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La Corrèze |
Le département de la Corrèze doit son nom à une rivière qui n'est pas la plus importante de son territoire, mais qui en arrose la partie centrale, et qui en baigne les deux principales villes, Tulle et Brive. Il a été formé, en 1790, de la plus grande partie du bas Limousin, portion du Limousin, l'une des provinces qui constituaient alors la France. Il faisait partie de la région Limousin jusqu'à la réforme territoriale de 2015 qui a réuni cette région à la région Aquitaine et à la région Poitou-Charente pour former la région Nouvelle-Aquitaine. La superficie de la Corrèze est de 586,608 hectares, et sa population de 243.553 habitants. Sa plus grande longueur, prise du nord-est au sud-ouest, entre l'endroit où le Chavanon commence à toucher le département et celui où la Vézère cesse tout à fait de lui appartenir, dépasse 120 kilomètres. Sa largeur varie entre 30 kilomètres (un peu à l'est d'Ussel) et 90 kilomètres (de la limite du département de la Creuse au cours de la Cère). Enfin, son pourtour a 380 kilomètres environ, en ne tenant pas compte des sinuosités secondaires. C'est un pays montueux et pittoresque, comme la Haute-Vienne, mais à l'agriculture plus pauvre, couvert partout de mamelons granitiques et coupé par trois grandes vallées, dirigées du Nord-Est au Sud-Ouest, et qui sont celles de la Vézère, de la Corrèze et de la Dordogne. On le divise en deux parties : la Montagne et le Pays bas. La Montagne, qui comprend les arrondissements d'Ussel et de Tulle, est couverte de montagnes élevées, dont les sommets sent nus et stériles et les flancs couverts de châtaigneraies et de bois; de belles prairies tapissent les nombreux vallons et nourrissent grand nombre de bêtes à cornes. Le Pays bas (arrondissement de Brive) est un pays fertile et presque plat. (L. Dussieux). Principales communes
Cliquer sur les liens pour afficher la liste de toutes les communes. Situation, limites, superficieLa Corrèze est située dans une région intermédiaire entre le centre, l'ouest et le midi de la France. Son chef-lieu, Tulle, est à 479 kilomètres au Sud-Sud-Ouest de Paris par la route (A20). Cee département est traversé, dans sa parie orientale, vers Ussel, par le méridien de Paris, et dans sa partie méridionale par le quarante-cinquième degré de latitude : il est donc exactement situé dans la zone essentiellement tempérée de la Terre c'est-à-dire à égale distance du pôle et de l'équateur, séparés l'un de l'autre, comme ou le sait, par 90 degrés ou par un quart de cercle.La Corrèze est bornée : au nord, par les départements de la Creuse et de la Haute-Vienne; à l'est, par ceux du Puy-de-Dôme et du Cantal; au sud, par celui du Lot; à l'ouest, par celui de la Dordogne. Le plus souvent ses limites sont conventionnelles; toutefois il a aussi des frontières naturelles ainsi, à l'est, le cours profondément encaissé du Chavanon et celui de la Dordogne, le séparent du Puy-de-Dôme, puis du Cantal, sur 45 kilomètres, les petites sinuosités de ces deux rivières non comprises. Au sud-est, c'est la Dordogne, qui coule dans des gorges plus larges que celles du Chavanon, mais plus profondes encore et plus pittoresques, et sert encore de limite avec le département du Cantal sur une longueur de 40 kilomètres environ; au sud, ce sont les défilés où serpente la Cère, défilés compris entre le territoire de la Corrèze au nord, et le territoire du Lot au sud. A l'ouest et au nord, quelques lits de rivières, quelques cours de ruisseaux forment aussi çà et là une frontière naturelle au département de la Corrèze, généralement sur de courts trajets. Physionomie généraleLe centre de la France est occupé par de hautes montagnes, dont les plus élevées se dressent dans l'ancienne région Auvergne : le Puy de Sancy, dans le département du Puy-de-Dôme, a 1884 mètres d'altitude; le Plomb du Cantal, dans le département du Cantal, en a 1858. Ces deux cimes, et beaucoup d'autres d'une altitude moindre, s'élèvent dans la vaste région naturelle qu'on a appelée le Massif Central, région qui comprend en tout ou en partie un grand nombre de départements.Le département de la Corrèze, qui touche précisément aux deux départements renfermant les plus hauts sommets du Massif Central, au Puy-de-Dôme et au Cantal, fait aussi