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Les Baléares sont des îles de la Méditerranée occidentale, qui dépendent de l'Espagne. Les Espagnols comprennent indifféremment sous cette dénomination, outre les Baléares proprement dites (composées de Minorque, l'île la plus orientale, et de Majorque, la plus grande), appelées par les anciens Gymnesiae insulae = îles des hommes nus, et un groupe moindre, un peu plus méridional et plus rapproché de la côte de Valence, celui des îles d'Ibiza et de Formentera, que les géographes modernes continuent d'appeler, comme les anciens, îles Pityuses (Pityusae insulae = îles des Pins). Toutes ces îles sont réunies au continent espagnol par un plateau sous-marin. La population, aux origines très diverses et qui atteint près d'un million d'habitants, a le plus d'affinités avec celle de la Catalogne, par suite de l'intimité des relations suivies entre cette région et les Baléares. Les îles principalesMajorque.Majorque (en espagnol Mallorca), 3391 km² est la grande Baléare de l'Ouest est à 133 kilomètres du littoral de l'Espagne, et 240 km au Nord de l'Algérie. Près du cap de Péra, à l'Est, on y visite la vaste grotte d'Arta, une des plus curieuses de l'Europe pour ses stalactites, et au cap méridional de Salinas il y a des marais salants en exploitation. Au Nord-Ouest de l'île, une chaîne de montagnes, abrupte du côté de la mer et riche en beaux paysages, descend en pente douce vers l'intérieur. L'altitude moyenne de sa crête n'est que de 600 m, mais la Silla de Torella y atteint 1480 m. La majeure partie des campagnes consiste en plaines grasses et bien arrosées, riches en céréales et en fruits du midi. Les oranges de Majorque sont peut-être les plus belles du monde; ses olives, quoique petites, aussi succulentes que celles de la Provence; les vins de Benisalem, exquis et non moins estimés sur le continent. L'île engraisse beaucoup de porcs. - Carte de Majorque (Mallorca). De Majorque est originaire le genre de faïences que les Italiens appelèrent majoliques. La ville forte de Palma, capitale de l'île et de tout le groupe a joué un rôle important dans le commerce de la Méditerranée dès le Moyen âge. Elle a complètement éclipsé Alcudia, son ancienne rivale du littoral opposé. Un chemin de fer relie Palma à Alcudia et à Manacor, située dans l'intérieur. Les petites îles autour de Majorque. Minorque. Carte de Minorque (Menorca). Iles Pituyses. Ibiza. Formentera. Carte d'Ibiza et de Formentera La flore des BaléaresLa végétation des îles Baléares offre, au premier aspect, un mélange pittoresque des flores de l'Europe occidentale et de l'Orient, du à la présence de certains arbres ou arbustes tels que les Agave, des Opuntia, le Palmier nain (Chamaerops humilis), le Grenadier, qui s'y sont facilement acclimatés. A côté d'eux croissent des arbres de la région méditerranéenne, qui contribuent à donner à la flore son caractère spécial. C'est d'abord le Pin d'Alep, qu'on rencontre partout, en plaine et sur la montagne, jusqu'à 600 ou 700 m d'altitude, puis le Chêne-Vert (Quercus Ilex), qui s'élève jusqu'à 800 m d'altitude, et fournit le témoignage de l'existence d'anciennes et vastes forêts. Les Oliviers, plus nombreux que les Chênes dans les parties basses, les terrains rougeâtres, rocailleux, argilo-siliceux, sont peut-être spontanés; ils paraissent tout au moins avoir couvert le sol à une époque antérieure et s'être absolument naturalisés. Ils ne dépassent guère 700 m d'altitude; leur taille peut être considérable et leur durée fort longue. Mélangés avec eux, vivent très souvent des Caroubiers qui ne dépassent pas 300 m d'altitude. Les Figuiers (Ficus carica) sont très répandus dans tout l'archipel baléarique et constituent une richesse dans les terrains pauvres et peu productifs par la quantité et la qualité de leurs fruits. Enfin les Amandiers, les Orangers, les Citronniers et la Vigne, également très répandus, font l'objet d'importantes cultures, A côté de ces arbres, presque tous cultivés, croissent d'autres végétaux ligneux plus caractéristiques : le Buis de Mahon (Buxus balearica Lamk.), commun à partir de 300 et 400 m d'altitude dans les ravins, sur les rochers, etc, sauf cependant à Minorque; les Rhamnus alaternus, Pistacia Lentiscus, Myrtus communis, Clematis cirrhosa, Phylliraea, etc.Mais cet ensemble seul ne saurait donner une idée exacte de la végétation des Baléares. Ce sont surtout les plantes herbacées qui prêtent à la flore son caractère spécial, et le fait le plus saillant qui résulte de l'examen de la répartition des végétaux depuis le niveau de la mer jusqu'aux sommets, c'est que les espèces spéciales se trouvent presque toutes répandues du littoral jusqu'à 1000 m environ. Un petit nombre d'entre elles occupent une zone comprise entre 500 et 800 m, très peu se tiennent au-dessus de 1000 m. En aucun point des Baléares on ne rencontre de plantes alpines proprement dites, c'est là un fait particulier de la flore. Cependant sur la crête des montagnes croissent les plantes caractéristiques de la région, que Marels a désignée sous le nom de Zone baléarique : Brassica balearica, Silene velutina, Arenaria balearica, Genista cinerea, Anthyl lis balearica, Hippocrepis balearica, Daucus maritimus et maximus, Lonicera pyrenaica, Scabioca cretica, Helichrysum Lamarckii et Fontanesii, Barkausia Triasii, Ranunculus Weyleri, Ilex balearica, Saxifraga tenerrima, Cephalaria balearica, Crepis montana, Buxus balearica, Taxus baccata. Ces espèces, de même que celles qui restent entre 500 et 800 m et parmi lesquelles il faut signaler Hypericum Cambessedesii et Bupleurum Barceloi, sont absolument caractérisques de la flore. Si l'on compare maintenant la flore des Baléares avec celle des régions voisines, on verra que la grande majorité des espèces de ces îles se retrouvent ailleurs. En outre certaines espèces à aire restreinte ont une portion de leur aire dans les Baléares. 14 espèces pour Marès, 25 pour E. Burnat, leur sont spéciales ainsi qu'à la Péninsule ibérique; 12 à l'Afrique, 17 à la Corse. Bon nombre des espèces communes avec les régions voisines ne dépassent pas les rives occidentales de l'Italie, le midi de la France, le versant méditerranéen de l'Espagne, le nord de l'Afrique, d'où il résulte un groupement remarquable de ces espèces. Enfin quelques plantes atteignent aux Baléares la limite de leur aire géographique, soit en venant de l'Orient, comme les Sinapis orientales, Genista acanthoclada, Anthyllis aspalathi, Herniaria macrocarpa, Centranthus orbiculatus, Cirsium italicum, etc.; soit en venant de l'occident, comme Cratagus brevispina, Vaillantia filiformis, Saliva lusitanica, Thymelaea velutina, etc., soit enfin en venant du sud. Environ 46 espèces sont spéciales aux Baléares, et ce nombre, comparé au nombre total, donne une proportion relativement élevée pour une région de l'étendue de ces îles. (Ch. Vogel / Paul Maury). |
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