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La Saintonge

La Saintonge, Santonensis ager,  est une ancienne province de France qui formait, avec l'Angoumois, un des 33 gouvernements. Capitale : Saintes. Bornée au Nord par le Poitou, à l'Est par l'Angoumois, au Sud par la Guyenne et la Gironde, à l'Ouest par l'océan Atlantique (où elle se prolonge par l'île d'Oléron) et par l'Aunis, elle a formé la plus grande partie du département de la Charente-Maritime (sauf l'arrondissement. de La Rochelle et la moitié occidentale de celui de Rochefort aux portes de laquelle s'arrêtait la Saintonge); le département de la Charente lui a pris trois de ses cantons (dans l'arrondissement de Barbezieux). Superficie 5230 km².

La Saintonge est une province peu accidentée, le point le plus élevé ne dépasse pas 160 à110 m dans des terrains jurassiques au Nord et crétacés au Sud. Le littoral, peu développé, est bordé par les marais salants de Marennes et de la Tremblade et par les dunes de la péninsule d'Arvert. Le climat, maritime par excellence, est doux et humide; les eaux, abondantes, vont pour les trois quarts à la Charente et à la Seudre, pour un quart à la Gironde.

Histoire de la Saintonge.
La Saintonge n'a presque jamais joué de rôle propre dans l'histoire, mais, par suite de sa position intermédiaire entre le Nord et le Midi de la France, elle a subi le contre-coup de presque tous les événements de l'histoire de France.

Elle tire son nom de la population gauloise des Santones, qui est citée par César comme une des plus puissantes de la Gaule; elle ne semble pas avoir beaucoup résisté aux envahisseurs romains, mais envoya un contingent de 12.000 hommes an secours d'Alésia. Plus tard, elle fit partie de la province d'Aquitaine IIe. La capitale, Mediolanum Santonum, puis Santones, fut une ville importante, si l'on en juge par les nombreux monuments romains qui y subsistent (Saintes). 

Evangélisée sans doute au IIIe siècle, elle eut beaucoup à souffrir des invasions : les Alains et Vandales la pillèrent en 406, les Wisigoths s'y installèrent dès 419, mais Clovis la prit à la suite de la bataille de Vouillé (507). 

Disputée entre les successeurs de Clovis, elle fit partie successivement du royaume d'Aquitaine après Dagobert, puis du duché d'Aquitaine. Envahie par les Sarrasins, libérée par la victoire de Charles-Martel à Poitiers (732), elle fut conquise par Pépin le Bref sur Waïfre. Pépin s'empara de la famille de Waïfre à Saintes, mais y contracta les germes de la maladie qui devait l'enlever. Elle fut ensuite une des parties du royaume d'Aquitaine de Louis le Débonnaire, puis fut envahie à plusieurs reprises par les Vikings qui brûlèrent Saintes en 847. 

Pendant la période féodale, elle fut divisée en un grand nombre de fiefs dépendant soit du Poitou, soit de l'Aquitaine, dont elle suivit les destinées : française lors du mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Louis VII, angevine, puis anglaise par le second mariage d'Aliénor avec Henri Il Plantagenet. Aliénor fit rédiger, dit-on, les rôles ou lois d'Oléron sorte de code nautique célèbre (Les Rôles d'Oléron). Jean sans Terre perdit le Nord de la Saintonge, ainsi que ses autres possessions continentales entre 1204 et 1210, mais garda la région au Sud de la Charente. 

Lors de la guerre de 1242, Louis IX, résolu à en finir aven les révoltes du comte de la Marche et du roi d'Angleterre, y remporta les deux victoires du pont de Taillebourg et de Saintes (20 juillet 1242), mais, par le traité de 1258 il rendit à Henri III la partie méridionale de la Saintonge.

Elle souffrit beaucoup de la guerre de Cent ans, fut cédée aux Anglais par le traité de Brétigny (1360), mais fut reconquise par Du Guesclin an 1371. Elle prit part à la révolte des Gabelles (1547), si cruellement réprimée, et obtint, en 1668, de racheter la gabelle, moyennant une somme considérable.

Les Guerres de religion y furent cruelles; huguenots et ligueurs y étaient également acharnés et se combattirent avec ardeur, mais la religion protestante continua à y être suivie par un grand nombre d'habitants. Réunie à l'Angoumois par Henri IV, qui forma le gouvernement de Saintonge-et-Angoumois, elle fut, en 1694, rattachée, au point de vue financier, à l'Aunis dans la généralité de La Rochelle. Elle était divisée, par la Charente, en Haute-Saintonge, capitale Saintes, avec Marennes, Saujon, Royan, Pons, Barbezieux, et Basse-Saintonge, capitale Saint-Jean-d'Angély, avec Tonnay-Charente et Taillebourg. (J. Kergomard).

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