partie de ce massif, mais il est loin de posséder des cimes comparables au Puy de Sancy ou au Plomb du Cantal. Cet honneur n'appartient même plus au mont de Meymac ou Mas Chevalier, qui se dresse au Nord-Nord-Ouest de Meymac, non loin de la source de la Vézère, a gauche de la route de Tulle à Aubusson. Haut de 978 mètres, le mont de Meymac dépasse le mont Audouze de 24 mètres; mais il est lui-même inférieur de 6 mètres à son voisin le mont Besson. Cette altitude de 984 mètres, - bien qu'elle soit environ quatorze fois plus grande que la hauteur du clocher de Tulle, monument le plus haut du département, - n'est guère que le cinquième de l'altitude du Mont-Blanc (4810 mètres), en Savoie. Au nord du mont de Meymac s'étend le Plateau de Millevaches, haute plaine très mamelonnée, peu féconde, très froide en hiver à cause de son altitude généralement supérieure à 800 mètres. Son nom lui vient d'un village situé sur la route de Tulle à Aubusson, au nord du mont de Meymac, au sud du mont Audouze, et non pas, comme on l'a dit parfois, du nombre très considérable de vaches qui broutent ses pâturages. Il donne naissance à trois grandes rivières, à la Vienne, à la Creuse, à la Vézère, et à des affluents de la Dordogne. Au sud de la Vézère, au sud du bourg de Bugeat, au sud et à l'est de la ville de Treignac, les monts corréziens prennent le nom de Monédières. Les Monédières n'ont pas tout à fait la hauteur du mont de Meymac ou de l'Audouze, puisque leur plus haute cime n'atteint que 920 mètres, mais elles sont plus mouvementées que le plateau de Millevaches. Sans produire comme lui de grandes rivières, elles sont fort riches en sources, et elles envoient de nombreux ruisseaux à la Vézère et à la Corrèze. C'est au travers d'un de leurs contre-forts, à quelques kilomètres seulement à l'ouest de Bugeat, que le premier de ces cours d'eau forme la belle chute appelée Saut de la Virole. Si du pied des Monedières on se dirige vers le sud-ouest, c'est-à-dire dans le sens général de la pente du pays, comme l'indique assez le cours des grandes rivières, on voit les hauteurs s'abaisser de plus en plus, et se transformer enfin en collines de 300 ou 400 mètres dans le voisinage des frontières de la Dordogne et du Lot. Dans le sud du département, sur les limites du Cantal, l'altitude est plus forte, puisqu'elle atteint 600 et 700 mètres. Dans le nord, sur les limites de la Creuse, à l'est du plateau de Millevaches, un certain nombre de cimes varient entre 800 et 900 mètres, et par conséquent le cèdent de peu aux sommets les plus élevés du département. Ces plateaux, ces montagnes n'ont rien de volcanique, mais à l'est du département, au-dessus de Bort et de la rive droite de la Dordogne, se dressent les fameuses Orgues de Bort, hautes colonnades phonolithiques, dont le sommet domine de 360 mètres le confluent de la Dordogne et de la Rue. Ces roches volcaniques sortirent jadis des flancs d'un volcan du Cantal : la Dordogne, en coulant sur le plateau qu'elles formaient, a fini par séparer du reste de la masse volcanique la magnifique rangée de colonnes des Orgues de Bort. Ces roches ont 780 mètres d'altitude, et de leur crête on contemple avec admiration un des plus beaux panoramas de la France centrale; derrière, et tout près, une cime non volcanique atteint 860 mètres. Dans l'ensemble, le département de la Corrèze est donc un plateau accidenté par de petites montagnes, que presque toujours l'élévation de leur piédestal transforme, pour les regards, en simples collines. Ce plateau s'abaisse vers le sud-ouest et vers le sud : en qualité de haute plaine, il offre le plus souvent à la vue de longues et monotones campagnes, qui malheureusement sont généralement déboisées ou dont les forêts sont petites et de chétive venue. En vertu de leur altitude, ces plaines, très froides en hiver, au moins dans le nord et le centre du département, se prêtent mieux aux pâturages qu'aux cultures, et celles-ci ne prospèrent pas toujours dans une terre froide de sa nature et insuffisamment réchauffée par le soleil. Ce pays, souvent très fertile et très beau, l'est sur-. tout dans les vallées profondes qui sillonnent le plateau, et spécialement dans celles de la Dordogne, de la Vézère et de la Corrèze : étroites, rudes, infertiles autant que remarquablement pittoresques dans le