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Les astéroïdes |
Aperçu | Le jeu des familles | Minéralogie |
Inventaire | Orbites : le jeu des familles Si l'on envisage les astéroïdes en fonction de leur orbite, il en existe de trois sortes : ceux qui appartiennent à la Grande ceinture d'astéroïdes et forment le gros de la troupe, ceux, beaucoup plus rares, qui parcourent les régions internes du Système solaire, parmi lesquels on distinguera les géocroiseurs, qui croisent l'orbite de la Terre, et les troyens associés à certaines planètes, qui possèdent également des astéroïdes capturés. Mentionnons pour mémoire les divers corps irréguliers qui circulent à la périphérie du Système solaire, au-delà des orbites des planètes géantes, analogues aux astéroïdes, mais plus vraisemblablement composés de glace, et plus proches ce sens des noyaux des comètes. Tels sont les Centaures (par exemple Chiron, pour lequel une activité cométaire a d'ailleurs été décelée), qui circulent entre Saturne et Uranus, ou des objets tel Hidalgo qui circulent sur une orbite rappelant celle des comètes, sans toutefois présenter de signes d'activité cométaire. Certains modèles conduisent à penser que 1% de ces objets pourraient malgré tout être de vrais astéroïdes. Discerner entre noyaux comètes et astéroïdes - qui seraient en fait deux extrêmes d'une même population initiale, ou simplement les proportion de roche et de glace auraient varié, reste une question récurrente, loin d'être académique, mais qui ne peut sans doute être tranchée qu'au cas par cas. Quoi qu'il en soit, ils sont abordés dans ce site en même temps que les comètes et les objets de la ceinture de Kuiper dont ils pourraient provenir, à la page consacrée à la Périphérie du Système solaire.La Ceinture principale d'astéroïdes. L'immense majorité des astéroïdes circulent entre les orbites de Mars et de Jupiter, à des distances du Soleil comprises entre 2,1 et 3,5 unités astronomiques (300 à 600 millions de kilomètres). Ce qui les fait parcourir leur orbite en 3 à 6 ans. Cette concentration d'objets forme la Grande ceinture d'astéroïdes ou Ceinture principale, qui marque la frontière entre le Système solaire interne et externe. Dès la fin du 19e siècle, les astronomes, parmi lesquels Daniel Kirkwood en 1867, ont remarqué que des similitudes existaient entre les éléments orbitaux de certains astéroïdes. Kiyotsugu Hirayama a tiré, entre 1918 et 1933, les conséquences de ce premier constat en reconnaissant l'existence de familles d'astéroïdes. Le chercheur a fait apparaître la réalité de ces familles à partir de l'étude des éléments propres des orbites (c'est-à-dire en gommant les effet perturbateurs des grosses planètes sur les caractéristiques orbitales des astéroïdes considérés,). Il a ainsi divisé les astéroïdes de la Ceinture principale en trois, puis cinq, puis neuf familles. Celles-ci sont aujourd'hui encore interprétés souvent, comment le suggérait Hirayama, comme le résultat d'une fragmentation d'un corps après qu'il soit entré en collision avec un autre. Dans de nombreux cas, les astéroïdes d'une même famille seraient ainsi les débris d'un même corps parent, qui continueraient de circuler quelque temps de conserve, puis se disperseraient peu à peu sous l'effet de perturbations gravitationnelles diverses, tout en gardant au travers de quelques unes de leur caractéristiques orbitales la mémoire de leur origine commune. La relation entre un corps parent et une famille n'est cependant pas univoque. La question considérée d'un point de vue minéralogique suggère en effet qu'il n'aurait existé au départ qu'une poignée de corps parents, et que les divers familles dynamiques proviendrait plutôt de fragmentations secondaires, et sur le long terme d'une dispersion particulière provoquée par diverses perturbations gravitationnelles. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui plusieurs dizaines de ces familles sont répertoriées. En voici quelques unes : On mentionne pour chaque famille la valeur approchée de sa distance moyenne au Soleil en UA, et les 5 premiers membres découverts.
