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Toul, Tullum Leucorum, est une ville de France, sur la Moselle, dans le département de la Meurthe-et-Moselle, au coude que décrit la Moselle en sortant du plateau de Haye, à 24 kilomètres à l'Ouest de Nancy; port sur le canal de la Marne au Rhin, près de la bifurcation de la Moselle canalisée jusqu'à Pont-Saint-Vincent (embranchement du canal de l'Est). Population : 17 700 habitants. La ville s'étend sur la rive gauche de la Moselle (altitude, 204 m), au pied de la côte escarpée du mont Saint-Michel (385 m), et elle est reliée à la gare par une longue avenue. Toul a longtemps été une ville essentiellement militaire, et une place forte de première ligne. Resserrée dans une enceinte de remparts en partie conservés, Toul a une forme presque circulaire; au-dessus des rues étroites et tortueuses, bordées de petites maisons basses, serrées les unes contre les autres et égayées par les devantures des nombreux magasins, se dressent les tours de la cathédrale, fouillées comme de la dentelle, et celles de l'église Saint-Gengoult. A côté de la cathédrale, on remarque un cloître gothique; l'ancien palais épiscopal est devenu l'hôtel de ville, et les jardins des évêques ont été transformés en promenade publique. Le cloître de Saint-Gengoult, à Toul. La cathédrale de Toul. L'intérieur de la cathédrale de Toul est d'une excellente architecture : il est peu d'églises du Moyen âge où l'ordonnance générale soit plus harmonieuse. Toutes les ouvertures sont en ogives à divisions paires, surmontées de rosaces. La nef principale a 80 m de longueur et 30 m de hauteur, et a deux collatéraux la voûte en est soutenue de chaque côté par neuf colonnes accompagnées chacune de quatre colonnettes engagées, deux qui supportent les arcs-doubleaux des ogives de la nef, une pour l'ogive transversale des bas côtés, et la quatrième qui se prolonge jusqu'à la grande voûte, au-dessus des fenêtres qui l'éclairent. On a conservé une chaire en pierre, dite de Saint Gérard, et qui date du XIIe siècle. Sur le flanc gauche de l'église est un cloître carré long du XIIIe siècle, formant promenoir, et destiné originairement aux processions intérieures: il a 6 divisions parallèles à l'église, et 9 dans l'autre sens; le sol des galeries est de 11 marches plus bas que celui de l'église, et le préau est plus élevé que les galeries de toute la hauteur du soubassement. On remarque sur les murs de ce cloître une suite d'arcatures trilobées, sous chacune desquelles était sculpté un petit bas-relief porté sur une tablette saillante. (B.). Théodebert, roi d'Austrasie, y fut défait, en 612, par Thierry II, roi de Bourgogne. Toul fit ensuite partie successivement du royaume de Lotharingie et de l'empire d'Allemagne. L'évêque de Toul, vassal des empereurs, était comte souverain de la ville et de son temporel; il battait monnaie et régnait sur vingt-sept villages répartis en une prévôté (Liverdun) et trois châtellenies (Blénod, Maizières, Brixey). Au commencement du XIIIe siècle, la ville comprenait le castellum ou l'oppidum primitif que protégeait l'enceinte romaine datant de Valentinien Ier, le bourg, qui s'était élevé à l'Ouest et au Nord-Ouest, et les deux faubourgs de Saint-Epvre et de Saint-Mansuy. Outre la cathédrale Saint-Etienne, Toul possédait la collégiale Saint-Gengoult établie vers 980 par saint Gérard, la Maison-Dieu fondée par le même évêque, l'église Saint-Waast, l'abbaye augustine Saint-Léon IX, et les deux abbayes bénédictines, Saint-Epvre et Saint-Mansuy. Entre les années 1255 et 1261, les habitants de Toul obtinrent de leur évêque Gilles de Sorcy une administration autonome, un corps de justice particulier; l'évêque ne garda sur la ville qu'un droit de haute surveillance. Toutefois, les luttes provoquées par des conflits de juridiction furent ardentes et fréquentes entre l'évêché et ses serviteurs, le chapitre avec ses ministériaux et l'université des bourgeois. Dès l'an 1300, les bourgeois de Toul se placèrent sous la garde du roi de France, Philippe le Bel. Mais ce n'est qu'au XVIe siècle, au cours des luttes entre la France et la maison d'Autriche que Toul fut réunie à la France. Dès le mois d'août 1547, Henri ll avait accordé des lettres de garde et de protection à la cité leuquoise; en 1548, le duc François de Guise était venu à Toul pour décider l'évêque; les chanoines et bourgeois de Toul à secouer la suzeraineté de l'empereur. En janvier 1552, nouvelle mission du cardinal de Lorraine. Le 12 avril suivant, le roi Henri II, reconnu vicaire du Saint-Empire par les princes allemands ses alliés, faisait son entrée à la tête de 7500 hommes dans la ville impériale, aux acclamations des bourgeois. Toul devint ainsi une citadelle française au coeur de la Lorraine impériale. La réunion de Toul à la France fut reconnue, ainsi que celle des évêchés de Metz et de Verdun aux traités de Cateau-Cambrésis (1559) et de Westphalie (1648). En 1685, Toul devint siège d'un présidial; en 1756, d'un bailliage. En 1775, le diocèse de Toul fut démembré par la formation des évêchés de Nancy et de Saint-Dié qui réduisirent considérablement la circonscription épiscopale; l'évêque de Nancy porte aujourd'hui le titre d'évêque de Nancy et de Toul. A l'époque de la domination impériale, les armoiries de Toul étaient : D'or à l'aigle de stable, à une seule tête, au vol éployé, chargée en coeur d'un écusson de gueules au T d'or. Depuis sa réunion à la France, Toul porte : De gueules à la lettre capitale T fleuronnée d'or. (GE). |
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