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Na | Le
sodium
[symbole : Na] est un métal blanc argenté, mou. Très réactif
avec l'eau, cet élément chimique réagit rapidement pour produire de
l'hydrogène gazeux et une solution de soude caustique (NaOH). Il réagit
également avec les acides et les halogènes pour produire des sels correspondants.
C'est un bon conducteur Ă©lectrique. Il cristallise dans une structure
cubique centrée sur les faces, qui traduit une disposition géométrique
régulière des atomes dans un réseau cristallin. Sa vapeur, vue sous
une épaisseur suffisante, présente une coloration pourpre. Il est soluble
dans l'ammoniaque liquide en formant une liqueur bleue qui abandonne le
sodium par Ă©vaporation du dissolvant.
Les anciens Égyptiens et les civilisations mésopotamiennes connaissaient déjà les composés de sodium, tels que la soude (carbonate de sodium) et la natron (mélange naturel de carbonates de sodium et de bicarbonate de sodium). Ils utilisaient ces substances pour diverses applications, notamment dans le domaine de la fabrication du verre et de la conservation des aliments.Le sodium dans la nature. Sixième élément le plus abondant dans la croûte terrestre, le sodium possède des propriétés incompatibles avec son existence à l'état libre, mais ses composés sont très répandus à la surface de la Terre. On en trouve partout quand on le recherche avec le spectroscope, les poussières de l'air en sont abondamment pourvues. Il se rencontre surtout, à l'état solide ou en solution dans l'eau, sous forme de chlorure de sodium (halite, sel marin), constituant de puissants gisements dans différentes couches géologiques, ou dissous abondamment dans l'eau de la mer, de certains lacs, ou de certaines sources minérales. Le nitrate de soude, source de l'acide nitrique, constitue des gisements importants au Chili et au Pérou; le carbonate et le sulfate se rencontrent dans beaucoup d'eaux minérales et surtout dans certains lacs de l'Amérique du Nord; le borate de soude se trouve dans les mêmes régions. Beaucoup de minéraux silicatés renferment de la soude en quantité notable, comme certains feldspaths, mais on peut affirmer qu'il n'existe aucun silicate naturel ne contenant pas au moins des traces de soude. Les matières animales et végétales contiennent toutes des sels de soude en quantité plus ou moins grande ; les végétaux marins sont riches en soude, les végétaux éloignés de la mer sont plus riches en potasse qu'en soude. Toutes les cendres d'origine animale renferment des sels de soude, notamment le chlorure et le phosphate. --
Propriétés chimiques
du sodium.
La réaction avec l'eau est très vive, un petit morceau de sodium projeté dans une cuve pleine d'eau la décompose aussitôt avec production d'hydrogène et formation de soude qui passe en solution et rend l'eau alcaline. Le sodium, séparé de l'eau par une couche gazeuse, tourne sur lui-même et se promène à la surface du liquide dans toutes les directions; ces mouvements, analogues à ceux qui se produisent avec les liquides en caléfaction, sont produits par la même cause, l'hydrogène jouant ici le rôle de la vapeur dans ces derniers phénomènes. La température n'est pas suffisante pour produire l'inflammation de l'hydrogène; on y arrive cependant en immobilisant le sodium sur un papier buvard placé à la surface de l'eau. L'affinité du sodium pour l'oxygène se manifeste aussi dans son action réductrice sur les gaz sulfureux, carboniques et sur un grand nombre de composés oxygénés des métalloïdes. Tons les oxydes métalliques formés avec un dégagement de chaleur inférieur à 100 calories sont décomposés par le sodium avec mise en liberté du métal, tels sont les oxydes de fer, de nickel, d'antimoine, les acides silicique, borique, etc. Mais c'est surtout vis-à -vis les combinaisons halogénées que le sodium constitue un puissant réducteur; il dégage en effet, avec les halogènes, une quantité de chaleur supérieure à celle dégagée par les autres métaux, à part le potassium et peut-être les alcalino-terreux, de telle sorte qu'il est possible d'isoler un métal quelconque de ses combinaisons halogénées en les traitant par le sodium. C'est là une méthode générale de métallurgie qui a été appliquée en grand à la préparation de l'aluminium, du magnésium, et qui a permis d'isoler pour la première fois un certain nombre de métaux comme le titane, le thorium, le niobium, le tantale, le cérium, le lanthane, le didyme, mélange de néodyme et de praséodyme, etc. Le