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Les
grands jeux de l'Antiquité
Grèce.
Les jeux athlétiques et scéniques prirent
en Grèce
une grande extension. Ils furent associés aux grandes fêtes
religieuses et, en particulier, les jeux athlétiques formaient la
partie principale des grandes fêtes internationales célébrées à intervalle
régulier à Olympie ,
à Delphes ,
à Némée
et sur l'Isthme. On en trouvera l'historique et la description dans les
articles Jeux Isthmiques, Néméens,
Olympiques, Pythiques.
Les jeunes Grecs s'exerçaient, s'entraînaient, si l'on peut dire, dans
les gymnases, afin de se couvrir de gloire à ces jeux. La lutte,
le pancrace, le pugilat, le saut, le jet du disque, les différentes formes
de la sphéristique, la course, etc., étaient leurs exercices habituels.
Rome.
Rome
aussi connut les palestres et les gymnases grecs, bien que l'Italie
ait toujours marqué une prédilection réelle pour ceux des exercices
qui préparaient directement à la guerre, tels que l'équitation, la nage,
l'escrime avec épée de bois contre un pieu, la course, les haltères,
etc. Ces exercices donnaient lieu à des jeux,
qui ont tenu une large place dans les fêtes
religieuses romaines, aussi bien dans les cultes privés que publics.
Ils comportaient des courses équestres,
des combats dans le cirque, combats de bêtes et combats
de gladiateurs et des représentations théâtrales.
Les dernières semblent avoir été empruntées aux Grecs
ou aux Etrusques; les combats sanglants
aux Etrusques. Mentionnons à part les exercices à la balle, les différentes
sortes de paume. que l'Antiquité romaine légua au Moyen âge .
Jeux
funéraires.
Les jeux funéraires (ludi funebres
novemdiales) étaient offerts par les familles riches le jour du banquet
funèbre, c.-à -d. le neuvième après l'enterrement; ils consistaient
en combats de gladiateurs lesquels équivalaient
à des sacrifices humains de victimes immolées en l'honneur du défunt.
Jeux
publics.
Les jeux publics devinrent fort nombreux;
ils sont énumérés avec leurs dates à la page consacrée aux Fêtes
romaines. Ils se divisaient au point de vue du programme en circenses,
gladiatorii et scenici, célébrés dans le cirque, l'amphithéâtre
(cavea) ou le théâtre (scena). Au point de vue officiel,
on les distingue en stati, votivi et extraordinarii.
Il n'y avait de jeux faisant réellement partie du culte national que les
Equirria et les Consualia célébrés par les pontifes et consistant en
courses de chevaux et de chars. Cependant
les autres jeux furent incorporés au culte romain
et soumis au contrôle du collège des pontifes, à l'exception de ceux
qui demeurèrent associés à des cultes d'origine étrangère et dépendirent
du collège des Quindecemviri sacrés.
Jeux
votifs.
Les jeux votifs étaient présidés par
les magistrats qui les « vouaient » chaque année : consuls pour les
jeux Romains et les Grands Jeux (ludi Romani et Magni); édiles
de la plèbe pour les jeux plébéiens (ludii plebeii et Ceriales);
préteur urbain pour les jeux Apollinaires.
Leur organisation fut confiée aux édiles curules, puis, après l'an 22
av. J.-C., aux préteurs. Les jeux extraordinaires, voués par
les magistrats pour un motif sérieux, étaient comme les précédents
célébrés aux frais du trésor public (sumptu publico); seulement
les magistrats pour en accroître le faste contribuaient souvent personnellement
à la dépense. En outre, lorsque le Sénat refusait d'autoriser celle-ci,
ils pouvaient célébrer les fêtes vouées par eux à titre de jeux privés.
Les féries privées, auxquelles on
invitait le peuple entier, se multiplièrent, parce que les pontifes n'autorisaient
dans les jeux publics que les courses et (Ã partir de 364
av. J.-C.) les représentations scéniques; ils excluaient les
combats sanglants, le spectacle le plus goûté du peuple. Ceux-ci étaient
offerts en supplément à titre de jeux privés. Cependant, à partir de
105 av. J.-C., l'Etat les accepta et
les laissa présider par ses magistrats.
Les
jeux de hasard
Jusqu'au XIXe
siècle, qui a connu une renaissance de grandes compétitions
sportives, nous ne retrouvons plus dans les Etats modernes d'organisation
officielle des jeux athlétiques, ni des représentations du cirque ou
du théâtre comparable à celles de l'Antiquité .
