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La rate
est une glande volumineuse, couleur lie de vin,
friable, située profondément dans l'hypochondre
gauche, couchée en quelque sorte sur le grand cul-de-sac de l'estomac,
et maintenue en place par des ligaments (ligaments
de la rate) qui la rattachent aux organes voisins : ligament gastro-splénique,
ligament phréno-splénique, ligament pancréatico-splénique.
Sa forme est celle d'un croissant. Sa face externe regarde les 9e,
10e et 11e
côtes; sa face interne regarde le grand cul-de-sac de l'estomac et
présente un sillon, hile de la rate,
percé d'une série de trous qui livrent passage aux vaisseaux
et nerfs de l'organe. Le bord postérieur,
épais et arrondi, répond au rein gauche
et à la portion lombaire du diaphragme.
Son extrémité supérieure, volumineuse (tête
de la rate), répond à la concavité du diaphragme.
Son extrémité inférieure, effilée (queue de
la rate), répond au coude gauche du côlon
transverse.
La structure de la rate est très
complexe. Elle comprend :
1° une enveloppe
péritonéale, tunique séreuse dépendant du péritoine,
s'arrêtant sur les bords du hile, et de là rejoignant les
organes voisins sous la forme des ligaments de la rate sus-mentionnés;
2° une capsule
fibreuse (capsule de Malpighi)
qui se prolonge dans l'intérieur de l'organe au niveau du hile en
suivant les vaisseaux et dégage de sa
face profonde un grand nombre de cloisons qui, réunies à
la portion réfléchie de la tunique
externe, constituent dans l'intérieur de la rate une charpente cellulo-fibreuse
aréolaire, spongieuse;
3° un parenchyme
pulpeux (boue splénique) qui remplit la trame spongieuse et qui,
constitué par du tissu réticulé, renferme des
lymphocytes, des globules du sang
et des granulations pigmentaires;
4° de petits grains blanchâtres,
corpuscules de Malpighi, qui ne sont que des follicules
clos appendus aux ramifications des artères,
de la gaine lymphatique desquelles ils ne
sont qu'une dépendance, et plongeant dans la boue splénique.
Les vaisseaux de la rate sont très
volumineux, et cet organe est une vraie glande sanguine. L'artère
splénique vient directement de l'aorte.
En abordant le hile, elle se divise en un certain nombre de branches (de
5 à 10) qui s'enfoncent dans l'organe en formant autant de départements
artériels, autant de lobes vasculaires indépendants.
Ces
artères se terminent en bouquet de vaisseaux (penicilli)
qui portent les glandules de Malpighi et se terminent en capillaires
dans les glandules malpighiennes et dans les parois de la trame de la rate.
Suivant les uns, elles communiquent avec les veines,
soit directement d'artérioles à veinules, soit par l'intermédiaire
de vrais capillaires. Suivant d'autres, les artérioles s'ouvrent
dans les mailles du tissu réticulé de la pulpe splénique
où viennent également s'ouvrir les veines (circulation
lacunaire).
La rate, en somme, nous apparaît
comme un gros ganglion lymphatique placé
sur le trajet de la circulation sanguine. C'est, en effet, un organe hématopoïétique,
dont la petite masse de mésenchyme
qui la constitue au début, se met en communication avec la veine
intestinale. La rate n'est donc qu'un diverticule
réticulé du système
veineux
porte (Laguesse). La rate possède des lymphatiques
superficiels et profonds, et des nerfs, formés surtout de fibres
de Remak qui suivent les artères auxquelles elles sont destinées
(vaso-moteurs).
(Ch. Debierre). |
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