sodium s'unit à un certain nombre de métaux; ses alliages les plus intéressants sont l'amalgame et son alliage avec le potassium. Le sodium s'unit vivement au mercure avec dégagement de chaleur et production de lumière; une partie de sodium avec 100 de mercure n'enlève pas à ce dernier sa fluidité; avec 80 de mercure, la masse devient pâteuse, puis solide et cristalline par de nouvelles additions de sodium. L'amalgame de sodium permet d'amalgamer directement le fer, le platine, etc,; il est employé très souvent en chimie organique comme agent réducteur en présence de l'eau; on l'a utilisé aussi dans l'extraction de l'or et de l'argent. Un alliage contenant plus de 16 parties de potassium pour 10 de sodium est liquide à la température ordinaire et ressemble tout à fait au mercure. L'hydrogène est absorbé par le sodium vers 300-400°C pour engendrer un hydrure Na4H2, qui est blanc d'argent, présente l'aspect métallique et ressemble tout à fait à l'amalgame d'argent. C'est un véritable alliage dans lequel l'hydrogène doit être considéré comme jouant le rôle d'un métal. Il se décompose, sous pression réduite, suivant la loi de dissociation des systèmes hétérogènes (Troost et Hautefeuille). Les composés du sodiumLes oxydes de sodium.Le sodium forme avec l'oxygène deux oxydes, le protoxyde NaO, le bioxyde NaO2. Le premier s'unit avec l'eau pour former une base puissante, NaOHO, appelée hydrate de soude ou plus simplement soude caustique pour la distinguer du carbonate de soude qui est désigné dans le commerce sous le nom de soude. Le protoxyde, qui se forme par l'action du sodium sur l'hydrate : NaOHO + Na 2NaO + Hou dans l'action directe de l'oxygène sur le métal à côté du bioxyde, est une masse grise à cassure conchoïdale, fusible au rouge et volatile seulement à Une température très élevée. L'aluminium, le magnésium le décomposent en libérant le sodium : NaO + Mg MgO + Na.La soude qui résulte de l'hydratation du protoxyde se prépare, soit directement à partir du sodium électrolysé de ses solutions, soit à partir du carbonate de sonde décomposé par la chaux en solution ou mieux à sec par l'Oxyde de fer. Le bioxyde de sodium NaO2 est aujourd'hui un produit industriel que l'on prépare à partir du sodium. Le métal est placé dans de petites nacelles en aluminium disposées les unes à la suite des autres dans un tube horizontal chauffé vers 300°C et parcouru par un courant d'air sec; pendant la réaction, on déplace progressivement les nacelles en sens inverse de la marche des courants gazeux de sorte que les nacelles les plus anciennes sont en contact avec l'air pur, les nacelles nouvelles au contraire avec de l'air déjà fortement désoxygéné. Il se forme encore quand on fait passer un courant d'air entre 300 et 500° C sur un mélange de nitrate de sodium avec la chaux ou la magnésie. Le peroxyde de sodium se présente en masse blanche qui devient jaune à chaud. Très déliquescent, il absorbe en même temps le gaz carbonique de l'air et se transforme en carbonate avec dégagement d'oxygène. L'eau le dissout avec dégagement d'oxygène, cependant la solution mise à évaporer sur l'acide sulfurique peut donner un hydrate on obtient d'ailleurs la même combinaison quand on précipite par l'alcool une solution de soude additionnée d'eau oxygénée. Le bioxyde de sodium constitue un puissant agent d'oxydation, supérieur à ce point de vue aux bioxydes des alcalino-terreux; par exemple, il oxyde complètement le soufre des pyrites et le transforme en acide sulfurique, réaction qui est appliquée pour le dosage des pyrites; il constitue d'ailleurs aujourd'hui un réactif chimique commun en analyse. Les matières organiques mêlées avec lui forment des mélanges détonants, il importe donc d'éviter lo contact des deux substances qui pourraient engendrer des explosions comme cela s'est produit à plusieurs reprises. Mélangé avec la poudre d'aluminium, il forme un mélange détonant inflammable spontanément et très dangereux à manier. II oxyde l'iode à l'état de periodate de soude. La dissolution aqueuse du bioxyde de sodium, qui peut être considérée comme un mélange de soude et d'oxygène, remplace quelquefois cette dernière dans certaines de ses applications et en particulier dans le blanchiment. On a proposé divers modes opératoires pour blanchir avec le bioxyde de sodium, par exemple en présence du sulfate de magnésie. Toutefois, l'introduction du bioxyde de sodium dans le blanchiment ne parait pas avoir bien réussi. Sulfures de sodium.
