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Le roseau
(Arundo, Lin., du celtique aru, eau, aquatique) est un genre de plantes
de l'ordre des Graminales, type de la famille
des Arundinacées. Caractérisé surtout ainsi : épillets
pédicellés à 2-5 fleurs hermaphrodites,
la supérieure rudimentaire; glumes
aiguës carénées, presque égales, membraneuses;
glumelle inférieure munie d'une
très courte arête et de longs poils soyeux, la supérieure
bicarénée; 3 étamines. Les Roseaux tels qu'ils sont
circonscrits aujourd'hui sont de grandes plantes herbacées, quelquefois
frutescentes, à feuilles planes et à
panicule diffuse très rameuse.
Ils habitent les régions tempérées et chaudes.
Le Roseau. à quenouille (A. Donax,
Lin., Donax arundinaceus, P. Beauv.) a le rhizome
rampant. Sa tige est creuse, ligneuse,
dressée haute quelquefois de plus de 5 mètres. Feuilles fermes,
lancéolées, acuminées, d'un vert glauque; panicules
qui atteignent souvent une longueur de 0,50 m, plus ou moins rougeâtres.
Cette belle espèce croît en abondance dans toute la région
méditerranéenne. On la trouve sur les cûtes de France
et elle porte les noms vulgaires de Canne de Provence, grand Roseau, Roseau
des jardins. Non seulement elle est précieuse pour consolider les
terres, mais ses tiges s'emploient à une foule d'usages on en fait
des tuteurs, des échalas, des claies et des palissages, des quenouilles
à filer, des lignes à pêcher, etc.
Elle est surtout précieuse pour
la confection des anches de clarinette,
de hautbois, de basson.
Enfin on' en fait aussi d'autres objets, tels que peignes, étuis,
navettes, chalumeaux. Les feuilles constituent un bon fourrage pour le
bétail. La racine possède une saveur douce et sucrée
et contient une certaine quantité de sucre. Les jeunes pousses sont
bonnes à manger. On cultive dans les jardins d'agrément une
variété d'Arundo donax à feuilles panachées.
Dans l'ancienne botanique, le mot Roseau s'appliquait à plusieurs
plantes différentes avec les tiges desquelles les bergers se confectionnaient
des pipeaux, des chalumeaux, des flûtes de Pan à 7 tuyaux.
C'est avec les Roseaux qu'a commencé l'enfance des instruments de
musique à vent.
On a confondu longtemps parmi les Roseaux
des espèces de calamagrostis, bambou, nastus, gynerium, seccharum,
phragmites. Ce dernier a été établi par Trinius pour
une espèce qui croît aux environs de Paris, et que Linné
nommait Arundo phragmites. C'est une plante vivace qui ne dépasse
guère 2 mètres de hauteur, et qui se distingue principalement
de l'Arundo donax par des épillets à 3-6 fleurs, dont la
plus basse est mâle, les glumes inégales et plus courtes que
les fleurs et la gluruelle inférieure très longue. Cette
espèce (Phragmites communis, Trin.) croît non seulement en
Europe, mais s'étend jusqu'en Amérique et en Australie. Ses
feuilles, coupées de bonne heure, sont une bonne nourriture pour
le bétail. Dans certains endroits de l'Allemagne on en couvre les
habitations des campagnes. Ses racines sont regardées comme dépuratives.
Les tiges servent à confectionner des nattes, des bobèches
pour le coton, des peignes de tisserand. La panicule donne une substance
qui teint la laine en vert.
On a donné improprement les noms
de Roseau des étangs ou de la Passion aux Massettes, et de Roseaux
odorant à l'Acorus calamus, etc. (G-s.). |
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