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Cap Vert
Republica de Cabo Verde

16 00 N, 24 00 W
Les ĂŽles du Cap Vert  (Ilhas do Cabo Verde), indĂ©pendantes du Portugal depuis le 5 juillet 1975, sont un groupe d'Ă®les de l'Afrique occidentale, formĂ© de quatorze Ă®les, reprĂ©sentant une superficie totale de 4033 km², avec une population de 420 979 habitants (2006) pour les dix principales, les autres Ă©tant inhabitĂ©es. 

Ces îles sont situées à 750 kilomètres environ à l'Ouest du Cap Vert. Elles sont disposées en deux groupes que l'on nomme Îles du vent (Ilhas de Barlavento) et Îles sous le vent (Ilhas de Sotovento) : le premier comprend les îles de Santo Antão, São Vicente, Santa Luzia, São Nicolão, et les îlots nommés Ilheu Branco et Ilheu Razo; le second est formé des Îles do Sal, Bõavista, Maio, São Thiago et Fogo, avec les Ilheos Seccos et la petite île de Brava.

Parmi les neuf Ă®les habitĂ©es, la rĂ©partition de la population est variable. Les Ă®les Ă  l'Est sont très sèches et abritent l'industrie touristique croissante du pays. Les Ă®les les plus occidentales reçoivent plus de prĂ©cipitations et abritent des populations plus importantes, mais l'agriculture et le pâturage du bĂ©tail ont endommagĂ© la fertilitĂ© de leurs sols et leur vĂ©gĂ©tation. 

Pendant des siècles, la taille de la population globale du pays a considĂ©rablement fluctuĂ©, car les pĂ©riodes rĂ©currentes de famine et d'Ă©pidĂ©mies ont provoquĂ© un nombre Ă©levĂ© de morts et une Ă©migration importante.  La population du Cap-Vert descend de ses premiers habitants permanents Ă  la fin du XVe siècle - une prĂ©pondĂ©rance d'esclaves ouest-africains, une petite part de colons portugais et une part encore plus faible d'Italiens et d'Espagnols.  Aujourd'hui, la plupart des Capverdiens ont des ancĂŞtres Ă  la fois africains et portugais. La fusion des traditions culturelles europĂ©ennes et africaines se reflète dans la langue, la musique et les textiles qui y sont produits. 

Le climat des Ă®les du Cap Vert est chaud. On y souffre beaucoup, tantĂ´t de la sĂ©cheresse (Ă  l'origine, dans la seconde moitiĂ© du XXe siècle, d'une forte Ă©migration), tantĂ´t de pluies diluviennes, non moins funestes aux rĂ©coltes. La fertilitĂ© naturelle du sol est grande et la situation du groupe, sur le passage de tous les navires allant d'Europe au Cap de Bonne-EspĂ©rance ou vers l'AmĂ©rique du Sud, est des plus favorables. 

Les animaux domestiques de l'Europe y ont été acclimatés; mais les chevaux sont très petits, tandis qu'une race de bétail obtenue par le croisement du buffle africain avec la vache européenne se montre d'un excellent usage pour le labour. Les ressources capitales sont l'exploitation des salines et la production de l'huile de ricin (purgueira). Cependant on cultive aussi du café et du sucre, du coton, du maïs et certains fruits. Il faut mentionner aussi la distillation de tafia et la fabrication domestique de quelques tissus mélangés, de coton, de laine et de soie.

La plus grande de îles, São Thiago, au centre de la partie la plus méridionale de l'archipel, renferme à elle seule plus du tiers de la population totale, ce qui en fait aussi la plus importante, malgré son insalubrité passée, qui a déterminé l'abandon de l'ancienne capitale, Ribeira-Grande, jadis la plus belle ville de toute l'Afrique portugaise, avec sa cathédrale et d'autres édifices en marbre, à demi ruinés par le temps. Au Sud, la capitale actuelle, Praia (ou Villa de Praïa) , fondée en 1612, avec le plus spacieux, le plus profond et le plus sûr des sept ports de l'île, jadis défendu par un fort, fut préférée, fut choisie pour installation du gouvernement général.