nord et l'est du département, ces trois vallées sont larges, gracieuses, fécondes dans le sud et le sud-ouest, vers Argentat, Beaulieu, Brive et Larche. Cours d'eauA l'exception de quelques communes du nord du département, dans les cantons de Sornac, de Bugeat et de Treignac, communes qui, au nombre de cinq ou six, dirigent leurs eaux vers la Loire, toute la Corrèze appartient au bassin de la Dordogne, l'un des deux grands cours d'eau qui forment l'estuaire ou fleuve de la Gironde. Aussi des 587,000 hectares en nombres ronds qui composent le département, le bassin de la Gironde, c'est-à-dire l'ensemble des terrains qui envoient leurs sources à ce fleuve, réclame-t-il pour sa part près de 560,000 hectares, ce qui ne laisse même pas 20,000 hectares au bassin de la Loire.La Gironde est formée, à une vingtaine de kilomètres au-dessous de la grande ville de Bordeaux, par la réunion de la Garonne et de la Dordogne. La Garonne est le plus long des deux cours d'eau, en même temps que celui dont le bassin est le plus vaste, et la masse d'eau la plus grande. Née en Espagne, dans les Pyrénées, près de la plus haute montagne de cette chaîne, la Maladetta (pic d'Anéto, 3404 mètres), elle entre bientôt en France, et elle y baigne Toulouse, Agen et Bordeaux. Quand elle rencontre la Dordogne au Bec-d'Ambez, son cours est de 575 kilomètres, son bassin de 5,600,000 hectares, tandis que la Dordogne n'a guère coulé que pendant 480 à 500 kilomètres, dans un bassin de 2,340,000 hectares. En apparence, les deux grandes rivières se valent, leur largeur étant à peu près la même (plus d'un kilomètre), et leurs eaux vaseuses ne permettant pas de reconnaître quelle est la plus profonde; mais, en réalité, le volume d'eau que roule la Garonne est supérieur à celui que roule la Dordogne : en temps de très grande crue, il passe par seconde plus de 12,000 mètres cubes, soit plus de 12 millions de litres dans la Garonne, et seulement 5000 à 6000 dans la Dordogne; en temps d'étiage, c'est-à-dire quand les eaux sont aussi basses que possible à la suite de longues sécheresses, l'une et l'autre rivière se valent à peu près, si même la Dordogne n'est pas un peu plus abondante que la Garonne : elles ne débitent alors que 40 mètres cubes par seconde environ. Quant an module, c'est-à-dire à la quantité moyenne déduite de tous les débits de l'année, il est plus fort pour la Garonne que pour la Dordogne, celle-ci ne fournissant guère que 500 mètres cubes d'eau par seconde, celle-là plus de 650. La Gironde, qui continue à la fois la Garonne et la Dordogne, est un estuaire ou, si l'on veut, un golfe allongé, extrêmement vaseux; sa longueur, du Bec-d'Ambez à l'Océan Atlantique, est de 75 kilomètres; sa largeur, qui varie, est au maximum de 12 kilomètres. Cet estuaire, navigable pour les plus grands navires, au moins dans sa partie inférieure, s'ouvre sur la mer à Royan, ville balnéaire très fréquentée, à quelques kilomètres du phare célèbre qu'on appelle la Tour ou le Phare de Cordouan. La Dordogne et ses affluents. La Dordogne est encore un petit torrent, lorsque, quittant le département. du Puy-de-Dôme, elle commence à toucher le territoire de la Corrèze, au confluent du Chavanon. Elle coule d'abord directement au sud, dans des gorges dont le fond renferme des gisements de houille (bassin de Monestier-Port-Dieu); au-dessous de Bort, au pied des Orgues, elle rencontre la Rue, qui est peut-être plus considérable qu'elle, et qui, en tout cas, lui impose sa direction. Après avoir baigné la colline qui porte les ruines du château de Madic, elle s'enfonce dans des gorges qu'on classe parmi les plus remarquables de la France elles sont, en effet, très profondes (jusqu'à 250 mètres), très resserrées, creusées entre des roches escarpées, et la rivière elle-même y est très pittoresque, tantôt très étroite, lente et profonde, tantôt plus large, rapide et coulant dans un lit encomibré de rochers. Ces défilés ayant trop peu de largeur pour laisser place à de larges prairies ou à des champs cultivés, on n'y trouve pas de villages et fort peu de hameaux. Au-dessous d'Argentat et du confluent de l'importante Maronne, ces gorges se changent en finie vallée étroite encore, mais cependant assez ample pour enfermer enfin des prairies et des cultures, et pour entretenir quelques villages. Puis