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Les départements français
La Gironde
[Histoire de la Gironde]
Le département de la Gironde a été formé de la Guyenne proprement dite (qui renfermait le Bordelais, le Médoc, le comté de Benauges, le captalat de Buch, le Fronsadois, le Blayez, le Cuzaguez et les landes de Bordeaux) et du Bazadais, qui faisait partie de la Gascogne. C'est le plus grand de tous les départements; sa superficie est de 974,032 hectares,et sa population de 1 434 192 habitants (2010).

Le département de la Gironde se divise en quatre parties. La première, qui comprend les landes de Bordeaux ou du Médoc, absolument semblables, avec leurs sables et leurs pignadas, aux landes de Gascogne, est bornée par une ligne qui, partant de la pointe de Grave, passe par Lesparre, Castelnau-de-Médoc, la Brède et Bazas. Au Sud de cette ligne, ce sont les landes, dans l'intérieur, et, sur le littoral, des dunes, des étangs et des marais asséchés pour l'essentiel. Cette première partie compte 280,000 hectares. Au Nord des Landes, est la région des vignes, qui s'étend le long de la Garonne et de la Dordogne, et sur la rive gauche de la Gironde, dans le Médoc. C'est le Haut Médoc, dans le canton de Pauillac, qui produit les grands vins rouges. La région des vignes compte environ 150,000 hectares de vignobles et produit quelques-uns des meilleurs vins fins du monde. Au Nord de la Dordogne, est une troisième région de plaines et de coteaux, où les terres à blé alternent avec les bois et les prés. La quatrième région comprend le Bazadais, au Sud-Ouest du département; c'est, un pays d'herbages, qui nourrit une bonne race de bovins. Les environs de Bordeaux sont le centre d'une culture considérable d'arbres fruitiers. 

Principales communes

Rang Arr. Commune Population
1
2
Bordeaux 238 921
2
2
Mérignac 66 916
3
2
Pessac 58 727
4
2
Talence 42 361
5
2
Villenave-d'Ornon 29 749
6
2
Saint-Médard-en-Jalles 27 789
7
6
La Teste-de-Buch 25 111
8
2
Bègles 25 107
9
5
Libourne 24 157
10
2
Le Bouscat 23 681
Rang Arr. Commune Population
11
2
Gradignan 23 590
12
2
Cenon 22 985
13
2
Lormont 21 016
14
2
Eysines 19 589
15
6
Gujan-Mestras 17 680
16
2
Cestas 17 081
17
2
Floirac 15 987
18
2
Blanquefort 15 780
19
2
Bruges 13 771
20
2
Ambarès-et-Lagrave 13 200
Codes des arrondissements : 1 = Blaye, 2 = Bordeaux, 3 = Langon, 4 = Lesparre-Médoc,
 5 = Libourne. 6 = Arcachon. Cliquer sur les liens pour afficher la liste de toutes les communes.

Situations, limites, superficie 

Le département de la Gironde doit son nom au fleuve qui s'y forme par la réunion de la Garonne et de la Dordogne, dont il représente l'estuaire commun. Il est situé dans la région du Sud-Ouest de la France. Son chef-lieu, Bordeaux, est à 578 km de Paris par le chemin de fer et à 500 km à vol d'oiseau. Il est riverain de l'océan Atlantique, lequel forme sa limite à l'Ouest sur une longueur de 130 km. Il a encore une frontière naturelle au Nord-Ouest, où pendant plus de 40 km la Gironde le sépare du département de la Charente-Maritime, et plus loin à l'extrémité orientale où, sur une quarantaine de kilomètres, la limite est formée par la Dordogne et pendant une dizaine par le Seignac; à l'Est encore, le cours de la Lidoire pendant 4 ou 5 km, celui du Dropt pendant 4 ou 5 km, celui du Lisos pendant une douzaine servent de frontière. Sur tout le reste de son pourtour, le département de la Gironde a des frontières artificielles. Au Nord, le département de la Gironde est borné par celui de la Charente-Maritime, à l'Est par celui de la Dordogne, au Sud-Est par celui de Lot-et-Garonne, au Sud par celui des Landes.

La superficie de là Gironde est de 974,032 hectares (1,072,600 hectares en comptant le bassin d'Arcachon), ce qui la classe au premier rang des départements français.  Sa forme est celle d'un trapèze. Sa plus grande diagonale, de la pointe de Grave au Nord-Ouest, à Lartigue au Sud-Est, mesure 166 km; sa plus grande largeur, mesurée du littoral océanique à l'entrée de la Dordogne dans le département, est de 120 km. Son pourtour, en négligeant les petites sinuosités, est de 640 km.

Côtes et îles. 
Le département de la Gironde possède, nous l'avons dit, 175 km de côtes; celles de l'estuaire de la Gironde sont décrites plus lmoin où il est parlé du fleuve; en dehors il n'y a qu'un îlot, celui de Cordouan. Puis, de la pointe de Grave au cap Ferret, se déroule, sur une longueur de 110 kilomètres, sans aucun accident notable, le rivage bordé par les dunes. Signalons-y, après la pointe de Grave, les bains de Soulac, la pointe de la Négade, les bains des Olives et de Montalivet. Le bassin d'Arcachon, qui s'ouvre entre le cap Ferret et la pointe d'Arcachon, mesure 15,500 hectares. dont 4900 couverts par l'eau à marée basse. La masse d'eau qui y pénètre et en ressort selon le courant marin forme un courant d'un débit supérieur à celui de l'Amazone. La barre est souvent impraticable. Les fonds découverts sont consacrés surtout à l'ostréiculture. Le long du bassin sont les localités d'Arès, Andernos, Santon, Audenge, Biganos, Le Teich, Mestras, Gujan, La Teste-de-Buch et Arcachon.

