|
L'Expressionnisme
abstrait
La situation en Europe,
d'abord en Allemagne
avec l'arrivée au pouvoir des Nazis en à partir de 1933,
puis dans les autres pays, avec le déclenchement de la Seconde Guerre
mondiale en 1939,
a déplacé vers l'Amérique le centre gravité
de l'art. De nombreux artistes européens s'installent aux
Etats-Unis,
où la la peinture
aura dès lors plusieurs foyers d'activité d'important.
Le premier d'entre eux étant New York.
Et c'est à New York en particulier que fleurit une nouvelle forme
de peinture abstraite.
L'Expressionnisme
abstrait américain.
Dès le début
des années 1940,
l'influence du Surréalisme et de l'Art abstrait conduit à
l'apparition d'un courant que l'on va appeler l'Expressionnisme abstrait
(ou l'Ecole de New York). Il se développe selon deux axes
: L'Action painting et le Color field painting. L'Action
painting (= peinture d'action ou peinture gestuelle, en référence
à la projection de peinture sur la toile, qui est sa technique principale)
est représenté entre autres par Jackson Pollock (1912-1956)
et Franz Kline (1910-1962).
Le Color Field painting (= peinture de champs colorés), caractérisé
par des aplats de couleurs aux formes géométriques,
est associé aux noms de Mark Rothko (1903-1970),
Robert Motherwell (1915-1991),
Barnett Newman (1905-1970),
Mark Tobey (1890-1976),
Willem de Kooning (1904-1997),
etc. Les officines de propagande américaines ont favorisé
en Europe
la promotion de l'Expressionnisme abstrait pour venir contrer, dans le
contexte de la Guerre froide, les artistes issus du Cubisme
et du Surréalisme de la période précédente,
auxquels était souvent une étiquette de communistes ou des
"compagnons de route" des partis communistes de l"Europe occidentale.
-
Action
painting : Composition n° 16,
par
Jackson Pollock (1948).
L'Abstraction
lyrique.
En Angleterre,
l'influence de Pollock se fit sentir sur John Hoyland et Gillian Ayres.
Mais à bien y regarder, la peinture européenne n'avait pas
eu besoin de l'intervention des esthètes de la CIA, pour s'engager
très tôt, et indépendamment, dans une voie parallèle
à celle de l'Expressionnisme abstrait : de ce côté
de l'Atlantique on l'avait appelé Abstraction lyrique. Ce
courant a été très vivace en France
jusqu'au début des années 1950,
spécialement avec le Tachisme, qui est l'équivalent
de l'Action painting. L'Abstraction lyrique a été
portée par des peintres tels que Georges Mathieu (son chef de file,
né en 1921),
Jean Dubuffet (1901-1985),
Jean Fautrier (1898-1964),
Sam Francis (1923-1994),
Hans Hartung (1904-1989),
Pierre Soulages (né en 1919),
etc. Dès 1948,
une émanation sécessionniste de l'Abstraction lyrique, le
groupe Cobra (= COpenhague+BRuxelles+Amsterdam, du nom des villes où
il s'épanoui) prolongera ce mouvement en Europe,
avec Jorn, Alechinsky, Appel et Corneille.
Les
principales tendances entre 1955 et 1980
Les années
1940 et
le début des années 1950,
dominées par l'Expressionnisme abstrait, sous ses diverses variantes,
avaient laissé peu de place aux autres formes de peinture
qui lui étaient contemporaines. Il a cependant existé à
la même période un courant appelé l'Abstraction
géométrique (Jean Dewasne, Jean Deyrolle, Sonderborg)
auquel a succédé le Hard Edge Painting (= peinture
à bords nets). C'étaient deux mouvement qui recueillaient
l'héritage des écoles Cubistes d'avant guerre. On peut également
mentionner le courant de peinture non-figurative française représentée
par Bazaine, Estève, Cortot, Eskenazi, etc, ou encore le Néo-Dadaïsme
de Jasper Johns et Robert Rauschenberg. L'inversion de la tendance intervient
à peu près vers 1955,
avec l'émergence de formes d'art tout à fait nouvelles :
ainsi, à cette époque l'art cinétique, dont sera issu
dix ans plus tard l'Op'art, est déjà en chemin, de même
que le Pop Art. Le Minimal Art, naîtra vers 1960;
quant à l'Art pauvre, précurseur de l'Art conceptuel, ils
apparaitront à la charnière des années 1960-1970.
