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Le Pommier
est un arbre de la famille des Rosacées,
qui croît naturellement dans toute l'Europe ,
sauf dans les régions les plus froides de l'extrême Nord, et qu'on trouve
aussi Ă l'Ă©tat sauvage, en Anatolie ,
au midi du Caucase ,
notamment aux environs de Trabzon, oĂą le botaniste Bourgeau en a vu toute
une petite forêt, et jusque dans la province iranienne de Quilân, qui
parait ĂŞtre, du reste, l'un de ses berceaux, sinon sa patrie d'origine.
On ne le signale, au contraire, ni en Sibérie ,
ni en Mongolie, ni au Japon ,
et il n'Ă©tait vraisemblablement pas connu des Iraniens orientaux, tandis
que, dès les temps préhistoriques, il existait certainement à l'état
sauvage, peut-être même à l'état cultivé, dans l'Europe occidentale.
Les débris carbonisés retrouvés dans les terramares de Parme
et dans les palafittes de la Lombardie ,
de la Savoie
et de la Suisse
témoignent, en effet, que les habitants de ces stations lacustres faisaient
un grand usage des pommes, qu'ils conservaient, comme provisions d'hiver,
coupées en long et desséchées.
Le Pommier est de taille moyenne, il peut
atteindre une dizaine de mètres, mais il reste d'ordinaire plus petit,
portant sur un tronc court une cime large et arrondie. Sa croissance est
lente, Les feuilles sont simples, dentées, alternes,
se serrant de plus en plus en rosette à l'extrémité des rameaux florifères
qui s'Ă©panouissent au printemps en gracieuses ombelles de fleurs
blanches ou rosées, souvent odorantes. Aucun arbre n'est alors plus frais
et charmant. La fleur se compose d'un réceptacle épais, urcéolé, bordé
de cinq dents calicinales et d'une corolle de cinq grands
pétales
orbiculaires. Les étamines, en nombre indéterminé,
ont les anthères jaunes pâles et non rouges
ou purpurines comme chez le Poirier. Le gynécée
comprend cinq feuilles carpellaires plongées dans les tissus du réceptacle
calicinal et surmontées d'autant de styles soudés entre eux à la base.
Le fruit est globuleux, profondément ombiliqué
à son insertion, ombiliqué et couronné par les dents du calice
au sommet. Il renferme cinq loges Ă parois cartilagineuses, avec deux
graines, ou une seule par avortement, dans chaque loge.
-
Des
pommes sur leur arbre. © Photo : Serge.
Jodra, 2013.
Les pommiers spontanés se présentent
sous deux formes principales, décrites comme des espèces et que l'on
distingue essentiellement comme suit : le pommier acerbe, Paradis (Malus
acerba MĂ©rat), par ses feuilles pubescentes, puis finalement glabres,
par ses pédoncules glabres ou pubescents, deux ou trois fois aussi longs
que le réceptacle fructifère et par ses fruits de saveur très acerbe;
le Pommier commun ou Doucin (Malus communis Poir.), par ses feuilles laineuses
en dessous, ses pédoncules courts et ses fruits doux. Ces deux formes
ou espèces ont produit les variétés cultivées, Celles-ci, extrêmement
nombreuses diffèrent par la taille, le volume, la forme, la couleur et
le goût. On les groupes en deux grandes catégories; les pommes de table
et les pommes à cidre (V. ci-après § Variétés cultivées).
Arboriculture.
Le pommier se plaît sous les climats
doux et un peu humides; il prospère notamment, de façon admirable, dans
les parties peu élevées de l'Auvergne
et des Pyrénées, dans les herbages de la Normandie ,
de la Bretagne ,
de la Picardie ,
dans les plaines et les vallées des Flandres ,
de l'Allemagne ,
et sa culture s'Ă©tend jusqu'en Angleterre ,
au Danemark ,
en Norvège ,
en Russie ,
la limite Nord étant vers 66° de latitude, la limite Sud au midi de l'Italie ,
ce qui fait de la France
tout entière l'un des territoires les plus favorables au pommier. On a
aussi entrepris cette culture en Amérique
sur une grande Ă©chelle. Au point de vue du sol, les terres franches ou
argilo-calcaires, les terres granitiques, les alluvions
doivent être particulièrement recherchées. La fraîcheur est aussi nécessaire,
mais il faut qu'elle soit modérée et le sous-sol suffisamment poreux
et perméable; le fruit du pommier est plus gros, il est vrai, dans les
vallées humides, mais il est, par contre, plus savoureux sur les collines
et les plateaux non submergés. Enfin l'air doit circuler dans les plantations;
trop abrité, le pommier est exposé aux chancres et, aux attaques des
pucerons.