la rivière entre dans le beau bassin de Beaulieu, agréable, fertile et peuplé; mais à peine y a-t-elle pénétré qu'elle quitte le département de la Corrèze pour passer dans celui du Lot, dont elle traverse la partie septentrionale. C'est par environ 550 mètres d'altitude que la Dordogne commence à longer le département de la Corrèze; c'est par un peu plus de 100 mètres qu'elle l'abandonne pour aller passer, à Floirac, sous un grand viaduc du chemin de fer de Paris à Toulouse, baigner la plaine de Souillac, puis pénétrer dans le département de la Dordogne, qu'elle traverse dans toute sa largeur. Au-dessous des beaux rapides du Grand-Toret, du Saut de la Gratusse et des Porcherons, elle baigne la ville de Bergerac; à Castillon, déjà entrée dans le département de la Gironde, elle commence à devenir sensible à la marée; à Libourne, c'est un fleuve très large et très vaseux; à Cubzac, elle a plus d'un demi-kilomètre de largeur, et plus d'un kilomètre à sa réunion avec la Garonne, à une petite distance au-dessous de la ville de Bourg. Ses principaux affluents sont : la Vézère, qui a la plus grande partie de son cours dans la Corrèze; et, à Libourne, l'importante Isle, augmentée de la Haute Vézère, rivière en partie corrézienne, et de la Dronne. Dans le département de la Corrèze, la Dordogne reçoit le Chavanon, le Doinon ou Dognon, le Lit ou Lys, la Rue, la Diège, l'Artaude, la Triousonne, la Luzège, la Sombre, le Doustre, la Souvigne, la Ménoire, la Glane, la Maronne, et un certain nombre de petits ruisseaux. Hors du territoire départemental, la Cère, le Palsou, la Sourdoire, la Tourmente, la Vézère et l'Isle lui apportent le tribut d'une grande partie des vallées corréziennes, la Vézère, notamment, au bassin de laquelle appartient la moitié de tout le département. Le Chavanon. Le Doinon. Le Lys. La Rue. La Diège. Le ruisseau de l'Artaude. La Triouzoune. La Luzège. La Sombre. La Glane. Le Doustre. La Souvigne. La Maronne. La Cère. Le Palsou. La Sourdoire. La Tourmente. L'Auvézère et l'Isle. Quant à l'Isle, elle gagne, à Libourne, la Dordogne, dont elle est le principal tributaire: ainsi les eaux de la haute Vézère et celles de son affluent la Boucheuse (qui a une petite partie de son cours dans la Corrèze) finissent par s'engloutir dans la Dordogne. La Vézère. A 6 kilomètres plus bas, la Vézère coule dans la pittoresque vallée de Treignac, puis, se dirigeant vers le sud-ouest, va contourner la curieuse ville d'Uzerche. Elle descend ensuite vers le sud, passe à Vigeois, puis au pied de la colline escarpée et aride qui porte les ruines du manoir de Comborn. Au Saillant, elle forme une espèce de rapide sur le dyke granitique qui coupe la vallée de l'est à l'ouest en soulevant les couches de schiste ardoisier, auxquelles vont bientôt succéder les grès rouges du bas pays, puis les rocs calcaires et crayeux du Périgord. Sensiblement augmentée par le tribut de la Corrèze, à 6 ou 7 kilomètres à l'ouest de Brive, elle passe encore à Larche; sépare quelque temps le département de la Corrèze de celui de la Dordogne, puis entre tout à fait dans ce dernier département, où elle baigne Terrasson, Montignac, les Eyzies, le Bugue, et rencontre la Dordogne à Limeuil, par un peu moins de 50 mètres d'altitude. Elle augmente notablement cette rivière, et, comme ses eaux sont rougeâtres, ainsi que la plupart de celles qui sortent du Limousin, elles teignent la Dordogne en rouge, lorsqu'elles sont très abondantes à la suite de grandes pluies. La Vézère roule, même en été, une masse d'eau assez considérable, car elle est soutenue dans son débit par les innombrables sources de la montagne et par les belles fontaines du pays calcaire; cependant elle est plutôt censée navigable qu'elle ne l'est réellement à partir de Terrasson (65 kilomètres). Parmi les affluents de la Vézère, il y a lieu de citer : • Le Longueyroux, qui double à peu près son volume d'eau en amont de Bugeat (rive gauche); la Soudaine, qui a son embouchure à 6 kilomètres en aval de Treignac (rive droite) : le Ganaveix, que grossissent le Bradascou et le ruisseau de la Forge, et qui a également sou embouchure sur la rive droite, au-dessous d'Uzerche; le ruisseau des Monédières, sorti des montagnes de ce nom; le Brezou, qui sort des étangs de Seilhac; la Loyre, la Corrèze, la Couze et la Logne.
