| Le Perche est un anncien pays de la France dont le nom est resté à une région naturelle comprise entre la Normandie au Nord et à l'Ouest, le Maine au Sud-Ouest, le Vendômois et le Dunois au Sud, la Beauce à l'Est et le Thimerais au Nord-Est. La vallée de l'Huisne en forme le centre : les villes principales sont Nogent-le-Rotrou, Mortagne et Bellevue. Il s'étend sur des parties des départements de l'Eure, de l'Orne, de l'Eure-et-Loir et de la Sarthe. A l'époque gallo-romaine, la forêt du Perche (Saltus Perticensis) s'étendait sur les territoires des cités de Séez, du Mans et de Chartres. Sous les Mérovingiens, le pagus Perticus ou Perticensis devint l'une des circonscriptions de cette dernière cité. Au début de la féodalité, une subdivision de cette circonscription, le Corbonnois, ou centaine de Corbon (auj. village du canton de Mortagne) devint un comté, dont le siège fut transféré à Mortagne au cours du Xe siècle. Au XIe siècle, un comte de Mortagne fit construire le chateau de Nogent-le-Rotrou, y fixa sa principale résidence et prit bientôt le titre de comte du Perche. En même temps, deux autres comtés s'étaient créés et développés dans l'ancien pagus mérovingien celui de Bellême et celui de Montmirail (Sarthe) ou du Bas-Perche qui, du nom de l'un de ses seigneurs, fut nommé Perche-Gouet. Ce comté du Perche-Gouet se démembra au XIIe siècle en cinq baronnies, celles de Brou, d'Alluyes, de Montmirail, de Bazoches et d'Authon, dont les comtes du Perche réussirent à se faire reconnaître comme suzerains. Au début du XIIIe siècle, lui mariage leur fit acquérir le comté de Bellême, de sorte qu'à ce moment le comté du Perche avait à peu près reconstitué l'ancien pagus des Mérovingiens : mais presque aussitôt il tomba en quenouille. Echu en 1217 à Guillaume, évêque de Châlons, oncle du comte précédent, il fut à sa mort, en 1226, mis sous séquestre par le roi de France, à cause des prétentions rivales de Blanche de Champagne et de Jacques de Château-Gontier, à l'exception de Bellême confié à la garde de Pierre de Dreux, duc de Bretagne, auquel il fut du reste enlevé dès 1229. En 1257, Jacques de Château-Gontier fit abandon à Louis IX de ses droits sur le Perche à l'exception de Nogent-le-Rotrou qui passa à sa postérité. Bellême fut plus tard séparé du Perche pour être annexé au duché d'Alençon. Châteauneuf et le Thimerais en furent distraits au XVIe siècle en faveur d'Antoine de Bourbon, père de Henri IV. Le Perche lui-même fut plusieurs fois détaché du domaine et notamment par Charles IX en faveur de sa mère, Catherine de Médicis. A la fin de l'Ancien régime, le Perche ne constituait pas une province; au point de vue ecclésiastique, il était démembré entre les diocèces de Chartres, du Mans et de Séez; au point de vue judiciaire, entre les parlements d'Orléans et de Rouen; au point de vue financier, entre les généralités de Rouen et du Mans. Réuni au Maine, il formait l'un des trente-trois gouvernements de la France, auquel on donnait parfois le nom de Maine-et-Perche. Mortagne en était la capitale. (GE). | |