Tous ces mouvements
dessinent les principales lignes de force de l'art qui se développe
entre le milieu des années 1950
et la fin des années 1970.
Ils ont pour caractère important de s'ouvrir à une cohabitation
des diverses formes d'art : peinture,
sculpture, photographie, matériaux
bruts, objets industriels, etc. peuvent ainsi se rencontrer ensemble dans
une même oeuvre. L'histoire de la peinture ne peut donc plus à
partir d'ici être dissociée de l'histoire générale
de l'art, et l'on parlera désormais, moins de peintres, de sculpteurs,
de photographies, etc. que d'artistes plasticiens. Et l'on peut aussi noter
qu'un mouvement inverse se produit également, ou plutôt s'amplifie
: il s'agit de la translation de l'art vers les objets de la vie quotidienne.
Via le design, l'art s'installe à l'interface avec la technologie.
-
Art
cinétique : Mouvement dans des carrés,
par
Bridget Riley (1961).
L'art cinétique
et l'Op'Art.
L'Art cinétique,
représenté en sculpture notamment
par Calder, est représenté en peinture
par Josef Albers, qui en a été le précurseur, Victor
Vasarely, Heinz Mack, Otto Peine, Sonderborg, Jesus Soto, Spoerri, Gunther
Uecker, etc. C'est un art qui recourt surtout à des objets en mouvement
et à des jeux de lumière, à des effets d'optique,
aussi ses promoteurs, rejoints par des artistes tels que Bridget Riley
(née en 1931),
Richard Anuszkiewicz ou Julian Stanczak, le prolongeront-ils dans la deuxième
moitié des années 1960,
par l'Op'Art (= Optical art ou Art optique), dont il diffère
seulement par l'influence qu'a exercé sur ce dernier le Minimal
Art.
Le Minimal Art
et l'Art conceptuel.
Typique du tout
début des années 1960,
le Minimal Art se réfère moins à la simplicité
des oeuvres qu'à ce qu'on pourrait appeler leur "moins-disance".
Déjà Jackson Pollock avait souligné qu'une oeuvre
d'art, c'était une oeuvre qui dit quelque chose. Mais à quelle
oeuvre peut-on aboutir en lui en faisant dire le moins de choses possible?
c'est un peu la question à laquelle cherche à répondre
le Minimal Art. Les artistes qui s'essayent dans cette voie (Frank Stella,
Donald Judd, Barnett Newman, etc.) tentent autant que possible de s'exclure
de leur oeuvre : par exemple en puisant dans des algorithmes mathématiques,
qui en soi ne disent rien, ou plutôt juste le minimum nécessaire
pour engendrer des formes qui auront un impact émotionnel. L'Art
minimal a eu des variantes, telles que l'Art modulaire (formes répétitives)
et le Cool Art (Abstraction froide). Il a aussi eu pour prolongements
l'Art pauvre, apparu en Italie vers 1967,
sous le nom d'Arte povera, et l'Art conceptuel, dans lesquels
les oeuvres sont construites, par exemple, autour d'un objet ou d'un texte,
qui est alors, en quelque sorte, mis en scène de façon picturale.
Le concept primant sur l'esthétique.
Le Pop Art.
Le Pop Art,
apparu en 1955,
simultanément en Angleterre
et aux États-Unis,
se caractérise par l'irruption dans les oeuvres d'arts (collages,
photomontages, phototypages, objets manufacturés détournés,
etc.) de modèles issus de la société
de consommation. L'inspiration de cet art ambigu quant à son
propos, souvent ironique, est puisée dans la publicité, la
mode, la bande dessinée et les médias : dans la culture de
masse, en somme. Préparé par le Néo-Dadaïsme,
se revendiquant lui-même comme un anti-art, le Pop Art a, de fait,
tardé à se voir reconnaître comme un mouvement artistique
à part entière. Parmi les principaux noms du Pop Art, on
retiendra celui, en Angleterre, de Richard Hamilton, et ceux, aux États-Unis,
de Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Claes Oldenburg et James Rosenquist.