Curiosités naturelles

La Gironde n'ayant pas de montagnes, il n'y faut pas chercher de grandes curiosités naturelles, mais on trouverait difficilement un pays plus agréable à habiter que la moitié du département qui ne fait pas partie des Landes. Les seules curiosités naturelles qu'on y rencontre sont des grottes, des gobios, entonnoirs où se perdent les eaux, des sources de grande abondance, presque toutes dans les Landes, des fontaines intermittentes, des fontaines incrustantes, et quelques modestes cascades comme celle de Saint-Félix-de-Pommiers ou de-Foncaude, dans un vallon du bassin du Dropt.

Relief du sol

L'aspect général du département de la Gironde est celui d'un pays de plaine. Les mouvements de terrain y sont peu accusés; le point culminant, la colline de Samazeuil, à l'Est de Grignols, n'a que 163 m au-dessus du niveau de la mer. Néanmoins le relief du sol vaut la peine d'être étudié en détail, car ces petites dénivellations ont une grande importance sur la physionomie du département et sur ses productions. On y distingue à premiere vue deux régions fort différentes, qui se le partagent à peu près par moitié, séparées approximativement par la Garonne et la Gironde : celle de l'Est est appelée région girondine; celle de l'Ouest, région des Landes. La première est accidentée, comprend un ensemble de vallées et de collines; la seconde est à peu près plate et uniforme.

La région girondine se subdivise en un certain nombre de pays qui ont leur physionomie assez tranchée. Le noyau est formé entre la Dordogne et la Garonne par l'Entre-Deux-Mers qui s'étend sur 150,000 hectares au Sud de la Garonne, on y peut rattacher la partie orientale du Bazadais, soit 40,000 hectares; au Nord de la Dordogne, le Libournais (40,000 hectares), borné à l'Ouest et au Nord par l'Isle; au delà de celle-ci quelques milliers d'hectares appartiennent à la Double; à l'Ouest de la Dronne et de l'Isle, le Fronsadais couvre 100,000 hectares jusqu'à la Gironde; enfin, au pied de ses collines occidentales, le long de la Gironde, sont les terres du Marais (8 à 9000 hectares) conquises sur le fleuve

L'Entre-Deux-Mers doit son nom aux deux grands cours d'eau qui l'enveloppent et se réunissent au Bec-d'Ambès, il est couvert de petits coteaux atteignant 114 m vers Saint-Léon, et s'abaissent vers les deux grandes vallées auxquelles aboutissent les vallées des ruisseaux nombreux qui le sillonnent. C'est une région fertile, couverte de vignobles et de vergers. Le Bazadais oriental possède les plus hauts points du département. Le Libournais rivalise de fertilité avec l'Entre-Deux-Mers; on y retrouve les belles vallées, les gracieux vallons, les coteaux plantés de vignes; ils atteignent 118 m à Saint-Philippe-d'Aiguille. La Double offre un aspect différent. C'est un pays pauvre dont les collines desséchées sont revêtues de bois de pins auxquels on s'est employé à substituer les vignes; dans les fonds s'étaient des étangs entourés de nauves ou prairies marécageuses. Le Fronsadais, qui reproduit à peu près les traits de l'Entre-Deux-Mers, se subdivise en plusieurs petits pays qui sont, de l'Est à l'Ouest : le Fronsadais propre, autour de Fronsac; le Cubzadais, autour de Saint-André de Cubzac; le Bourgès, à la hauteur de Bourg; le Blayais, autour de Blaye. L'altitude des coteaux atteint 101 m au Nord, près de la limite de la Charente-Maritime; ailleurs elle ne dépasse guère 80 m. Le Marais, qui se développe, au pied de la colline de Saint-Ciers-la-Lande, contraste avec les pays précédents; il est plat et sillonné de canaux de desséchement.

La région des Landes comprend la moitié occidentale du département; aussi étendue que la précédente, elle est sept fois moins peuplée. Dans son ensemble, elle offre l'aspect d'un vaste plateau qui s'élargit et s'élève progressivement du Nord au Sud; il n'a que 22 m d'altitude au Sud de Lesparre; 42 entre Castelnau et Saint-Médard en Jalle; 68 à Le Barp; 89 au Sud d'Hostens. Son infertilité tient à sa constitution géologique qui sera indiquée plus loin. Les Landes proprement dites occupent le centre de ce vaste triangle dont la pointe de Grave forment le sommet ; elles confinent à l'Est à la vallée de la Garonne, au voisinage de laquelle s'ouvrent de petites vallées découpant des coteaux plantés de vignes, des Petites Graves et des Graves, ces derniers voisins de Bordeaux. Plus au Nord cette zone, qui sépare les Landes de la Gironde, s'appelle le Médoc; vaste de 100,000 hectares, long de 80 km, large de 6 à 12, il se divise en Haut-Médoc au Sud et Bas-Médoc au Nord; l'un et l'autre ont des collines d'une quarantaine de mètres. Le Haut-Médoc est traversé par des vallons ou coulent de petits ruisseaux qu'on appelle des jattes. Au pied du Bas-Médoc, surtout au Nord-Ouest, s'étendent le long du fleuve des polders qu'on dénomme parfois Petite-Flandre. Ce sont des terres enlevées à la Gironde, drainées par des canaux et protégées par des digues ; elles sont entremêlées de marais salants, très fertiles, mais privées d'eau douce.

