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Le Nord |
Le département
du Nord doit son nom à sa situation
à l'extrémité septentrionale de la France.
Il a été formé de la Flandre
française, d'une partie de la Flandre flamande, du Hainaut
français et du Cambrésis.
Sa superficie est de 568,000 hectares; sa
population est de 2.563.914
habitants (2010). Son chef-lieu, Lille,
est distant de Paris
de 200 km à vol d'oiseau, de 226 km par la route (dont 212 d'autoroute).
Il n'est qu'à 112 km de Bruxelles,
capitale de la Belgique, et presque aussi rapproché
de Londres
(275 km) que de Paris.
Le département du Nord est en général un pays plat et très fertile. La partie occidentale, qui comprend la Flandre flamande (arrondissement de Dunkerque), est peu élevée au-dessus de la mer et coupée de rivières, de ruisseaux et de canaux; le sol est marécageux et humide. La plus grande partie de ce pays est d'ailleurs un ancien marais, que l'on ne conserve en état de culture que par d'immenses travaux de dessèchement appelés watteringues. Les terres de watteringues, situées sur la lisière maritime de l'arrondissement de Dunkerque, ont une superficie de 58.576 hectares. On a également desséché, à l'Est de Dunkerque, les deux grands marais appelés la grande et la petite Moëre, et donné à la culture 3310 hectares. De grands travaux de dessèchement ont été exécutés aussi sur les terres traversées par les canaux et les riviéres. La Flandre flamande, favorisée par l'humidité du sol et de l'atmosphère, renferme de plantureux herbages, dans lesquels on élève, dans le pays de Bergues, une excellente race bovine, et, autour de Bourbourg, une forte race de chevaux de trait. Plate et unie comme la Flandre flamande, la Flandre française (arrondissements de Lille et de Douai) n'est marécageuse que sur les bords des rivières. C'est la plus fertile région de la France. Il n'y a de comparable à ce riche pays que les plus belles parties de l'Angleterre et de la Belgique. La partie orientale du département (Cambrésis et Hainaut) est plus accidentée et un peu moins fertile, surtout dans quelques parties de l'arrondissement d'Avesnes; le pays est aussi plus boisé; on y trouve la belle forêt de Mormal, dont l'étendue est de 9000 hectares, et beaucoup de prés. Principales communes
Codes des arrondissements : 1 = Avesnes-sur-Helpe, 2 = Cambrai, 3 = Douai, 4 = Dunkerque, 5 = Lille, 6 = Valenciennes. Cliquer sur les liens pour afficher la liste de toutes les communes. Situation, limites, superficieLe département touche à la frontière, de Belgique sur tout son côté Nord et Nord-Est, à la mer du Nord sur son côté Nord-Ouest, aux département de l'Aisne et de la Somme au Sud, du Pas-de-Calais au Sud-Ouest. Il est situé entre 49° 58' et 54° 6' de latitude Nord (commune de Bray-Dunes, la plus septentrionale de France), entre 2° 50' et 4° 13' de longitude Est. Il n'a de limites naturelles que sur les 35 km de côtes, sur les 24 km où l'Aa, sur les 18 km où la Lys le séparent du Pas-de-Calais, sur les 27 km où la Lys le sépare de la Belgique. Les autres limites, même la frontière internationale, sont purement conventionnelles, ruisseaux, routes, sentiers, parfois une rue de village le divisant entre deux pays.Le pourtour du département est de 814 km, dont 33 pour la côte de la mer du Nord, 330 pour la frontière belge, 120 le long du département de l'Aisne, 11 le long de celui de la Somme, 320 bornant celui du Pas-de-Calais. La longueur du Nord-Ouest au Sud-Est, de Fort-Philippe sur la mer à Anor, est de 184 km, supérieure à celle de tout autre département français. Mais la largeur varie beaucoup : elle est de 33 km sur le front de mer, se rédoit à 6 km vers Arrnentières, et dépasse 60 km dans le Sud), entre Honnecourt ou Villers-Outréaux et Mortagne. Les trois communes de Doignies, Boursies, Moeuvres sont enclavées dans le Pas-de-Calais, et l'ancienne commune d'Escaufourt (aujourd'hui rattachée à Saint-Souplet) était jusqu'en 1973 une localité enclavée dans le Nord, mais qui appartenait à l'Aisne. La superficie du département est de 568.000 hectares (5680 km²). Relief du sol du département du NordAu point de vue orographique, le département du Nord appartient à la plaine de l'Europe septentrionale et marque le commencement méridional des Pays-Bas. Toutefois, vu sa très grande longueur, il convient d'y distinguer la plaine