NaO + 2HS NaSHS + HO,que la soude transforme ensuite en sulfure : NaSHS + NaO 2NaS + HO.La liqueur concentrée et refroidie à l'abri de l'air laisse déposer des cristaux NaS9HO. Dans l'industrie, on prépare ce sel par voie sèche de la façon suivante 25 parties de sulfate de sonde, 75 de sulfate de baryum, 40 de charbon de bois et 15 de houille, sont chauffées ensemble dans un four à soude jusqu'au moment où une prise fournit une solution contenant de la baryte ; on lessive la masse; on transforme dans la solution le sulfure de baryum en sulfure alcalin par double décomposition avec le sulfate de soude. On concentre et on fait cristalliser. Le sulfate de baryum, qui est à peine attaqué, sert à empêcher la fusion de la masse et par suite à faciliter le lessivage. On se sert souvent dans l'industrie comme matière première du bisulfate de soude, produit résiduaire des préparations de l'acide nitrique. Le monosulfure forme de longs prismes incolores qui jaunissent à l'air en s'oxydant et formant des polysulfures jaunes. L'oxydation prolongée conduit à l'hyposulfite de soude. Le sulfure de sodium est appliqué dans l'épilage des peaux, dans la préparation de l'hyposulfite, etc. L'action du soufre sur la solution alcosodique de mono-sulfure a permis d'obtenir les composés suivants dont la teinte varie du jaune soufre au jaune orangé. Sels halogènes.
A côté du chlorure de sodium, on connaît un sous-chlorure qui prend naissance au pôle négatif dans l'électrolyse du sel marin fondu ou par la fusion simultanée de chlorure et du métal. Le bromure de sodium ne cristallise anhydre dans l'eau qu'au-dessus de 30°; au-dessous, il contient 2 molécules d'eau, NaBr2HO; pour l'iodure, il faut opérer au-dessus de 50°C pour obtenir Nal. Tous ces sels sont cubiques, ainsi que le fluorure; on les prépare en faisant agir le brome et l'iode sur la solution alcaline, ce qui fournit un mélange de bromure et bromate ou iodure et iodate qui fournit uniquement le sel halogène par calcination. On y arrive plus simplement en faisant préalablement agir l'iode et le brome sur le fer humide; il se forme une solution ferreuse qui, par double décomposition avec le carbonate de soude, donne immédiatement la solution de bromure on d'iodure. Ces deux sels existent dans la nature, le bromure dans les sels de déblais de Stassfurt où il s'accumule dans les liqueurs mères et sert de matière première pour l'obtention du brome, l'iodure se rencontre dans certaines plantes marines comme les varechs et dans le nitrate de soude du Chili; il fournit l'iode commercial. Le fluorure de sodium se différencie des autres, il est cubique comme eux, mais peu soluble; il se forme à partir de l'acide fluorhydrique et de la soude. Quand cette dernière est en quantité insuffisante, il engendre un fluorhydrate de fluorure, NaFHF. Le fluorure de sodium se combine aussi au fluorure de silicium pour donner du fluosilicate, SiF2NaF, combinaison assez soluble dans l'eau, cristallisant fort bien sous une forme distincte des cristaux de fluosilicate de potasse; aussi utilise-t-on souvent ces sels en analyse microchimique, par exemple pour reconnaître la présence du potassium on du sodium ou des deux à la fois dans une roche silicatée. Sels oxyhalogènes.