Géologie 

La structure géologique du département de la Gironde répond dans ses grandes lignes à l'orographie dont elle a déterminé les caractères. On y retrouve la division fondamentale en deux régions séparées par la Garonne et la Gironde. Le fait saillant, c'est que les terrains de plus en plus récents se succèdent à mesure qu'on va du Nord-Est au Sud-Ouest. Tous sont d'ailleurs de formation récente; la craie, qui forme une zone importante dans les Charentes et la Dordogne, ne paraît dans la Gironde que sous forme de deux relèvements accidentels en deux points de la Lande. Les autres terrains appartiennent aux formations tertiaires et quaternaires (Le cénozoïque). L'éocène se montre presque exclusivement au Nord de la Dordogne et à l'Est de la Gironde; il paraît aussi dans quelques vallons du Médoc; il forme une masse compacte à la limite nord-orientale de la Gironde, autour du Lary, de la Saye inférieure, entre l'Isle et la Dordogne, constitue les coteaux du Blayais. Le miocène inférieur ou oligocène forme tout l'Entre-Deux-Mers, sauf le sommet du plateau de Podensac au Carbon-Blanc où il est surmonté d'une assise pliocène ; il se trouve également au Nord de la Dordogne dans le Libournais et le Frousadais, bornant la vallée, puis dans les vallées de la rive gauche de la Garonne où il a été mis à nu sous les assises miocènes et pliocènes qui le recouvraient, particulièrement dans le Bazadais. Le miocène proprement dit paraît dans la partie supérieure de ces vallons et dans ceux de la Leyre et de ses affluents. Le pliocène forme le vaste plateau des Landes, raviné par les cours d'eau qui font reparaître les assises sous-jacentes; on retrouve deux massifs de terrains pliocènes sur le plateau qui couronne l'oligocène de l'Entre-Deux-Mers à l'Est de Bordeaux et dans le centre du Fronsadais, tout autour de Saint-Savin-de-Blaye, depuis Guîtres et Saint-André-de-Cubzac jusqu'à Montendre (Charente-Maritime) et Saint-Ciers la Lande. Les terrains quaternaires ou alluviaux occupent le fond des grandes vallées de la Garonne, de la Dordogne, de l'Isle, les rives de la Gironde et forment le bourrelet des Dunes. Le plateau landais est séparé du littoral par une bande, de dunes de 4 à 8 km de largeur moyenne ; elles occupent dans la Gironde environ 50,000 hectares. Leurs progrès ont été arrêtés par les semis de pins. La Gironde possède les plus hautes dunes de France; celles de Lascours, entre l'étang de Cazau et l'Atlantique, ont 89 m de haut. Celles des Places, à lOuest de l'étang de Hourtin, mesurent 80 m. Entre les dunes s'étendent de petites vallons appelés létes ou lédes et qui renferment des pâturages. Les dunes elles-mêmes plantées de pins, ne forment plus qu'une vaste forêt.

Le plateau des Landes, compris entre les Dunes, le Médoc et les Graves, n'est plus aussi inculte et désert qu'autrefois; les eaux fluviales arrêtées à l'Ouest par les dunes forment de vastes étangs marécageux; mais ceux-ci ont été régularisés, pourvus de déversoirs normaux. Le sous-sol imperméable, arrêtant les eaux météoriques, donne lieu dans les fonds à des sources nombreuses qui forment de frais vallons avec, de belles prairies. Quant à la lande rase, sans arbres, on y a multiplié depuis 1857 les plantations de pins et canalisé les cours d'eau qui en assainissent les fonds marécageux. Elle n'a plus son aspect désolé.

Description des étages.
Le crétacé appartenant à la craie supérieure de Saintonge à Ananchytes forme deux petites protubérances calcaires, la première dans la vallée du Guamort au Haut-Villagrains, la seconde au Sud-Est de celle-ci, dans le vallon du Trussan, à l'Est de Landiras. Les fossiles caractéristiques sont : Ananchytes ovata, striata et conica. Ostrea vesicularis, Terebratula carnea, Pecten Jarquoti, L'éocène comprend plusieurs assises; la première est celles des sables de Royan. Ces sables à Ostrea cymbula, formant la couche inférieure des terrains tertiaires de la Gironde, reposent sur la craie jaune de Saintonge, dont les sépare un banc calcaire à échinites. A l'Est de Saint-Palais, on a trouvé dans ces sables des peignes et des nummulites. Les calcaires à Gualteria Orbignyana forment le plateau marin de Cordouan et le roc Saint-Nicolas. Au-dessus de cette couche sont des sables et argiles jaune verdâtre à Ostrea crepidula et la molasse grossière de Générac qui séparent ces sables de Royan de l'assise suivante. 

Le calcaire grossier de Blaye se trouve autour de cette ville; ses fossiles sont ceux du calcaire grossier du terrain parisien, orbitolites, miliolites, etc. On y a trouvé le Manatus (Hippopotamus) dubius de Cuvier. On les exploite pour moellon et pierre de taille. 