-
Pop
Art : M-Maybe (P-Peut-être), par Roy
Lichtenstein (1965).
Retour
à la peinture figurative
Si l'on excepte le
Pop'Art qui fait feu de tout bois, tous les principaux courants de
la peinture
après la Seconde Guerre mondiale ont été non-figuratifs.
La peinture figurative a cependant continué d'exister, avec, en
Europe,
par exemple des artistes tels que Francis Bacon (1909
- 1992),
Carmen Cicero, Francis Souza, Jean Dubuffet, Alberto Giacometti, René
Iché, Marino Marini ou Henry Moore. Aux Etats-Unis,
le retour à la peinture figurative a été initié
très tôt par l'Ecole de San Francisco. Il a été
ensuite poursuivi par des courants tels que le Photoréalisme, puis
par, dans le sillage du mouvement Punk, par le Néo-Expressionnisme,
devenu dominant dans les années années 1980.
L'attirance qu'exerce l'abstraction a cependant persisté. La peinture
de rue, celle des graffeurs est souvent un mélange d'art abstrait
(avec un retour à la calligraphie)
et d'art figuratif.
L'Ecole de San
Francisco
L'école de
San Francisco, plus connue sous le nom Bay Area Figurative Movement
(Mouvement figuratif de la zone de baie de San Francisco) s'est constituée
au début des années 1950
autour de peintres en rupture de ban avec l'Expressionnisme abstrait, dont
ils étaient issus, et dont ils ont d'une certaine manière
repris les techniques. Les plus marquants de ces artistes sont Richard
Diebenkorn et David Park. On doit également mentionner parmi les
représentants de la première heure de ce mouvement, qui s'épanouit
jusqu'à la fin des années 1960
: Elmer Bischoff, Wayne Thiebaud et James Weeks. Ils furent ensuite rejoints
par Theophilus Brown Nathan Oliveira, Paul Wonner et, enfin, par Joan Brown,
Bruce McGaw et Manuel Neri.
Le Photoréalisme
et l'Hyperréalisme
Le Photoréalisme
est un courant apparu à la fin des années 1960
et qui s'est continué dans les années 1970.
Il consistait à peindre des tableaux
ayant une apparence aussi proche que possible que celle des photographies.
Les principaux artistes à avoir investi ce territoire sont Chuck
Close, Charles Bell, Richard Estes, Audrey Flack, Ralph Goings, George
Grie et Duane Hanson. Ils ont renouvelé ce vieux genre de peinture
qu'est le Trompe-l'oeil. Duane Hanson et John De Andrea ont aussi
été sculpteurs. L'arrivée de l'ordinateur les a ensuite
conduit à abandonner la peinture proprement dite pour prolonger
cette approche au travers d'images numériques (Denis Peterson, Gottfried
Helnwein, Istvan Sandorfi, Juan Nieto, Jacques Bodin, Gilles Esnault, etc.).
Le Graffiti.
On date de 1971
l'apparition du graffitage dans le métro de New York.
Il s'est d'abord agi de simples tags, c'est-à-dire de signatures
(pseudonymes, acronymes) d'individus isolés ou de groupes (crews).
Rapidement un style particulier est apparu, une calligraphie
nouvelle a vu le jour, et dès l'année suivante, ces graffitages
ont été le prétexte à la composition de vrais
tableaux. La compétition et l'émulation entre graffeurs a
conduit à des recherches de performances de tous ordres, en même
temps qu'un art autonome se constituait. En 1975,
les premières peintures
figuratives sont venues s'ajouter au lettrage, ce qui a correspondu à
une nouvelle évolution stylistique, portée par quelques artistes
ou groupes d'artistes talentueux. Mais cette période a marqué
aussi le début des efforts des autorités en charge du métro
new-yorkais pour combattre le graffiti. L'insécurité, liée
à l'explosion du trafic de drogue, a aussi rendu à partir
de ces années-là, le travail des graffeurs de plus en plus
difficile. Dans les années 1980,
beaucoup ont abandonné le métro, certains pour poursuivre
leur oeuvre dans la légalité et exposer dans des galeries,
d'autres pour continuer leur action artistique simplement dans la rue.
