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Cirque de Constantinople. - Le Cirque ou hippodrome de Constantinople, installé par Septime Sévère et agrandi par Constantin, était situé à côté du palais impérial, non loin de Sainte-Sophie, à l'endroit où la place de l'Atmeidan conserve encore la forme et le souvenir du grand cirque byzantin. Son extrémité méridionale, qui se terminait par l'arc de cercle de la sphendoné, était supportée sur des voûtes puissantes qui rachetaient la pente du terrain s'inclinant vers la Propontide; l'extrémité du nord s'appuyait au palais impérial, qui se terminait de ce côté par un édifice spécial, le Cathisma; là se trouvait la tribune impériale, reliée directement à la résidence du souverain, et dominant comme une forteresse l'hippodrome; en avant du Cathisma, sur la terrasse du Pi, se plaçaient aux jours de fêtes les soldats des scholes et des hétéries. Les longs côtés de l'hippodrome, réservés aux spectateurs, étaient garnis de trente à quarante rands de gradins. 

L'arène était partagée en deux travées par la spina, sur laquelle étaient placés une multitude de monuments, dépouilles de la Grèce antiantique transportées à Constantinople; aujourd'hui encore l'obélisque de Théodose, haut de 30 m, et dont le piédestal est couvert de curieux bas-reliefs, la colonne de Constantin VII, jadis couverte de plaques de bronze doré, et la colonne serpentine, base du trépied consacré par les Grecs après la bataille de Platées, indiquent sur l'Atmeidan l'axe de l'hippodrome byzantin. Tout autour de l'arène un large canal rempli d'eau s'appelait l'Euripe, et alimentait la phiale du cirque, où se rafraîchissaient les lutteurs; le pourtour supérieur de l'édifice était orné d'une galerie à colonnades qui servait de promenoir, et d'où la vue s'étendait sur la côte d'Asie, sur les flots de la Propontide, et sur Constantinople tout entière; de même que la spina, le pourtour de l'Euripe et le peripatos, étaient décorés de statues d'empereurs et de monuments célèbres de l'art antique; on y voyait l'Hercule de Lysippe, la louve de Romulus, l'aigle d'Apollonius de Tyane, et sur la loge impériale, les quatre chevaux de bronze doré transportés par Théodose II de Chios à Byzance, et qui ornent aujourd'hui la façade de Saint-Marc, à Venise. 

A tous ces monuments le peuple de Byzance attachait des légendes merveilleuses et une vertu magique; et, dans les jours de grande cérémonie, quand s'ouvraient sur le forum Augustéon les grandes portes de l'hippodrome, quand les voiles de soie et de pourpre étaient tendus par-dessus l'arène couverte de poussière de cèdre et parsemée de fleurs, quand l'empereur paraissait en grand costume dans la loge du Cathisma, et qu'on entrevoyait l'impératrice dissimulée avec sa cour derrière les fenêtres grillées de l'église de Saint-Etienne qui donnait sur le cirque, quand s'ouvraient au signal donné par l'empereur les grilles des carceres placés sous la loge impériale, Byzance tout entière remplissait l'hippodrome et faisait du cirque le centre véritable de la vie byzantine. (NLI).

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Dictionnaire Villes et monuments
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