La multiplication du Pommier se fait de
semis et de greffes. Certaines variétés de Calville et de Reinette, par
exempte, peuvent conserver assez bien leurs caractères par le semis, mais
c'est surtout pour obtenir des porte-greffes qu'on sème les pépins du
Pommier. Ces porte-greffes issus de semis sont nommés
Sauvageons
ou Pommiers francs; ils reçoivent principalement les greffons des
variétés conduites en haute tige. On sème les graines vers la fin de
l'hiver, en lignes peu recouvertes. Au printemps, après la levée, et
pendant l'été, on donne les façons nécessaires et on repique en automne,
en pépinière, où on leur continue les binages et les sarclages utiles
jusqu'Ă leur emploi. On greffe aussi sur Doucin et sur Paradis. Ces porte-greffes
sont destinés : le premier, à porter les pyramides, les candélabres,
etc.; le second, Ă recevoir les petites formes, vases, cordons, etc.,
dans les bons terrains. Les Doucins et Paradis porte-greffes s'obtiennent
par le marcottage en cépée de pieds mères qu'on rabat au niveau du sol
et qui produisent des rejets en foule. Ces rejets sont couchés en terre
au printemps ou en été, avant leur aoûtement. Ils s'enracinent et on
les sèvre vers la fin de l'hiver suivant, pour les repiquer en pépinière
ou en place, en attendant l'emploi. Le greffage des sauvageons, Doucins
ou Paradis, se fait en écusson ou en fente, sur place ou en pépinière.
Les jeunes arbres greffés en pépinière peuvent être mis en place un
an après le greffage.
Les variétés qu'on veut conduire en haute
tige s'Ă©cussonnent en pied, et lorsque la nouvelle tige a atteint la hauteur
de 2 m environ, on la rogne pour en former la tĂŞte. Les hautes tiges peuvent
aussi se greffer en fente, Ă 2 m de hauteur, lorsque le sauvageon est
bien élancé. On conduit en haute tige les pommiers à cidre, les pommiers
des vergers, la plupart des variĂ©tĂ©s Ă fruits de table se prĂŞtant Ă
cette formation; certaines variétés, comme la pomme de Châtaignier,
la Rambour d'été, etc., y sont cependant plus aptes que d'autre.
Une fois la tête formée d'un petit nombre
de bras, trois ou quatre, le cultivateur n'intervient plus généralement
dans la conduite de l'arbre que pour supprimer les gourmands, les branches
mal placées ou mortes. On évitera d'ailleurs les amputations autant que
possible, des grosses branches surtout, dont les plaies, lentes Ă se cicatriser,
peuvent être le point de départ d'altérations par le chancre du pommier
et les insectes xylophages. Conduit en basse tige, le Pommier se plie Ă
diverses formes. Le cordon et le vase sont les deux principales. Le cordon
est installé en bordure, sur un fort fil de fer tendu à 30 ou 40 cm.
du sol; il est planté de scions de Doucin ou mieux de Paradis, ayant un
an de greffe, espacés de 2 m et mieux de 3 ou 4m. On les courbe tous horizontalement
dans le mĂŞme sens au niveau du fil de fer, et lorsqu'ils arrivent Ă se
toucher, on les greffe entre eux par approche. Une modification de cette
disposition consiste Ă faire ramifier les scions en deux branches qu'on
couche horizontalement sur le fil de fer en sens opposé.
Lors du greffage par approche, ce sont
alors des branches venues Ă la rencontre l'une de l'autre que l'on unit.
Le vase s'obtient en recepant le scion greffé à quelques centimètres
du sol, de manière à obtenir trois ou quatre pousses vigoureuses. Chacune
de ces branches est taillée a son tour sur deux
yeux dont les pousses, avec les précédentes, forment la charpente
du vase. On palisse cette charpente sur un cerceau de manière à lui faire
prendre la forme d'un vase. On supprime naturellement les gourmands qui
pourraient modifier cette forme. Il faut être modéré dans la taille
du Pommier pour qu'il ne s'emporte pas Ă bois, et on taillera long les
branches charpentières.