-
Graffiti
de la rue Saint-Pantaléon, à Toulouse.
La Peinture de
rue.
La peinture
de rue, qui fait partie de l'art urbain (Street art), et s'étend
dans les années 1980
en Europe,
est représentée par plusieurs courants. Les graffeurs sortis
du métro sont liés à la culture hip-hop, et viennent
nourrir de leurs idées le mouvement punk. Dès 1980,
en Espagne,
émerge une peinture de rue plus au moins indépendante de
ces tendances et reliée à la Movida, le mouvement
culturel qui s'épanouit dans le pays à cette époque.
Il existe par ailleurs, des deux côtés de l'Atlantique, des
artistes muralistes, qui ajoutent à la dimension transgressive de
leur art une forme de protestation politique. Cela était vrai des
muralistes californiens de la décennie précédente
(murals de Venice, à Los Angeles), cela est encore vrai des
artistes qui peignent de grandes fresques
sur les murs de Belfast,
en Irlande
du Nord, aux limites des quartiers catholiques
et protestants,
ou encore de ceux qui peignent, côté Ouest, sur le Mur qui
coupe Berlin en deux entre 1961
et 1989.
Le
Post-graffiti.
Au fil du temps,
la peinture
de rue a changé de caractère; elle a acquis une certaine
maturité; des outils nouveaux ont également été
utilisés par les artistes : à la simple bombe aérosol
des graffeurs, on a ajouté l'affiche peinte, le sticker, le
pochoir, etc.. Au milieu des années 1990,
commence ainsi une période souvent dite Post-graffiti, et
qui dure encore aujourd'hui. Parmi les représentants de ce nouvel
art urbain, on ne citera ici que les noms de quelques artistes, qui ont
pour certains déjà une très longue carrière
derrière eux : Shepard Fairey (né en 1970),
aux États-Unis,
avec sa campagne "Obey" (Obéis au géant); en France
: Blek le Rat (Xavier Prou) et Ernest Pignon-Ernest (né en 1942)
et leurs pochoirs; en Angleterre,
Banksy (né en 1974),
qui est notamment l'auteur de "trouées" peintes sur le mur de séparation
construit depuis quelques années en Cisjordanie par les Israéliens.
Le Néo-Expressionnisme.
Expression sans
doute la plus marquante du retour à la peinture
figurative au cours des deux dernières décennies du XXe
siècle, le Néo-Expressionnisme
est issu à la fois de la culture punk et de la peinture
de rue. Par la suite, il est devenu l'objet d'une récupération
mercantile. Divers noms ont été utilisés pour désigner
ce mouvement selon les pays. En Allemagne,
l'un des points de départ de ce mouvement, on parle de Nouveaux
Fauves (Georg Baselitz, Kart Heinz Hödicke, Antonius Höckelmann,
Jörg Immendorff, etc.), aux États-Unis,
simplement d'Art Punk ou de Mauvaise peinture (Jean-Michel
Basquiat, Keith Haring, Eric Fischl), en France
de Figuration libre (Rémi Blanchard, François Boisrond,
etc.), en Italie
de Trans-avant-garde, etc.
-
Mauvaise
peinture : Mona Lisa, par Jean-Michel Basquiat (1983).
Et
maintenant, quoi?
A partir des années
1990,
des nouveaux mouvements artistiques sont apparus avec des noms tels que
Remodernisme, Surréalisme de masse. Des noms, comme
celui du Néo-expressionnisme, qui sonnent comme du déjà
vu. Il est sans doute trop tôt pour pouvoir dire de quel poids ces
courants pèseront sur le devenir de la peinture.
