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La
course est une allure plus naturelle à l'humain que l'on ne croirait.
Il s'y entraîne avec la plus grande facilité. De tout temps,
la course a été en faveur. Au sein des civilisations rudimentaires,
y exceller soit en vue de la chasse, soit en vue de la guerre est d'une
nécessité impérieuse. Comme sport,
la course à pied reste très populaire, peut-être parce
que c'est un exercice simple et peu coûteux. Depuis la fin du XIXe
siècle, un très grand nombre de sociétés sportives
la favorisent, qui ont organisé des compétitions et en ont
fixé les règlements. En France, c'est entre 1882 et 1886,
que la course à pied est considérée comme un des grands
sports.
On divise les courses
en diverses catégories; les principales sont consignées dans
le tableau suivant :
-
Courses
sur piste |
Courses
plates |
Courses
de vitesse (sprint) |
60,
100, 200 m |
Vitesse
prolongée |
400
m |
Demi-fond
et
demi-fond prolongé |
800,
1000, 1500, 2000, 3000, 5000,
10
000, 20 000 m |
Relais |
4x100,
4X200,
4X400,
4X800 m |
Courses
d'obstacles |
Haies |
100,
110, 400 m |
Steeple
(demi-fond) |
3000
m |
Courses
sur route |
Marathon |
42,195
km |
Marche |
1h,
2 h;
sur
piste (5, 10, 20 km);
sur
route (20, 30, 50 km) |
Cross-country |
Parcours
généralement de 3 à 12 km. |
A travers l'espace
et le temps...
La course à
pied a joué un grand rôle chez les Anciens
où elle était de première utilité, tant pour
échapper à l'ennemi que pour porter rapidement les nouvelles.
Les jeunes filles hellènes s'y exerçaient dans les prairies.
Les courses occupaient le premier rang dans les stades grecs
ou dans les cirques romains .
Une des catégories les plus curieuses, en honneur à Athènes ,
était les lampadodromies ou
courses au flambeaux, dans laquelle les coureurs portaient un flambeau
qu'ils devaient garder allumé. Si cette course est aujourd'hui négligée
- il semble que le seul exemple en soit le parcours de la flamme olympique,
mais qui n'est qu'une opération promotionnelle -, on en trouve quelques
exemples plus authentiques au Moyen âge ,
notamment dans les villages du Centre de la France .
Il fallait y faire preuve d'autant d'habileté que de vitesse, de
même que dans les courses basques, où les femmes portaient
une cruche pleine d'eau sur la tête.
En Grèce ,
c'était sur une course à pied que la clôture des jeux
Olympiques était prononcée. Les meilleurs coureurs
étaient généralement originaires de la Crète ,
de la Messénie ,
de la Laconie
ou de Crotone .
Entre les plus illustres il faut citer Hermogène (de Xanthe) qui
remporta huit victoires en trois Olympiades, et reçut, en raison
de sa vitesse, le surnom de cheval; Lasthène, le Thébain
qui battit un coursier de première valeur dans le trajet de Coronée
à Thèbes ;
Polymnestor de Milet
qui forçait un lièvre à la course; Philonide, le coureur
d'Alexandre le Grand, qui parcourut
en neuf heures la distance de Sicyone
à Elis
(plus de 120 km). Plus d'un mourut victime du patriotique abus qu'il fit
sous ce rapport de ses forces : au premier rang, ce messager, si du moins
on en croit la légende, qui tomba mort aux pieds des magistrats
d'Athènes
en leur annonçant la victoire de Marathon ,
et cet Euchidas de Platée ,
qui s'en fut à Delphes
chercher le feu nécessaire pour remplacer dans les sacrifices celui
que les Perses avaient souillé
et, en un seul jour, parcourut un espace de 1500 stades (plus de 200 km).
A Rome ,
l'exercice de la course n'était pas en moins grand honneur qu'à
Athènes .
