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La
philosophie
analytique est une approche philosophique qui s'est développée principalement
au début du XXe siècle, émergeant d'une
réflexion sur la nature du langage et des problèmes philosophiques liés
à la logique. Cette approche, qui n'est pas un ensemble de doctrines unifiées,
se déploie selon différentes perspectives. Elle a ses racines dans les
travaux de philosophes tels que Bertrand
Russell et G.E. Moore, et elle a été largement influencée par les
développements de la logique symbolique et a eu, à son tour, une influence
significative dans le monde anglophone où elle a contribué au développement
de domaines interdisciplinaires tels que la philosophie du langage, la
philosophie de l'esprit et la philosophie des sciences.
Les philosophes analytiques
se concentrent sur l'analyse du langage, considérant que beaucoup de problèmes
philosophiques résultent d'une confusion linguistique. Ils croient que
de nombreux débats philosophiques peuvent être clarifiés en examinant
attentivement la signification des termes utilisés. Ils mettent également
l'accent sur la rigueur logique et l'utilisation de la logique symbolique
pour résoudre des problèmes philosophiques. La clarté formelle est considérée
comme essentielle pour parvenir à des conclusions philosophiques valables.
La philosophie analytique
se montre sceptique à l'égard de la métaphysique spéculative, privilégiant
plutôt une approche plus concrète et pragmatique pour aborder les problèmes
philosophiques. Elle tend ainsi à adopter une approche empiriste, s'appuyant
sur l'observation et l'expérience comme sources de connaissance. Elle
favorise également une approche réaliste, considérant que le monde
extérieur existe de manière indépendante de notre pensée.
Voici quelques représentants
de la philosophie analytique :
• Bertrand
Russell (1872-1970) a travaillé sur la logique et la philosophie des
mathématiques, et a également abordé l'épistémologie, la métaphysique
et la philosophie politique. Il est coauteur des Principia Mathematica
(1910) avec Whitehead. Il
• Alfred North
Whitehead (1861-1947) a exposé dans Procès et réalité (Process
and Reality, 1929) sa métaphysique processuelle et sa philosophie
des processus. Il propose une ontologie basée sur des entités en mouvement
et en devenir constant.
• G.E. Moore
(1873-1958) a défendu le réalisme moral et a analysé des concepts fondamentaux
comme le bien. Sa méthode d'analyse conceptuelle
a eu une influence majeure sur la philosophie analytique.
• Rudolf
Carnap (1891-1970) est une figure clé du positivisme
logique. Il a développé le programme du Cercle
de Vienne visant à unifier la philosophie et la science en utilisant
la logique et le langage symbolique pour résoudre les problèmes philosophiques.
• Karl
Popper (1902-1994), philosophe des sciences et tête d'affiche
du rationalisme critique,
est le l'introducteur du concept de falsifiabilité
comme critère de démarcation entre la science et la non-science.
• Gilbert
Ryle (1900-1976) est l'auteur du concept de l'intelligence situationnelle
et
a proposé une critique de vision dualiste cartésienne
du corps et de l'esprit au travers de la notion de fantôme dans la
machine (ghost in the machine). Son ouvrage La notion d'esprit
(The concept of mind, 1949) a marqué son époque.
Ajoutons deux noms qui
ne sont pas directement affiliables à la philosophie analytique, mais
dont les contributions sont pertinentes dans l'étude de celle-ci :
• Ludwig
Wittgenstein (1889-1951) a étuié
dans son Tractatus Logico-Philosophicus la nature du
langage, de la logique et de la réalité. Plus tard, dans sa période
dite philosophique, il a publié Investigations philosophiques,
remettant en question certaines de ses idées précédentes.
• Willard Van
Orman Quine (1908-2000) a remis en question la distinction entre les
faits et les valeurs et a critiqué la réduction du sens à l'observation.
Sa thèse de la double articulation a influencé la philosophie du langage
et la sémantique.
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