de Flandre sise à l'Ouest. et les collines du Hainaut et du Cambrésis adossées au massif de l'Ardenne. La Flandre comprend environ les 3/5 du département, Nord-Ouest et centre, de la mer à l'Escaut. Plate et presque sans pente, puisqu'à l'Ouest de Denain l'altitude n'estencore que de 53 m au-dessus de la mer, elle est faiblement inclinée vers le Nord, comme le révèle la direction de ses cours d'eau, partis des collines de l'Artois. La plaine comprend, du Nord-Ouest au Sud-Ouest, la Flandre maritime ou flamingante, la Flandre wallonne ou française. Dans la Flandre maritime, région marécageuse et tourbeuse, imbibée d'eau et péniblement asséchée par l'industrie humaine, on distingue, au bord de la mer, la zone des Dunes littorales, au milieu desquelles est Dunkerque; leur hauteur ne dépasse pas 20 m, leur largeur 2 km, les chaînons sablonneux alternant avec les prés salins. Ces dunes, qu'on fixe avec l'oyat, roseau des sables, sont parfois poussées vers l'intérieur par les tempêtes; celle du 1er janvier 1777 ensevelit à demi Zuydcoote. Derrière le bourrelet des dunes, l'ancien delta de l'Aa constitue la plaine des Wateringues, vaste de 40.000 hectares, qui s'étend depuis la falaise du Blanc-Nez et Sangatte (Pas-de-Calais) jusqu'à Watten dans l'intérieur; Bourbourg en occupe le centre. L'altitude n'y dépasse pas 5 m et, dans une grande partie de la surface, est inférieure au niveau des hautes mers; aussi les cours d'eau sont-ils endigués et fermés par des écluses. La pente descend
des dunes vers l'intérieur; Bergues se trouve à 1,80 m en
contre-bas de Dunkerque. Les fossés ou canaux appelés watergands
drainent l'eau, la maintenant au niveau des sables « pissarts »,
au-dessus desquels s'étend la terre végétale; cette
nappe douce contient l'infiltration des eaux saumâtres qui gâteraient
le sol arable. Les Wateringues se prolongent au Nord par les Moeres, jadis
submergées tout l'hiver, desséchées
à l'aide des moulins, selon la méthode néerlandaise.
La vallée de l'Escaut marque la fin de la plaine flamande, le sol se relève et s'accidente. Au Sud le Cambrésis forme une plaine ou plateau ondulé et raviné par des « riots » temporaires, dont l'altitude passe de 75 à 150 m; c'est la terminaison des collines d'Artois et de Picardie. Au Nord sont les hauteurs du Hainaut, ne dépassant guère 150 m, puis, au delà de la Sambre, on arrive à l'Ardenne, de laquelle relève l'arrondissement d'Avesnes, encadré entre les grandes forêts de Mormal et de Trélon; au Sud de la dernière, à l'angle Sud-Est du département, se trouve le bois de Saint-Hubert (266 m), point culminant du département du Nord. Le long de la limite orientale, les collines atteignent 240 m, près de Solre-le-Château, de Cousolre, etc. (A.-M. B). GéologieLe département du Nord est remarquable tant par son sol couvert en grande partie de limons et de calcaires que par son sous-sol riche en houille, exploitée de 1692 à 1990. C'est peut-être celui où les premières applications de la géologie à l'industrie et à l'agriculture furent poussées le plus loin. Grâce aux nombreux sondages qui ont été faits très tôt, on a pu connaître l'allure et la disposition des bassins houillers, masqués par les terrains plus récents, qui ont longtemps constitué une partie de sa fortune.La partie élevée et accidentée du département s'étend principalement sur la rive droite la Sambre où affleurent les terrains anciens (dévonien et carbonifère). Le reste du département est constitué par le crétacé supérieur, dont l'extension ne va pas au delà de Lille; par le tertiaire (Cénozoïque), qui est principalement développé dans le milieu du département et, comme le crétacé, ne se montre guère que sur le flanc des vallées. Le pléistocène couvre à lui seul plus de la moitié du département (tous les plateaux), principalement le pays plat formant le Nord de l'ancienne Flandre française. On ne trouve dans le département du Nord ni terrain primaire (paléozoïque), ni jurassique, ni roches éruptives. C'est dans les terrains crétacés, tertiaires et quaternaires que se prolonge le bassin houiller de Belgique, qui s'étend sons forme d'une grande cuvette de direction générale Est-Ouest entre Valenciennes, Douai et Lens au Sud, Saint-Amand, Marchiennes et Béthune au Nord-Est ce bassin se rattache celui du Boulonnais, qui faisait partie jadis de la même dépression. Tectonique.