Quoi qu'il en soit,
un nouveau débouché pour les artistes s'est répandu
depuis les années 1990
et a exercé depuis sur eux un fort pouvoir d'attraction : l'art
numérique l'art sur le Web. Pour certains artistes, Internet (comme
pour d'autres, depuis plus longtemps, la rue), est un moyen de se faire
connaître avant d'accéder aux galeries. Mais il ne se limite
pas à n'être qu'un simple outil de promotion. De nombreux
plasticiens (devenus graphistes) y trouvent un nouveau terrain d'expérimentation.
Et si avec l'art informatique - sous ses diverses formes -, l'on
ne peut plus parler proprement de peinture,
il y a à parier que la peinture qui se fera demain, dans ce qu'elle
aura de nouveauté, devra beaucoup à ce qui s'expérimente
aujourd'hui sur le Web.
-
Art
urbain, dans le 5e
arrondissement de Paris. (Photos : S.
Jodra, 2008-2009).
|
Banksy,
Guerre et spray,
Editions
Alternatives, 2010.
2862276731
Banksy
est connu entre autres pour ses oeuvres sur le mur de séparation
entre la Palestine et Israël et ses installations sauvages dans les
plus grands musées du monde. Dans un monde où nous sommes
bombardés de messages publicitaires qui envahissent l’espace public,
ses oeuvres offrent un regard différent, un regard à la fois
drôle et incisif, sans être dogmatique pour autant. Ce livre,
première traduction française de l’ouvrage anglais Banksy,
Walls and Piece, rend compte de cette production artistique hors normes,
mélange de subversion et d’ironie, qui interroge sur un mode décalé
et percutant, notre réalité sociale et culturelle. L’ouvrage
accompagnera la sortie en France du film Faites le mur! (Exit
through the gift shop), réalisé par Banksy lui-même.
Il a été présenté aux festivals de Sundance,
Berlin et Deauville. L’événement est soutenu par une importance
promotion médias : partenariat France Inter, Le Monde, Télérama,
Les Inrockuptibles, dossier dans Beaux-Arts Magazine... (couv.).
Ernest
Pignon-Ernest, Face
aux murs, Delpire , 2010.
2851072536
Il
y a des artistes qui travaillent dans le calme de leur atelier, qui ne
sortent de leur tour d'ivoire que pour une exposition qui leur est consacrée.
Et puis il y en a d'autres, dont l'oeuvre concerne un public aussi vaste
que possible. Pour le joindre, ce public, aussi varié qu'il soit
d'âge et de culture, ils n'hésitent pas à aller vers
lui, à parler sa langue, à le frapper dans ce qu'il a de
plus vif, de plus spécifique. Ernest Pignon-Ernest est de ceux-là.
Il en est même l'archétype, car il pousse la démarche
à son point extrême. Il va chez l'homme à qui il a
décidé de parler. Il va chez lui. Dans sa rue. Et le dessin
qu'il a préparé dans son atelier et qui porte son message,
il le colle lui-même sur le mur de la maison qu'il a choisie. Le
message est ainsi exposé. A tous les vents, à tous les passants.
Il est concentré en un lieu qui se multiplie dans la ville. C'est
ce qu'un homme, Ernest Pignon-Ernest, dit aux autres hommes. Et qu'il s'agisse
d'une rue où jouent les enfants, à Naples ou à Ramallah,
d'un marché aux légumes ou d'un escalier qui mène
à un monument, il est vu, accepté, compris. Ernest Pignon-Ernest
sait ce qu'il veut dire. Et il le dit avec une force qui n'a pas d'équivalent
dans la peinture contemporaine. Avec une concision et une qualité
de trait digne de la haute époque. (couv.).
Collectif,
Jean-Michel
Basquiat,Paris Musées, 2010.
2759601242
D’origine
portoricaine et haïtienne, né en 1960 à Brooklyn il
fait partie de la génération de graffiteurs qui a brusquement
émergé à New York à la fin des années
1970. Sa fulgurante carrière démarre dans la rue en 1977.
Dès le début des années 80, il passe au tableau. L’art
conceptuel et l’art minimal étaient alors les courants dominants
de l’esthétique avantgardiste américaine. Avec son univers
mélangeant vaudou, religion, bande dessinée, publicité
et héros afro-américains, il introduit une rupture et devient
la vedette de la nouvelle peinture « néoexpressionniste ».