Trois de ces familles méritent une mention particulière : | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les Hungarias, dont le premier membre (Hungaria) a été découvert en 1898 par Max Wolf, représentent un groupe d'astéroïdes qui circulent sur des orbites faiblement excentriques (moins de 0,18) à la bordure intérieure de la Ceinture principale. Ils sont séparés de celle-ci par un espace vide, et leurs plus proches voisins sont les astéroïdes de la famille des Phocaeas. Typiquement, la distance moyenne au Soleil des Hungarias est comprise entre 1,78 et 2,0 unités astronomiques (UA) et leur inclinaison moyenne par rapport à l'écliptique de 22°, s'étageant entre 16° et 34°. Il est possible que ces objets ne soient pas véritablement issus d'un même corps parent, mais qu'ils proviennent de diverses autres régions de la grande ceinture, et se soient trouvés comme mis à l'écart dans la région où on les rencontre aujourd'hui du fait de diverses perturbations gravitationnelles. On a parfois évoqué la possibilité que les Hungarias aient été beaucoup plus nombreux dans le passé, et que cette famille se soit dépeuplée à la suite de ses interactions avec Mars, ainsi que de collisions. | Christopher Spratt, The Hungaria group of minor planets, J. Roy. Astron. Soc. Can., Vol. 84, N° 2, 1990. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les Hildas forment une famille d'astéroïdes souvent de forme très irrégulière, dont le premier membre (Hilda) a été découvert par J. Palisa en 1875, et qui circulent à des distances moyennes du Soleil comprises entre 3,7 et 4,2 UA. Leur excentricité moyenne est inférieure à 0,30 et leur inclinaison par rapport à l'écliptique ne dépasse pas les 30°. Un vaste espace dépeuplé sépare les Hildas du gros du troupeau d'objets présents entre Mars Jupiter. On peut donc considérer que les Hildas n'appartiennent pas à proprement parler à la Ceinture principale des astéroïdes, bien qu'on ne commette aucun sacrilège en les décrivant comme sa lisière extérieure. Le plus important est le caractère dynamique de la région qu'ils occupent, et qui constitue comme un piège pour les petits corps qui s'y aventurent. Quelque chose qui incite à penser qu'une certaine proportion de Hildas pourraient ne pas être de véritables astéroïdes mais d'anciens noyaux de comètes "éteintes", qui s'y seraient laissés capturer. Leur couleur généralement sombre, qui rappelle celui des noyaux cométaires peut également être un argument en faveur de cette thèse. Les tentatives faites pour révéler une activité cométaire (présence d'une coma) n'ont cependant donné aucun résultat concluant. Tout au plus a-t-on mis en évidence, dans les cas de Tuckia et de Larissa, qui figurent parmi les gros Hildas, des variations de leur période de rotation qui pourrait ne pas être d'origine gravitationnelle, mais plutôt dues à une émission sporadique de matière volatile, comme on l'observe avec les comètes.
- Ajoutons que, comme l'on montré des chercheurs de l'Institut d'astronomie d'Hawaii en mai 2004, la couleur des astéroïdes de la Ceinture donne une indication de leur âge. Ils rougissent en vieillissant. Cette nouvelle méthode de datation des astéroïdes découle de la corrélation qu'ils ont découverte entre la couleur de 8416 astéroïdes répertoriés dans le Sloan Digital Sky Survey, et les âges déduits des évolutions orbitales de cent mille astéroïdes, en fonction des familles auxquelles ils appartiennent. Les âges ainsi déterminés (entre six millions à trois milliards d'années) mesurant le temps écoulé depuis le moment où ces astéroïdes se sont fracturés pour donner naissance aux dites familles, et pendant lequel des surfaces nouvelles ont été exposées au vent solaire et au rayonnement cosmique (Le milieu interstellaire). Ces rayonnements, très agressifs, ont altéré lentement la matière à la surface des astéroïdes au point d'en modifier peu à peu la couleur. Et l'on comprend que celle-ci ait été d'autant plus modifiée que la durée d'exposition aux intempéries spatiales a été longue. Valable pour l'instant seulement pour les astéroïdes de la ceinture principale, la méthode pourrait être étendue à l'étude des âges de petits satellites des planètes géantes, que l'on pense être des astéroïdes capturés. En attendant, les résultats déjà obtenus permettent de comprendre pourquoi la couleur des météoritesne correspond pas à celle des astéroïdes dont ils sont issus. Circastéroïdes et géocroiseurs. | Christopher Spratt, The Hilda group of minor planets, J. Roy. Astron. Soc. Can., Vol. 83, N° 6, 1989. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
On connaît près de 1500 astéroïdes qui circulent dans les régions internes du Système solaire. On parle de NEOs (Near-earth objects), de NEAs (Near-earth asteroids), ou de circastéroïdes pour les désigner. Ceux que leur orbites conduisent à croiser celle de la Terre sont appelées des géocroiseurs. Certains peuvent passer très près de notre planète, comme ce fut par exemple le cas le 27 septembre 2003, quand un de ces rochers de l'espace, baptisé SQ222, nous est passé à 80 000 km (20% de la distance qui nous sépare de la Lune...). Des probabilités non négligeables existent pour qu'un jour où l'autre l'un d'eux percute notre planète, sur laquelle on a d'ailleurs déjà recensé 150 cratères (récents) dus à de tels impacts. La collision est d'ailleurs aussi l'explication la plus souvent mentionnée de l'extinction massive de certaines espèces sur notre planète. L'événement violent qui s'est produit le 