Le calcaire grossier de Saint-Estèphe s'étend dans le Bas-Médoc, de Pauillac aux Polders, et paraît également près de Blaye. Il est formé d'assises calcaires alternant avec des couches argileuses et marneuses, et renferme une grande quantité de miliolites. On en retire un peu de pierre de taille et de moellon. 

La molasse du Fronsadais est placée ici par Raulin dans sa carte géologique; nous analysons la description qu'il donne de cette assise assez compliquée. Elle forme d'abord un dépôt important d'argiles et de sables gris bleuâtre et verdâtre, parfois soudés en roches, dépourvus de fossiles marins, montrant quelques vertébrés semblables à ceux des gypses du bassin parisien : Palaeotherium girundicum, medium, etc. Emys, Trionyx, Crocodilus, etc. Autour de Blaye et de Margaux (Médoc), le calcaire d'eau douce de Blaye est séparé des argiles vertes par un calcaire grossier qui fournit des moellons et des pierres à chaux, notamment celle du moulin de Lers (près de Plassac). La molasse est très développée vers l'Est où elle donne vers Bergerac un grès quartzeux qui a été employé pour le pavage de Bordeaux; ailleurs les molasses durcies donnent du moellon; les argiles alimentent les briqueteries et tuileries. Au Nord d'une ligne tirée de Blaye à Saint-André-de-Cubzac et Libourne, la molasse prend des fossiles marins, puis des dépôts lenticulaires de « calcaire grossier de Bourg »; celui-ci se trouve aussi près de Bordeaux, entre cette ville et Cadillac, à Blanquefort; il fournit des pierres de taille employées pour les maisons de Bordeaux. 

Le calcaire d'eau douce de Castillon repose sur la molasse ; développé à l'Est de Libourne, il ne dépasse pas la ligne La Réole-Castillon. C'est une assise calcaire de 10 à 15 m d'épaisseur; ses fossiles principaux sont : Lymnea longiscata, Planorbis rotundatus, etc.

L'oligocène comprend : le calcaire à astéries de Saint-Macaire et un étage de marnes à néritines et calcaire d'eau douce gris de l'Agenais. Le calcaire à astéries de Saint-Macaire repose sur la molasse du Fronsadais, ou sur le calcaire de Bourg ou sur celui de Castillon. Ses fossiles sont Natica crassatina, Turbo Parkinsonia, etc. A la base, entre Saint-André-de-Cubzac et Sainte-Foy-la-Grande, sont des argiles à Ostrea longirostris qui passent à la molasse. 

L'étage des marnes à néritines et du calcaire d'eau douce gris présente l'aspect suivant : à Blanquefort, au-dessus du calcaire à astéries, sont des argiles et marnes vertes. Cette couche se retrouve, se liant aux molasses coquillières vers La Réole ; ce sont des sables argileux jaunes passant à des roches; plus à l'Est, sont des argiles et molasses à huîtres. Le calcaire d'eau douce gris de l'Agenais forme un horizon géologique très net; la ligne de démarcation est excellente. A Sainte-Croix-du-Mont et La Réole, c'est un calcaire bitumineux à concrétions, renfermant une grande quantité de lymnées, planorbes et hélix. Quelquefois il paraît blanc, compact, avec de rares fossiles. Au Nord de Saint-Macaire, sur la rive droite de la Garonne, il a les mêmes limites que l'assise inférieure; sur la rive gauche, on le trouve autour de Bazas et de Casteljaloux et généralement dans le Bazadais sous les dépôts ultérieurs.

Le miocène est représenté par des faluns de Mérignac et de Bazas, le calcaire d'eau douce de Saucats et le falun de Léognan. L'étage du falun de Mérignac et de Bazas à Ostrea producta, crispata et nudata comprend les terrains suivants : à Mérignac, sables très grossiers à coquilles marines et polypiers; à Bazas, à Sainte-Croix du Mont, où cet étage est très développé, la partie inférieure est formée d'argiles grises ou vertes à cérithes; la partie supérieure, de sables coquilliers jaunes; au-dessus encore est une couche à Ostrea nudata et crispata. Parmi les mammifères fossiles, on signale le Manatus fossilis; parmi les poissons, des myliobates; parmi les invertébrés, le Lycophrys lenticularis, l'Astrea Ellisiana, la Cytherea Lamarkii, la Cardita pinnula, le Pecten Beudanti, le Cerithium subpictum, le Cerithium lignitarum, la Cypraea sublyncoides, etc. Cette assise ne dépasse guère la Garonne au Nord, mais se rencontre dans les vallons latéraux à l'Ouest et au Sud, près de Grignols, de Labrède, de Saint-Médard-en-Jalle. 

L'étage du calcaire d'eau douce de Saucats repose sur le falun à Saucats, Sainte-Croix-duMont, Bazas. C'est un calcaire argilifère, tendre, fragile, bigarré jaune et blanc, quelquefois gris, disposé en bancs irréguliers, mal stratifiés. Très développé à Saucats, il n'a plus à Bazas qu'une épaisseur de quelques décimètres, s'étant déposé dans les dépressions des faluns. Il s'y intercale en plusieurs lieux un banc de marne à Cyrena Brongniarti, Cerithium plicatum, etc. 