Pline
mentionne l'étendue considérable des étapes que les
coureurs de son temps étaient en état de fournir, ainsi que
les courses dans lesquelles l'adresse de l'athlète
allait jusqu'à porter, tout en courant et sans l'éteindre,
un flambeau. A Rome, de même qu'à Athènes, il était
pour les coureurs une coutume : celle de provoquer l'atrophie de la rate
soit par l'ingestion de certaines préparations pharmaceutiques,
soit au moyen de certaines opérations chirurgicales; par des cautérisations
répétées, notamment, et même l'extirpation.
Dans l'empire ottoman ,
la profession de coureur, de peich, fut durant des siècles
très répandue. Ceux qui s'y adonnaient étaient, pour
la plupart, originaires de la Perse .
Le sultan n'entretenait pas moins de quatre-vingts à cent coureurs
dans ses palais. Ils allaient, sautant et cabriolant devant lui et parfois
se retournaient, continuant de courir à reculons en dodelinant de
la tête et criant :
«
Allah
Deicherein! Dieu maintienne le seigneur en puissance et prospérité!
»
Toujours pieds nus,
ils portaient aux jarretières et à la ceinture des clochettes
et des grelots, et faisaient, dit-on, ferrer leurs pieds calleux de fers
très légers afin de mieux établir la ressemblance
de leur vitesse à celle du cheval. Plus tard, vers le XVIe
et le XVIIe siècle, la munificence
du Grand Turc leur valut un élégant costume composé
d'une tunique à l'albanaise de damas ou de satin aux riches couleurs,
d'une large ceinture de soie brodée d'or à laquelle pendait
un poignard artistement ouvré, de chausses très longues figurant
assez exactement des bottes, et d'un bonnet très haut, scuff,
en argent battu constellé de pierreries et surmonté d'un
long panache de plumes d'autruche. D'une agilité et d'une force
de résistance extraordinaires, les peichs, selon Théodore
Cantacuzène, franchissaient en vingt-quatre heures la distance qui
sépare Constantinople (Istanbul )
d'Andrinople (Edirne ),
c.-à-d. 160 km.
En France ,
durant le Moyen âge ,
les messagers qui remplissaient en courant l'office de la poste venaient
presque tous du Pays basque se mettre à la disposition des grands
seigneurs.
«
Grandgousier, dit Rabelais, depeche le basque
son laquais pour querir Gargantua.-»
Ce qui dénote
au temps de François Ier
une coutume très générale. Laquais et basque étaient
même devenus avant 1789 deux désignations à peu près
synonymes; si bien qu'avant la Révolution, courir pour le compte
de son maître était la principale attribution du laquais.
En Angleterre ,
les coureurs de profession étaient particulièrement recherchés
de la noblesse. Ces running footmen (laquais coureurs) portaient
un costume traditionnel : casaque de jockey, culotte de toile blanche,
toque de soie ou de velours. Ils étaient munis d'une longue canne
surmontée d'une pommé d'argent volumineuse et creuse dans
laquelle étaient renfermés leurs moyens de subsistance pendant
la course : des oeufs durs et un peu de vin blanc. Un bon coureur devait
être en état de franchir la distance de sept milles à
l'heure. Chargé d'un message pressant, celui du comté de
Home parcourut, une fois, 35 milles en une nuit; celui du duc de Landerdale
fournit, en un jour, une étape à peu près égale
dans le pays accidenté de l'Ecosse .
Langham, le coureur de lord Berkeley, mit de Collowdon à Londres
où il était allé chercher un médicament destiné
à lady Berkeley, et de Londres à Collowdon, quarante-deux
heures. Il avait fait 148 milles. A un pareil métier, les réserves
de l'économie s'épuisaient vite et au dire de Mrs Saint-Georges,
les coureurs succombaient d'ordinaire au bout de quatre à cinq ans
aux atteintes de la consomption. Ces traditions dans la Grande-Bretagne
se sont répercutées jusqu'à la fin du XIXe
siècle. Le nom de footman (valet de pied) est même
encore celui sous lequel on y désigne les domestiques de grande
maison. Et quand le shérif de la cour de Northumberland se rendait
au tribunal pour y installer les assises, son carrosse, dit Depping,
était flanqué de deux coureurs.
