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Très brève histoire du jeu |
| Les grands jeux de l'Antiquité Grèce. Rome. Jeux funéraires. Jeux publics. Les jeux de hasard Jusqu'au XIXe siècle, qui a connu une renaissance de grandes compétitions sportives, nous ne retrouvons plus dans les Etats modernes d'organisation officielle des jeux athlétiques, ni des représentations du cirque ou du théâtre comparable à celles de l'Antiquité. En revanche, nous constatons très tôt une tendance à exploiter les jeux de hasard au profit du trésor public et à les transformer en une sorte d'institution officielle. Le fait est général pour le jeu de bourse, universellement favorisé, parce qu'on admet qu'il favorise la circulation des capitaux. Il l'est presque autant pour le jeu aux courses, auquel on impose seulement une lourde redevance; dans ces deux cas il y a le prétexte d'un intérêt général; mais on est allé plus loin et on a vu des gouvernements développer la passion du jeu pour l'exploiter à leur bénéfice. Aujourd'hui encore, dans beaucoup de pays, c'est l'Etat qui organise les paris sur des combinaisons numériques et démoralise ses administrés pour les dévaliser. Les jeux de hasard étaient très répandus dans l'Antiquité : en Grèce, les Spartiates seuls les avaient interdits; à Rome, plusieurs empereurs eurent la passion des dés et y risquèrent de grosses sommes, entre autres Caligula et Claude. Tacite nous dépeint la puissance de cette passion chez les Germains qui jouaient jusqu'à leur liberté. La législation romaine qui interdit le jeu, sauf les paris engagés à propos d'exercices physiques, dut tolérer qu'on jouât son écot dans les festins. Les prohibitions que l'Eglise fit édicter à diverses reprises prouvent la persistance des jeux de hasard. Saint Louis ne pouvait empêcher son père de s'y adonner. Au XVIe siècle, le rôle croissant des aventuriers, la démoralisation italienne répandirent partout les jeux de dés, de cartes. Il se créa des maisons de jeu; Louis XIII en fit fermer 47 à Paris. Mais, particulièrement sous le règne de Louis XIV; la cour et le roi donnèrent l'exemple du mépris des ordonnances édictées contre les joueurs. Tout le monde d'ailleurs trichait, le roi tout le premier. La sévérité qui est adaptée aujourd'hui pour imposer la loyauté dans le jeu et dans le règlement des dettes d'honneur, fut inconnue à la cour. L'exemple donné par celle-ci multiplia les tripots. Ils s'en organisa dans les ambassades, notamment dans celle de Venise. Des courtisanes vieillies en ouvrirent. Le plus célèbre fut au XVIIIe siècle celui de Mme de Sainte-Amaranthe, belle-mère de Sartines, le lieutenant de police. A la Révolution française, sous le Directoire, il s'ouvrit une foule de maisons de jeu, surtout au Palais-Royal de Paris le fléau s'étendit dans les villes de province. Il y eut, 18, rue de Richelieu, un tripot où on acceptait les mises de six liards. Il fallut mettre le holà. Le Consulat n'osa prononcer d'interdiction totale; il réduisit à neuf le nombre des maisons de jeu à Paris et imposa aux entrepreneurs une grosse redevance versée au budget de la police secrète. Ce fut l'origine de la ferme des jeux. Les frères Perrin l'obtinrent d'abord et firent une grosse fortune. Vers 1810 leur succéda Boursault-Malherbe qui fit de plus grands avantages à la Ville. Ses bénéfices furent énormes au moment de l'occupation de Paris par les alliés. Blucher perdit 1.500.000 F au Palais-Royal (n° 15). Le bail de Boursault finit en 1817 et on le mit en adjudication. Il fut pris par les frères comtes de Chalabre, au prix de 5 millions. Le dernier entrepreneur fut Bénazet. Il payait 5.550.000 F à la Ville de Paris, mais le Conservatoire de musique recevait un dixième, les théâtres un autre et les Quinze-Vingts un troisième (soit en tout 1.660.000 F.). La Ville devait en outre recevoir moitié des bénéfices nets et les trois quarts au-dessus d'un produit brut annuel de 9 millions. Les bénéfices de la ferme des jeux furent au maximum de 9.008.628,51 F en 1825; ils atteignirent 6.841.838,85 F en 1837, la dernière année. En 1836, la Chambre décida la suppression des jeux publics qui fut réalisée le 31 décembre 1837. Il y avait alors sept maisons de jeu à Paris, quatre au Palais-Royal (n° 36, 113, 127 et 154), une au coin de la rue Favart et du boulevard, deux rue de Richelieu (cercle des Etrangers et Frascati); la dernière admettait les femmes. Les jeux publics furent