Si l'on fait abstraction des formations qui recouvrent ce bassin, on peut dire que la houille est logée dans une cuvette allongée Est-Ouest. Par suite de mouvements intenses, postérieurs au houiller (seulevement de l'Ardenne), la partie Sud du bassin a été poussée sur la partie Nord; un grand pli couché, formé de dévonien, de carbonifère et de terrain houiller inférieur, a été charrié sur la partie Nord sur plusieurs kilomètres d'étendue et est venu se superposer au houiller. L'érosion a fait disparaître la partie supérieure du pli, de sorte qu'il ne reste plus qu'un lambeau de poussée constitué de haut en bas par le dévonien inférieur, le dévonien supérieur, le carbonifère, le houiller renversé et le houiller normal rebroussé, reposant sur la cuvette houillère. On pensait que ce mouvement avait amené la formation d'une faille appelée faille du Midi, tandis qu'une autre faille, appelée cran de retour; limitait la partie plissée du bassin de la partie moins plissée. Le cran de retour a été considéré ensuite comme une faille inverse le long de laquelle tes couches du faisceau de Denain auraient été poussées de bas en haut, du Sud vers le Nord, en subissant un fort rebroussement. Ainsi le cran de retour se confondrait avec la faille limite du lambeau de poussée et la faille du Midi. Cette faille résulterait de l'étirement et du charriage du pli couché, et si elle a aujourd'hui une forme courbe, cela est du à des tassements. Le lambeau de poussée n'a été conservé qu'à la faveur de cet affaissement, la dénudation n'ayant fait disparaître que la partie la plus élevée du pli. On a estimé que la partie enlevée par l'érosion atteignait plus de 5000 m. Les mouvements de charriage dont nous venons de parler sont très analogues à ceux que l'on a constatés en Provence, dans le bassin de Fuveau; ils ont également leurs correspondants dans un certain nombre de chaînes de montagne (Alpes de Glaris) et montrent l'intensité des phénomènes de plissement dans le bassin houiller du Nord, postérieurement à l'époque houillère. Stratigraphie.
Le dévonien moyen comprend les schistes et calcaires de Rancennes (400 m) à Calceola sandalina et Spirifer speciosus; puis les calcaires noirs ou bleuâtres, dits calcaires de Givet (400 m), exploités comme marbre, pierre à chaux, etc., renfermant Stririgocephalus Burtini et de nombreux stromatopores qui formaient à cette époque de véritables récifs. Au-dessus on trouve le dévonien supérieur comprenant une série de schistes argileux (400 m) avec nodules calcaires et des masses considérables de calcaire exploité comme marbre à Rhynch. cuboides. Ces calcaires forment des collines excessivement pittoresques. La série des couches supérieures se continue par des schistes noirs à Cardium palmatum (50 m), pas par les psammites et les schistes d'Eppe Sauvage (1000 m comprenant des psammites plus ou moins quartzeux, et des schistes argileux à Spirifer Verneuilli. Le dévonien se termine par un calcaire noir (calcaire d'Etroeunght [100 m]) alternant avec des schistes calcaires à Spirifer distans. La puissance du dévonien est considérable, puisqu'elle atteint plus de 7000 m. Cet étage n'affleure pas cependant sur une grande étendue dans le département, par suite du redressement très fort des assises. Partout où il se montre, il constitue des régions accidentées, en partie couvertes de forêts. Il y a concordance de stratification entre le dévonien et le carbonifère. On a vu plus hart l'allure de ces couches. Au commencement du carbonifère, il y avait deux bassins, celui de Dinant-Avesnes et celui de Namur-Valenciennes, séparés par un haut fond, appelé Crête de Condros, mais communiquant entre eux par le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Ces deux bassins