La récolte des pommes exige moins de soins
que celle des poires. Elle se fait, pour les pommes de table, au moyen
d'Ă©chelles ou de cueille-fruits, et, pour les pommes Ă cidre, avec une
gaule à crochets. Elle varie naturellement, comme époque, avec les variétés.
Elle n'a pas besoin de précéder la maturation,
la pomme Ă©tant bonne Ă manger depuis le moment de sa cueillette et pouvant
se conserver, dans nombre d'espèces, jusqu'à l'année suivante. Les pommes
d'été ou d'automne sont placées, aussitôt cueillies, dans les paniers
ou billots de transport, ou rentrées, à l'ombre et sur un plancher, dans
un hangar ou un grenier. Les pommes d'hiver gagnent à être conservées
sur l'arbre jusqu'aux environs de la chute des feuilles; on les rentre
ensuite au grenier, ou plutôt à la cave ou dans une vinée, afin de les
tenir à l'abri des gelées. Les plus beaux fruits sont disposés, comme
les poires, sur les rayons de la fruiterie et soignés comme elles. Les
pommes à cidre sont, jusqu'au transport au pressoir, laissées en tas,
couverts ou non, sauf les variétés tardives, qui sont rentrées à l'abri.
Variétés cultivées.
Pommes
de table.
La pomme est plutĂ´t un fruit d'hiver.
On cultive néanmoins quelques espèces précoces, pour la consommation
personnelle ou la vente, et, dès la mi-juillet, on peut manger d'excellentes
pommes, parfaitement mĂ»res. Mais les bonnes variĂ©tĂ©s ne commencent Ă
devenir assez nombreuses que parmi les pommes dites d'automne. Quelques-unes
de ces dernières prolongent, du reste, leur maturité au delà de janvier.
Voici quel est, d'après Ch. Baltet, pour
les pommes d'été, d'automne, d'hiver, et, dans chacun de ces trois groupes,
pour les pommes de haute tige (verger) et pour les pommes de basse tige
(jardin fruitier), l'ordre de mérite des meilleures variétés de pommes
de table.
Pommes d'été
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Variétés
de haute tige
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Transparente
de Croncels.
Rambour
d'été.
Astrakan
rouge. |
Rose
de Bohème.
Saint-Germain. |
Variétés
de basse tige
|
Transparente
de Croncels.
Borovitsky.
Saint-Germain. |
Astrakan
rouge.
Rose
de Bohème. |
|
Pommes d'automne
|
Variétés
de haute tige
|
Reinette
grise d'automne.
Belle-fleur
rouge.
Reine
des reinettes. |
Gravenstein.
Reinette
Burchardt.
Cellini. |
Variétés
de basse tige
|
Reine
des reinettes.
Reinette
grise d'automne.
Grand
Alexandre.
Calville
de Saint-Sauveur.
Cellini. |
Ananas.
Reinette
Burchardt.
Gravenstein.
Belle-fleur
rouge. |
|
Pommes d'hiver
|
Variétés
de haute tige
|
Reinette
du Canada.
Reinette
grise.
Reinette
dorée.
Reinette
de Cuzy.
Reinette
de Caux.
Baldwin.
PĂ©pin
de Londres.
Reinette
tardive.
Calville
de Maussion.
Reinette
d'Anthézieux.
PĂ©pin
de Newtown.
Reinette
Baumann.
Royale
d'Angleterre.
De
Châtaignier.
Reinette
des Carmes. |
Belle-fleur
jaune.
Court-pendu
plat.
PĂ©pin
de Sturmer.
PĂ©pin
de Ribston.
Fenouillet
anisé.
Calville
rouge.
Doux
d'argent.
PĂ©pin
de Parker.
Jacquin.
Bedforshire
Foundling.
Joséphine
Kreuter.
Pearmain
d'Adams.
Reinette
franche.
Calville
blanc.
Api
rose. |
Variétés
de basse tige
|
Calville
blanc.
Reinette
de Canada.
Api
rose.
PĂ©pin
de Londres.
Belle-fleur
jaune.
Baldwin.
PĂ©pin
de Parker.
Reinette
Baumann.
Pearmain
d'Adams.
Doux
d'argent.
Calville
rouge d'hiver.
Reinette
de Cuzy.
Reinette
franche.
PĂ©pin
de Ribston.
Reinette
grise. |
Reinette
de Caux.
Bedforshire
Foundling.
Fenouillet
anisé.
Azoroly
anisé.
Reinette
d'Anthézieux.
Reinette
des Carmes.
