| Noyon est une commune de la France, dans le département de l'Oise, sur la Verse, près du canal latéral de l'Oise. Population-: 14,500 habitants. Histoire. Noyon apparaît dans l'histoire au IVe siècle dans l'Itinéraire d'Antonin, sous le nom de Noviomagus, comme station de la voie romaine qui reliait Reims à Amiens; elle était comprise dans la cité des Veromandui. Au VIe siècle l'évêque de Vermand, dont la cité avait été à diverses reprises saccagée par les Vandales, les Huns et les Francs, transféra sa résidence à Noyon qui devint ainsi le chef-lieu du diocèse. La cité se développa obscurément pendant l'époque mérovingienne; un palais royal, une cathédrale y furent construits, et ce fut à Noyon que, le 9 octobre 768, Charlemagne fut reconnu et couronné roi, en même temps que son frère Carloman l'était à Soissons. Au IXe siècle, Noyon reçut à diverses reprises la visite des pirates vikings; en 859, la ville fut saccagée et l'évêque tué; en 889, ils passèrent par Noyon en allant assiéger Reims; en 890, ils attaquèrent la ville, mais furent repoussés; en 926 ;enfin, ils incendièrent les faubourgs, mais furent également repoussés. Au XIe siècle, le pouvoir royal ne se manifestait plus dans la ville que par une tour, qui se dressait dans le voisinage de la cathédrale et de l'évêché, gardée par un chatelain royal. En 1027, l'évêque Hardouin de Croy arma les habitants et fit raser la tour; condamné au bannissement par le roi Robert, il ne tarda pas à obtenir son pardon et demeura depuis lors le seigneur incontesté de la ville. Il exerçait ses pouvoirs temporels par l'intermédiaire d'un vidame qui prit plus tard le nom de châtelain, d'officier devint seigneur féodal et finit par être le rival de l'évêque. En 1108, la ville reçut de son évêque Baudry une charte de commune. Cette commune de cultivateurs, de clercs et de moines eut une existence fort tranquille. En 1223, seulement une émeute éclata contre le chapitre : l'archevêque de Reims et le roi de France vinrent la réprimer et depuis lors les institutions communales ne cessèrent de décliner. La faillite de la commune qui survint à la fin du XIIIe siècle acheva la ruine des libertés municipales en mettant la ville à la discrétion du pouvoir royal. La liquidation financière dura plus de cinquante ans (1278-1333). Depuis lors l'évêque fut le maître de la cité, et la commune ne subsista plus que de nom. Un traité d'alliance fut conclu à Noyon le 13 août 1516 entre François ler et Charles-Quint. Les Espagnols assiégèrent vainement la ville en 1552, mais six mois plus tard ils revinrent et réussirent à l'emporter. Noyon embrassa le parti de la Ligue, fut prise par Henri IV en 1591, réoccupée par les ligueurs le 30 mars 1593, réassiégée par Henri IV et reprise par lui à la fin de 1594. Calvin est né à Noyon en 1509. Monuments et description. De l'époque gallo-romaine subsistent des débris nombreux de l'enceinte fortifiée, dont le plus important est nommé le Château-Corhault. Le principal et. le plus intéressant monument de Noyon est l'ancienne cathédrale (mon. hist. ), aujourd'hui église Notre-Dame. C'est l'une des premières cathédrales construites en style gothique. L'église ancienne ayant été détruite par un incendie en 1131, un nouvel édifice fut commencé en 1135 par l'évêque Simon de Vermandois. Le choeur paraît avoir été construit tout d'abord en style roman, mais démoli bientôt après pour être mis en harmonie avec le reste de l'édifice; il en subsiste des fragments dans le choeur actuel. L'édifice est construit tout entier en style gothique auquel cependant le grand nombre des ouvertures en plein cintre donne un aspect archaïque. Malheureusement, il a subi de trop nombreuses retouches : la façade restaurée à diverses reprises, augmentée d'un porche an XVIe siècle, est disgracieuse; les voûtes de la grande nef, détruites par un incendie à la fin du XIIIe siècle, ne reproduisent pas les dispositions primitives; les arcs-boutants sont une restauration moderne qui a remplacé des arcs-boutants refaits au XVIIIe siècle, en forme de consoles renversées; les chapelles de la nef ont été ajoutées après coup, etc. La longueur de l'édifice est de 104 m; la hauteur sous voûte de la grande nef est de 23 m; les bras du transept se terminent par des absides; la nef, le choeur et l'abside principale ont des bas côtés et des tribunes La façade est flanquée de deux tours dissemblables, hautes l'une et l'autre de 62 m. A côté de la cathédrale s'élève au Nord un cloître avec arcades à meneaux du XIIIe siècle, une salle capitulaire, une salle du trésor de la même époque, et l'ancienne librairie ou bibliothèque des chanoines, édifice en bois du commencement du XVIe siècle. L'ancien palais épiscopal, reconstruit sous Louis XII en style de la Renaissance, est aujourd'hui une habitation privée. L'hôtel de ville (mon. hist.) est une belle construction partie gothique, partie Renaissance, élevée de 1485 à 1522. Sur la place qui précède l'hôtel de ville s'élève une fontaine ornée de statues, construite en 1770 par l'évêque Charles de Broglie. L'Hôtel-Dieu a conservé une tour du XVIe siècle. (GE). | |