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On nomme gargouilles des dégorgeoirs saillants en pierre, placés au Moyen âge le long des gouttières élevées, et servant à jeter les eaux loin des murailles. Les artistes leur ont donné la forme symbolique d'un dragon volant, souvent à face humaine et grimaçante, d'où leur nom. L'emploi des conduits dits gargouilles date du commencement du XIIe siècle. D'abord larges, peu nombreuses et composées de deux assises, l'une formant rigole, l'autre recouvrement, elles ont été, par la suite, très rapprochées l'une de l'autre, pour diminuer les longues pertes des chéneaux et réduire les chutes à de très minces filets d'eau ne pouvant nuire aux constructions inférieures; elles ne se composèrent plus que d'une seule assise soutenue par un corbeau ou une console. La variété de leurs formes est très grande; elles représentent, pour la plupart, des êtres fantastiques, démons et êtres malfaisants. Gargouilles de l'église Saint-Merri, à Paris. En peuplant les gouttières et les galeries aériennes de monstres infernaux, on rappelait aux fidèles qu'ils devaient toujours se mettre en garde contre le démon, le tenir esclave et enchaîné, comme l'avait fait l'artiste, qui le forçait à préserver l'église des eaux pluviales en les écartant de la muraille. Quelquefois les gargouilles n'étaient mises que comme ornementation et pour compléter les façades. Les gargouilles ayant l'inconvénient de faire séjourner l'eau au pied des murs, on y a renoncé, et, dans les Temps modernes, on a établi, pour l'écoulement des eaux, des tuyaux de descente que l'on l'ait déboucher dans des caniveaux auxquels on a encore donné le nom de "gargouilles" et dont le but est de reporter les eaux à une certaine distance de la construction, dans un ruisseau ou dans un égout. Quelquefois, ces caniveaux sont de simples conduits pavés, ayant la forme d'un cassis; dans les villes, ce sont, le plus souvent, des gargouilles en fonte moulée scellées dans le trottoir et ayant à leur partie supérieure une fente percée, longue et étroite, facilitant le nettoyage et le curage. (NLI / E.L.). Gargouilles : l. De la cathédrale d'Amiens (XIIIe siècle) 2. De Saint-Eustache à Paris (XVIe siècle) 3. Du Sacré-Coeur à Montmartre (XIXe siècle). - Gargouilles de la basilique de Saint-Denis. © photos : Serge Jodra. |
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