furent comblés d'abord par des sédiments marins, puis par des sédiments houillers. Dans le bassin de Dinant-Avesnes qui était le plus large, le calcaire carbonifère forme des rides synclinales de direction Est-Ouest séparées par des voûtes anticlinales dévoviennes, Cette disposition, en bandes allongées, est très nette sur une carte géologique. Le carbonifère comprend une série de calcaires et de dolomies dans lesquels on distingue plusieurs sous-étages : 1° le tournaisien formé par les calcaires et les schistes d'Avenelles, surmontés par un calcaire bleu à crinoïdes à Spirifer mosquensis;Le terrain houiller n'affleure dans département qu'un peu au Nod-Ouest d'Avesnes, vers Aulnoye et Saint-Remy ou il constitue deux petits bassins où il a été exploité. Le terrain houiller du bassin de Valenciennes, recouvert par les morts terrains, fait partie de la grande bande qui part d'Aix-la-Chapelle; passe par Liège, Namur, Mons et se continue à l'Ouest. vers Flechinelle et le Boulonnais, sur une étendue de plus de 250 km. On divise le terrain houiller en plusieurs zones caractérisées par la richesse de la houille en matières volatiles, dont la teneur augmente quand on passe des couches les plus anciennes anis plus récentes. A la base on trouve, reposant sur le calcaire de Visé, des grès et des calcaires à Productus carbonarius, puis vient le terrain productif ou terrain des charbons formés d'une alternance de couches de houille, de schistes et de grès, dans lesquelles on distingue : la zone de Vicoigne ou des charbons maigres (Vicoigue, Fresnes); la zone d'Anzin ou des charbons demi gras (Aniche, L'Escarpelle); la zone de Denain ou des charbons gras : c'est celle qui a été la plus activement exploitée, car elle s'étend d'un bout à l'autre du bassin; enfin la zone de Bully-Grenay, ou des charbons à gaz et flénus, qui ne dépasse pas Douai à l'Ouest. La puissance du terrain houiller est d'environ 2500 m. Cet étage comprend plus de 150 couches de houille dont l'épaisseur varie de 0,10 m à 1,50 m. Le lias et le jurassique, qui n'affleurent pas dans le département, ont été rencontrés dans plusieurs sondages, ainsi que le gault. Ce dernier, constitué à la base par des argiles et, à la partie supérieure, par des sables assez épais, fournit un niveau aquifère très important et des eaux jaillissantes. Le crétacé supérieur ne se trouve qu'au Sud de Lille. Il est principalement développé le long d'une bande passant par Lille, Douai, Valenciennes, Cambrai, Landrecies et Maubeuge; mais on ne l'observe guère que dans les vallées, les plateaux étant recouverts de limon. Le cénomanien comprend des sables dits aachéniens, exploités près d'Avesnes, puis des argiles à Ostrea aquila et Am. milletianus, des sables verts à Am. mamillaris, des marnes sableuses, glauconifères à Pecten asper, puis des marnes blanches ou bleues, glauconifères (dièves) à Bel. plenus qui constituent un niveau aquifère. Cette formation ne se montre guère qu'à l'extrémité Nord-Est du département où elle forme des affleurements pou étendus, mais on l'a rencontrée dans les puits de mines. Plus au Nord, vers Lille, les dièves reposent sur une craie glauconieuse avec galets de phtanite, de grès houiller et dévonien, connue sous le nom de tourtia, et très développée en Belgique. Le turonien est le premier terme du crétacé affleurant sur une assez grande étendue. Il comprend une argile marneuse à Inoceramus labialus, exploitée pour la fabrication de la tuile, puis des marnes argileuses grises, avec intercalation de bancs de craie marneuse à Terebratula gracietis; une craie blanche avec silex à Holaster planus, employée comme pierre à chaux, et une craie glauconieuse plus ou moins phosphatée, exploitée près de Cambrai comme pierre de taille, et