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Le
mot pur (Purum, racine
py = purifier) s'emploie en
philosophie dans plusieurs expressions pour
dĂ©signer l'Ă©tat d'une chose considĂ©rĂ©e en elle-mĂȘme, dans son essence
propre, avant qu'elle se soit mĂȘlĂ©e et combinĂ©e avec d'autres choses
dont la nature diffĂšre de la sienne ou lui est mĂȘme contraire
a) Synonyme
d'absolu : ainsi le plaisir pur, c'est-Ă -dire
qui n'est pas mĂȘlĂ© de peine, l'ĂȘtre pur, le bien
pur,.
b) Exempt de tout
élément empirique et opposé alors à appliqué : ainsi les mathématiques
pures ( c'est-à -dire considérées en dehors de toute application à l'expérience)
et les mathématiques appliquées.
D'aprĂšs Kant
:
1° Entendement
pur, raison pure, sont l'entendement, la raison envisagĂ©s en eux-mĂȘmes,
dans leurs principes, en dehors de toute application aux objets de l'expérience;
2°) Intuitions pures,
sont l'espace et le temps, qui sont des formes a priori sans contenu empirique.
La métaphysique pure
est celle qui serait formée de raisonnements a priori, sans aucun recours
à l'expérience (ex. : tel est le procédé de Spinoza, de Hegel, de Herbart).
c) Sens moral : ce
dont la nature n'est altérée par aucun élément mauvais (ex. : pureté
d'intention).
Dans la réalité de
la vie psychologique, la raison n'est jamais pure; elle est toujours incorporée
à des éléments empiriques; mais par abstraction, par analyse,
on peut, en quelque sorte, la dégager, la considérer à part, et c'est
ce que haut a essayé de faire dans la Critique de la raison pure,
du moins pour la raison théorique ou spéculative; car il n'a traité
de la raison pratique que plus tard, mais toujours en se plaçant
au mĂȘme point de vue, c.Ă -d. en s'efforçant de l'Ă©tudier aussi dans
la pureté de ses principes a priori.
(E. Boirac). |
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