En revanche, nous constatons très tôt une tendance à exploiter les jeux
de hasard au profit du trésor public et à les transformer en une
sorte d'institution officielle. Le fait est général pour le jeu de bourse,
universellement favorisé, parce qu'on admet qu'il favorise la circulation
des capitaux. Il l'est presque autant pour le jeu aux courses, auquel on
impose seulement une lourde redevance; dans ces deux cas il y a le prétexte
d'un intérêt général; mais on est allé plus loin et on a vu des gouvernements
développer la passion du jeu pour l'exploiter à leur bénéfice. Aujourd'hui
encore, dans beaucoup de pays, c'est l'Etat qui organise les paris sur
des combinaisons numériques et démoralise ses administrés pour les dévaliser.
Les jeux de hasard
étaient très répandus dans l'Antiquité : en Grèce ,
les Spartiates seuls les avaient interdits;
à Rome ,
plusieurs empereurs eurent la passion
des dés et y risquèrent de grosses sommes, entre autres Caligula
et Claude. Tacite
nous dépeint la puissance de cette passion chez les Germains qui jouaient
jusqu'à leur liberté. La législation romaine qui interdit le jeu, sauf
les paris engagés à propos d'exercices physiques, dut tolérer qu'on
jouât son écot dans les festins. Les prohibitions que l'Eglise
fit édicter à diverses reprises prouvent la persistance des jeux de hasard.
Saint Louis ne pouvait empêcher son père
de s'y adonner. Au XVIe
siècle, le rôle croissant des aventuriers, la démoralisation
italienne répandirent partout les jeux de dés, de cartes.
Il se créa des maisons de jeu; Louis XIII
en fit fermer 47 Ã Paris .
Mais, particulièrement sous le règne de Louis
XIV; la cour et le roi donnèrent l'exemple du mépris des ordonnances
édictées contre les joueurs. Tout le monde d'ailleurs trichait, le roi
tout le premier. La sévérité qui est adaptée aujourd'hui pour imposer
la loyauté dans le jeu et dans le règlement des dettes d'honneur, fut
inconnue à la cour. L'exemple donné par celle-ci multiplia les tripots.
Ils s'en organisa dans les ambassades, notamment dans celle de Venise .
Des courtisanes vieillies en ouvrirent. Le plus célèbre fut au XVIIIe
siècle celui de Mme de Sainte-Amaranthe, belle-mère de Sartines,
le lieutenant de police.
A la Révolution française, sous le Directoire,
il s'ouvrit une foule de maisons de jeu, surtout au Palais-Royal
de Paris le fléau s'étendit dans les villes de province. Il y eut, 18,
rue de Richelieu, un tripot où on acceptait les mises de six liards. Il
fallut mettre le holà . Le Consulat n'osa prononcer d'interdiction totale;
il réduisit à neuf le nombre des maisons de jeu à Paris
et imposa aux entrepreneurs une grosse redevance versée au budget de la
police secrète. Ce fut l'origine de la ferme des jeux. Les frères Perrin
l'obtinrent d'abord et firent une grosse fortune. Vers 1810
leur succéda Boursault-Malherbe qui fit de plus grands avantages à la
Ville. Ses bénéfices furent énormes au moment de l'occupation de Paris
par les alliés. Blucher perdit 1.500.000 F au Palais-Royal (n° 15). Le
bail de Boursault finit en 1817 et
on le mit en adjudication. Il fut pris par les frères comtes de Chalabre,
au prix de 5 millions. Le dernier entrepreneur fut Bénazet. Il payait
5.550.000 F Ã la Ville de Paris, mais le Conservatoire de musique recevait
un dixième, les théâtres un autre et les Quinze-Vingts un troisième
(soit en tout 1.660.000 F.). La Ville devait en outre recevoir moitié
des bénéfices nets et les trois quarts au-dessus d'un produit brut annuel
de 9 millions. Les bénéfices de la ferme des jeux furent au maximum de
9.008.628,51 F en 1825; ils atteignirent
6.841.838,85 F en 1837, la dernière
année. En 1836, la Chambre décida
la suppression des jeux publics qui fut réalisée le 31 décembre 1837.
Il y avait alors sept maisons de jeu à Paris, quatre au Palais-Royal (n°
36, 113, 127 et 154), une au coin de la rue Favart et du boulevard, deux
rue de Richelieu (cercle des Etrangers et Frascati); la dernière admettait
les femmes.
Les jeux publics furent supprimés en Angleterre
le 1er décembre 1853,
mais on constata le mois suivant la persistance de 18 maisons de jeu dans
l'aristocratique West End. Aux Etats-Unis ,
celles de San Francisco furent fermées en 1855.
