| Merlin (le comte), dit Merlin de Douai, jurisconsulte, né en 1754 à Arleux en Cambrésis, mort en 1838, occupait le premier rang au barreau de Douai en 1789. Nommé député aux Etats généraux, il fut un des membres les plus laborieux de l'Assemblée constituante. Il siégea ensuite à la Convention, prit place à la Montagne, vota la mort du roi, et eut une grande part à la loi des suspects, ainsi qu'à l'organisation du tribunal révolutionnaire (1793). On lui doit la loi sur les successions et le code des délits et des peines, qui a été suivi jusqu'à la promulgation du code pénal (1811). Sous le Directoire, il fut ministre de la justice (1795), puis de la police générale; il devint lui même un des cinq directeurs après la journée du 18 fructidor (4 septembre 1797), à laquelle il avait contribué. Néanmoins il eut peu d'influence dans ce Conseil; il en sortit au 30 prairial (18 juin 1799). Après le 18 brumaire, il accepta des fonctions dans la magistrature, et devint procureur général à la Cour de cassation, fonctions qu'il remplit jusqu'en 1815. Exilé à cette époque, il alla se fixer dans les Pays-Bas; il ne rentra en France qu'en 1830. Il fut membre de l'Académie des sciences morales dès sa fondation. On doit à Merlin de savants ouvrages : Répertoire universel et raisonné de jurisprudence (qui avait commencé à paraître dès 1775 et dont la 4e édition fut publiée en 1812, 17 vol. in-4); Recueil alphabétique des Questions de droit (dont une 13e édit, a été publiée en 1819-1820, 6 vol. in-4). | |
| Merlin (Antoine), dit Merlin de Thionville, né à Thionville en 1762, mort à Paris en 1833. Avocat à Metz lorsqu'éclata la Révolution, il en adopta les principes avec passion, fut élu représentant de la Moselle à l'Assemblée législative et à la Convention, poursuivit à outrance la royauté, la noblesse et le clergé, fit décréter la confiscation des biens des émigrés, la déportation des prêtres insermentés et prit une grande part à la journée du 10 août. Envoyé en décembre 1792 en mission près de la garnison qui défendait Mayence, il s'y comporta vaillamment, mais sans pouvoir empêcher la reddition de la place (24 juillet 1793); il remplit l'année suivante une mission près de l'armée de Rhin et Moselle et y rendit de grands services. Au 9 thermidor, il prit parti contre Robespierre. S'étant opposé au consulat à vie, il fut laissé dans l'oubli. J. Reynaud a publié en 1360 Vie et Correspondance d'Antoine Merlin. - Merlin de Thionville (1762-1833). (Lithographie de Depech, d'après un portrait de Maurin). |
| Merlin ou Ambroise l'Enchanteur, personnage qui figure dans l'Historia Britonum de Nennius, laquelle est vraisemblablement du IXe siècle. Geoffroi de Monmouth le représente, dans sa chronique de Bretagne, Origo et Gesta regum Britanniae, comme un être d'une naissance mystérieuse et comme le barde du roi Arthur. Il passait pour le fils du Diable (La légende de Merlin). Cervantes dit (Don Quichotte, part. II, cap. XXIII) qu'il en savait un peu plus que le Diable. Il existe dans la bibliothèque de Madrid un livre intitulé : El Baladro del Sabio Merlin con sus profecias, 1408, in-fol., et supposé écrit par Merlin lui-même. Merlin joue un grand rôle dans les romans de la Table Ronde. Ses prophéties, Prophetia Merlini, se trouvent dans la chronique de Geoffroi de Monmouth, et on les a publiées à Londres, en 1813, sous le titre de Merlin's life, his propheties and predictions. Merlin est le sujet d'un drame allemand de Ch. Immermann. |