Mêmes moeurs
en Autriche
où de tout temps les coureurs se sont distingués par la richesse
de leur costume agrémenté de dentelles, de passementeries,
de franges d'or et de clochettes au timbre retentissant. Mêmes moeurs
en Allemagne
où, en 1845 encore, le roi de Saxe faisait escorter sa voiture de
coureurs galonnés, brodés, surchargés de dentelles
et coiffés de bonnets surmontés de plumes de héron.
En Espagne ,
durant des siècles, le zagal tout couvert de soie bleue,
blanche, rouge, orangé, a accompagné les diligences, pressant
les relais, surveillant le matériel et prêtant main-forte
au besoin. Son accoutrement et ses attributions passèrent même
dans les coutumes en Angleterre et en Allemagne, et dans les grandes familles
de ces deux pays ces coutumes demeurèrent longtemps en vigueur.
En certaines contrées de l'Allemagne ,
à Marktgroningen en Wurttemberg,
notamment, les femmes s'adonnaient avec passion à l'exercice de
la course. Le jour de la Saint-Barthélemy, on les voyait, vêtues
d'un simple jupon court et d'un corsage de tricot blanc, se réunir
en grande pompe pour lutter de vitesse et d'agilité. Parfois, c'est
la tête chargée d'une cruche remplie d'eau que la course s'exécutait.
Pour ne dire que
quelques mots sur la tradition de la course hors d'Europe ,
on mentionnera en Afrique
Australe, les Bochimans, qui entre autres, sont passés maîtres
en l'art de courir ou encore, en Amérique ,
les messagers Incas et Aztèque,
dont les courses de relais permettaient l'acheminement rapide des nouvelles.
Physiologie de
la course.
Les aptitudes que
l'humain apporte en naissant pour ce mode de locomotion
qu'est la course sont notoires et n'ont besoin pour atteindre leur plus
entier développement que d'une culture méthodique. Les résultats
auxquels conduit un entraînement approprié sont étonnants.
Sur ce point les faits abondent. On apprend à courir comme on apprend
à marcher et, au cours d'une étape, un ou plusieurs temps
de course judicieusement mesurés sont pour le marcheur une condition
de repos et de résistance. L'enseignement de la course repose sur
des principes généraux nettement définis :
1° sa
cadence a des degrés; modérée, elle implique cent
quarante mouvements par minute; rapide, elle en implique deux cents, et
dite de vélocité ou de vitesse, elle en exige deux cent quarante
dans le même laps;
2° pour obtenir
un surcroît de rapidité, ce n'est pas à exagérer
l'étendue du pas que l'on doit s'appliquer, c'est à précipiter
le rythme des mouvements que l'on doit tendre;
3° pendant la
course, le corps doit être légèrement penché
en avant, de telle sorte que la propulsion du pied s'effectue obliquement
et non verticalement, les coudes dans la demi-flexion, dégagés
du corps, les mains fermées, les bras oscillant sans contrainte;
4° un entraînement
rationnel exige que la durée des exercices de course, d'abord très
restreinte, soit accrue progressivement en tenant compte tant des conditions
topographiques du champ d'exercice, du climat, de la saison, que de l'âge
et de la force de résistance des athlètes; en plein air,
sur un sol sans poussière et plat, on peut arriver graduellement,
en commençant par une course de quatre minutes au plus, avec reprise,
à faire exécuter sans fatigue de 1 à 3 km, selon l'âge-:
1 km jusqu'à onze ans; 2 km jusqu'à quatorze ans; 3 km au
delà; il y aurait excès, quel que soit l'âge, à
dépasser ce dernier terme.
5° dans les exercices
de marche, où des temps de course seront entremêlés,
jamais la course ne devra commencer ni cesser brusquement; elle sera précédée
et suivie d'un temps de pas accéléré comprenant cent
quinze mouvements par minute et d'une durée de trois minutes environ;
6° enfin, aucun
sujet dont l'état de santé n'est pas parfait et dont la chaussure
est défectueuse ne saurait sans inconvénient prendre part
aux exercices de course.
Le procédé
pédagogique didactique pour l'enseignement des principes qui président
à l'exécution des mouvements propres à la course consiste
dans l'entraînement au pas dit gymnastique.
