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Le nom de globuline,
qui avait été donné par Berzelius
à la matière albuminoïde incolore retirée du
cristallin, a été généralisé
par Hoppe-Seyler et étendu à un certain nombre de matières
albuminoïdes se rapprochant de la précédente par leurs
propriétés générales. Les globulines sont insolubles
dans l'eau, mais peuvent se dissoudre en présence de petites quantités
de sels neutres, comme les sels de soude et de potasse (2 à 10%
de sel marin); elles forment alors des solutions précipitables lentement
par un excès d'eau ou plus rapidement par l'addition des acides
les plus faibles comme l'acide carbonique; le précipité obtenu
dans ces conditions présente les plus grandes ressemblances avec
les albumines coagulées. Les globulines
sont très voisines des caséines,
mais leurs solutions sont coagulables par la chaleur, tandis que celles
de caséine ne le sont pas; en outre, ces dernières ne se
dissolvent pas dans l'eau à la faveur de petites quantités
de sels. Les globulines les mieux caractérisées sont la myosine
ou plasma musculaire, les vitellines animales et végétales,
la globuline du sang, la globuline du cristallin; il faut en rapprocher
aussi la fibrine du sang.
• Globuline
du cristallin. - La globuline du cristallin ou cristalline s'obtient
en broyant des cristallins de boeuf avec l'eau du mieux avec l'eau salée
et précipitant par de l'acide carbonique la liqueur filtrée.
C'est, une substance lentement soluble dans l'eau, coagulable à
plus haute température que l'albumine; l'alcool la précipite
de sa solution; l'ammoniaque et l'acide acétique employés
séparément ne donnent aucun trouble dans la solution de globuline,
tandis que leur mélange agit autrement. On a trouvé dans
la cornée, dans le chyle, dans la lymphe,
dans le pus, dans les parois des vaisseaux sanguins,
etc., des matières présentant les mêmes réactions
que la globuline du cristallin.
• Globuline du
sang. - La globuline du sang est une matière
albuminoïde qui forme la trame incolore et lâche des globules
rouges sanguins. Elle a été retirée pour la première
fois par Denis du sang d'oiseau. Le sang défibriné
est additionné d'une solution de chlorure de sodium au dixième,
puis, abandonné à l'air, il devient bientôt épais
et assez semblable à un caillot de fibrine, car les globules adhèrent
entre eux ; par des lavages répétés à l'eau
on enlève à la masse la matière colorante et la nucléine
des noyaux; il ne reste plus que la globuline. Elle forme une masse blanche,
molle, translucide, constitue des granulations soudées entre elles;
l'eau ne la dissout pas, mais une solution salée au dixième
la gonfle et la rend visqueuse. Les alcalis et leurs carbonates contractent
la globuline visqueuse; l'eau bouillante la coagule. Exposée à
l'air, elle s'altère lentement en perdant la propriété
de reprendre sa viscosité dans l'eau salée. La globuline
du sang humain est plus altérable que celle du sang d'oiseau ; le
sel marin la dissout partiellement et laisse un résidu visqueux.
(C. M.).
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