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Tulle

Tulle (Tutela, villa Tutelensis, Tuella, Toila, Tulla [en auvergnat], Tuelle [en vieux français], 1346) est une ville de France, dans le département de la Corrèze, sur la rivière de ce nom, en aval de son confluent avec la Solane. Population : 15 600 habitants. Bâti originairement au fond d'une vallée très étroite, qui s'évase cependant en aval de la ville, Tulle ne s'est étendu qu'à partir du XVIIIe sur les mamelons qui l'entourent. Son point de départ est le castrum élevé sur un contrefort du Puy Sainte-Clair, mentionné pour la première fois en 930. Ce castrum, relié par une chaussée avec la station romaine de Tintignac, qui fut jusqu'au Ve siècle le centre principal de la région bas-limousine, est toujours demeuré distinct du burgus mentionné dès 1115, et de la villa nommée en 1255.

Monuments.
La cathédrale Saint-Martin fut commencée au XIIe siècle; son clocher qui, au moment de la Révolution comptait dix-huit cloches, est du XIIIe siècle; sa flèche est du XIVe (73 m au-dessus du sol). Elle est entourée d'une partie de l'ancien cloître abbatial, commencé également au XIIe siècle et achevé au XIIIe. Ce cloître a été restauré au XIXe siècle, ainsi que la chapelle du chapitre. L'église Saint-Pierre actuelle, de forme octogonale, avec voûte centrale en coupole, est l'ancienne chapelle du couvent des Carmes (XVIIe siècle). La chapelle Saint-Jean-Baptiste n'est devenue église paroissiale qu'en 1860. Le grand séminaire, construit en 1697 et années suivantes, a été rebâti de 1851 à 1874. L'hôtel de ville est dans l'ancienne demeure du baron de Poissac. Le palais de justice a été édifié aux environs de 1830. Quant à la
Préfecture (style Louis XIII), elle date des premières années de la troisième République. Maison de Loyac (XVIe s.); ruines des fortifications du Moyen âge et des murailles du XVIIIe siècle.

Histoire.
Tulle, ville principale du Bas-Limousin, eut beaucoup à souffrir des Anglais qui l'assiégèrent en 1346, 1369 et 1371 (La Guerre de Cent Ans), et des troupes huguenotes qui s'en emparèrent en 1577 et 1585. La peste, qui l'avait déjà désolée en 1348, reparut en 1552. La Révolution y fut bien accueillie.

Anciennes institutions. - Tulle, situé dans la vicairie de Naves, semble être devenu, à la fin du IXe siècle, la résidence du vicomte délégué par le roi Eudes. Au VIe ou VIIe siècle, l'importance de la ville s'était accrue par la fondation de l'abbaye Saint-Martin. En 1317-1718, cette abbaye fut transformée en évêché par Jean XXII. Le diocèse, ressortissant à la métropole de Bourges, comprenait une cinquantaine de paroisses prélevées sur les archiprêtrés de Vigeois, Brive, Gimel et Brivezac. Etendu en 1790 à tout le département de la Corrèze, le diocèse de Tulle fut supprimé en 1802 (par incorporation à celui de Limoges) et relevé en 1822. Sous l'Ancien régime, l'évêque portait le titre de seigneur-vicomte de la ville, comme successeur des anciens abbés. La sénéchaussée de Tulle ne semble pas remonter au delà de 1523. Le présidial, créé en 1635-1637, avait dans son ressort 140 paroisses. 

L'élection de Tulle datait du milieu du XIVe siècle et couvrait originairement tout le Bas-Limousin; au XVIIe siècle, elle ne comptait plus que 171 paroisses, 28.000 feux, 32 officiers, et produisait 283.972 F, au XVIIIe siècle, on la subdivisa en huit subdélégations. Elle ressortissait à la cour des aides de Clermont. Sous Charles VII les Etats provinciaux se réunirent six ou sept fois à Tulle (concurremment avec Uzerche et Ussel), et de nouveau au XVIe siècle. La commune de Tulle n'est pas antérieure à 1566, date à laquelle elle reçut du roi quatre consuls et un maire. Mais, dès le XIIIe siècle, semble-t-il, Tulle possédait des franchises écrites qui furent reconnues et jurées par l'évêque en 1495. 
L'hôpital actuel, installé depuis 1793 dans l'ancien couvent de la Visitation, a succédé, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, à une maladrerie qui remontait au XIVe siècle. La chapelle, commencée en 1556, passa aux Pénitents blancs en 1645; c'est aujourd'hui l'église paroissiale Saint-Jean. 

Ils sont nés à Tulle.
Etienne Baluze, historien (mort en 1718); Pierre Jarrige, jésuite (mort en 1670), fameux par ses démêlés avec son ordre; Jean-François Melor (mort en 1738), économiste; Béronie, grammairien (mort en 1820); le général Vialle (mort en 1816); Félix Vidalin, ingénieur hydrographe (mort en 1887) ; le mathématicien Alexis Ventéjo (mort en 1897); Maximin Deloche, archéologue et numismate (mort en 1900), etc. (GE).

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Dictionnaire Villes et monuments
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