Le falun de Léognan à Osirea digitalina est superposé au calcaire d'eau douce précédent. Il ne paraît qu'à Léognan et à Sancats. Il présente des sables jaunes, parfois durcis en pierre à bâtir et présentant à la partie supérieure quelques lits de calcaire grossier où abondent les coquilles fossiles : on y trouve le Delphinus macrogenius et le Dalionum de Dax et Léognan, le Squalodon Gratelupi, de nombreux poissons, etc.

Le pliocène est représenté par le falun de Salles et le sable des Landes. Le falun de Salles, qu'on trouve au Sud de Bordeaux, à la base du sable des Landes, est, comme l'assise précédente (falun de Léognan), un dépôt intermédiaire entre les terrains miocènes et pliocènes. La partie moyenne est un calcaire très grossier; comme fossiles, citons: Capularia Cuvieri, Cardita Jouanneti, Pecten Scabrellus, Tereba murina, etc. 

Le sable des Landes est le dernier des dépôts tertiaires de l'Aquitaine. En beaucoup de points on y rencontre le grès ferrugineux, connu sous le nom d'alios, et un minerai de fer pisiforme, jadis exploité. L'alios imperméable; quand il affleure, non seulement arrête les eaux, mais empêche la croissance de grands végétaux dont les racines ne peuvent s'enfoncer; il joue un rôle fondamental dans les Landes et en déterminait la nature spéciale. Près de Villandraut, on signale des grès blancs en gros rognons dits de Barsac, qui ont été quelquefois employés au pavage. Ailleurs, autre aspect : des sables argileux, fins, jaunes, alternant avec des argiles de même couleur et dont les couches sont souvent bigarrées de blanc, de rouge, de violet; elles alimentent les tuileries, les poteries de Sadirac (près de Créon), l'usine à pavés céramiques et grès réfractaires de Canéjan. On n'y a trouvé aucun fossile.

Les terrains quaternaires occupent une surface assez vaste. Les alluvions anciennes sont représentées par les vastes dépôts caillouteux de l'Entre-Deux-Mers, du Médoc et des grandes vallées. Les premiers consistent en sables argileux rouges avec abondance de petits cailloux de quartz; ils reposent sur toutes les assises tertiaires indifféremment et s'éloignent peu de la vallée, se rencontrant à la lisière des plateaux et sur toutes les terrasses intermédiaires; sur la rive gauche ces dépôts forment une bande continue interrompue seulement par les vallées des affluents et bornée par une ligne tirée de Casteljaloux à Bazas et Cabanac. Ils se retrouvent ensuite à l'Ouest de Bordeaux, de Castelnau-de-Médoc à Lesparre et Saint-Vivien, ne dépassant guère la grande route. Sur la rive droite ils paraissent seulement au-dessous de La Réole et sont limités par une ligne allant de Blaye, par Saint-André-de-Cubzac, à Créon. Les dépôts des vallées s'étendent sur les pentes inférieures, à inclimaison douce, au-dessus du niveau des inondations. Ceux de la vallée de la Garonne sont caractérisés par une abondance de cailloux gris de quartzite venus des Pyrénées. Ceux des. vallées de la Dordogne et de l'Isle sont caractérisés par des cailloux de silex et de craie et quelques basaltes d'Auvergne. Les cailloux servent à empierrer les routes : les argiles à quelques tuileries et briqueteries. L'épaisseur de ces dépôts est moindre que dans le bassin toulousain ( Haute-Garonne); elle diminue à mesure qu'on s'éloigne des Pyrénées; de même décroît le volume des cailloux, qui étaient de véritables rochers au voisinage des monts et n'ont plus à Cordouan que les dimensions de simples pois. 

Les alluvions modernes occupent, comme partout, le fond des vallées; en quelques endroits sont d'épaisses couches de tourbe, par exemple à Beychevelle, à Montferrand, etc. 

Les dunes sont formées du sable fin de la mer qui se dessèche à marée basse et est emporté par le vent : ce sont des sphéroïdes de quartz hyalin très petit.

Géologie agricole. 
Au point de vue de l'agriculture, on distingue trois catégories de sols : 

1° siliceux (dunes, landes, graves); 

2° calcaire et marneux (plateaux et coteaux); 

3° argileux et alluvial (vallées). 

Les dunes sont, avons-nous dit, transformées en forêt; les vallons intermédiaires ou létes forment des pâturages. Les étangs qui les bordent à l'Est sont entourés de marais qu'on a desséchés. Les landes sont au point de vue agricole divisées en : grandes landes, presque stériles; petites landes au Sud, en partie cultivées; landes du Médoc. Les graves, la troisième zone de la région landaise, forment une des régions les plus riches du département; ce sont des plateaux et collines ondulées creusées par des vallées perpendiculaires au fleuve; de Castillon à Langon elles sont revêtues d'un gravier mêlé de sable et de terre; ce gravier se trouve aussi dans quelques hautes plaines; il repose tantôt sur l'argile, tantôt sur l'alios. Consacrées à la culture de la vigne, les graves produisent des vins renommés. 

Les coteaux et plateaux de la région girondine présentent des qualités différentes à l'agriculteur, selon qu'il s'agit des sables ocracés du Bazadais, des argiles de la Renauge (région sud-orientale de l'Entre-Deux-Mers, de Saint-Macaire à Créon); des terres fortes et graveleuses de Bourg, des calcaires sableux du Blayais. 