renfermant Micraster breviporus. Le sénonien, remarquablement développé dans le département du Nord, est constitué par une craie tendre et compacte fournissant d'excellents matériaux de construction. La plupart des vieux édifices de Lille, Douai, Valenciennes, Cambrai, sont construits en craie de ce niveau, caractérisée, par Micraster cor. testudianarium et M. cor. anguinum; cette craie devient de plus en plus fine de la base au sommet, les silex diminuent également de taille. On s'en sert également comme pierre à chaux, et on l'a employé beaucoup dans la préparation de l'acide carbonique utilisé dans les sucreries. C'est la dernière assise crétacée qui se montre dans le département. du Nord. Le sénonien supérieur et le danien s'étendent plus au Sud, et plus au Nord. Durant cette période, le département du Nord fut émergé et il se produisit des formations continentales, qui durèrent jusqu'au commencement du tertiaire (lignites, couches d'argiles de Léouville, argiles de décalcification à silex). Ces dernières paraissent, en partie, dater de la base de l'éocène, car elles sont mélangées à des sables verts glauconieux, parfois agglomérés en tuffeau très dur (ciel de marle ou turc), caractérisé par Cyprina planata, des diatomées, des radiolaires et des spicules d'éponges. La glauconie de ces sables renferme des fragments de zircon, de rutile, d'anatase, etc. Au-dessus viennent les sables et grès blancs ou verdâtres, d'un grain fin, dits sables du Quesnoy ou d'Ostricourt, dont la stratification est entre-croisée. Ils renferment des intercalations d'argile plastique où l'on a trouvé des empreintes de palmiers, de lauriers, de figuiers. Ces sables sont recouverts par l'argile des Flandres, synchronique de l'argile de Londres; c'est une argile plastique souvent feuilletée renfermant des cristaux de gypse, de pyrite, de sidérose, caractérisée en certains points par Ostrea bellovacina et Cyrena cuneiformis. Elle couvre une assez grande surface et atteint 100 m d'épaisseur vers Hazebrouck. Viennent ensuite des argiles ou des sables glauconieux, micacés avec lumachelles de nummulites (N. planulata) et Turritella edita (Roubaix). Le lutétien débute par une série de sables, d'argiles sableuses et glauconifères et de grès à Cardita planicosta très développés à Cassel, constituant le bruxellien et le laekenien. On y trouve encore O. flabellula et Num. laevigata à la base, Orbilolites complanata, Num. variolaria et de nombreux débris de poissons (Lamna, Carchorodon) à la partie supérieure. D'autres sables avec bancs solides de grès calcaires les surmontent; ils renferment Cerithium giganteum et O. inflata. L'éocène se termine par des sables argileux et glauconieux (Cassel), ravinant les couches inférieures et renfermant Proton corneus. Au-dessus de cette formation se montre au sommet des collines du N. du département une série de couches que les uns rapportent à l'éocène, d'autres à l'oligocène, mais qui sont bien développées en Belgique. Pendant la durée de l'oligocène, le N. de la France était émergé et constituait une barrière entre le bassin de Paris et Ie bassin de la mer du Nord. En quelques points culminants, on trouve des lambeaux de miocène (Nord du département). A Cassel, cet étage est représenté par des argiles grises, mélangées à des sables bigarrés renfermant du mica. Le sommet des ces proéminences (Cassel) est occupé par des sables verts plus ou moins ferrugineux, s'étendant en Belgique où l'on a recueilli Ter. grandis., ce qui les fait assimiler au pliocène inférieur (diestien). En quelques points on a cependant trouvé des argiles à silex qui paraissent correspondre à cette époque. Ces dépôts sont les dépôts tertiaires les plus récents du Nord de la France. Pléistocène.
