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Les Benoîtes
Geum
Les Benoîtes sont des plantes de la famille des Rosacées et du groupe des Fragaroïdées, dont le nom scientifique est Geum urbanum L. (Caryophyllata urbana Scop.). On appelle également ces plantes : Caryophyllée, Galiotte, Recise, Herbe de saint Benoît, Herbe bénite. C'est une herbe vivace, dont le rhizome, court, tronqué, chargé de nombreuses racines adventives fibrilleuses, donne naissance à des branches aériennes, hautes de 40 à 80 cm, simples ou rameuses, portant des feuilles pinnatiséquées, à trois, cinq ou sept segments lobés ou incisés-dentés, les latéraux plus petits, le terminal plus ample. 

Les fleurs, d'un jaune clair, sont terminales, dressées, solitaires ou réunies en cymes pauciflores. Elles ont un calice de cinq sépales, accompagnés d'un même nombre de folioles alternes stipulaires, formant un calicule une corolle de cinq pétales et des étamines en nombre indéfini. Les fruits sont des akènes oblongs, velus, groupés en une tête globuleuse sessile au fond du calice. Chacun de ces akènes est surmonté d'un style assez long, articulé-genouillé vers son quart supérieur et terminé par un petit  crochet ou hameçon. 

La Benoîte se rencontre communément en France dans les bois, les haies, au pied des murs dans les villages. Son rhizome, quand il est frais, exhale une odeur assez prononcée de giroflée; d'où son nom vulgaire de Racine de giroflée.

Outre la Benoîte commune, le genre Geum L. renferme une dizaine d'espèces, répandues dans les régions froides et tempérées du globe et dont les rhizomes sont employés, dans leurs pays d'origine, au même titre que celui du G. urbanum. Tels sont les rhizomes du G. virginianum L., qui constitue le Chocolate root ou Blood root des Américains, du G. canadense Murr. du G. chilense Bert. et du G. rivale L. (Caryophyllata aquatica Lamk) ou Benoîte des ruisseaux. Cette dernière espèce, commune dans les prairies humides des montagnes des Vosges, du Jura, des Alpes et des Pyrénées, se rencontre dans quelques localités des environs de Paris, notamment dans les marais de Stors, près de l'Isle-Adam (Val-d'Oise). Elle se reconnaît à ses fleurs penchées, à pétales jaunâtres veinés de rouge. On la cultive assez fréquemment dans les jardins pour orner les rocailles humides. On cultive également, comme ornemental, mais en terre meuble et aux expositions chaudes, le G. coccineum Sibth., espèce de l'Orient, remarquable par ses fleurs dressées, d'un rouge écarlate. (Ed. Lef).

Thérapeutique.
Le rhizome de la Benoîte commune, improprement appelé racine, a été employé comme tonique, stimulant, antipasmodique même, et, dans quelques cas, fébrifuge : il faut le récolter au printemps. Il renferme surtout du tannin (10 %), une résine amère spéciale, la géine, une huile essentielle odorante, une matière colorante et de la gomme. Il est assez bien caractérisé par sa forme longuement conique, les radicelles éparses et résistantes qui naissent normalement à sa surface, la couleur jaune de sa zone ligneuse, et la teinte violette de sa moelle; dans le commerce, il se présente ordinairement muni encore d'une touffe épaisse de rameaux aériens et herbacés, de couleur violacée, qui lui forment une couronne volumineuse. On l'a souvent mélangé, par fraude, de quelques racines de Bugrane, qui s'en distinguent par une coupe transversale toute différente. Lui-même, d'ailleurs, était également incorporé par supercherie dans les lots de racine d'Arnica; celle-ci est de taille plus faible, et munie de radicelles sur une de ses faces seulement Le rhizome de Benoîte est inusité aujourd'hui : on a prescrit la poudre (1 à 4 g) ou l'infusion (30 à 60 g. pour un litre d'eau). C'est le Radix Gel. seu Caryophyllata du Codex. (Dr R.Blondel).

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