| Bazar, c.-à-d. en arabe trafic des marchandises, nom par lequel on désigne en Orient tout marché public, tout lieu destiné à l'exposition et à la vente des produits. Il y a des bazars à ciel ouvert pour les marchandises moins précieuses et d'un grand volume; autrefois c'est dans ceux-là que l'on vendait aussi es esclaves; d'autres, voûtés et à galeries couvertes, reçoivent par des dômes ou coupoles un jour qui ne peut altérer les marchandises. Les plus beaux sont : celui d'Istanbul, bâti par Méhémet Il en 1462; celui d'Ispahan, où l'on disait que 30,000 soldats pourraient être rangés en bataille, et dont le produit de location était affecté au service de bouche et à l'entretien de la maison du shah de Perse; celui de Tauris, qui contient plus de 15,000 boutiques. Les bazars forment de longues rues, garnies de boutiques, derrière lesquelles se trouvent des magasins pour les marchandises; au-dessus de ces boutiques, on a souvent ménagé des chambres à coucher pour les marchands. En Europe, les foires, et notamment celle de Beaucaire, ont souvent été décrites comme de véritables bazars temporaires; il en est de même des grandes expositions. Paris s'est doté au XIXe siècle de plusieurs établissements auxquels, après la conquête de l'Algérie (1830), l'envie du nouveau et le désir de piquer la curiosité a fait donner le nom de bazars. Ce n'étaient (et c'est toujours pour ceux qui ont gardé ce nom) que des réunions plus ou moins considérables de boutiques installées à demeure dans des bâtiments : le Palais-Royal a ainsi été parfois appelé le plus beau et le plus vaste bazar de Paris; mais il avait son nom avant que le mot bazar devint à la mode. (B.). | |