| Brétigny est un hameau de la commune de Sours, dans le département d'Eure-et-Loir, à 9 km au Sud-Est de Chartres. Il est fameux par le traité de 1360 entre les Anglais et le roi Jean : ce dernier, prisonnier des Anglais, devait payer pour sa rançon 3 000 000 d'écus d'or, abandonner ses droits sur l'Aquitaine, le Ponthieu, Calais, etc.; le traité ne fut pas exécuté et le roi Jean mourut en captivité (La Guerre de Cent ans). Le Traité de Brétigny, est l'accord conclu le 8 mai 1360, entre Jean II, roi de France, et Édouard III, roi d'Angleterre. Il fut négocié à Brétigny, où s'étaient réunis les plénipotentiaires du régent Charles, fils aîné du roi de France, et ceux du prince de Galles, Édouard, fils aîné du roi d'Angleterre. Les exigences des Anglais rendirent l'accord difficile. Ils voulaient s'écarter le moins possible du traité conclu l'année précédente (mars 1359) à Londres, entre les deux rois. Jean II, pour recouvrer sa liberté, avait souscrit à des conditions si désastreuses que son fils, le régent, n'avait pas voulu les subir. Le traité de Brétigny, moins ruineux pour la France, cédait encore à Édouard III, outre ses possessions de Guyenne et de Gascogne : à l'ouest, le Poitou, la Saintonge et l'Aunis, l'Agenais, le Périgord, le Limousin, le Quercy, le Bigorre, le comté de Gaure, l'Angoumois et le Rouergue; au nord, Montreuil-sur-Mer, le Ponthieu, Calais et quelques autres villes, Sangatte, Ham, etc., et le comté de Guines. Jean II devait payer trois millions d'écus d'or pour sa rançon. De son côté, le roi d'Angleterre renonçait aux duchés de Normandie et de Touraine, aux comtés d'Anjou et du Maine, à la suzeraineté de la Bretagne et de la Flandre, qu'il devait avoir en vertu du traité de Londres. Les seigneurs comme les comtes de Foix, d'Armagnac, de Périgord, etc., qui avaient des terres dans les pays cédés à Édouard III, étaient tenus de lui en faire hommage. Un grand nombre d'otages, dont deux fils et un frère de Jean le Bon, étaient livrés au roi d'Angleterre. Jean de Montfort devait avoir le comté de Montfort, en faisant hommage-lige pour ce fief, au roi de France. Enfin, les deux rois s'engageaient à régler au plus tôt l'affaire de la succession de Bretagne entre J. de Montfort et Charles de Blois. Telles sont les principales clauses du traité de Brétigny. Les autres sont relatives à la tradition réciproque des villes, châteaux et forteresses que devaient évacuer les Français et les Anglais, à une alliance entre les deux rois, aux mesures propres à garantir l'exécution du traité. Le 8 juillet 1360, le roi Jean fut conduit à Calais où Édouard III vint le rejoindre le 9 octobre. C'est là que les deux rois ratifièrent, le 24 octobre, le traité de Brétigny révisé et corrigé. Là aussi furent signées des conventions particulières relatives à chaque article important du traité. On y rédigea, en outre, des lettres ou chartes de renonciations par lesquelles les deux rois se désistaient de tous leurs droits sur les pays cédés par l'un à l'autre, mais sous réserve que ces lettres n'auraient d'effet qu'après avoir été échangées à Bruges, dans le délai d'un an. Le traité de Calais et les actes diplomatiques qui s'y rattachent furent confirmés par les fils aînés de Jean II et d'Édouard III. On eut beau multiplier les précautions et les garanties, la guerre devait recommencer en 1369, avant que les lettres de renonciation eussent été échangées. | |