Jacquin.
Court-pendu
plat.
Guelton.
Calville
de Maussion.
Reinette
dorée.
Joséphine
Kreuter.
PĂ©pin
de Sturmer.
Royale
d'Angleterre.
PĂ©pin
de Newtown. |
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Les diverses variétés qui viennent d'être
énumérées ont toutes leurs caractères distinctifs. Nous devons nous
borner Ă les indiquer succinctement pour quelques-unes parmi les plus
répandues. Nous suivrons cette fois, l'ordre de maturité. Rose de Bohème,
fruit moyen, un peu aplati et relevé de côtes, blanc crème lardé de
rose, chair demi-cassante, juteuse, acidulée, aromatisée, très agréable
(juillet et août); Rambour d'été ou gros Rambour, fruit lisse, jaune
pâle, rayé de rouge et parfois relevé de légères côtes, chair aigrelette
et demi-tendre, remplie d'une eau vineuse, excellent surtout pour la cuisson
(septembre); Grand Alexandre, fruit gros, souvent Ă©norme, conique, arrondi
et ventru, blanc verdâtre, nuancé de rose et strié de carmin, chair
fine, demi-cassante, juteuse, vineuse, relevée, l'une des meilleures variétés
parmi les grosses pommes d'apparat (octobre à décembre); Calville de
Saint-Sauveur, fruit gros, conique, un peu côtelé, jaunâtre et carminé,
chair demi-fine, assez tendre, sucrée, acidulée, parfumée (novembre
et décembre); Belle-Fleur rouge, fruit gros, légèrement côtelé, blanc
jaunâtre, carminé du côté du soleil, chair assez fine, demi-cassante,
juteuse, relevée d'un léger parfum de girofle, variété très répandue,
vigoureuse et très productive, bonne crue, meilleure cuite (novembre Ă
janvier); Reinette du Canada, fruit gros ou très gros, bosselĂ© ou Ă
côtes larges peu marquées, jaune verdâtre avec taches grises ou roussâtres,
fin, juteux, parfumé, variété très cultivée, une des plus précieuses
pour le consommateur (décembre à mars); De Châtaignier, fruit moyen,
strié de rouge vif sur fond jaune pâle, chair ferme, croquante, juteuse,
acidulĂ©e, relevĂ©e (janvier Ă mars et avril); Reinette grise, fruit Ă
peau rugueuse et grise, excellent au couteau et Ă cuire, nombreuses sortes,
toutes à peu près également bonnes (du Canada, de Bretagne, de Saintonge,
de Portugal, de Dieppedalle,etc.); Fenouillet, fruit petit, roussâtre,
chair sucrée, à saveur d'anis ou de fenouil, offre beaucoup d'analogie
avec l'Azeroly anisé, très populaire dans le Médoc; Court-Pendu, fruit
moyen ou petit, déprimé, aplati, verdâtre, nuancé de rouge, chair ferme
et sucrée, variété qui comprend aussi la pomme Guelton et qui se conserve
tout l'hiver (janvier Ă avril); Reinette franche, fruit petit, cylindrique,
tronqué, vert jaunâtre, moucheté fauve, chair fine, ferme, assez juteuse,
sucrée et acidulée; Calville blanc, fruit gros, côtelé autour de l'oeil,
lisse, jaune verdâtre, chair fine, tendre, juteuse, sucrée, acidulée,
relevée d'un parfum d'ananas, la pomme la plus recherchée dans la consommation
de luxe; Api rose, fruit petit ou très petit, déprimé, rose vif sur
fond vert pâle, chair, fine, ferme, croquante, juteuse, sucrée, rafraîchissante,
se mange sans la peler (janvier Ă mai); Reinette tardive, fruit plutĂ´t
gros, sphérique, demi-plat, vert jaunâtre, fardé de rose purpurin, chair
demi-fine, ferme, demi-cassante, juteuse, acidulée (mars à juin).
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Description
de quelques variétés de pommes
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Alexandre.
- Fruit très gros, rouge sur tout son contour; chair d'un blanc jaunâtre,
légèrement acide, et d'une saveur agréable. L'arbre est vigoureux et
rustique ; mûrit d'octobre à décembre.
Ben Davis.
- Fruit gros, rond, quelque peu conique, jaune pâle, fortement frappé
de rouge au soleil, chair blanche, juteuse et légèrement acide, qualité
moyenne. La facilité avec laquelle il se conserve jusqu'au printemps,
sa belle apparence en font un fruit précieux. L'arbre est très vigoureux
et très rustique.
