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![]() | Chantilly (Cantiliacum) est une jolie petite ville du département de l'Oise, à 40 kilomètres au Nord de Paris, sur les bords de la Nonette, affluent de l'Oise; population : 10 900 habitants. Dès le Xe siècle, il est fait mention de la châtellenie de Chantilly; Rothold, de la maison des comtes de Senlis, en était seigneur en 990. Au commencement du siècle suivant, le domaine appartenait à la famille des Bouteiller de Senlis, dans laquelle il resta jusqu'au milieu du XIVe siècle. A ce moment, Guillaume IV le Bouteiller le céda à son beau-frère, Jean de Clermont, maréchal de France En 1429, sous Pierre III d'Orgemont, la forteresse de Chantilly, alors occupée par les Anglais, fut remise à Charles VII, lorsque ce prince eut repris Compiègne. Pierre III étant mort sans enfants, le domaine passa à Guillaume, son neveu, fils de sa soeur Marguerite, mariée en secondes noces à Jean II de Montmorency Le connétable mourut en 1567, Après lui, Chantilly appartint successivement à ses deux fils, François et Henri, et à son petit-fils, Henri, deuxième du nom; ce dernier, ayant été pris en état de rébellion ouverte contre le roi à la bataille de Castelnaudary Son fils Henri-Jules, son petit-fils Louis III, son arrière-petit-fils Louis-Henri, dit Monsieur le Duc, continuèrent ces embellissements. Les derniers Condé, propriétaires de Chantilly, furent Louis-Joseph, mort en 1818, et son fils, Louis-Henri-Joseph (père du malheureux duc d'Enghien), lequel laissa en mourant (1830) le domaine à son petit-neveu et filleul Henri d'Orléans, duc d'Aumale. Un décret du prince Louis-Napoléon ayant obligé, après le coup d'Etat du 2 décembre 1851, le duc d'Aumale à aliéner Chantilly, il le vendit, le 30 octobre 1852, à deux Anglais, Marjoribanks et Antrobus, aux héritiers desquels il a pu le racheter en 1873, lorsque la République lui eut rouvert les portes de la France. Après cette époque, le duc d'Aumale n'a pas cessé de donner tous ses soins à l'embellissement de Chantilly et, comme nous le verrons plus loin, il a reconstruit entièrement le grand château. Enfin, par un testament en date du 3 juin 1884, transformé en un acte de donation le 25 octobre 1886, le duc d'Aumale a donné à l'Institut de France Château de Chantilly. ![]() Le Château de Chantilly. De plus, comme le rocher primitif, même complètement utilisé pour les constructions nouvelles, ne suffisait plus à loger la nombreuse famille du connétable et les deux maisons, civile et militaire, qui composaient une véritable cour, l'architecte jeta sur la face Sud-Est du triangle un pont rejoignant un terre-plein très en contrebas, et y édifia ce charmant palais annexe, heureusement conservé intact, qui se nomma d'abord la Capitainerie, puis le Châtelet. Henri Il de Montmorency, dont nous avons rappelé plus haut la fin lamentable, avait épousé une Orsini, connue en France sous le nom de Marie-Félix des Ursins, célébrée à Chantilly sous celui de Sylvie; c'est elle qui construisit, au commencement du XVIIe siècle, les grands escaliers enrichis de statues et de groupes allégoriques dans le goût italien, qui conduisent de la terrasse du connétable aux jardins. ![]() Le Château de Chantilly sous un autre angle. A la fin du même siècle, le grand Condé remania Chantilly dans le goût du temps, sous la direction de Mansart; le grand château fut consacré aux réceptions et ses sous-sols au service de bouche; le prince se réserva le châtelet pour sa résidence particulière. Le duc de Bourbon (Louis-Jules-Henri), construisit de 1719 à 1735, sur les dessins de Jean Aubert, les magnifiques écuries, le manège, et leurs vastes dépendances. C'est lui aussi qui modifia encore une fois le grand château en 1718 et qui créa la grande rue du village, lequel, par ses soins, commença à prendre alors de l'importance. Son fils, Louis-Joseph, éleva en quatre mois, en 1772, a l'occasion de la naissance de son petit-fils le duc d'Enghien, le château de ce nom, grand bâtiment qui peut avoir son utilité au point de vue des logements, mais dont la longue façade dépare quelque peu la terrasse du connétable. - ![]() Les Grandes Ecuries et l'hippodrome; ci-dessous, le manège central et, à droite, un détail de son ornementation.