Dans le pas gymnastique le pied est :
1° détaché
du sol et élevé d'une hauteur de 10 centimètres;
2° porté
en avant;
3° réappliqué
sur le sol sur lequel il s'appuie par son tiers antérieur seulement.
Ce mouvement doit s'effectuer
selon le plan antéro-postérieur du corps et non obliquement
afin que le pied vienne poser sur le sol non obliquement mais d'aplomb.
L'application la plus élémentaire des règles du pas
gymnastique et celle en même temps sur laquelle il est le plus aisé
d'exercer une surveillance effective est la course sinueuse dans les chaînes
gymnastiques. Un premier élève parcourt successivement toutes
les sinuosités des chaînes sans s'arrêter ; les autres
le suivent en conservant leurs distances. Lorsque les élèves
se rencontrent aux intersections des cercles, ils raccourcissent ou allongent
le pas afin de ne point se heurter et pour éviter que deux élèves
ne passent dans le même intervalle. Le maître se place de façon
à veiller à ce que l'élève ne porte pas le
genou trop haut, rase de son pied le sol sans y poser le talon, allonge
franchement la jambe active, garde les coudes au corps, tienne le torse
légèrement fléchi en avant sans renverser la tête
trop en arrière et avance avec une vitesse moyenne de deux cents
mouvements à la minute.
En dernier lieu,
dans les exercices de course, aussi bien au gymnase qu'en plein air, il
est une habitude à inculquer dès l'abord et à conserver
avec soin : celle de respirer selon les règles que dicte la physiologie,
c. -à-d. d'inspirée l'air extérieur par les narines
et d'expirer l'air provenant du poumon par la bouche. C'est une des conditions
indispensables pour éviter l'essoufflement; de même que dans
la course dite de vitesse (exercice à réserver aux garçons)
précipiter dans toute la mesure du possible les mouvements sans
allonger le pas est le plus sûr moyen de ménager ses forces.
En l'absence de
toute culture, le mécanisme physiologique de la course chez l'homme
présente trois variétés répondant à
des dispositions organiques personnelles. Par une circonstance quelconque,
l'accomplissement des fonctions respiratoires est-il insuffisant? Le sujet
court en fauchant, c.-à-d. en projetant les jambes en avant et en
rasant le sol de la plante des pieds sans imprimer au torse d'autres mouvements
que ceux qui sont inévitables. La fatigue est-elle parvenue à
l'extrême? La course n'est plus qu'une succession de sauts et de
bonds : appel suprême de la volonté aux réserves de
contractilité dont peuvent être encore pourvus les muscles.
Le coureur jouit-il dans toute leur ampleur de ses aptitudes locomotrices?
D'instinct c'est le tronc infléchi en avant, le pied légèrement
tendu par rapport à la jambe, la base de sustentation réduite
à la moitié antérieure de la plante du pied, que par
une suite de pas dont la longueur n'excède pas celle qu'il leur
donne dans la marche, mais dont l'accélération est telle
qu'il semble plutôt repousser le sol que d'y prendre appui, il réalise
les conditions normales de la course et, sans s'en douter, en met en stricte
application les règles. C'est à amener l'universalité
des élèves à la pratique de ce type régulier
que consiste l'enseignement théorique de la course.
Or, les recherches
expérimentales sur ce mode de locomotion ont conduit aux conclusions
suivantes. D'abord entre deux périodes d'appui, et c'est là
précisément ce qui distingue la course de la marche, le corps
à un moment se trouve suspendu en l'air. Les jambes semblent se
dérober sous le tronc. Ensuite, ainsi que le démontrent les
expériences pratiquées à l'aide de la photographie,
dans les mouvements du pied, les appuis sont alternatifs et égaux,
sans chevauchement comme dans la marche, mais bien séparés
par un intervalle qui correspond exactement au temps de suspension du corps.
En outre c'est au moment des appuis que la tête occupe la position
la plus élevée, de même que c'est au moment où
le corps est en l'air que, par suite du retrait des membres auquel, en
réalité, est due cette courte période de suspension,
la tête descend à un niveau plus intérieur.
