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Les
Huppes (Upupa Linné) sont de jolis Oiseaux,
à peu près de la taille d'un Merle,
mais de forme plus sveltes, qui habitent les contrées chaudes et
tempérées de l'Ancien monde et qui se reconnaissent immédiatement
à leur bec grêle et légèrement arqué,
à leur tête ornée d'une touffe de plumes érectiles,
à leur livrée de couleurs harmonieuses, où le brun
rougeâtre, le fauve, le blanc et le noir se marient de la façon
la plus agréable à l'oeil.
Placés autrefois
par Cuvier
dans la tribu des Ténuirostres, avec des Grimpereaux et des Paradisiers
à bec grêle, les Huppes sont maintenant rangées, avec
les Irrisor de l'Afrique tropicale et méridionale, dans une famille
particulière (Upupidés) très nettement caractérisée
par la forme du sternum, de la tête, du
bassin et par d'autres particularités ostéologiques. Cette
famille est peu nombreuse en espèces : on connaît la Huppe
africaine (Upupa africana), la Huppe de Madagascar (Upupa marginata), et,
en Europe, la Huppe fasciée (Upupa epops L.).
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Huppe
fasciée (Upupa epops) et son oeuf.
La Huppe fasciée
est répandue depuis l'Europe occidentale
jusqu'en Inde méridionale et se retrouve
aussi dans l'Afrique septentrionale. Pendant
la belle saison, de mars à la fin de septembre, elle n'est pas très
rare dans notre pays, où elle est désignée vulgairement
sous le nom de Coq-bois ou Coq de bois, de Bout-bout,
de Puput, etc. Elle se tient à la lisière des bois,
dans les pâturages, dans les terrains incultes et ne se laisse que
difficilement approcher. Sa nourriture consiste principalement en larves
de Diptères et en Coléoptères
qu'elle va chercher avec son long bec dans les excréments des animaux.
Dans certains pays
du Sud, elle se montre assez peu farouche. On la voit même parfois
venir nicher jusque dans les murs des habitations. En Europe, au contraire,
la Huppe dépose dans une fente de rocher ou dans le creux d'un arbre,
rongé par les ans, ses oeufs d'un gris cendré ou verdâtre,
au nombre de quatre ou cinq par couvée. Les petits naissent et se
développent dans un espace étroit où leurs excréments
s'accumulent et se mêlent aux matières stercoraires adhérentes
aux insectes que les parents ne cessent de leur apporter : il n'est donc
pas étonnant que les Huppes, dans les premiers temps de leur existence,
exhalent une odeur infecte qui justifie la répugnance dont ces Oiseaux
sont l'objet dans plusieurs contrées, en dépit de leurs formes
élégantes et de la beauté de leur plumage. Mais cette
odeur disparaît à l'automne, époque à laquelle
les Huppes partent passer l'hiver sous un ciel plus clément.
(E. Oustalet). |
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