supprimés en Angleterre le 1er décembre 1853, mais on constata le mois suivant la persistance de 18 maisons de jeu dans l'aristocratique West End. Aux Etats-Unis, celles de San Francisco furent fermées en 1855. L'Allemagne conserva plus longtemps les jeux publics, surtout dans la région rhénane; la suppression, réclamée par la Prusse en 1854, ne fut adoptée par la Confédération de l'Allemagne du Nord qu'au 1er juillet 1868 et généralisée dans toute l'Allemagne en 1872; alors se fermèrent les tripots officiels de Baden-Baden, Hambourg, Wiesbaden, Ems, Mannheim et Pyrmont. Ceux de Spa (Belgique), Saxon (Valais, Suisse), Saint Sébastien (Espagne) ont également été clos. Au début du XXe siècle, il ne restait plus, en Europe, que le casino de Monaco qui eût encore pignon sur rue. Puis, tout au long des décennies suivantes de nombreuses maisons de jeu, déguisées sous le nom de cercles ou de casinos ont été tolérées, puis de nouveau autorisées à ouvrir leurs portes, principalement dans les lieux de villégiature et les stations thermales. De nos jours, aux Etats-Unis, certains Etats autorisent les jeux. Ils ont fait la fortune de Las Vegas et d'Atlantic City, par exemple. D'autres Etats interdisent les jeux; parfois des législations draconniennes ont été mises en place. Dans l'Indiana, gagner aux cartes une somme, si petite qu'elle soit, est un délit. Le Tennessee interdit le système qui consiste à donner à l'acheteur d'une marchandise des billets donnant chance de gagner une prime. Mais le plus souvent l'interdiction du jeu apparaît comme une fiction, car de nombreux Etats renferment, enclavées, jusqu'aux portes des grandes villes, de minuscules réserves indiennes, qui, avec leur législation particulière, vivent essentiellement de l'industrie du jeu. (A.-M. B.). La renaissance du sport au XIXe siècle La renaissance des sports a été surtout l'oeuvre du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Pendant cette période, de nouveaux sports sont inventés ou voient leurs règles fixées. Les premières compétitions internationnales apparaissent également (les Jeux olympiques modernes sont créées en 1896, le Tour de France en 1903). Le mouvement vient surtout de l'Angleterre, où les jeux de plein air, notamment les courses de chevaux, étaient depuis longtemps en vogue. Il se répand rapidement aux Etats-Unis et sur le continent. La France subit à la fois l'influence de l'Angleterre et de l'Allemagne (après 1870), où les sociétés de gymnastique avaient pris un grand essor. Aus sports équestres sont venus s'adjoindre, grâce aux progrès rapides accomplis dans la construction de la bicyclette et des voitures automobiles, les sports mécaniques. D'autre part, de nombreuses sociétés locales ont remis en pratique les vieux jeux français : la paume, la crosse, la thèque, le mail, la pelotte basque, etc.; les sports nautiques (natation, canotage) étaient en même temps mis en honneur dans les écoles, s'ajoutant aux jeux importés d'outre-Manche, tels que le football, le rugby, le tennis, le cricket ou le polo. Enfin, de toutes parts dans l'Hexagone se sont créées des associations locales ou générales, destinées, comme en Angleterre, à unifier les règlements des jeux, organiser des concours, des centres d'entraînement, etc., ou à procurer à leurs adhérents tels ou tels avantages. En laissant de côté les grandes sociétés de courses de chevaux, nous ne pouvons que mentionner brièvement, parmi les créations de la fin du XIXe siècle ou des premières années du XXe, la vaste association du Touring-Club, le Club Alpin français; la Ligue nationale de l'éducation physique, fondée en 1888; l'Union des Sociétés de Tir de France, la Société hippique française, la Fédération française des Sociétés d'aviron, le Yacht-Club de France, l'Automobile-Club, la Société d'encouragement à l'escrime, l'Union des Sociétés françaises de sports athlétiques, composée uniquement d'amateurs, à l'exclusion des professionnels, et qui a beaucoup contribué à fixer les règles uniformes propres à chaque exercice; elle disposait aux environs de Paris (bois de Boulogne et de Vincennes, Courbevoie, Levallois-Perret, etc.), de terrains d'entraînement pour les courses à pied, football, tennis, longue paume, etc. De nombreuses sociétés parisiennes lui ont été affiliées, parmi lesquelles nous nous contenterons de citer : le Racing-Club de France, le Stade français, etc.
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