Canada Red.
- Fruit rouge, rond, ferme : chair blanc jaune, de bonne qualité. Pomme
de conserve; arbre vigoureux et rustique; mûrit de décembre à mars.
Duchesse d'Oldenbourg.
- Fruit au-dessus de la moyenne, rouge, strié de. barres jaunes sur le
côté opposé au soleil; chair blanche juteuse, légèrement acide. L'arbre
est vigoureux et très rustique, rappporte abondamment et de bonne heure.
; mûrit fin septembre et commencement d'octobre.
Fameuse. -
Variété très populaire dans les environs de Montréal; fruit au-dessous
de la moyenne, rouge et vert pâle, chair blanche, juteuse et très agréable
au goût. L'arbre est vigoureux et rustique. La pomme se tache facilement,
et doit être traitée à la bouillie bordelaise.
Fenouillet Gris.
- Pomme d'hiver ressemblant un peu Ă la Golden Russet, un peu plus grosse
et pas aussi arrondie. D'excellente qualité elle se conserve jusqu'en
juin; rustique.
Golden Russet.
- Grosseur moyenne, d'une belle couleur jaune dorée avec quelques taches
tirant sur le rouge brun; chair très tendre, juteuse et d'un goût exquis.
Se garde jusqu'au printemps. L'arbre est vigoureux, rustique et d'une fertilité
ordinaire. Mûrit de novembre en avril.
Jaune Transparent.
- Fruit jaune pâle, de grosseur moyenne et d'excellente qualité, chair
blanche, tirant sur le jaune pâle à complète maturité. L'arbre est
vigoureux ; rapporte beaucoup et de bonne heure; mûrit à la fin d'août.
MacIntosh Red.
- Grosseur au-dessus de la moyenne, ronde, légèrement aplatie aux pôles,
d'un rouge foncé surtout le contour, chair blanche, juteuse, d'un goût
et d'un parfum exquis. L'arbre est vigoureux, rustique et rapporte abondamment.
Le fruit se garde de novembre à février.
Milwaukee.
- Fruit large et gros, rouge. Chair très tendre, juteuse et de bonne saveur.
De très bonne qualité, il se garde longtemps.
Salome. -
Fruit moyen, rond conique; peau jaune avec une teinte rougeâtre au soleil,
chair jaune pâle, tendre, juteuse et d'une saveur agréable. Le fruit
se conserve aisément jusqu'en juin; arbre vigoureux et rustique.
Stark.- Fruit
gros, jaune verdâtre et un peu rouge du côté du soleil. Chair jaune,
assez bonne et ferme. Arbre très vigoureux et bien rustique. La pomme
se conserve aussi longtemps que Ia Salome.
Wealthy. -
Fruit au-dessus de la moyenne, rouge brillant sur tout son contour, principalement
sur le côté exposé au soleil, quelque peu verdâtre à l'ombre, se conserve
jusqu'en février. L'arbre est vigoureux, rustique et rapporte abondamment.
Wolf River.
- Fruit très gros, jaune pâle avec quelque peu de cramoisi. Chair blanche,
tendre et juteuse; va de janvier à février. L'arbre est très vigoureux
et rustique. |
Pour le commerce, on cultive surtout, dans
l'ordre approximatif de préférence : comme pommes d'été, la Transparente
de Croncets, le Rambour, l'Astrakan rouge, le Borovistski, la Saint-Germain;
comme pommes d'automne, la Reinette grise, la Belle-Fleur rouge, le Grand
Alexandre, la Reine des reinettes, le Calville de Saint-Sauveur, le Gravenstein,
le Cellini; comme pommes d'hiver, le Calville blanc, la Reinette du Canada,
l'Api rose, la Reinette de Cuzy, la Reinette de Caux, les diverses sortes
de Reinette grise et de Reinette dorée, la Reinette, tardive, le Pépin
de Londres, la Belle-Fleur jaune, le Bedforshire Foundling, le PĂ©pin de
Parker, la Baldwin, le Pépin de Newbown, la Reinette d'Anthézieux, la
Royale d'Angleterre, le Calville de Maussion, le PĂ©pin de Ribston, la
Jacquin, le PĂ©pin de Sturmer, le Pearmain d'Adams, la Bonne de Mai, la
Belle des Buits, la Michelotte rouge, la Reinette Ă longue queue, etc.
