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Le Palais des Doges |
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Un palais des Doges (ou Palais ducal) avait été commencé à Venise en 809, et incendié soixante-dix ans après. Le monument actuel, du XIVe siècle et en style gothique, a été élevé en partie par Calendario. Il a quatre façades l'une, du côté de l'église Saint-Marc, se confond avec les bâtiments qui font partie de cette basilique; une autre, de la fin du XVe siècle et en style de la Renaissance, regarde le canal della Paglia; les deux plus importantes sont sur la Piazzetta ou petite place Saint-Marc et sur la Riva dei Schiavoni (quai des Esclavons). Un incendie, en 1577, détruisit les principales salles et beaucoup de chefs-d'oeuvre de la peinture vénitienne; la restauration de l'édifice fut faite d'après les plans d'Antonio da Ponte. Le Palais ducal frappe de surprise et d'admiration par la singularité, la hardiesse et la magnificence de son ensemble architectural autant que par le fini de ses détails. - La façade méridionale du palais des Doges. Extérieur du palais des Doges. La porte d'entrée, dite della Carta, du nom d'une église voisine sous le péristyle de laquelle les écrivains du grand Conseil et du Sénat se réunissaient autrefois, est ornée de colonnettes, de trèfles et de statues; elle conduit par un passage voûté dans la grande cour intérieure, au milieu de laquelle sont deux margelles de puits en bronze d'un travail très estimé, l'une de Nicolas de' Conti, l'autre d'Alberghetti. Les façades de cette cour situées du côté de la Piazzetta et du quai ne sont pas terminées; la façade orientale, en style de la Renaissance, eut pour architecte et sculpteur Antonio Bregno (Rizzo) et Antonio Scarpagnino; la façade où est l'horloge est décorée de huit statues. L'Escalier des Géants, magnifique ouvrage construit vers 1485 par Antonio Rizzo, avec des marbres précieux délicatement travaillés par Domenico et Bernardino de Mantoue, conduit de la cour à la seconde galerie : il tire son nom de deux statues colossales de Mars et de Neptune, posées en haut de la rampe, et sculptées en 1554 par Sansovino; au pied de l'escalier sont les statues d'Adam et d'Eve, par Antonio Rizzo. La face interne de la porte est toute fleuronnée de volutes, toute plaquée de colonnettes et de statues, ouvrage de Bartolomeo. Les toits et la cour intérieur du palais des Doges, vus depuis le Campanile. © Photos : Serge Jodra, 2012. Intérieur du palais des Doges Le doge Pierre Loredan implorant la Vierge, par Palma le Jeune (1595). Outre la salle du Grand Conseil, le Palais ducal contient : un musée archéologique (armurerie), formé dans les anciens appartements des doges; la salle della bussola, ainsi nommée d'un tambour qui couvrait la porte, et où l'on voit une ouverture autrefois masquée par une tête de lion en marbre dans la gueule duquel on glissait les dénonciations secrètes; la salle du Conseil des Dix; la salle des Pregadi ; la salle de l'Anti-Collège, où les ambassadeurs attendaient leur audience; la salle du Collège, où ils étaient reçus, etc. Toutes ces pièces sont décorées de précieux tableaux. Dans les caves du Palais sont les fameuses prisons connues sous le nom de Pozzi (puits), et, sous la toiture recouverte de plomb, celles qu'on appelait les Plombs. Un long corridor double, nommé Pont des Soupirs, met le Palais en communication avec la Nouvelle Prison, bel édifice construit en 1589 par Antonio da Ponte. (B.). Le Campanile, la Piazzetta et le Palais des Doges (Saint Marc, au fond), par Canaletto. |
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