La Sienne.
Les autres cours
d'eau.
Ruisseaux
divers.
• Le ruisseau de Provence, qui, né à Crépon, a son embouchure au-dessous de Ver; Climat du CalvadosLe Calvados, qui ne possède que des collines peu élevées et se trouve situé sur le bord de la mer, jouit d'une température plus douce que ne le supposerait sa latitude géographique. Il fait partie de la zone où règne le climat séquanien ou parisien, ainsi nommé parce qu'il est spécial au bassin de la Seine (en latin, Sequana), et particulièrement à Paris. Ce climat a pour caractère général d'être modéré, sans grands froids, sans chaleurs extrêmes, mais en même temps il est humide et variable.La faible pente du terrain et des pluies fréquentes (135 jours par an) maintiennent dans l'atmosphère une humidité persistante. Les parties occidentales du canton d'Isigny et les pays situés à l'embouchure de la Touques et de la Dives sont moins bien favorisés que le reste du département. Le printemps y est froid et pluvieux, la belle saison ne dure guère qu'un mois et demi, de juin à août. La température moyenne annuelle de Caen est un peu plus forte que celle de Paris, qui est de 10,6 °C. La moyenne de l'année et de l'hiver y est moins froide qu'à Paris, mais l'été y est moins chaud. Les vents dominants sont ceux de l'ouest, du nord et du sud. De violentes bourrasques désolent souvent les campagnes à l'époque des équinoxes. Il pleut plus souvent sur la côte que dans l'intérieur du département. Si toute l'eau tombée du ciel pendant l'année n'était pas absorbée par le sol ou vaporisée par le soleil, elle formerait une nappe d'eau de 74 centimètres environ de profondeur, quantité moindre que celle de la moyenne des pluies en France, qui est de 77 centimètres. Flore et faunes naturellesLe Calvados est situé sur la pente septentrionale des collines de Normandie, avec un littoral peu accidenté. Au centre du pays se trouve la fertile « Campagne de Caen ». La terre végétale présente une certaine épaisseur dans tout le département. Elle est surtout riche en argile. Les brouillards, moins durables et moins intenses que ceux des îles Britanniques, sont pourtant assez abondants pour laisser souvent le ciel trop couvert.La flore naturelle s'en ressent. Les essences caractéristiques sont le Peuplier, le Frêne, l'Erable et le Chêne. Les arbres cultivés, le pommier, le Poirier, le Noyer, etc. Les plantes herbacées sont très abondantes et la culture des prairies extrêmement prospère. Le Calvados nourrit pour cette raison un grand nombre de bêtes à cornes et d'animaux de trait. La faune naturelle comprend surtout des rongeurs (Lièvres, Lapins). Le monde des Oiseaux est représenté par le Geai, la Pie, le Corbeau, l'Alouette, la Perdrix. Les Insectes voyageurs sont en petit nombre. La faune domestique est nombreuse, comme dans tout le Nord-Ouest de la France. Grâce aux limons charriés par les très nombreux cours d'eau du Calvados, la culture est homogène; il faut signaler pourtant les environs de Caen, qui prennent surtout l'aspect des campagnes normandes, tandis que la région du Bocage garde encore l'apparence du sol breton, qu'il avoisine. Curiosités naturelles du CalvadosComme toutes les contrées qui n'ont pas été bouleversées par des soulèvements de montagnes et des éruptions volcaniques, le département n'est pas riche en curiosités naturelles proprement dites; mais il possède, en revanche, les sites les plus gracieux de la Normandie : des paysages pittoresques dans le Bocage, tels que la vallée de la Vire, le val des Vaux parcouru par la Virène, le vallon du Noireau, les gorges de Saint-Quentin (la Brèche-du-Diable), les bords de l'Orne à Clécy et à Thury-Harcourt. Il a surtout la mer, dont l'admirable spectacle varie sans cesse, et de belles falaises dont les plus élevées, les rochers des Vaches-Noires, entre Villers et Beuzeval, ont 120 mètres de hauteur et sont remarquables par leurs fossiles.« Les phénomènes de disparition et de rejaillissement des eaux sont assez communs dans les formations jurassiques et crétacées du pays, dit E. Reclus; plusieurs ruisseaux abondants se montrent tout à coup à l'issue des cavernes. »Nous citerons la disparition de la rivière d'Aure qui, après avoir reçu la Dromme, s'engouffre dans les Fosses-du-Soucy, et celle de la Muance, affluent de la Dives, qui se perd sous terre à Grainville-Laugannerie et reparaît 8 kilomètres plus loin, à Saint-Sylvain. Il existe enfin dans le département des sources abondantes, entre autres celle de Saint-Julien à Vaucelles, et deux fontaines incrustantes, l'une à Sainte-Honorine-des-Pertes, l'autre à Manvieux. (A. Joanne / GE). |
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