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Le muscle
diaphragme détermine la séparation de la cavité
primitive en deux autres contenant les viscères
du corps, mais son rôle le plus important réside dans ses
fonctions respiratoires, et le degré de développement du
diaphragme dans la série des êtres vivants marche de pair
avec le développement des organes respiratoires, lorsqu'il ne se
produit pas de dispositions compensatrices (Gogenbaur). Bien qu'existant
chez les reptiles, très compliqué
même chez les oiseaux, ce n'est que chez
les mammifères qu'il devient une cloison
musculaire complète, contractile et jouant un rôle réellement
actif dans la respiration. Au point de vue
anatomique, le diaphragme est une cloison musculaire mince, riche en fibres
striées à sa périphérie, et surtout aponévrotique
dans sa partie centrale. Il prend ses insertions
en arrière aux vertèbres-lombaires
et sur des arcades fibreuses transversales,
sur les côtés aux six dernières côtes,
enfin en avant à l'apophyse xyphoïde
du sternum; toutes les fibres issues de ces points
d'insertion convergent vers un centre commun, disparaissent dans un tissu
aponévrotique (centre-phrénique).
La surface du diaphragme est beaucoup plus grande que le cercle circonscrit
par ses points d'insertion; aussi prend-il une, forme bombée, de
convexité supérieure, déterminée par la pression
positive des viscères abdominaux et la pression négative
de la cavité pulmonaire. Beau et Maissiat ajoutaient les connexions
du péricarde avec le centre phrénique,
mais ce dernier facteur est peu important, car si l'on ouvre la poitrine
et si l'on écarte les viscères chez un animal,
on voit le diaphragme devenir flasque et flottant.
Tout en formant une cloison complète
entre la poitrine et l'abdomen, le diaphragme
laisse passer par trois orifices l'oesophage,
l'aorte et la veine
cave ascendante avec la grande veine-azygos
et le canal-thoracique.
Le diaphragme est essentiellement un muscle
inspirateur, le plus important sans conteste, et, ainsi que le disait
Sappey,
le diaphragme est à l'appareil respiratoire ce que le coeur
est à la circulation. L'un et l'autre
font partie des appareils de la vie de nutrition, et l'un et l'autre se
composent cependant de fibres striées; ils sont tous deux animés
de mouvements rythmiques qui ne cessent qu'avec la vie. En se contractant,
le diaphragme diminue sa convexité et modifie ainsi la base du cône
pulmonaire qu'il constitue.
On a pu comparer son action à celle
d'un piston dans le corps d'une pompe, mais son action est plus complexe
encore. Non seulement il détermine un agrandissement du diamètre
vertical de la cage thoracique, mais par suite de son point d'appui sur
les viscères abdominaux, il agit encore en se contractant sur ses
insertions mobiles des côtes et en déterminant
l'élévation de ces os. Or, par suite
de leur disposition géométrique, les côtes en s'élevant
se portent forcement en avant et en dehors. Le diaphragme amène
donc par sa contraction la dilatation de la cage thoracique suivant ses
trois diamètres. Outre son action respiratoire, le diaphragme intervient
encore associé aux muscles abdominaux dans le phénomène
de l'effort, que ce dernier ait pour but d'amener la défécation
ou les vomissements. Magendie
a montré en effet que le rôle de l'estomac
dans le vomissement était des plus minimes et que c'étaient
surtout les muscles extérieurs à cet organe et notamment
le diaphragme qui, par ses contractions, amenait l'expulsion des matières
contenues dans la cavité stomacale. (Dr P. Langlois). |
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