En ce qui concerne
enfin les oscillations des membres et du tronc, au moment de l'appui, lequel
se fait par le contact entre le sol et la partie antérieure de la
plante des pieds, la cuisse est légèrement fléchie
sur le bassin et la jambe sur la cuisse. Le degré de la flexion
diminue au moment où la première moitié de la durée
totale de la période d'appui est périmée, pour augmenter
à celui où sa seconde moitié prend fin et atteindre,
en même temps que le membre abandonne le sol, son maximum. Au moment
où la première moitié de la durée totale de
la période de suspension est périmée, le degré
de la flexion diminue et l'extension progressive de la jambe et de la cuisse
permet au membre de retrouver le sol sur lequel commence une nouvelle période
d'appui. Verticales ou horizontales, les oscillations du bassin sont beaucoup
moins sensibles que dans la marche et le sont d'autant moins que le rythme
de la course est plus accéléré. Comme dans la marche,
le tronc dans la course est animé d'un triple mouvement de rotation,
de torsion et d'inclinaison. Ce dernier est plus marqué, les deux
autres l'étant moins que dans la marche. L'inclinaison en avant
pendant la première moitié de la période d'appui,
puis le redressement en arrière pendant la seconde, sont très
nettement manifestes. Quant aux mouvements, enfin, des membres thoraciques,
ces mouvements consistent essentiellement en des oscillations alternatives
et en sens inverse des membres pelviens.
Dans l'exercice de
la course, pour un athlète pesant 75 kilogramme, à une allure
de cent cinquante pas à la minute, la somme de travail peut se décomposer
comme suit :
Oscillation
des membres :
Oscillations
verticales :
Propulsion
en avant :
Total
:
|
3,4 kilogrammètres
2,3 -
18,4
-
24,1
kilogrammètres |
Ce qui, pour un pas
complet, fait 48,2 kilogrammètres et par minute 48,2 X 150 = 7,230
kilogrammètres. Et c'est la nécessité de la propulsion
en avant qui fait monter, en raison de la quantité considérable
de travail qu'elle exige, la somme de celui qu'entraîne la continuité
de l'allure.
L'importance des
effets physiologiques de la course est de premier ordre. Bien plus que
sur la peau dont elle active les sécrétions, et que sur le
système locomoteur mis en jeu, cependant, d'une façon aussi
énergique que directe, c'est sur les fonctions respiratoires et
circulatoires qu'en première ligne ces effets se font sentir. Une
course rapide oblige le thorax à se dilater au point de permettre
à la plus grande quantité d'air possible de pénétrer
à chaque inspiration dans la poitrine afin d'effectuer l'hématose
du flot abondant de sang que le rythme essentiellement accéléré
de l'allure y fait affluer. Si, en effet, on exprime par 1 la quantité
d'air nécessaire par chaque mouvement respiratoire dans la position
horizontale, cette quantité, qui s'élèvera au chiffre
de 1,33 dans la position debout, puis à ceux de 2,76 dans la marche
rapide et de 4,31 dans la natation, montera dans la course rapide à
7. Méthodiquement pratiqué, l'exercice de la course constitue
donc le moyen gymnastique par excellence pour fortifier le jeu physiologique
des organes de la respiration.
Poussé jusqu'à
l'exagération, il suscite des battements précipités
et violents du coeur, détermine dans le fonctionnement du poumon
des perturbations dont l'anhélation est la conséquence et
le dernier terme l'essoufflement. Dans la pratique des exercices gymniques
en général et dans celui de la course en particulier, c'est
ce rythme accéléré à l'excès, irrégulier,
involontaire, spasmodique presque, de la respiration , c'est l'essoufflement
qu'il importe au premier chef d'éviter et de prévenir. Or,
à cet égard, il est deux points à ne pas perdre de
vue : pour le coureur consommé, la fatigue musculaire n'est guère
plus grande que dans la marche ; et ce qui fait sa résistance, c'est
l'ampleur qu'a acquise le jeu des poumons et la placidité relative
que conservent les battements du coeur. (C. Meillac
/ Dr Collineau). |
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