Les alluvions modernes offrent un beau développement dans les vallées de la Sambre, de l'Escaut, de la Deûle, de la Lys, où elles reposent sur le pléistocène, le tertiaire ou le mésozoïque. Leur composition dépend des terrains dans lesquels est creusée la vallée. Ce sont surtout des argiles bleues, des argiles calcaires ou sableuses, qui renferment parfois des couches de tourbe. Elles forment aussi une assez large bande de territoire, le long des côtes, entre Gravelines, Bergues, Hondschoote, dont le niveau en beaucoup de points est inférieur à celui des hautes mers (6 m à Dunkerque). Cette bande continue celle qui prend une si grande extension en Belgique. C'est pendant les premiers temps de l'ère moderne que les rivages de la mer du Nord se soulevant amenèrent la formation, le long des rivages, de marécages où se développa la tourbe, pendant que les essences forestières croissaient sur les parties moins humides. La tourbe est surtout concentrée vers le Sud de la bande que nous avons définie, mais elle n'a guère plus d'un mètre d'épaisseur, tandis qu'en Belgique elle atteint une puissance de 7 m. De nombreux documents ont été trouvés dans cette tourbe. A la partie moyenne, on a rencontré des silex de la pierre polie, des canots et des statuettes, tandis que le partie supérieure renferme des armes, des instruments et des monnaies gauloises et romaines. Ces tourbières, dont la durée de formation a été évaluée à 7000 ans, existaient encore au moment de l'occupation de la Gaule par Jules César. La tourbe est recouverte par des sables ou des glaises, reposant sur de la vase bleue, dans lesquels on a trouvé des coquilles marines. Cette formation résulte en grande partie de l'envahissement de la région par la mer, envahissement dû à des tempêtes qui se tirent sentir entre les années 400 et 840. Puis après l'an mille, où de nouvelles invasions entrent lieu, le sol se souleva, l'industrie humaine dessécha les marais et cultiva cette région éminemment fertile. Géologie
agricole.
L'industrie et l'agriculture utilisent l'eau provenant des sources ou des puits artésiens. Une première nappe aquifère se trouve dans la couche argilo-sableuse du limon pléistocène, retenue soit par l'argile des Flandres, soit par l'argile à silex. Elle imbibe la plaine de la Lys où elle forme une couche à 3 on 4 m de profondeur. Une deuxième nappe, mieux isolée, existe dans les sables verts éocènes. La nappe la plus importante est située dans la marne à Ter. gracilis. C'est elle qui fournit les sources de l'Oise, de la Selle et de leurs affluents. Les sources de l'Escaut et de la Somme ont la même origine. Un dernier niveau se montre dans les calcaires carbonifères ou dévoniens; il fournit des eaux pures, légèrement sodiques, quelquefois en extrême abondance. (Ph. Glangeaud). Régime des eauxLes eaux du département du Nord se partagent entre divers tributaires de la mer du Nord, Aa, Yser, Escaut, Meuse. Toutefois, durant 3 km à l'angle Sud-Est, l'Oise, tributaire de la Seine, longe le département, le séparant de celui de l'Aisne; elle draine environ 2500 hectares de l'arrondissement d'Avesnes, dont le ru d'Anor, également né eu Belgique, emplit et déverse quatre étangs.L'Aa.
L'Yser.
L'Escaut et ses
affluents.
La
Sensée.
La
Selle.
La
Rhonelle.
La
Haine.
La
Scarpe.
La
Lys.
Pendant une vingtaine de km, la Lys divise les département du Pas-de-Calais et du Nord qui ne possède que sa rive gauche; à Thiennes se détache le canal de la Nieppe, à Merville celui de la Bourre, qui rejoint le précédent au Nord de la forêt de Nieppe et de là mène à Hazebrouck; à La Gorgue, la Lys recueille la Lawe (dr., 38 km, bassin de 17.500 hectares, 1 m³/s) dont seuls les 2 derniers kilomètres appartiennent au département du Nord; elle passe ensuite à Sailly, Erquinghem-Lys, Armentières, Houplines, Frelinghien, Deulémont où elle reçoit la Deûle, Comines, Werwicq-sud (en face de la ville belge de Werwicq), Bousbecques, Halluin, et entre tout à fait en Belgique, à laquelle sa rive g. appartenait déjà depuis Honplines. La Lys quitte la France à l'altitude de 10 m, roulant 7 m³/s d'eau en temps normal, 2,5 à l'étiage; son bassin français est de 275.000 hectares. Dans le département du Nord, elle reçoit à gauche la Bourre ou Borvre-Becque qui naît au Nord d'Hazebrouck et est à partir de la forêt de Nieppe confondue avec le canal de la Bourre qu'alimente la Lys; la Bourre communique par le fossé dit Plate-Becque avec l'affluent suivant, la Méteren-Becque, qui commence à l'Ouest du Catsberg. Une troisième Becque, qui garde mieux l'aspect d'un ruisseau naturel, naît au mont Noir, passe à Bailleul et Steenwerck pour finir à Sailly. Le seul affluent
notable de la Lys est la Deûle (dr., 68 kil. dont 34 dans le Nord,
bassin de 77.000
hectares, débit moyen 4 m³/s). Elle naît dans le Pas-de-Calais,
sous le nom de Carency, puis de Souchet, se confond presque constamment
à partir de Lens avec le canal de la Deûle que le canal de
la Haute-Deûle joint à la Scarpe (à Fort-de-Scarpe).
