| Encorbellement. - On nomme encorbellement toute saillie, corniche, balcon, tourelle et même partie avancée d'étage qui porte à faux hors le nu d'un mur. Les encorbellements reposent généralement sur des modillons, des corbeaux, des consoles, des cariatides ou des parties de solives encastrées dans le mur de face où saillit l'encorbellement. . | | Façade en encorbellement d'une maison médiévale de la place Gordaine, à Bourges, et tourelle en encorbellement de l'Hôtel Lallemant (ca. 1500), dans la même ville. © Photos : Serge. Jodra, 2009. | La construction en encorbellement remonte à la plus haute antiquité, car les plus anciens constructeurs eurent recours à ce système de construction pour diminuer les portées des linteaux formant les baies et pour créer, au-dessus de ces baies, des parties triangulaires ajourées formant décharge. Les maisons de Rome et de Pompéi avaient des balcons dont la saillie réglée par la loi était portée en encorbellement sur des abouts de solives et, pendant tout le Moyen âge et la Renaissance, dans les rues étroites des cités, les étages supérieurs s'avançaient en encorbellement sur l'étage inférieur; enfin, de nos jours, il n'est pas rare de voir un corridor de dégagement créé par encorbellement au long d'une façade. La construction en encorbellement a produit les motifs les plus pittoresques de l'architecture du Moyen âge et de la Renaissance, et si, à notre époque, il est interdit dans les villes de construire des étages en encorbellement formant saillie sur la voie publique, il faut reconnaître que les encorbellements autorisés pour saillies de couverture, de corniche, de balcon, de tourelle et même d'angle de bâtiment apportent une heureuse diversité sur les façades souvent trop nues et manquant de relief de nos constructions urbaines. (Charles Lucas). | |