Les îles les plus voisines sont au Sud-Ouest, celle de Fogo ou île du Feu, avec un volcan en activité de 2976 m de hauteur, la plus méridionale, Brava, et à l'Est Maio, avec des salines. Dans la partie septentrionale du groupe, les salines forment aussi presque l'unique ressource de Bõavista et surtout de l'île do Sal (du Sel), engagée dans un vaste programme de développement du tourisme de masse, à l'Est; au milieu, São Nicolão (Saint-Nicolas) se présente comme une des mieux cultivées, avec des vignobles, le chef-lieu Ribeira-Brava et les îlots Razo et Branco (Ras et Blanc), à l'Ouest, qui fournissent de l'orseille, comme aussi la petite île Santa-Luzia, qui n'est que temporairement visitée par des pâtres.

L'Ă®le de SĂŁo Vicente (Saint-Vincent), avec sa baie spacieuse de Mindello (ou Porto Grande), fut choisie au XIXe siècle pour station des paquebots anglais et portugais affectĂ©s au service des lignes Ă©tablies entre le BrĂ©sil et la Grande-Bretagne A l'extrĂ©mitĂ© Nord-Ouest de l'archipel, enfin, il nous reste Ă  signaler l'Ă®le la mieux arrosĂ©e, qui jouit aussi d'un climat salubre, Sâo AntĂŁo (Saint-Antoine), dont on aperçoit de loin les hautes montagnes, qui atteignent 2253 m d'altitude au Topo da Corõa. Dans les profondeurs de son volcan Ă©teint de Caldeiro, le vent s'engouffre et tourbillonne, dit-on, avec une force telle qu'il rejette immĂ©diatement tout objet qui y tombe. 

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Carte des îles du Cap-Vert.
Carte de l'archipel de Cap-Vert. Source : World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).

La faune des Ă®les du Cap-Vert prĂ©sente un caractère europĂ©en, ou plus exactement palĂ©arctique, et surtout mĂ©diterranĂ©en (analogue Ă  celui du pourtour de la MĂ©diterranĂ©e ou sous-rĂ©gion mĂ©diterranĂ©enne); très peu de ses Ă©lĂ©ments ont un caractère africain (ou Ă©thiopien). Comme dans les autres Ă®les ocĂ©aniques, il n'y a pas de Mammifères indigènes et les Chauves-Souris mĂŞmes, dont plusieurs espèces europĂ©ennes s'avancent jusqu'aux Açores et aux Canaries, font dĂ©faut ici. Les Oiseaux (vingt-trois espèces) sont presque tous d'origine palĂ©arctique (Milvus regalis, Sylvia atricapilla, Corvus corone, Passer salicarius, Columba livia, etc.), ou d'espèces spĂ©ciales Ă  faciès palĂ©arctique (Calamoherpe brevipennis, Ammomames cinctura, Passer jagoensis, Puffinus Edwardsii). Trois espèces seulement se rattachent Ă  la faune africaine (un Martin-PĂŞcheur, Halycon erythrorhyncha, un Epervier, Accipiter melanoleucus, et un Bouvreuil, Pyrrhula nigriceps); ce dernier se retrouve aux Canaries. Un SĂ©nĂ©gali (Estrelda cinerea) et une Pintade (Numida meleagris) ont Ă©tĂ© introduits de la cĂ´te Ouest d'Afrique par la main de l'homme. 

Un grand Lézard de plus d'un demi-mètre de long, voisin des Scinques (Macroscincus Cocteani), ne se trouve plus que sur l'îlot désert de Branco. Les Coléoptères, comme ceux des Canaries et de Madère, ont un caractère franchement européen, méditerranéen ou atlantique; sur 275 espèces, 91 se retrouvent aux Canaries et 81 à Madère; les g. Acalles et Hegeter sont plus spécialement des îles atlantiques, bien que certaines espèces s'étendent jusque dans le Sud de l'Europe. Les Mollusques terrestres indiquent également des rapports étroits entre les quatre archipels atlantiques (Açores, Madère, Canaries, Cap-Vert) : les s.-g. Leptaxis et Hemicycla, sortes de Limaçons (Helix), se retrouvent aux Canaries, et le premier s'étend même à ces quatre groupes d'îles et aux Baléares (Majorque), dans la Méditerranée. (Ch. Vogel / E. Trouessart).

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