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Un puits
est une excavation généralement de forme circulaire et plus
ou moins profondément creusée dans le sol afin d'atteindre
une nappe d'eau que l'on utilise pour la consommation ou pour le lavage.
Dans les puits traditionnels, on extrait l'eau à l'aide de
seaux retenus par une corde enroulée sur une poulie ou sur un treuil.
Le forage du puits s'opère le plus
souvent à l'aide de blindages (pièces de bois retenues par
des cercles de fer), et on monte la maçonnerie sur un cercle de
charpente de chêne servant de plus basse fondation. Cette maçonnerie
doit être de pierres dures hourdées en mortier de ciment
ou de chaux hydraulique afin d'éviter toute déperdition ou
toute infiltration et, au-dessus du sol, on pose, sur cette maçonnerie,
la mardelle ou margelle s'élevant à hauteur d'appui et formée
d'une seule pierre creusée ou d'un assemblage de pierres dures reliées
par des crampons ou par des cercles de fer.
Margelle de puits sur la campo San Zanipolo, à Venise. Des puits, mais de plus grand diamètre, servent aussi pour la descente des ouvriers dans les mines et les carrières et pour l'extraction des matériaux et, en cas de construction à édifier sur un sol peu résistant comme les terrains de remblai, on creuse dans ce sol des puits que l'on ne maçonne pas, mais que l'on remplit de béton de cailloux et mortier par couches pilonnées; ces puits forment alors de véritables colonnes monolithes d'une grande résistance et sur lesquelles on peut asseoir la construction. Des
puits célèbres.
Au puits de Chac, par exemple, on ne peut arriver au niveau de l'eau qu'après avoir descendu des rampes et des escaliers qui n'ont pas moins de 150 mètres de longueur et si étroits qu'un seul homme peut y passer; pendant ce parcours, il y a de distance en distance des paliers de repos assez vastes pour permettre aux gens qui descendent de laisser libre le chemin pour ceux qui montent. Les passages du puits de Balonchen ont environ 450 mètres de développement; ils conduisent à sept vastes bassins (aguadas) situés à 158 mètres au-dessous du sol. Ces puits, exécutés par les anciens habitants du Yucatan, sont bâtis en grandes pierres; ils présentent souvent la forme d'un immense cône, dont la base est formée par la surface de l'eau. Il existe au Caire, en Egypte, un puits remarquable, dit de Joseph ou puits de Youssouf, qui a été taillé dans le roc à 92 mètres de profondeur; il mesure 13,90 de circonférence. On y descend au moyen d'un escalier circulaire qui ne compte pas moins de 305 marches; cet escalier est séparé du puits par un mur de 0,26 m d'épaisseur; percé de petites fenêtres qui servent à éclairer la cage d'escalier. Ce puits, est divisé en deux étages; des boeufs, placés sur le sol, faisaient mouvoir une roue qui élevait l'eau d'un vaste réservoir établi sur une plate-forme construite à moitié de la profondeur du puits, où d'autres boeufs tournaient également une roue pour élever l'eau du puits proprement dit à ce premier bassin. A Orvieto, en Italie, près de la forteresse en ruine, on voit un puits célèbre, il pozzo San-Patrizio, qui a été commencé par Antonio San-Gallo en 1527 et terminé en 1540 par Mosca. Il est en partie maçonné et en partie, taillé dans le tuf; deux rampes en spirale, de 250 marches chacune, permettent à des humains et à des mulets d'aller y chercher de l'eau; on y descendait par un escalier et on remontait par l'autre. Ces escaliers sont éclairés, comme au puits du Caire, par de petites baies pratiquées sur les parois des murs. A la citadelle de Turin, il existe un puits analogue à celui d'Orvieto. (Au Kremlin-Bicêtre, il à aussi un puits remarquable, qui a été construit de 1731 à 1735 sur les plans de Boffrand; il a 5 mètres de diamètre dans oeuvre et sa profondeur atteint près de 58 mètres). Après les puits d'un caractères monumental nous devons mentionner ceux dont les margelles sont remarquables, tels que le puits de la maison de Salluste à Pompéi celui du cloître de Saint-Jean de Latran, et dont la margelle en marbre est couverte de sculptures fort anciennes. Deux colonnes d'ordre dorique supportent une architrave ou linteau d'un seul bloc, dans l'axe duquel est accrochée la poulie sur laquelle s'enroule la corde qui sert à puiser l'eau. Un puits, à Vérone, a quelque analogie avec le précédent. - L'ancien puits conservé devant la cathédrale de Bourges. © Photos : Serge. Jodra, 2009-2012. Beaucoup de monuments du Moyen âgeet de la Renaissance possèdent encore des puits remarquables de l'époque pendant laquelle ont été élevés les édifices mêmes. Ainsi à Coutras, en Gironde, il existe un puits de forme hexagonale qui date du XVIe siècle; des colonnes d'ordre dorique supportent une coupole surmontée d'une petite lanterne dont la couverture en pierre est sculptée en écailles, et un dauphin sert d'amortissement à la calotte de la lanterne. La hauteur de cet édicule est d'environ 7 mètres; l'architrave, qui est finement sculptée, représente, dans l'un des six compartiments qui la divisent, un bras frappant des noeuds avec une épée ; au-dessous on lit cette devise : Nodos virtute resolvo (par mon courage je délie les noeuds). Citons encore les armatures de fer forgé du puits de l'hôpital de Beaune et de celui de la petite place à gauche de la façade de la cathédrale d'Anvers, cette dernière armature, véritable dôme de feuillage, attribuée à Quentin Metsys. Et nous ne saurions terminer l'historique de ce terme sans parler d'un monument, assez renommé, connu sous le nom de puits des Prophètes ou puits de Moïse. C'est l'oeuvre d'un Hollandais, Claux Sluter. Aujourd'hui, en voyant ce monument placé au milieu du cloître de la chartreuse de Dijon, il est difficile de comprendre pourquoi on l'a nommé puits : en effet, il ne représente qu'une sorte de piédestal qui servait de support à une croix de pierre. Tout ce monument était placé au centre d'un puits qui avait 7 mètres de diamètre; le puits a été comblé, et le piédestal avec ces six statues a seul été conservé. Claux Sluter a dû exécuter ce puits vers 1398 ou 1399. (E. Bosc / Ch. Lucas). |
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