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La
méthode de concordance et de différence est une approche épistémologique
inductive développée par John Stuart Mill, notamment
exposée dans son
Système de logique déductive et inductive (1843).
Elle est conçue pour évaluer la causalité en examinant les concordances
(corrélations) et les différences (absence de corrélations) entre différents
événements ou phénomènes.
La première étape
consiste à rechercher des cas où un phénomène A (par exemple, une cause
présumée) est présent et où un phénomène B (par exemple, un effet
présumé) se produit également. Si, à plusieurs reprises, la présence
de A est suivie par la présence de B, on parle de concordance. Cette répétition
de corrélation entre A et B suggère une relation potentielle de cause
à effet. Ensuite, il faut examiner des cas où A est absent et vérifier
si B est également absent. Si, à plusieurs reprises, l'absence de A est
suivie de l'absence de B, cela indique une absence de corrélation, ce
qui renforce l'hypothèse de la relation de cause à effet. On ajoute Ã
cela la méthode de la variation concomitante qui consiste à vérifier
si, lorsque A varie, B varie également de manière correspondante. Si
une augmentation de A s'accompagne d'une augmentation de B, et une diminution
de A s'accompagne d'une diminution de B, cela renforce également l'idée
d'une relation de cause à effet. Une autre étape est la méthode des
résidus. Celle-ci implique de soustraire les effets de toutes les
causes connues (C, D, E, etc.) sur B et d'observer s'il reste une variation
résiduelle que l'on peut attribuer à A. Si cette variation résiduelle
est cohérente avec l'effet attendu de A, cela renforce encore davantage
l'hypothèse de la relation de cause à effet. L'objectif final de cette
méthode est de construire une argumentation solide en faveur de la causalité
entre A et B.
Mill a également
introduit la notion de "conjonction de conditions" pour expliquer que la
cause est généralement une combinaison de facteurs et non pas un seul
facteur isolé. La méthode de concordance et de différence n'apporte
pas nécessairement une preuve définitive de causalité et est sujette
à des limitations, notamment la nécessité d'examiner toutes les variables
pertinentes et de prendre en compte d'autres causes possibles. |
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