La Loire passe à une distance considérable du département de la Corrèze, mais l'un de ses plus grands affluents, la Vienne, y prend sa source. La Vienne. La Combade, un de ses principaux affluents supérieurs, prend ses sources sur le territoire de la Corrèze, dans la commune de l'Église-aux-Bois. ClimatLa Corrèze est un pays essentiellement montagneux et élevé; or, comme on le sait, plus un lieu est élevé, plus il y fait froid. D'autre part, elle est assez éloignée de la mer, qui a le privilège d'adoucir et d'égaliser les températures, et fort rapprochée des froides montagnes et des froids plateaux de la France centrale. Enfin, le sol y repose, en général, sur des roches qui retiennent peu la chaleur, telles que, par exemple, le granit.Par toutes ces causes, la Corrèze, prise dans l'ensemble, est un pays froid : l'arrondissement d'Ussel, presque tout celui de Tulle, le nord de celui de Brive, ont des hivers longs et humides, et naturellement la température y est d'autant plus rude que le lieu est plus élevé au-dessus du niveau de la mer sur le mont de Meymac, point culminant du territoire, le climat est infiniment plus dur que dans la vallée où la Vézère quitte le département par 80 mètres seulement d'altitude. - C'est là le point de plus bas de tout le pays. Mais, comme le département est situé sous le 45e degré de latitude, c'est-à-dire à égale distance du pôle et de l'équateur, en d'autres termes dans la zone éminemment tempérée, tous les endroits peu élevés et abrités des vents, tous les centres de population bâtis hors de la région des roches froides, y jouissent d'une température agréable, même en hiver : tels sont les bords de la Dordogne, à partir d'Argentat, les environs de Brive et de Larche, le canton de Meyssac, le canton d'Ayen et une partie de celui de Donzenac. Toutefois, nous le répétons, presque tout le département de la Corrèze appartient à un climat froid, climat qu'on nomme climat auvergnat ou climat limousin. Ce climat, l'un des sept entre lesquels on a l'habitude de partager la France, est assez agréable en été, mais il est dur en hiver et sujet en toute saison à des variations brusques. La température moyenne de Tulle, ville abritée, qui n'est guère qu'à 200 mètres d'altitude, et qui par conséquent ne doit pas être prise comme type du climat corrézien, dépasse un peu 13°C : le nombre moyen des jours de neige y est de 9, celui des jours de pluie de 100, celui des jours parfaitement ensoleillés de 98, celui des jours couverts sans qu'il pleuve de 155 à 160. Si toute la pluie tombée dans l'année restait sur le sol sans filtrer sous terre et sans s'évaporer dans l'air, on aurait, à la fin des douze mois, à Tulle, une moyenne d'eau de 80 centimètres, plus que la moyenne de la France (77 centimètres); dans les Monédières et sur le plateau de Millevaches, cette moyenne est d'un mètre. Curiosités naturellesLes curiosités naturelles ne manquent pas en Corrèze rares sur le plateau, elles sont nombreuses dans les gorges qui le sillonnent.Parmi les gorges sauvages et profondes, on admire celles de la Dordogne; de la basse Diège, de la basse Triousonne, de la basse Luzège, du Doustre inférieur, de la Maronne, de la Cère, de la Vézère sous Comporn et au Saillant, de la Corrèze près de Tulle, et celle de Coiroux près d'Aubazine, bordée de rochers à pic et sillonnée par un torrent impétueux. Parmi les grandes parois de rochers qui distinguent ces défilés, les plus célèbres, comme les plus curieuses et les plus élevées, sont les Orgues de Bort. Parmi les cascades, il faut citer : le Saut de la Saule, formé par la Rue, près de Bort; le Saut de la Virole, formé par la Vézère, et les cascades de la Montane à Gimel. Parmi les sources, l'une des plus notables par le site et par l'abondance des eaux est celle de la Doux à la Roche, au-dessus de Larche; citons aussi celle du Sorpt et celle de Blagour. Parmi les grottes à stalactites, on remarque celles de Saint-Robert et de Nonards. (A. Joanne). |
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