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L'histoire
du Cap-Vert est celle d'un archipel situé au large de la côte
ouest de l'Afrique, dans l'océan Atlantique. Ces îles, aujourd'hui une
république indépendante, ont un passé marqué par la colonisation, l'esclavage,
et la lutte pour l'indépendance.
Période coloniale portugaise
Le Cap-Vert a été
découvert par Cadamosto en 1460. À cette
époque, les îles étaient inhabitées. En 1462, les Portugais fondèrent
la première colonie européenne permanente en Afrique subsaharienne sur
l'île de Santiago, à Ribeira Grande (aujourd'hui Cidade Velha). L'emplacement
stratégique des îles en faisait un point central pour le commerce transatlantique,
notamment pour le trafic
des esclaves africains.
Au cours des siècles
suivants, le Cap-Vert devint un centre important pour le commerce des esclaves,
reliant l'Afrique de l'Ouest, l'Europe et les Amériques. La prospérité
économique de l'archipel reposait principalement sur ce commerce, ainsi
que sur l'agriculture et l'élevage. Cependant, les sécheresses fréquentes
et les conditions climatiques difficiles rendaient l'agriculture instable.
Le commerce des esclaves
commença à décliner à la fin du XVIIIe
siècle, provoquant une dégradation de l'économie cap-verdienne. Le Cap-Vert
devint progressivement marginalisé au sein de l'Empire
portugais, surtout après l'abolition de l'esclavage. Les sécheresses
récurrentes, combinées à une mauvaise gestion coloniale, provoquèrent
des famines qui décimèrent la population. L'archipel devint cependant
un important arrêt de charbonnage et de réapprovisionnement pour la chasse
à la baleine et la navigation transatlantique.
Au XXe
siècle, les idées nationalistes commencèrent à émerger dans l'archipel,
souvent en lien avec celles de la Guinée-Bissau
voisine, également colonie portugaise. AmÃlcar Cabral, figure emblématique
de la lutte anticoloniale, fonda en 1956 le PAIGC (Parti africain pour
l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), qui mena la lutte contre
la domination portugaise.
Évolution post-indépendance
Le Cap-Vert obtint son
indépendance le 5 juillet 1975, à la suite de la révolution des Oeillets
au Portugal en 1974. Initialement, le PAIGC envisageait une union entre
le Cap-Vert et la Guinée-Bissau, mais les réalités politiques et géographiques
empêchèrent cette unification.
Les premières années
d'indépendance furent marquées par un régime à parti unique sous le
PAICV (Parti africain pour l'indépendance du Cap-Vert). En 1991, le Cap-Vert
adopta un système multipartite et devint une démocratie
stable, faisant du pays un modèle de stabilité politique en Afrique.
Son économie est
aussi l'une des plus stables de la région. Sa monnaie anciennement arrimée
à l'escudo portugais est liée à l'euro depuis 1998. Mais les sécheresses
répétées de la seconde moitié du XXe
siècle ont causé d'importantes difficultés et provoqué une forte émigration.
En conséquence, la population expatriée du Cap-Vert - concentrée, aux
Etats-Unis
(Ã Boston) et en Europe
occidentale - est supérieure à sa population nationale. L'économie du
Cap-Vert se diversifie lentement, avec un accent sur le tourisme, les services
financiers et les envois de fonds de la diaspora cap-verdienne.
Le Cap-Vert reste
confronté à des défis économiques et environnementaux, notamment en
raison de sa faible base de ressources naturelles et des impacts du changement
climatique. |
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