Le post-humanisme

Le posthumanisme réfléchit sur la fusion potentielle entre les humains et les machines, ce qui peut prendre la forme d'implants technologiques, de prothèses, d'intelligence artificielle intégrée ou de téléchargement de la conscience dans des substrats numériques (Transhumanisme). Il pousse à repenser ce qui définit l'identité humaine, en considérant que l'identité peut être fluide et changeante, plutôt que statique. Il introduit des concepts tels que la postidentité, la dissociation de l'identité de l'individualité, etc. Il se penche sur la nature et les possibilités de la conscience, en examinant les aspects cognitifs, émotionnels et sociaux de l'expérience humaine à la lumière des avancées technologiques. Il remet aussi en question l'idée de l'humanité comme centre et mesure de toutes choses et envisage une perspective plus égalitaire envers les autres formes de vie et même les intelligences artificielles. Le posthumanisme soulève des questions éthiques cruciales concernant la responsabilité envers les futures générations, les risques et les avantages des améliorations technologiques, la distribution équitable de ces avantages et les implications pour la société dans son ensemble.        . 

Le posthumanisme implique les contributions de nombreux  penseurs et chercheurs. Certains voient les développements posthumains comme des opportunités pour améliorer la condition humaine, tandis que d'autres expriment des inquiétudes quant aux conséquences imprévues et aux risques éthiques associés à ces avancées.

• Donna Haraway (née en 1944) est une théoricienne féministe et culturelle dont le travail a profondément influencé le posthumanisme. Elle est notamment connue pour son manifeste cyborg, où elle analyse les hybridations entre le naturel et l'artificiel, l'homme et la machine.

• Nick Bostrom (né en 1973) est un des fondateurs du mouvement transhumaniste moderne. Il a contribué à la formalisation des idées sur l'avenir de l'humanité en tant qu'entité posthumaine et les risques associés à ce futur.

 â€¢ Raymond Kurzweil (né en 1948), inventeur et futuriste, est un défenseur du transhumanisme et de l'idée que les avancées technologiques conduiront à une singularité technologique, où l'intelligence artificielle dépassera celle des humains.

• Michel Foucault (1926-1984) n'est pas directement affiliable au posthumanisme (V. à Post-modernisme, ci-dessous), mais son travail a influencé certains aspects de la pensée posthumaniste, en particulier en ce qui concerne les concepts de biopolitique et de gouvernementalité, qui traitent de la manière dont la vie et le corps sont régulés par des structures de pouvoir.

• Bruno Latour (1947-2022), sociologue et philosophe, n'est pas lui non plus à ranger parmi les penseurs posthumanistes, mais sa réflexion sur les questions de technologie, d'anthropologie et de sociologie des sciences, ont contribué à nourrir la pensée posthumaniste en mettant en avant les interrelations entre les humains et les non-humains.

• Rosi Braidotti (née en 1954), philosophe féministe, Braidotti est connue pour ses travaux sur le posthumanisme féministe. Elle aborde les questions d'identité, de genre et de technologie à travers une lentille posthumaine.

• Katherine Hayles (née en 1943),  professeure de littérature et d'études critiques des médias, a écrit de nombreux ouvrages abordant la relation entre la technologie, les sciences cognitives et la culture, notamment dans un contexte posthumain. Ouvrage :  How We Became Posthuman (1999)

• Andy Clark (né en 1957), philosophe et spécialiste des sciences cognitives, a contribué à la compréhension du posthumanisme en mettant en avant l'idée que l'esprit humain s'étend au-delà du cerveau et s'intègre dans l'environnement technologique.