30 juin 1908 dans la région de la Tunguska en Sibérie et a détruit des milliers d'hectares de forêt, s'il n'a pas été occasionné par l'entrée d'un fragment de noyau cométaire dans notre atmosphère, pourrait également s'expliquer par la rencontre avec un NEO d'une centaine de mètres de diamètre. En somme, des versions superlatives de ce qui se produit quotidiennement avec la chute de ces petits fragments d'astéroïdes que sont les météorites. Une conclusion cohérente avec l'idée que l'on se fait du pompage des lacunes de Kirkwood. mais ce n'est pas la seule possibilité. Certains chercheurs pensent que les circastéroïdes pourraient également être des noyaux cométaires éteints ou endormis. Puis les régions internes sont régulièrement visitées par de tels objets, il peut sembler logique d'imaginer que certains y restent piégés par l'attraction gravitationnelle de telle ou telle planète intérieure. On sait aussi que certains noyaux cométaires (groupe de Kreutz) sont régulièrement englouties par le Soleil. | Christopher Spratt, The Aten- Apollo-Amor close approach minor planets, J. Roy. Astron. Soc. Can., Vol. 81, N° 1, 1987. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Le principal circastéroïde est 1036 Ganymède (à ne pas confondre avec le satellite galiléen). Son diamètre est de 41 kilomètres. Vient ensuite Éros, qui atteint 38 kilomètres dans sa plus grande longueur. Il pourrait exister plus de deux mille de ces objets dont la taille dépasserait le kilomètre. On distingue trois groupes de circastéroïdes : Les Apollos : leur demi-grand axe (distance moyenne au Soleil) est supérieur à 1 unité astronomique (UA) et leur distance à l'aphélie inférieure 1,017 UA. Cette famille, dont la période est supérieure à un an, inclut la majorité des géocroiseurs. 632 Apollos sont répertoriés (2). | (2) A la date du 16 juin 2001. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les Amors : leur distance au périhélie est comprise entre 1,017 et 1,3 UA (195 millions de kilomètres). Comme c'est aussi le cas pour certains Hungarias, ils croisent l'orbite de Mars, mais pas celle de la Terre. 636 Amors sont répertoriés (2).
La définition que vient d'être donnée de chacun des trois groupes de circastéroïdes est quelque peu arbitraire, et ne traduit en réalité que les caractéristiues orbitales du moment. Or celles-ci changent au fil du temps et des diverses perturbations subies par ses objets. Certains Amors peuvent très bien devenir des Apollos après quelques révolutions, et certains Atens auraient pu très bien être classés parmi les Apollos, si on les avaient découverts quelques années plus tôt. C'est d'ailleurs ce qui s'est produit avec Quetzalcoatl, découvert en 1953 et classé parmi les Amors, mais qui onze ans plus tôt avait encore les caractéristiques orbitales d'un Apollo... Ajoutons encore, pour ne rien arranger au tableau que deux astéroïdes du groupe Amor - Amor lui-même et Ivar -, dont les demi-grand axes dépassent 1,9 UA, pourraient quant à eux être parfaitement affiliés à la famille des Hungarias. Les Troyens. Certains astéroïdes ont été piégés par des planètes. Ils peuvent en être devenus de simples satellites. C'est ce qui serait arrivé à Phobos et Deimos, les deux lunes de Mars, mais également aux huit satellites externes de Jupiter, à Phoebé, un de satellites de Saturne, et à divers autres petits satellites des planètes géantes. Mais il se peut également qui aient été calés dans le voisinage de points particuliers associés aux planètes et appelés points de Lagrange. En particulier le point L4, qui se situe à 60° à l'avant d'une planète et le point L5, qui lui est 60° à l'arrière. Ces astéroïdes sont alors qualifiés de Troyens (ou de planètes troyennes) de la planète concernée. Ils ont la même période de révolution que la planète à laquelle ils sont associés. On peut dire aussi qu'il sont placés à la résonance 1/1. La notion de Troyen implique trois corps. Dans le cas des Troyens de Jupiter et de Mars, il y a le troyen lui-même, la planète qu'il suit ou précède, et le Soleil autour duquel sont dessinées les orbites. Il existe aussi des Troyens dont le troisième corps n'est pas le Soleil, mais Saturne. Il s'agit donc de satellites de Saturne, qui circulent sur les mêmes orbites, mais séparés par 60° : cas de Dioné et Hélène, Thétys et calypso, Thétys et Télesto.Les Troyens de Jupiter : On en connaît plus de 400 à ce jour sur les milliers qui pourraient exister, les plus nombreux autour du point L4. Hector est l'un des plus gros astéroïdes connus. L'absence d'activité cométaire les fait classer comme astéroïdes. Il est également possible, au vu de diverses caractéristiques de la lumière qu'ils réfléchissent, qu'il soient - du moins pour certains d'entre eux - plutôt assimilables à des noyaux de comètes. Voici les principaux :
Les troyens de Mars : 5261 Eurêka, découvert en 1990. Un autre en 1998, et trois encore s'y sont ajoutés en 2001. Tous calent leur orbite sur le point L5.
Et la Terre dans tout ça? Les cas de Cruithne et de AA 29 : La Terre possède deux compagnons qui n'e sont ni des satellites comme la Lune, ni véritablement des Troyen. Il s'agit de l'astéroïde normalement classé dans la famille des atens : Cruithne qui circule sur une orbite "en fer à cheval" qui le fait s'enrouler autour des points de Lagrange L4 et L5 de notre planète, et de AA 29, un circastéroïde découvert en 2002 et dont l'orbite s'enroule curieusement aurtour de celle de la Terre. |
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