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Dimorphisme

Chez les animaux aussi bien que chez les végétaux, le dimorphisme est caractérisé par la diversité de la forme d'un même organe ou de plusieurs organes sur un même individu ou sur des individus différents de la même espèce. Ainsi limité à l'espèce, le dimorphisme n'est qu'un cas particulier de la métamorphose si l'on considère les différentes formes que peut acquérir un même individu au cours de son existence (insectes, par exemple), ou même selon les saisons (mue); il peut également exister entre les individus de sexes différents d'une même espèce (dimorphisme sexuel).

On s'en tiendra dans cette page au dimorphisme chez les végétaux, où nous trouvons déjà un premier et remarquable exemple de dimorphisme sexuel dans la diversité de forme et de port entre le pied mâle et le pied femelle d'une même espèce, diversité qui va parfois si loin qu'il serait possible de les décrire comme des espèces différentes pour ne pas dire plus, si on ne constatait que l'une est susceptible de se croiser avec l'autre. Citons entre autres la famille sud-africaine des Restiacées, très curieuse à cet égard, et d'autres plantes dioïques d'Europe, la Mercuriale annuelle, le Chanvre, etc.
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Fleurs de chanvre.

La différence de la forme des feuilles, de la fleur ou de ses diverses parties sur un même individu, mérite de même le nom de dimorphisme. Comme exemple de la diversité des feuilles, citons le Laurus sassafras L. et le Broussonetia papyrifera Vent. ou Mûrier à papier, qui présentent deux on trois types principaux de feuilles reliés entre eux par de nombreux intermédiaires; le Lierre dont les tiges végétant librement, là où elles dépassent un mur par exemple, portent des feuilles à limbe entier et ovale, lancéolé, donc, très différentes des feuilles insérées sur les tiges munies de crampons; dans l'Epine-Vinette on constate la présence d'épines qui ne sont autre chose que des feuilles transformées; enfin, certaines plantes aquatiques présentent des feuilles aériennes à limbe et des feuilles submergées réduites aux nervures; tels sont la Cabomba aquatica et le Ranunculus aquatilis L.
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Ranunculus aquatilis.

Comme dimorphisme de la fleur, signalons tout d'abord la cleistogamie; les plantes qui le présentent portent simultanément des fleurs cleistogames et des fleurs parfaites, soit sur le même pied, soit sur des pieds différents. Ailleurs le dimorphisme rend certaines fleurs complètement stériles, comme dans plusieurs espèces de Muscari; les premières fleurs qui apparaissent sont normales, puis l'inflorescence se termine par des fleurs plus ou moins avortées, mais plus colorées et plus longuement pédicellées. Les plantes monoïques présentent un exemple de dimorphisme sur lequel nous n'insisterons pas.
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Arnica montana.

Examinons maintenant les diverses parties de la fleur. La corolle joue le rôle le plus important; citons à cet égard :

1° Les Composées-Radiées et les Cynarocéphales, dont les capitules portent généralement des fleurs tubuleuses et hermaphrodites au centre, ligulées et le plus souvent femelles à la périphérie. La culture peut rendre ligulées toutes les fleurs du disque, et l'on obtient ainsi des fleurs doubles telles que les Dahlia, les Reines-Marguerites, etc. 
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Echinophora radians.

2° Il peut arriver que les fleurs de la périphérie aient une corolle plus développée que celles du centre; mais alors les verticilles reproducteurs avortent plus ou moins et les fleurs périphériques peuvent même devenir neutres; dans certaines Ombellifères, les fleurs les plus extérieures de l'ombelle ou de l'ombellule deviennent irrégulières par suite du développement plus grand des pétales les plus périphériques; ainsi I'Echinophora radians présente une fleur centrale sessile et hermaphrodite et tout autour des fleurs mâles pédicellées à pétales extérieurs plus grands; la Carotte offre au centre de l'ombelle une fleur différente de toutes les autres; rarement toutes les fleurs de l'inflorescence sont semblables à la fleur centrale. Parmi les Caprifoliacées, les Viburnum lantana L. et V. opulus L. présentent sur la périphérie du corymbe des fleurs démesurément grandes avec atrophie des organes reproducteurs, tandis que les autres fleurs sont hermaphrodites. Par la culture on peut rendre les fleurs du centre semblables à celles de la périphérie; dans cet état, on désigne l'inflorescence sous le nom de boule-de-neige. Les Hortensia et les Hydrangea se comportent d'une manière analogue.


Lythrum salicaria.

L'androcées et le gynécée peuvent donner lieu également au dimorphisme; Darwin a désigné sous le nom d'hétérostyles-dimorphes les plantes de cette catégorie. Prenons le Primula officinalis Jacq.; on y constate la forme dolichostylée : le pistil arrive à la gorge de la corolle, les étamines atteignent à peine la moitié du tube, et la forme brachystylée : les étamines sont visibles à la gorge, le pistil n'arrive pas à la moitié du tube; dans la première forme le pollen est de moindre dimension que dans le second, à peu près dans la proportion de sept à dix. D'autres espèces du genre Primula sont dans le même cas, ainsi que les Androsace, Hottonia, etc. de la famille des Primulacées. On peut encore mentionner à cet égard le Polygonum fagopyrum L., les Pulmonaria officinalis Thuill. et P. angustifolia L., divers Linum, etc. Dans le Lythrum salicaria L. se présente un cas particulier; l'androcée est composé de deux verticilles d'étamines de longueur différente, de sorte que l'on a les trois formes suivantes : dolichostylée, mésostylée et brachystylée. Ajoutons qu'on a observé, principalement parmi les Ombellifères et les Composées, des graines dimorphes. Quelques botanistes rapprochent du dimorphisme les fleurs qui diffèrent par le nombre de leurs parties, le nombre des pétales ou des sépales par exemple; ainsi la Rue (Ruta graveolens L.) a sa fleur centrale pentamère, les autres tétramères; c'est l'inverse dans l'Adoxa moschatellina L. La variation est plus grande encore chez certains Mimosa, puisqu'une même inflorescence peut renfermer des fleurs hexamères, pentamères, tétramères et trimères. Citons enfin la Mercuriale annuelle dont les fleurs ont cinq, quatre ou trois sépales.
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Adoxa moschatellina L.

En mycologie on désigne sous le nom de dimorphisme ou de polymorphisme les formes différentes de fructification que peut présenter successivement la même espèce ( Champignons). (Dr L. Hahn).

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