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Les Abeilles
(Apis) constituent un genre d'insectes,
de l'ordre des Hyménoptères,
sous-ordre de Apocrites, famille des Apidés ou Apides sociales (Mellifères
de Latreille,
Mellittes de Duméril), dans laquelle viennent se ranger également
les Bourdons, les Psithyres, les Mélipones, les Trigones. Il en
existe plusieurs espèces. L'Apis mellifica
vit dans toute l'Europe, le Nord de l'Afrique,
et une partie de l'Asie; dans certaines régions, on rencontre des
espèces voisines : Apis ligustica, abeille orangée de l'Italie;
Apis fasciata, cultivée en Égypte
depuis la plus haute antiquité; Apis cecopria de la Grèce;
Apis unicolor, toute noire, cultivée à Madagascar
et à la Réunion;
Apis socialis de la Chine;
Apis indica, Apis floralis, Apis dorsata (abeilles de l'Inde).
Le type commun est l'Apis mellifica ou
mouche à miel (melissa des Grecs);
c'est un insecte brun fauve, long de 1 centimètre
et demi à 2 centimètres; le corps comprend : tête,
thorax,
abdomen.
La tête porte latéralement deux gros yeux
à nombreuses facettes polygonales, et, tout en haut, trois points
brillants, qui sont des yeux simples (ocelles,
stemmates);
entre les yeux s'insèrent les
antennes.
La bouche, variable d'une espèce à
l'autre et selon le sexe, appartient au type
lécheur : ses pièces sont une lèvre
inférieure ou langue, généralement
fort longue, très mobile et velue; cette langue présente
en dessous un sillon cilié et presque fermé qui permet les
aspirations; elle peut donc fonctionner comme trompe
: elle est flanquée des palpes labiaux.
En avant de la langue, une paire de mâchoires
minces et longues, très propres à lécher; chacune
d'elles porte un palpe; enfin, tout en avant, une paire de mandibules
variables, instruments de travail, et non de mastication.
Le thorax porte trois paires de pattes et deux
paires d'ailes membraneuses qui, au repos, se placent
horizontalement au-dessus du corps. L'abdomen
est segmenté, privé d'appendices; il se termine, chez les
femelles seulement, par un aiguillon qui sert
de conducteur à un venin. Chez l'abeille
commune, l'aiguillon barbelé demeure dans la piqûre, et l'insecte
meurt; les autres abeilles, ayant un aiguillon lisse, non caduc, survivent
à la piqûre.
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Abeilles
à l'entrée de leur ruche. © Serge
Jodra.
Les abeilles sont des insectes
sociaux, vivant en colonies. Une colonie
comprend trois sortes d'individus : les mâles (faux bourdons) sont
trapus et fort velus; leur abdomen possède sept segments, et les
yeux composés y sont si développés qu'ils se touchent;
les ouvrières ou neutres constituent l'immense majorité de
la colonie plus petites et moins velues que les mâles, elles s'en
distinguent encore par leurs yeux écartés,
leur aiguillon, leur abdomen à six segments;
ce sont des femelles stériles, uniquement occupées à
la fabrication du miel et à l'élevage
des jeunes; leurs pattes postérieures, très velues, ont une
fossette propre au transport du pollen; la reine,
unique dans la colonie, est une femelle fertile dont l'abdomen est très
long; ses organes buccaux sont très réduits, car elle ne
visite pas les fleurs; elle est exclusivement occupée
à la ponte.
La reine, presque dès sa naissance,
prend l'essor (vol nuptial) et rencontre un mâle qui la féconde
au vol; elle rentre à la ruche pour ne plus la quitter, et commence
à pondre dans les logettes de cire; les logettes
sont de tailles inégales : les unes, larges de 7 mm, donnent habituellement
des mâles; les autres, plus petites (5 mm), donnent des femelles.
Dzierzon a énoncé des "lois" de la reproduction des abeilles
comme suit :
1° tout
oeuf
non fécondé donne un mâle, tout oeuf fécondé
donne une femelle;
2° la reine sait
pondre un oeuf mâle dans les grandes loges, un oeuf femelle
dans les petites.
La première loi résulte des
faits suivants : une reine non fécondée peut pondre (parthénogenèse),
elle ne donne que des mâles; les ouvrières ne sont jamais
fécondées et pondent, très rarement d'ailleurs, quelques
oeufs qui tous donnent des mâles; les femelles
héritent de leurs deux procréateurs, les mâles sont
purement de la lignée maternelle. La seconde loi est moins bien
établie. Les reines naissent de cellules plus grandes que toutes
les autres, et que les abeilles construisent en cas de besoin. Quelles
que soient la nature de l'oeuf et les dimensions de la loge, il naît
une larve vermiforme,
apode,
un peu arquée, que les ouvrières nourrissent; puis cette
larve est enfermée par un couvercle de cire,
et elle s'entoure d'un cocon; sous cette enveloppe, elle se métamorphose
en une nymphe ayant ses pattes, mais encore aptère.
Une dernière métamorphose donne l'insecte
parfait (La
métamorphose des insectes).
Parmi les mâles, un seul suffit à
la fécondation et meurt pendant cet acte : les autres sont expulsés
de la ruche et succombent aux sévices ou meurent de faim; les ouvrières
paraissent vivre sept on huit semaines; enfin, les reines peuvent atteindre
l'âge de quatre ou cinq ans.
Les Abeilles ont de nombreux ennemis, parmi
lesquels il convient de mentionner surtout le Merops apiaster. L.
ou Guêpier commun, oiseau de l'ordre
des Passeriformes, le Galleria cerealella
Fabr. et l'Achraea grisella Fabr.; (Lépidoptères),
le Philanthus apivorus Latr. (Hyménoptères),
les larves primitives ou triongulins des
Meloe variegatus Don, et M. proscarabceus L. (Coléoptères),
le Braula caeca Nitz. ou Pou de l'Abeille (Diptères),
et le. Pterodactylus osmiae L. Duf. (Acariens). (Ed. Lefèvre
/ NLI) |
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