Les alluvions des vallées renferment de balles prairies, de même dans les marais qui occupent 45,000 hectares.

Régime des eaux 

Le département de la Gironde est essentiellement formé du bassin inférieur de ce fleuve; toutefois, dans la région occidentale, une partie des eaux vont directement à l'océan Atlantique, plus exactement dans le golfe qui forme le bassin d'Arcachon.

La Gironde se forme au Bec-d'Ambès, à 25 km au-dessous de Bordeaux, par le confluent de la Garonne et de la Dordogne. La Garonne a parcouru 575 km et apporte les eaux de 5,600,000 hectares; le plus faible débit observé est de 37 m. c. par seconde; à l'étiage ordinaire il est de 102; le débit moyen est de 659, son débit de crues extrêmes de 40,500 m. c.; la Dordogne venant du massif central a un étiage au moins égal, un débit moyen de 519 m. c. par seconde, un volume de crues de 3, 4 à 5000; elle n'a que 490 km de long et ne draine qu'un bassin de 2,340,000 hectares. La Garonne est donc la rivière la plus importante et c'est son nom, légèrement déformé, que prend le fleuve. Celui-ci n'est, à vrai dire, qu'un estuaire, un bras de mer, la marée remontant bien au delà du confluent, de sorte que les eaux douces fluviales ne forment que la moindre partie de son volume.

La Garonne parcourt dans le département de la Gironde 95 km. Elle y entre au sortir du Lot-et-Garonne, près de Bourdelles, à 5 m d'altitude et se dirige vers l'Ouest arrosant La Réole, Gironde, Castets jusqu'où se sent la marée, Saint-Macaire, Langon; elle tourne alors au Nord-Ouest, passe à Preignac, Sainte-Croix-du-Mont, Barsac, Cadillac, Cérons, Podensac, Castres, Portets, Cambes, Quinsac, tourne au Nord, baigne Cadanjac, Villenave-d'Ornon, Bègles, Bordeaux, Lormont dont la colline est la dernière qu'il longe et se dirige vers le Nord-Ouest entre deux rives plates, pour atteindre, après Macau, le Bec-d'Ambès. Dans tout ce parcours elle est navigable; la navigation fluviale et maritime (53 km) commence à Castets; la navigation purement maritime à Bordeaux (85 km plus les 73 de la Gironde). En amont de Bordeaux, la profondeur est souvent trop faible; en aval le fleuve est encombré de bancs de sable et de vase contre lesquels il faut lutter.

La Garonne reçoit, dans le département de la Gironde, le Lysos, la Bassane, le Dropt, le Beuve, le ruisseau de Roquetaillade, la Caussade, le Ciron, le ruisseau de Landiras, l'Euille, la Barbouse, le ruisseau du Tourne, le Guamort, le ruisseau de Saint-Jean-d'Estampe, l'Eau-Blanche, la Pimpine, l'Eau-Bourde, l'Estey-Majou, le Peugue, la Devèze, la Jalle de Blanquefort et la Jalle de Ludon. Le Dropt et le Giron méritent seuls le nom de rivière; les autres ne sont que des ruisseaux assez abondants, il est vrai, surtout ceux qui viennent de la région landaise.

Le Lysos (gauche) passe près de Grignols, à Noaillac, et sépare quelque temps la Gironde du Lot-et-Garonne. 

La Bassane (gauche) passe à Aillas, Savignac et Bassane. 

Le Dropt ou Drot (droite) a 128 kim de long dont 36 dans le département de la Gironde; il le borne à partir de Duras, y pénètre et y arrose Monségur, Coutures, Camiran; c'est une rivière profonde, sinueuse, aux eaux troubles. Son principal tributaire est la Vignague qui passe prés de Sauveterre. 

Le Beuve (gauche) passe près de Bazas et d'Auros.

Le ruisseau de Roquetaillade ou de Roaillan (gauche) passe près de ces localités. 

La Caussade (droite) passe à Verdelais. 

Le Ciron est une jolie rivière de 90 km, aux eaux claires, qui naît en Lot-et-Garonne, mais a les trois quarts de son cours (66 km) dans la Gironde. Il passe à Lartigue, Bernos, Villandraut, près de Roaillan, de Sauternes, des ruines du château de Budos, du coteau de Château-Yquem, à Pujols, débouche dans la Garonne en aval de Preignac. Ses affluents sont nombreux, mais petits ; les principaux sont le Bortos (droite) venu des collines de Grignols; la Gouanape (gauche) qui passe à Captieux; le Baillon (gauche) qui passe à Bourideyre, la Hure, longue de plus de 20 km, qui passe à Saint-Symphorien. 

Le ruisseau de Landiras (gauche) est alimenté par les sources d'Illats. 

L'Euille (droite) va de Tarpon à Cadillac. 

La Barbouse (gauche) passe à Saint-Michel-de-Rieufret.

Le ruisseau du Tourne dont les branches descendent des collines de Tarpon, La Sauve et Créon, passe à Langoiran. 

Le Guamort ou Gat (gauche) a 35 km de long; il naît près d'Hostens, coule au Nord-Est par Villagrains, Saint-Mouillon et débouche entre Portets et Castres.

Le ruisseau de Saint-Jean-d'Estampe (gauche), formé par la source de Hos, arrose Saucats et Labrède.