La rivière entre ensuite sur le territoire du département
du Nord, après avoir accueilli le canal de la Bassée, qui
forme un moment la limite avec le
Les cours d'eau
à l'Est du département.
La
Meuse.
La
Sambre.
Ses affluents français lui viennent, de droite, du rivage ardennais; de l'autre côté du lit creusé par la Sambre, la pente du sol continuant vers le Nord-Ouest mène les eaux à l'Escaut. Ces affluents droits sont : • la Riviérette (15 km), venue de l'ancien marais de Beaurepaire; • la Grande Helpe ou Helpe majeure (58 km, 21.400 hectares, 1600 litres par seconde), qui naît sur la limite de la Belgique, dans les bois au Nord d'Anor, forme quelque temps la frontière, tandis qu'elle se dirige au Nord, recueille le ruisseau de Baives, puis à Eppe-Sauvage, la petite Eau d'Eppe, pittoresque riviériette belge; la Helpe tourne alors à l'Ouest, recueille les eaux de la forêt de Trélon apportées par le Noyon, déversoir de l'étang de la Folie, quitte la pittoresque région des bois, arrose Avesnes;Deux autres affluents de la Sambre, qui naissent et finissent en Belgique, appartiennent à la France par leur cours moyen : • la Thure, pendant 9 km avant et après Cousolre; la Hantes, pendant 5 km autour de Bousignies. Climat du département du NordMalgré son nom, le département du Nord n'est pas exposé à de grands froids.Le climat est maritime, par conséquent doux et humide. Le voisinage de la mer, l'absence de montagnes y rendent l'hiver très supportable, et, pendant la moitié de l'année, il y fait plus chaud que dans les vallées élevées et sur les plateaux de plusieurs départements du Centre, de l'Est et même du Midi La mauvaise saison s'y fait sentir en pluies plus qu'en neige et en glace; elle n'en est pas moins désagréable. l'hiver est pluvieux, « pourri », dit-on ici; le printemps court, l'été parfois très chaud et à température variable; la belle saison est l'automne. La température moyenne annuelle est de +10,2°C, celle de l'hiver +3,12, celle de l'été +17,8 °C, du printemps +9,3 °C, de l'automne 10,73 °C°. A Lille, la température moyenne de l'année est de 9,7 °C, c'est-à-dire qu'elle est inférieure d'environ un degré à celle de Paris. Dans l'arrondissement d'Avesnes, qui est plus éloigné de la mer et plus élevé que les autres, les froids sont plus rigoureux, les chaleurs plus fortes, le climat est moins tempéré, plus continental. Le nombre des jours de pluie varie entre 175 et 258 par an, mais la quantité de pluie totale n'est pas très considérable : 670 mm à Lille; un peu plus sur la côte, 771 à Dunkerque; davantage dans la zone ardennaise plus haute et plus boisée, 857 mm à Avesnes; le maximum est atteint dans le secteur d'Anor; en inclinant au sud, on voit s'augmenter la hauteur de s précipitations annuelles, qui varie entre 600 et 800 millimètres, dans les arrondissements de Cambrai, de Valenciennes et d'Avesnes. La moyenne annuelle des précipitations s'avère au final, dans le Nord, inférieure à la moyenne en France (770 millimètres). Cela tient à la rareté des pluies violentes, à la fréquence des petites pluies fines. Les vents dominants soufflent de l'Ouest, du Sud-Ouest et du Nord-Ouest et amènent la pluie. (GE / Joanne). |
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