Pommes
Ă cuire.
Beaucoup, parmi les pommes de dessert
déjà citées, sont de première qualité pour les diverses préparations
ménagères, notamment pour la cuisson, les compotes, les marmelades, les
pâtisseries, le séchage : Transparente de Croncels, Gravenstein, Ananas,
Cellini, Belle-fleur rouge, Belle-fleur jaune, Doux d'argent, Redfordshige
Foundling, Royale d'Angleterre, PĂ©pin de Barker, Reinette franche, et
les diverses sortes de Rambour, de Reinette grise, de Reinette dorée,
de Calville, de Court-pendu, de Fenouillet. Voici encore quelques variétés
très apprĂ©ciĂ©es de pommes dites Ă deux fins, mais propres surtout Ă
la cuisson : Monsieur Gladstone, Transparente blanche, Hawthornden, Codlin
de Koswick, Lord Sufiield, Cox's Pomona, Calville rouge d'automne, d'Eclat,
de Cantorbéry, Warner's King, Blenheim orange, Belle de Pontoise, Belle
Dubois, d'Eve, Reinette musquée, Reinette de Willy, Wellington, Amélie,
etc. D'une façon générale, les pommes à peau grise sont les meilleures
à cuire. Pour la pâtisserie, une variété, la salée, cultivée surtout
à Noailles, dans l'Oise, est très recherchée des cuisiniers parisiens.
Pommes
Ă cidre.
Les pommes Ă cidre sont, d'ordinaire,
plutôt petites. Les arbres qui les portent se distinguent, d'après la
disposition du branchage, en pommiers à tête arrondie ou étalée, qu'on
plante dans les vergers, les champs, les herbages, et en pommiers Ă tĂŞte
dressée ou élevée, dont, en outre, on borde les avenues ou les routes.
Il y a, d'ailleurs, dans les deux groupes : des pommes de première saison,
qui murissent de fin août à octobre (tête arrondie : Blanc-Mollet, Griset
doux, Doux à l'Aignel, Doux-Evêque, etc.; tête élevée : Reine-des-Hâtives,
Jaunet pointu, Vagnon-Legrand, Précoce-David, etc.); des pommes de deuxième
saison, de fin octobre au commencement de décembre (tête arrondie : Vice-président
Héron, Fréquin blanc, Gros Muscadet, Godard, Rouge-Mollet, etc.; tête
élevée : Amer doux, Fréquin rouge, Paradis, Rouge-Bruyère, Martin Fessard,
Barbarie ou Monte-en-l'air, Médaille d'or, etc.):, des pommes de troisième
saison, du commencement de décembre jusqu'au coeur de l'hiver (tête arrondie
: Michelin, Bédan, Hauchecorne, Fréquin-Audièvre, Rivet blanc, Marin-Onfroy,
Or Milcent, etc.; tête élevée : Amère de Berthecourt, Argile, de Boutteville,
Filasse, Bramtot, Marabot, Galopin, Grise Dieppois, Groseiller, Peau-de-Vache,
Rouge Avenel, etc.). Le Fréquin blanc et le Paradis sont à fruit doux,
le Doux-Evêque, à fruit doux et âpre, le Bédan, le Marin-Onfroy, le
Blanc-Mollet, à fruit doux-amer, le Fréquin rouge à fruit amer, etc.
Usages.
Les pommes se mangent, comme les poires,
crues on cuites. On en fait aussi du sucre et du sirop de pomme, de l'eau-de-vie,
du vinaigre, puis et surtout du cidre. Enfin on pratique en grand, dans
différents pays, notamment en France ,
en Belgique ,
en Suisse, en Allemagne ,
aux Etats-Unis ,
le séchage. Les espèces qui s'y prêtent le mieux sont celles à chair
ferme, à fruits petits ou moyens on pèle et on expose immédiatement
à la chaleur, dans des étuves ou séchoirs. Les pommes séchées ou séchons
peuvent être d'ailleurs ou entières, ou « sans coeur », ou par quartiers,
ou découpées en petits carrés. En Allemagne, on y emploie des variétés
réputées : Zwiebelborsdorfer, Bolmapfel, Luiken, Matapfel, Weisser, Weinapfel,
etc.
Le buis de pommier a, en menuiserie et
en ébénisterie, le même emploi que le poirier. Mais il est de qualité
bien inférieure et on s'en sert beaucoup plus rarement.
(G. B. et L. S.). |
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