Il définit alors une contre-culture urbaine, underground, violente
et anarchique, pétrie de liberté et de vitalité. Ce
réveil inattendu de la peinture revendiquant l’innocence et la spontanéité,
l’absence délibérée de savoir-faire et l’usage brutal
d’une figuration violemment expressive, s’opère aux États-Unis
et en Europe au début des années 80. En 1982, il est invité
à participer à la Documenta 7 de Kassel. L’année suivante,
il est le plus jeune et premier artiste noir à exposer à
la Biennale du Whitney Museum of American Art of New York. De mieux en
mieux intégré au monde de l’art newyorkais, il réalise,
à partir de 1984, des peintures en commun avec Andy Wharol. Après
sa mort prématurée en 1988, il laisse une oeuvre considérable,
habitée par la mort, le racisme et sa propre destinée. Sa
vie brûlante et explosive, mêlant le star-système et
la révolte a inspiré en 1996, le film Basquiat du peintre
et cinéaste Julian Schnabel. (couv.)
-Marc
Mayer, Basquiat,
Flammarion , 2010.
2081237253
Né
à Brooklyn en 1960, Jean-Michel Basquiat est mort à 27 ans
après une carrière fulgurante. Immédiatement reconnu
sur la scène internationale grâce à des expositions
qui lui sont consacrées dès 1981, il fait la connaissance
d'Andy Warhol, avec qui il multiplie les collaborations. Afin d'ouvrir
de nouvelles perspectives sur l'oeuvre de l'artiste, cet ouvrage tente
de décrypter ses liens avec les précurseurs du modernisme
et analyse l'impact de ses origines multiculturelles, de la musique et
de la culture hip-hop sur ses compositions. Il met ainsi en lumière
la grande intelligence plastique, l'inépuisable inventivité
et la discrète autodérision d'un génie moderne. (couv.).
Fabienne
Grevy, Paris
graffiti, La Martinière Beaux Livres, 2008. - Le
mot graffiti désigne les inscriptions et dessins griffonnés
sur les murs. Depuis vingt ans, des artistes ont inventé des signes,
des images et des logotypes (les femmes peintes de Miss-Tic, les hommes
noirs de Némo, les hommes blancs de Jérôme Mesnager,
les personnages de Blek, les mondes de Speedy Graphito...) pour se distinguer
de la génération précédente qui réalisait
des tags à la bombe, véritable marque identitaire dans les
années quatre-vingt. C'est par cette nouvelle écriture picturale
que naît le « post-graffiti ». Il révolutionne
les inscriptions dans la ville et transforme les calligraphies et signatures
en icones. Le « Street Art » ou art urbain est devenu un genre
à part entière et de nombreux artistes sont aujourd'hui exposés
dans des galeries. Depuis plus de quinze ans, Fabienne Grévy a constitué
une collection de 3000 images, assemblée pour ce projet comme un
musée imaginaire, une rétrospective improbable. Ainsi, rébus,
slogans et signes graphiques mêlent poésie et humour réalisés
à partir de supports variés : affiches, stickers, sérigraphies,
mosaïques, pochoirs... jouant avec les aspérités des
murs. Les 300 photographies sélectionnées pour le livre,
raviront aussi bien les amateurs de graffitis que les amoureux de la ville,
curieux de tous ces signes qui, souvent, échappent aux regards pressés
des citadins. (couv.).
Claude
Abron, Graf'art,
Editions Place des Victoires, 2010.
2809903662
Art
éphémère, paradoxes, provocations, liberté
d'expression sous toutes ses formes, et dans tous ces excès, les
tags, graffs, pochoirs et graffiti qui couvrent les murs de la ville grouillent
de vie et fourmillent d'idées. Claude Abron, infatigable arpenteur
des trottoirs, nous les expose dans toute leur personnalité urbaine,
des merveilles insoupçonnées incroyables d'ingéniosité
et de créativité. Le travail des ces artistes du spontané,
nouveaux chevaliers de la rue, entre dans l'histoire de l'art et devient
culte. (couv.). |
|
|