L'Eau blanche (gauche) arrose Léognan et Villenave-d'Ornon.

La Pimpine (droite) descend des collines de Créon. 

L'Eau-Bourde (gauche), relativement abondante, arrose Gradignan, la Maye, Bègles. 

L'Ester Majou (gauche) est un ruisseau des Landes qui arrose Talence. 

La Peugue (gauche) et la Devèze (gauche) passent à Bordeaux, mais en égout. 

Le Jalle de Blanquefort a 40 km de long et beaucoup d'eau, grâce aux belles sources de la Tête-du-Bois et aux fontaines landaises; elle passe à Martignas, près de la poudrerie de Saint-Médard-en-Jalles, du Haillan, du Taillan, d'Eysines, de Blanquefort; elle marque la limite méridionale du Médoc, auquel appartient déjà la Jalle de Ludon (gauche) qui passe près du Pian et de Ludon.

La Dordogne parcourt 116 km dans le departement de la Gironde dont 40 pendant lesquels elle le sépare de celui de la Dordogne et 76 entièrement dans le département à partir du confluent de la Lidoire. Elle baigne Saint-Nazaire, Sainte-Foy-la-Grande, Pessac-de-Genson, Castillon-Sainte-Terre, Saint-Jean-de-Blaignac, Branne, Libourne, Fronsac, Vayres, Saint-André-de-Cubzac, Ambès et Bourg. La largeur de la Dordogne à son entrée datas le département est de 100 à 200 m; les marées ordinaires remontent jusqu'au confluent de la Lidoire; les plus fortes jusqu'à Pessac; le fleuve garde sa direction générale de l'Est à l'Ouest; mais, après Saint-Jean-de-Blaignac, il incline au Nord-Ouest et devient très sinueux; sa largeur atteint 300 m à Libourne, 500 à Fronsac, 1200 à Bourg; au Bec-d'Ambès, elle surpasse celle de la Garonne. La navigation fluviale et maritime (64 km) commence à Saint-Jean-de-Blaignac; la navigation maritime (38 km) à Libourne; mais les changements de fond dus au remaniement incessant des dépôts de vase, et la violence du mascaret, au contact du courant fluvial et de la marée, sont de graves obstacles.

La Dordogne reçoit dans le département de la Gironde : le Seignal, le Vénésol, la Beauze, la Gravouse, la Soulège, ruisseaux insignifiants venus de la gauche; puis la Durège (gauche), la Lidoire (droite), le Romendol (gauche), l'Escouach (gauche), la Gamage (gauche), l'Engranne (gauche), la Fontada (gauche), la Canodonne (gauche), l'Isle (droite), la Soutoire (gauche), le ruisseau de Gestas (gauche), l'Estey de Canteranne (gauche), la Laurence (gauche), le ruisseau de la Renauderie (droite), la Virvée (droite), le Moron (droite). Les seuls qui méritent autre chose qu'une citation sont : la Durège qui passe près de Pellegrue et de Gensac. 

La Lidoire (45 km) venue de la Dordogne et grossie du Trabat ou Rieuvert; tous deux servent de frontière au département. 

L'Isle est une véritable rivière qui roule à l'étiage 40 à 50 m. c., jamais moins de 20; elle vient du Limousin et sur 235 km, en parcourt 55 dans la Gironde où sa vallée est aussi large que celle des fleuves, 4 à 6 km, puis 8 à 9 km après le confluent de la Dronne; elle passe à Saint-Médard-de-Guizières, près d'Abzac, fournit le mouvement à la minoterie de Laubardemont, au-dessous de laquelle elle reçoit la Dronne; la marée remonte jusqu'à ce confluent; elle passe ensuite à Guitres, Saint-Denis-de-Pile, Savignac-de-l'Isle, Saillans et finit à Libourne. Ses affluents dans le département sont le Courbarieu (droite), la Dronne (droite), le Lary (droite), le Galostre (droite), le Palais (gauche), la Barbanne-de-Lussac (gauche), la Saye (droite), la Barbanne-de-Pomerol (gauche). 

La Dronne, qui fournit à l'Isle la moitié de ses eaux, vient, comme elle, du Limousin; sur un cours de 178 km, 47 vont dans la Gironde, depuis le confluent de la Chalaure. C'est une rivière charmante, avec une vallée large de 3 à 5 km; elle arrose Les Eglizolles et passe à Lagorce et à Coutras; elle reçoit le Goulor.

Le Lary (50 km dont 8 dans la Gironde) vient de la Charente-Maritime.

La Saye également; mais elle a 30 km dans la Gironde sur un total de 45; sa vallée, suivie par la voie ferrée de Saint-Mariens à Libourne, ne renferme pas de bourg notable autre que Marcenais.