L'hypochlorite de soude, ClONaO, constitue un agent décolorant employé dans l'industrie du blanchiment. Autrefois, on le préparait en faisant passer un courant de chlore dans une solution de soude étendue et froide. La solution ainsi obtenue, constituée par un mélange à molécules égales de chlorure de sodium et d'hypochlorite, constituait la liqueur de Labarraque. Cette méthode de préparation, qui utilisait comme matière première la soude caustique, est remplacée par une double décomposition effectuée entre le carbonate de soude, moins coûteux, et la solution de chlorure de chaux, mélangée d'hypochlorite et de chlorure de calcium. On peut obtenir par ce procédé des solutions plus concentrées que dans le premier cas, car l'élévation de température tend à décomposer le produit en chlorate. On a ensuite préparé l'hypochlorite dans la cuve môme du blanchiment en faisant parcourir par un courant électrique une solution froide de chlorure de sodium sans emploi de diaphragme; le chlore et la soude mis en liberté aux électrodes réagissant pour engendrer l'hypochlorite qui a l'avantage d'agir sur les matières colorantes à détruire d'une façon d'autant plus active qu'il est à l'état naissant. Sulfates de soude.
Le
sulfate de soufe.
Le sulfate de soude (Na2SO4) constitue un produit intermédiaire dans la préparation du carbonate de soude par le procédé Leblanc. Le sel marin, traité par l'acide sulfurique dans des appareils convenables, est décomposé en donnant d'abord de l'acide chlorhydrique et du bisulfate, susceptible de réagir à température plus élevée sur le chlorure, pour former du sulfate neutre et dégager de nouveau du gaz acide Le sulfate de soude est consommé dans l'apprêt des tissus de coton, il intervient aussi dans a fabrication du verre, de détergents, de textiles, de papiers et d'adhésifs, dans la falsification des cristaux le soude, dans la préparation du sulfure de sodium, dans a préparation des sels de soude à partir de ses correspondants solubles de calcium ou de baryum, etc. Le
bisulfate de soude.
Sulfites de sodium.
L'hydrosulfite
de sodium.
L'hypsulfite
de sodium.
Les arséniates
de sodium.
Les silicates
de sodium.
Les composés
azotés du sodium.
Le
nitrite de sodium.
Le carbonates
de sodium.
• Le carbonate de sodium (Na2CO3) : également connu sous le nom de soude, il est utilisé dans l'industrie chimique pour produire du verre, des détergents, des textiles et des papiers.Autres composés du sodium. Parmi les autres composés importants du sodium, on peut encore mentionner : • L'hydroxyde de sodium (NaOH), qui est la soude caustique évoquée plus haut. C'est un composé utilisé dans l'industrie chimique pour produire notamment des savons, des détergents, des textiles, des papiers, des adhésifs et des plastiques.Caractères des composés du sodium. Les sels de sodium sont incolores quand leur acide est incolore, ils sont tous solubles et renferment pour la plupart de l'eau de cristallisation. Cette propriété est générale et, s'étend aussi bien aux sels des acides minéraux qu'aux sels à acides organiques; d'une façon générale, un sel de sodium renferme au moins autant d'eau de cristallisation que le sel de potassium correspondant. Les solutions de soude ne sont pas précipitées par l'acide sulfhydrique, les sulfures alcalins, le carbonate d'ammoniaque, de sorte que la soude reste dans la solution après élimination de tous les métaux précipités par ces divers réactifs; la potasse accompagne la soude dans le résidu. On sépare ces deux métaux en utilisant l'insolubilité du chloroplatinate ou du perchlorate de potasse. Le seul réactif susceptible de mettre en évidence la soude par une précipitation est le pyroantimoniate de potasse qui donne à la longue un précipité cristallin pou soluble du sel de soude correspondant. Les composés sodiques se laissent facilement reconnaître par la coloration jaune qu'ils produisent dans la flamme du bec Bunsen. Cette coloration de la flamme, signalée par Marggraf en 1759, fut appliquée à la distinction de la soude et de la potasse qui colore la flamme eu violet dans les mêmes conditions. Examinée au spectroscope, la flamme de Bunsen chargée de sel marin fournit deux lignes brillantes, qui paraissent confondues dans un appareil peu dispersif, et correspondent à la raie D de Fraunhöfer dans le spectre solaire. La production de ces raies constitue l'un des réactifs les plus sensibles que l'on connaisse en chimie. Kirchhoff et Bunsen ont montré qu'on peut reconnaître avec elles une quantité d'un sel de sodium volatil, le chlorure par exemple, inférieure à 1/3.000.000 de milligramme. Toutefois, l'opération demande des précautions spéciales, il faut opérer en se mettant à l'abri des. poussières de l'air, car celles-ci contiennent toujours du sodium provenant de gouttelettes d'eau de la mer emportées par le vent et dispersées dans toute l'atmosphère après leur dessiccation. (C. Matignon). |
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