L'Allemagne
conserva plus longtemps les jeux publics, surtout dans la région rhénane;
la suppression, réclamée par la Prusse
en 1854, ne fut adoptée par la Confédération
de l'Allemagne du Nord qu'au 1er juillet
1868 et généralisée dans toute l'Allemagne
en 1872; alors se fermèrent les tripots
officiels de Baden-Baden ,
Hambourg, Wiesbaden,
Ems, Mannheim et Pyrmont. Ceux de Spa (Belgique ),
Saxon (Valais, Suisse ),
Saint Sébastien (Espagne )
ont également été clos. Au début du XXe
siècle, il ne restait plus, en Europe ,
que le casino de Monaco
qui eût encore pignon sur rue. Puis, tout au long des décennies suivantes
de nombreuses maisons de jeu, déguisées sous le nom de cercles ou de
casinos ont été tolérées, puis de nouveau autorisées à ouvrir
leurs portes, principalement dans les lieux de villégiature et les stations
thermales.
De nos jours, aux Etats-Unis, certains
Etats autorisent les jeux. Ils ont fait la fortune de Las Vegas et d'Atlantic
City, par exemple. D'autres Etats interdisent les jeux; parfois des législations
draconniennes ont été mises en place. Dans l'Indiana, gagner aux cartes
une somme, si petite qu'elle soit, est un délit. Le Tennessee interdit
le système qui consiste à donner à l'acheteur d'une marchandise des
billets donnant chance de gagner une prime. Mais le plus souvent l'interdiction
du jeu apparaît comme une fiction, car de nombreux Etats renferment, enclavées,
jusqu'aux portes des grandes villes, de minuscules réserves indiennes,
qui, avec leur législation particulière, vivent essentiellement
de l'industrie du jeu. (A.-M. B.).
La
renaissance du sport au XIXe
siècle
La renaissance des sports a été surtout
l'oeuvre du XIXe
siècle et du début du XXe
siècle. Pendant cette période, de nouveaux sports sont inventés
ou voient leurs règles fixées. Les premières compétitions internationnales
apparaissent également (les Jeux olympiques modernes sont créées en
1896, le Tour de France en 1903).
Le mouvement vient surtout de l'Angleterre, où les jeux de plein
air, notamment les courses de chevaux, étaient depuis longtemps en vogue.
Il se répand rapidement aux Etats-Unis et sur le continent.
La France
subit à la fois l'influence de l'Angleterre
et de l'Allemagne
(après 1870), où les sociétés de
gymnastique avaient pris un grand essor. Aus sports équestres sont venus
s'adjoindre, grâce aux progrès rapides accomplis dans la construction
de la bicyclette et des voitures automobiles, les sports mécaniques. D'autre
part, de nombreuses sociétés locales ont remis en pratique les vieux
jeux français : la paume, la crosse, la thèque, le mail, la pelotte basque,
etc.; les sports nautiques (natation, canotage) étaient en même temps
mis en honneur dans les écoles, s'ajoutant aux jeux importés d'outre-Manche,
tels que le football, le rugby, le tennis, le cricket ou le polo.
Enfin, de toutes parts dans l'Hexagone
se sont créées des associations locales ou générales, destinées, comme
en Angleterre ,
à unifier les règlements des jeux, organiser des concours, des centres
d'entraînement, etc., ou à procurer à leurs adhérents tels ou tels
avantages. En laissant de côté les grandes sociétés de courses de chevaux,
nous ne pouvons que mentionner brièvement, parmi les créations de la
fin du XIXe siècle
ou des premières années du XXe,
la vaste association du Touring-Club, le Club Alpin français; la Ligue
nationale de l'éducation physique, fondée en 1888;
l'Union des Sociétés de Tir de France, la Société hippique française,
la Fédération française des Sociétés d'aviron, le Yacht-Club de France,
l'Automobile-Club, la Société d'encouragement à l'escrime, l'Union des
Sociétés françaises de sports athlétiques, composée uniquement d'amateurs,
à l'exclusion des professionnels, et qui a beaucoup contribué à fixer
les règles uniformes propres à chaque exercice; elle disposait aux environs
de Paris
(bois de Boulogne
et de Vincennes ,
Courbevoie, Levallois-Perret, etc.), de terrains d'entraînement
pour les courses à pied, football, tennis, longue paume, etc. De nombreuses
sociétés parisiennes lui ont été affiliées, parmi lesquelles nous
nous contenterons de citer : le Racing-Club de France, le Stade français,
etc.
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Pour
les plus jeunes.
Philippe
Dupuis, Les jeux du Moyen Âge, RMN, 2006. - Délivrer
la prisonnière du donjon, partir sur les
routes de Compostelle, découvrir le secret dans la nef... soit 31 jeux
différents pour permettre aux enfants à partir de 9 ans, et à leurs
parents de découvrir la magnifique époque du Moyen
Age, tout en s'amusant.
Ph. Dupuis, Les jeux de l'Egypte (Ã parir de 10 ans), RMN,
2006.
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