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Laurier-cerise
est le nom vulgaire du Prunus laurocerasus L., (ou Cerasus lauroserasus,
selon le genre auquel on le rattache), de la famille des Rosacées;
on l'appelle encore Laurier-Amandier, Laurier aux crèmes, Laurier
au lait, Amandier d'Espagne. Les principaux caractères sont indiqués
à l'article sur les Cerisiers; ajoutons
qu'il a le réceptacle court et les drupes peu charnues. Les feuilles
allongées, coriaces et lisses exhalent, quand on les froisse, une
odeur d'amande amère; elles renferment en effet de l'amygdaline
qui sous l'influence de l'émulsine se dédouble en glycose,
essence d'amandes amères et acide cyanhydrique; les graines renferment
le même glycoside. (Dr L. Hn).
Les feuilles
de cette plante sont un toxique des plus dangereux,
par leur essence et surtout par l'acide cyanhydrique qu'elles dégagent.
Quand on les broie au contact de l'eau, leurs propriétés
sont celles de cette dernière substance : elles agissent comme un
sédatif nerveux et cardio-vasculaire. Elles ont un effet contre
la toux en général et contre les palpitations nerveuses.
L'huile essentielle, dont une seule goutte est un poison le plus souvent
mortel, n'est jamais employée. On ne se sert que de l'eau distillée;
celle-ci est une préparation assez délicate et sa teneur
en acide cyanhydrique est très variable selon qu'elle provient de
feuilles d'Italie ou de France, récoltées en juillet ou au
printemps, etc. ; il faut donc la titrer soigneusement avant de l'employer:
le plus souvent on l'utilise comme véhicule de potions calmantes,
à la dose de 4 à 5 g.
Ajoutons que l'eau de laurier-cerise est
un déodorant très énergique utilisé en pharmacologie
pour détruire l'odeur si tenace du musc, et en médecine pour
combattre les sueurs fétides des pieds. Les feuilles sont quelquefois
employées en nature, dans la médecine populaire, pour aromatiser
le lait et les crèmes et leur donner des propriétés
calmantes - cette pratique n'est pas sans danger. En Amérique,
on fait usage de l'écorce du laurier-cerise. (Dr R.
Bl.). |
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