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Uranus
est une des quatre planètes géantes
du Système solaire. D'un
bleu-vert pâle à cause du méthane présent dans
son atmosphère. Très nuageuse,
cette planète, comme les autres planètes
gazeuses, est un globe immense, principalement composé d'hydrogène
condensé autour d'un petit coeur rocheux.
Située
à la limite de la visibilité à l'oeil nu, Uranus avait
échappé à l'attention des anciens observateurs et,
il a fallu encore attendre un siècle et demi après Galilée
et sa première lunette pour que la planète soit enfin remarquée
par William Herschel
en 1781. Avec cette découverte le Système solaire s'est trouvé
considérablement agrandi. Uranus circule sur une orbite qui est
le double de celle de Saturne,
considérée pour ainsi dire depuis toujours comme le dernier
monde avant les étoiles. Une fois la surprise passée, les
astronomes ont mis en évidence le riche système satellitaire
de cette planète géante, finalement si semblable à
Jupiter
et à Saturne. L'image de son disque est cependant restée
décevante. Jusqu'en 1986 et son survol par la sonde spatiale Voyager
2 on en saura peu de choses en définitive. A l'exception sans doute
du basculement étonnant de son axe sur le plan de son orbite et
de cette autre grande surprise qu'aura été la découverte
de ses anneaux dès 1977, les premiers a être connus après
ceux de Saturne.
La planète possède une météorologie
très singulière, et assez surprenante lorsqu'on songe qu'elle
se déplace sur une orbite très éloignée,
où parviennent peu de la lumière et de la chaleur du Soleil.
Cela fait qu' Uranus est extrêmement froide - sa température
moyenne se situe au-dessous de -200 °C. mais cela n'empêche en
rien une grande richesse de phénomènes dans son atmosphère.
La raison principale en est cette autre singularité de la planète
: son axe de rotation est pratiquement couché
sur le plan de son orbite (alors qu'en général, l'axe des
planètes est presque perpendiculaire ou du moins fortement incliné
par rapport à ce plan). Ce basculement de l'axe de rotation d'Uranus
conduit à ce que se sont les pôles
d'Uranus, et non ses régions équatoriales qui reçoivent
le plus d'énergie en provenance du Soleil.
Les régions les plus froides se situent ainsi aux latitudes qui
correspondent sur Terre aux tropiques et le pôle plongé dans
l'obscurité parvient même à être légèrement
plus chaud que le pôle exposé au Soleil.
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Le printemps
d'Uranus
En 1997, le télescope
spatial Hubble a commencé à révéler des changements
dans l'atmosphère de la planète, par comparaison avec les
images transmises dans les années 1980 par la sonde Voyager. Alors
que celles-ci avaient révélé peu de détails,
des bandes ont commencé à apparaître dans l'hémisphère
nord, qui rappellent celles de Saturne, ainsi que quelque nuages. Le pôle
sud, pour sa part, a commencé à se couvrir de brume et aussi,
à la périphérie, de gros nuages. Des changements qui
paraissent traduire l'arrivée du printemps
dans l'hémisphère nord, et qui pourraient encore s'amplifier
au cours du temps. En effet, toujours à cause de l'inclinaison de
son axe, mais aussi de la longueur de son année (84 ans), la planète
possède des saisons
très fortement marquées. |
Un
impact centenaire? Les perturbations
d'origine gravitationnelle occasionnées par Neptune
sur l'orbite d'Uranus ne suffisent pas à en expliquer toutes les
anomalies et l'inclinaison de l'axe de la planète reste un mystère.
Nombre d'astronomes y ont vu l'indice de la présence à la
périphérie
du Système solaire d'un objet plutôt massif, et sans rapport
avec les quelques naines de glaces de la ceinture de Kuiper, beaucoup trop
petites. En 1992, cependant, A. Brunini a proposé d'expliquer non
seulement les caractéristiques orbitales d'Uranus, mais aussi l'inclinaison
de son axe, par les effet d'un impact important qui aurait dû se
produire un siècle plus tôt (et même plus précisément
vers le milieu de l'année 1896). En fait, l'hypothèse de
la collision avait déjà été formulée.
J. Fernandez et W. Ip, en 1988, avaient déjà étudié
les conséquences d'un tel événement sur la composition
chimique de l'atmosphère uranienne, et Korycansky et
al., pour leur part, avaient calculé, en 1990, ses effets
sur l'inclinaison de l'axe de rotation. Mais si l'impact a été
si récent, la question reste posée aujourd'hui de savoir
si Uranus peut avoir connue pareille collision avec un gros noyau cométaire
ou un astéroïde (supposés d'environ 500 km de diamètre),
nécessairement très violente, et au demeurant susceptible
de ne pas avoir été constatée depuis la Terre. N.
Tyson, M. Richmond et al. ont calculé en 1993
que l'énergie libérée lors de la collision devait
être équivalente à celle reçue par Uranus en
provenance du Soleil pendant près de quarante mille ans. De quoi
déclencher dans l'atmosphère de la planète des milliers
de tempêtes aussi importantes que la Grande Tache Sombre, que le
Voyager y a révélé.
Satellites
la planète possède une foule
de satellites (27 connus, fin 2003), tous relativement
sombres. Les cinq plus gros, Titania, Obéron,
Umbriel
et Ariel, dépassent les mille kilomètres
de diamètre. Les autres sont, en moyenne, grands d'une soixantaine
de kilomètres seulement. A l'instar de la plupart des satellites
des planètes géantes, les lunes d'Uranus
sont composés d'un mélange de glaces et de roches.
Anneaux
Comme les autres planètes géantes,
Uranus possède également un système d'anneaux
composés de particules rocheuses extrêmement foncées. |