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La
région qui est aujourd'hui la Jordanie a habitée par plusieurs
anciennes civilisations. Vers le XIIIe
siècle av. JC, les royaumes d'Édom, Moab
et Ammon y sont établis. Ces royaumes sont mentionnés dans des textes
bibliques et sont connus pour leurs relations souvent conflictuelles avec
les royaumes d'Israël et de Juda.
Vers le IVe
siècle av. JC, les Nabatéens, un peuple
arabe, établissent un royaume centré autour de Pétra, une ville remarquable
pour son architecture taillée dans la roche. Les Nabatéens prospèrent
grâce au commerce des épices et des parfums.
Empire
Romain et Byzantin. En 106 ap. JC,
les Romains annexent le royaume nabatéen
et l'incorporent dans la province d'Arabie Pétrée. Après la division
de l'Empire romain, la région devient une partie de l'Empire
byzantin. Plusieurs villes jordaniennes actuelles, comme Jérash (anciennement
Gérasa), prospèrent durant cette période.
Avec l'expansion
de l'Islam au VIIe
siècle, la région est conquise par les Arabes
musulmans sous le califat orthodoxe de Médine, puis des Omeyyades.
Sous les Omeyyades (661-750), la région voit la construction de nombreux
palais et bâtiments, dont le célèbre château du désert de Qusair Amra.
La dynastie abbasside prend le contrôle en
750, mais le pouvoir central se déplace progressivement vers Bagdad.
La région passe ensuite sous la domination des Fatimides,
des Croisés, des Ayyoubides
et finalement des Mamelouks, qui
contrôlent la région jusqu'à l'arrivée des Ottomans.
La Jordanie fait
partie de l'Empire ottoman à partir de
1516. La région est divisée en plusieurs sandjaks (districts administratifs).
Durant la majeure partie de la période ottomane, la région est relativement
périphérique et sous-développée, avec une population majoritairement
bédouine. Durant la Première Guerre mondiale,
la Révolte arabe, encouragée par les Britanniques
et dirigée par le chérif Hussein de La Mecque,
éclate contre les Ottomans. Le fils de Hussein, l'émir Fayçal, joue
un rôle clé dans la révolte. Après la guerre, le Traité de Sèvres
et le Traité de Lausanne redéfinissent les frontières du Moyen-Orient.
La Société des Nations confie à la Grande-Bretagne un mandat sur la
Palestine et la Transjordanie. En 1921,
la Grande-Bretagne délimite de la Palestine une région semi-autonome,
l'Émirat de Transjordanie, et nomme Abdallah Ier
de la famille hachémite comme premier dirigeant du pays. Les Hachémites
ont également contrôlé le Hidjaz, ou la zone côtière occidentale de
l'Arabie saoudite actuelle, jusqu'en 1925, date à laquelle ils ont été
chassés par Ibn Saoud et les tribus wahhabites.
En 1928, la Grande-Bretagne
reconnaît l'indépendance partielle de la Transjordanie sous l'émirat
d'Abdallah, bien que la sécurité et les affaires étrangères restent
sous contrôle britannique. Finalement, le 22 mars 1946, le Royaume-Uni
signe le Traité anglo-jordanien, reconnaissant l'indépendance complète
de la Transjordanie. Abdallah devient roi et le pays prend le nom de Royaume
hachémite de Transjordanie. En 1948, après la fin du mandat britannique
en Palestine et la première guerre israélo-arabe, le pays sera renommé
Royaume hachémite de Jordanie.
En 1949, les forces
jordaniennes occupent la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est. Le roi Abdallah
Ier annexe la Cisjordanie en 1950, une
décision reconnue uniquement par le Royaume-Uni et le Pakistan.
En 1951, le roi Abdallah Ier est assassiné
à Jérusalem. Son fils, le roi Talal,
lui succède, mais en raison de sa santé mentale fragile, il abdique en
1952 en faveur de son fils Hussein. Le roi Hussein monte sur le trône
en 1952 à l'âge de 17 ans. Son règne marque une période de stabilité
relative, bien qu'il soit ponctué de crises. En 1967, durant la Guerre
des Six Jours, Israël conquiert la Cisjordanie
et Jérusalem-Est, infligeant une lourde défaite aux forces jordaniennes.
Cette perte est un coup dur pour la Jordanie et entraîne un afflux massif
de réfugiés palestiniens. En septembre 1970, des tensions éclatent entre
le gouvernement jordanien et les factions palestiniennes, notamment l'OLP.
Cette période, connue sous le nom de Septembre Noir, aboutit à des combats
violents et à l'expulsion des forces de l'OLP vers le Liban.
La Jordanie participe
à la guerre du Kippour de 1973 aux côtés des autres pays arabes, bien
que de manière limitée. Après cette guerre, la Jordanie se concentre
davantage sur le développement intérieur et la consolidation du régime.
En 1988, le roi Hussein renonce défiitivement aux revendications jordaniennes
sur la Cisjordanie. Après qu'Israël et l'Organisation de libération
de la Palestine (OLP) aient signé les accords d'Oslo en 1993, la Jordanie
signe, le 26 octobre 1994, un traité de paix avec Israël, devenant le
deuxième pays arabe, après l'Égypte,
à le faire. Ce traité normalise les relations bilatérales et ouvre la
voie à des collaborations économiques et sécuritaires.
Après la mort du
roi Hussein en 1999, son fils Abdallah II lui succède. Le roi Abdallah
II met en oeuvre plusieurs réformes politiques et économiques pour moderniser
le pays et attirer les investissements étrangers. Ces réformes sont parfois
accueillies par des mouvements de protestation, notamment lors du Printemps
arabe en 2011, mais le régime parvient à maintenir la stabilité.
Les rois jordaniens
continuent de revendiquer la garde des sites religieux musulmans de Jérusalem
en vertu de leur héritage hachémite et en tant que descendants du prophète
Mahomet,
en vertu aussi d'accords avec Israël et les dirigeants religieux et palestiniens
basés à Jérusalem. Israël a autorisé le Waqf (organisme islamique
jordanien), à gérer les affaires de l'enceinte religieuse d'Al
Haram ash Sharif (Mont du Temple), et le traité de paix entre la Jordanie
et Israël a réaffirmé le « rôle spécial» de la Jordanie dans l'administration
des sites musulmans de Jérusalem. |
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