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Un
collier est un ornement de cou formé de petits objets enfilés
ou de chaînons accrochés l'un à l'autre.
Les colliers de
la Préhistoire.
De tous temps et presque en tous pays, au surplus, l'humain a porté et porte encore au cou des trophées de chasse ou de guerre, tels que dents et mâchoires d'animaux sauvages et jusqu'à des crânes humains. Au Néolithique, en Europe, l'usage du véritable collier, garni sur tout le pourtour du cou, était extrêmement répandu. Les dolmens en particulier ont fourni beaucoup de ces colliers. Ils se composent surtout de tests de coquilles enfilés, de petites pierres rondes naturellement perforées, d'os percés, etc. A la fin de l'époque néolithique on faisait pour cet objet des perles de matières assez précieuses ou dures à travailler, telles que le jais, la callaïs, l'albâtre , les roches talqueuses, tendres ou dures comme le quartz. On a même trouvé, parmi les objets de cette époque, quelques rares feuilles d'or roulées en larges anneaux qui se portaient comme colliers hausse-cols. Ce sont les plus anciennes pièces d'or que l'on connaisse. A leur type se rattachent les torques, anneaux rigides de bronze, de fer, d'or même et plus tard d'argent, qui se passaient autour du cou. Les torques, déjà en usage à l'âge du bronze, sont abondants surtout à l'âge du fer. Avec le bronze se sont répandues des perles nouvelles, perles de verre bleu, apportées par le commerce, qu'on ajoutait aux anciennes perles et à des pendeloques de métal, et qu'ensuite on porta seules, sur un fil de bronze, en guise de pendants d'oreilles. Enfin, avec le fer apparaissent encore d'autres perles, les perles d'ambre. L'usage du collier n'est pas moins répandu sociétés traditionnelles actuelles qu'il ne l'était chez nos ancêtres de l'époque de la pierre polie. Et les perles de verre, qui ont servi et servent encore de monnaie aux Européens dans leurs relations avec eux, sont précisément appréciées en raison de ce fait; chez beaucoup d'entre eux, et par exemple chez les Amérindiens, ces perles sont en effet substituées à tout autre objet, dans la confection des nombreux colliers que portent hommes et femmes. Les colliers dans
l'Antiquité.
D'autres plus simples
sont formés par la réunion de rondelles et de perles de verre
enroulées sur un fil. Il en est qui présentent plus d'importance
par leur matière et par la délicatesse de la ciselure.
Les ornements de verre y sont remplacés par des scarabées
gravés sur onyx ou sur cornaline, et la
chaîne qui les réunit est disposée en forme de tresses
terminées par des glands, dont les bijoutiers actuels auraient peine
à égaler la finesse. Les bas-reliefs
et les statues de l'île de Chypre
représentent des personnages ayant le cou surchargé de colliers.
Les monuments de la Babylonie et de l'Assyrie sembleraient faire exception à cette habitude de luxe asiatique en montrant les souverains et leurs officiers, avec des anneaux enchâssés dans les oreilles, mais ne portant pas de colliers. On en a cependant découvert un grand nombre dans les ruines de Khorsabad et de Nimrod, qui prouvent que ces ornements étaient très répandus en Assyrie. Les nécropoles de la Phénicie, celles des îles de Chypre et de Rhodes ont rendu au jour un nombre considérable de ces bijoux dont le style accuse une imitation très affaiblie de l'art sémite; par contre, le travail en est excellent. Les découvertes faites dans la plaine d'Hissarlik, et celles des tombeaux de Mycènes, nous mettent en face d'une fabrication plus originale. L'art grec a laissé des chefs-d'oeuvre partout où il a pénétré. Le sol d'Athènes et des provinces helléniques, et celui de Milo et des îles de la mer Egée nous ont conservé des colliers d'or d'une délicatesse et d'une richesse d'invention tout à fait remarquables. Ces bijoux sont cependant loin d'avoir l'importance de ceux que l'on a découverts en Crimée dans les tombes des anciens rois du Bosphore cimmérien d'où ils sont passés au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg. Ils y avaient été importés d'Athènes par les navires qui venaient échanger les produits manufacturés de l'Attique contre les blés et les matières premières des provinces de la mer Noire. Rien ne surpasse l'élégance et la légèreté d'exécution des colliers provenant de Kertch qui sont formés d'un bandeau de tresses d'or entremêlées, d'où s'échappent des chaînettes terminées par des vases ovoïdes couverts de ciselures d'une ténuité idéale. Les tombes de la
Grande-Grèce et les sépultures
de l'Etrurie ont produit une quantité
considérable de bijoux qui portent également l'empreinte
du style hellénique, mais ces colliers et ces ornements semblent
avoir été exécutés en vue d'une destination
funéraire et ils n'ont pas par suite l'importance de ceux qui avaient
fait partie des écrins des rois barbares. Toutes ces pièces
se distinguent, malgré cette réserve, par une finesse incomparable
du travail et par une composition pleine de goût. Les musées
du Louvre et du Vatican
se sont partagé la meilleure partie des bijoux découverts
en Etrurie et l'on peut voir à Paris
des colliers antiques dont la simplicité élégante
a souvent inspiré les bijoutiers modernes et même contemporains.
On a trouvé en Crimée et on découvre assez fréquemment
dans les sépultures de la Gaule un genre
spécial de colliers auxquels on a donné le nom de torques,
et qui semblent avoir été primitivement en usage chez les
anciens Celtes. Les torques du Bosphore
sont décorés de cavaliers scythes
entourés d'ornements d'un beau style grec, tandis que ceux de la
Gaule sont d'un travail plus rudimentaire et ne présentent le plus
souvent que des torsades à une ou deux spirales.
Les colliers au
Moyen âge et à la Renaissance.
Les colliers que l'on voit dans les tableaux et dans les dessins du XVIe siècle sont le produit d'un art qui, se séparant des traditions du Moyen âge, s'attachait plus à l'élégance de la composition qu'à la richesse des matières. Le plus souvent même, les pierreries y sont remplacées par des ornements émaillés et ciselés que la finesse de leur travail rendait supérieurs au point de vue décoratif. Beaucoup de ces colliers se composaient d'une simple chaînette en jaseran, à laquelle était suspendu un pendant de cou en forme de médaillon entouré d'une bordure ajourée, ou représentant soit un animal, soit un ornement en émail. Ducerceau a gravé une suite de modèles de colliers et de pendants de cou qui sont très habilement composés. Ces derniers ornements ont également inspiré à Jean Collaert, à Vovert et à divers orfèvres de la Renaissance des compositions charmantes. Les colliers aux
Temps modernes.
Sous la Révolution et le premier Empire, on essaya de ressusciter les parures antiques que l'on connaissait assez mal. On suspendit aux colliers des flacons en forme d'amphore ou des médaillons à camées, entourés d'une maigre bordure de perles posées à plat. L'insignifiance de la composition et la négligence de l'exécution s'accentuèrent jusqu'au moment où le réveil du goût et la découverte des mines de diamants du Cap, vinrent donner une vie nouvelle à la joaillerie. Froment-Meurice le père produisit, l'un des premiers, des colliers et des pendants de cou qui rappelaient les fines ciselures de la Renaissance. Falize le père y ajouta bientôt des ornements en émail transparent, préludant ainsi aux pièces délicieuses qui sortiront au tournant du XXe siècle des ateliers de Boucheron, Bapst et Falize, Massin et Vever. (Zaborowsky / De Champeaux).- |
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