A la Révolution et après l'émigration des princes et la formation de l'armée dite de Condé, le château de Chantilly fut dévasté et converti en prison, la statue du connétable fut détruite, les collections dispersées ou pillées; le domaine fut dépecé par la Bande noire et le château, vendu nationalement, fut condamné à disparaître. Déjà le grand château, sauf ses indestructibles soubassements, était démoli, quand on s'avisa que les acquéreurs n'avaient pas rempli toutes les conditions de leur marché avec l'Etat; le ministre de la guerre intervint et réclama les bâtiments restants pour en faire une caserne de cavalerie; c'est ainsi que le châtelet, les écuries et le château d'Enghien furent sauvés de la destruction. En dehors de quelques réparations indispensables et d'une restauration incomplète du châtelet pour le rendre habitable lors du retour des princes, Chantilly ne fut l'objet d'aucun travail important jusqu'au moment où il devint, comme nous l'avons vu, la propriété du duc d'Aumale. Ce prince avait toujours désiré pouvoir reconstruire le grand château, et dès que l'établissement de la République lui eut permis de se réinstaller en France Autour du château. Le parc d'Apremont ou grand parc comprend environ 1000 hectares entourés de murs. La forêt de Chantilly, qui fut donnée en jouissance à la reine Hortense pendant le premier Empire, occupe la plus grande partie du domaine actuel. Elle est percée de routes admirables dont les douze principales viennent converger au grandiose carrefour de la Table. Tous les voyageurs qui ont passé en chemin de fer sur le magnifique viaduc, l'oeuvre d'art la plus remarquable de la ligne du Nord, qui franchit à 40 m d'altitude la vallée de la Thève, ont aperçu les étangs de Commelle à l'extrémité desquels s'élève le château de la reine Blanche ou la Loge de Viarmes, joli rendez-vous de chasse restauré dans le style troubadour en 1826, sur l'emplacement présumé d'un petit manoir ayant appartenu à la mère de saint Louis. ![]() L'étang de Commelles au bord duquel s'élève le château dit de la Reine Blanche. ![]() Depuis le XVIe siècle, tous les rois de France Les courses de Chantilly, fondées sous le haut patronage du duc d'Orléans, ont lieu depuis 1834 sur la grande pelouse de plus de 50 hectares de superficie, et située devant les Grandes écuries. Au point de vue du sport, Chantilly a en France La ville. Chantilly fut en 1790 le chef-lieu d'un canton supprimé en l'an X. Il existait autrefois dans le château une chapelle construite en 1333 par Guillaume III le Bouteiller. Le village ne fut érigé en paroisse qu'en 1692; c'est de cette époque que date l'église actuelle; à la cure étaient annexés les prieurés de Pierrefond et de Nanteuil-le-Haudoin. Le grand Condé laissa un fonds pour édifier l'hospice Condé qui fut seulement terminé par son petit-fils Louis-Henri.
et qui sépare la ville proprement dite et le parc paysager où se trouve le château; à droite, l'église de l'Assomption. Photos : © Serge Jodra, 2009. Il y eut, à diverses époques, d'importantes industries à Chantilly, notamment des fabriques de blondes, d'indiennes, de boutons, de toiles peintes, d'aiguilles et de dentelles (qui donnèrent leur nom à la « dentelle de Chantilly »); la fabrique de porcelaines, aujourd'hui disparue, datait de 1735; tous les amateurs connaissent le «-cor de chasse » qui marquait ses produits recherchés. En dehors de plusieurs membres des familles princières qui possédèrent le domaine, Chantilly a vu naître Dantan aîné, sculpteur, le peintre Roquet, etc. (Caix de Saint-Aymour).
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