La Gironde est un estuaire, presque un bras de mer, de 73 km de long depuis le Bec-d'Ambès jusqu'aux pointes de Grave et de Royan où elle s'ouvre sur l'océan Atlantique. Elle a 3 km de large à son origine, 4500 m à Pauillac, 6500 à Saint -Christoly, atteint 10 km entre Richard et Mortagne, pour se réduire à 5 entre les pointes de Grave et de Royan ou de Vallière. La profondeur à marée basse est seulement de 2,60 m entre le Bec-d'Ambès et l'île de Cazeau, mais elle atteint 35 m au Su de Meschers (Charente-Maritime). Les îles et les hauts fonds arrêtant les eaux marines limitent à Pauillac la partie proprement maritime de l'estuaire. Les îles principales sont celles de Cazeau, du Nord, Verte, du Pâté, du Fagnard, Boucheau, de Patiras; au delà de Pauillac, il n'y en a plus de quelque importance. Pour sortir de la Gironde, les navires suivent deux passes; ils arrivent, après avoir doublé la pointe de Grave, dans le dangereux golfe de Cordouan, également encombré de barres de sable, au centre duquel un rocher submergé à marée haute porte le fameux phare de Cordouan.

La Gironde reçoit dans le département auquel on a donné son nom les cours d'eau suivants : la Grande Jalle des Marais (gauche) qui passe à Cantenac; - la Jalle de Tiquetorte ou Rigaudière (gauche) qui passe à Castelnau-de-Médoc; - le ruisseau de Gamage (droite); - la Jalle de Saint-Laurent, venue de Saint-Laurent; - la Livenne (50 km dont 32 dans la Gironde), qui vient de la Charente-Maritime, passe près d'Estauliers et prête son lit au canal Saint-Georges auquel aboutit le réseau de dessèchement du Marais; - le chenal de Guy (gauche) est de même, dans les Polders du Médoc, l'aboutissant du ruisseau de Lesparre; - un peu au Nord est le chenal de Saint-Vivien.

Les eaux du département de la Gironde qui ne vont pas à la Gironde vont au bassin d'Arcachon, attendu que le rideau des dunes barre l'accès de l'Océan depuis l'estuaire jusqu'à ce bassin. Elles lui viennent soit directement par plusieurs des Crastes, ruisseaux régularisés des Landes, soit par le chenal des Etangs ou Lége au Nord, soit par le chenal de l'étang de Cazaux au Sud, soit par la Leyre. Le chenal des Etangs est un canal éclusé navigable, large de 10 m, dirigé du Nord au Sud, qui amène au bassin d'Arcachon les eaux des grands étangs d'Hourtins et de Lacanau et celles des plus importantes Crastes des grandes Landes. Arrêtées par les dunes, les eaux se sont accumulées derrière leur barrière, formant de vastes étangs et des marécages qui rendirent le pays extrêmement insalubre jusqu'à l'époque ou furent entrepris les grands travaux de drainage. L'étang d'Hourtins ou de Carcans a 6000 hectares, 15 km de long, 3 à 5 de large, 14 m de profondeur; il est à 15 m d'altitude; des nombreuses Crastes qui l'alimentent, la principale est la Craste Laqueytive. L'étang de Lacanau, à 6 km au Sud de celui d'Hourtins, ne mesure que 2000 hectares, 8 km de long, 2 à 4 de large; son altitude est de 12 m. Un canal lui porte les eaux du précédent; il reçoit aussi celles de la Craste du Port, du canal de la Perle, etc. Plus au Sud sont les petits étangs de Batejin, de Bateurtot, de la Grave, de l'Eglise Vieille de Langouarda, de l'Ilet, le long du chenal des Etangs. L'abaissement du niveau des eaux réalisé par le creusement de ce chenal a gagné à l'agriculture 7000 hectares de terres. Il reçoit directement la Craste du Milieu et la Grande Craste et passe près de Legé. Le canal de l'étang de Canaux apporte les eaux de cet étang, vaste de 7000 hectares, long de 11 km, large de 3 à 10, partagé entre les département de la Gironde et des Landes.

La Leyre est la principale rivière des Landes, leur seul fleuve côtier. Elle a 100 km de long, dont 40 dans la Gironde. Elle y pénètre à 18 m d'altitude, se dirige vers le Nord-Ouest par Belin, Salles, Mios, Lamothe, Le Teich, Biganos et finit par un petit delta. Elle se grossit dans le département de nombreuses Crastes, dont les principales sont la Gaure, le Lasneir, la Surgenne, la Canau, tous sur sa rive droite.

Climat

Le département de la Gironde, traversé par le 45e degré de latitude Nord, situé à égale distance du pôle et de l'équateur, en plaine, soumis à l'influence régulatrice de l'océan Atlantique, a le climat moyen de la zone tempérée. Il peut être pris comme type du climat girondin. Les différences de température sont minimes d'un point à un autre du département. Bordeaux a une température moyenne de 13,6 °C, la moyenne hivernale étant de 6,1°C, la moyenne estivale de 20,5°C, celle du printemps de 12,9, celle de l'automne de 13,8°C. On y compte par année 102 très beaux jours et 107 jours de pluie. La chute d'eau annuelle moyenne est de 831 mm. La température moyenne de l'hiver est plus douce dans les lédes ou vallons abrités par les dunes qui entourent le bassin d'Arcachon; elle est de 8°C sur la plage, de 10°C dans la forêt. 

Les vents dominants sont ceux de la mer, vent d'Ouest et de Nord-Ouest, surtout au printemps et en été. Il tombe de la neige 4 ou 5 jours par an. Du 15 mai au 30 juillet, les orages sont fréquents.

Flore et Faune naturelles. 

La flore du département de la Gironde est celle de la région girondine.

La faune terrestre est peu originale; c'est celle de la sous-région méditerranéenne. La faune marine appartient à la région lusitanienne. (GE).

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