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![]() 35°56' N 3°2' W |
Alboran
est une petite île de la Méditerranée
située à cent douze milles à l'est de Gibraltar,
en face du détroit, à une distance de 85 km côtes d'Espagne
, dont elle est une possession, et à 56 de celles du Maroc.
Elle offre l'aspect d'un plateau allongé, vaguement triangulaire,
dirigé du sud-ouest au nord-est. Son étendue est de 580 m
à peu près de long, sur 270 m de largeur à la
base du triangle qu'elle forme, sa surface est de 7,68 hectares (0,0768
km²) et son altitude d'environ cinquante mètres au-dessus de
la mer.
- ![]() L'île d'Alboran vue depuis l'espace. Description du
sol et de ses productions.
Sur cette formation, mais particulièrement vers la partie orientale, se trouve un tuf stratifié, friable, composé de feldspath blanchâtre en état de décomposition, et contenant en abondance des cristaux de feldspath blanc, quelques autres de hornblende, et des fragments de roches basaltiques : ce tuf peut avoir une épaisseur de douze à quinze mètres, surtout vers le sud-est de cette île. Il est recouvert par un calcaire grossier moderne, d'une couleur brunâtre, disposé en couches minces, qui gisent horizontalement sur le tuf et qui contiennent aussi des débris de roches basaltiques : les interstices de ces couches sont remplis d'une espèce de craie blanche et friable. C'est leur situation horizontale qui a déterminé la forme de l'île en plateau allongé. La mer, qui bat constamment avec violence contre ce roc, en a rongé les bords et les a rendus fort escarpés à elle y a même creusé des grottes; et elle l'a percé à son extrémité orientale d'une ouverture visible d'assez loin par les navigateurs. Les plages qui, dans quelques endroits, facilitent les abords de l'île, sont de sable coquillier, mêlé de beaucoup de petites espèces de mollusques et de débris de coraux. Le long plateau d'Alboran est entièrement couvert de frankénies à corymbes; on aperçoit aussi çà et là des restes d'asphodèles rameux et quelques buissons de liciet d'Europe. Le sol, dans les endroits où les frankénies laissent quelques vides, est couvert de coquilles d'un colimaçon qui vit sur ces mêmes plantes : c'est une variété que l'on a nommée hélice d'Alboran, ne différant de l'hélice pisaneque par sa couleur entièrement noire et sa bouche blanchâtre sans aucune teinte de rose; ce caractère est constant dans toutes les hélices répandues dans l'île en si grande abondance, et constitue une variété locale très remarquable. L'îlot d'Alboran est fréquenté par un grand nombre de hérons et de plongeons ; on y voit aussi quelques autres espèces d'oiseaux, tels que le merle bleu, le rouge-gorge, l'épervier : ces espèces sont toutes extrêmement grasses, et font leur principale nourriture des sauterelles dont l'île est couverte, et qui s'envolent par centaines quand on traverse les touffes de frankénies. Alboran a-t-elle été mentionnée par les Anciens? Dans l'Insulaire qui termine la
compilation vulgairement connue sous le nom d'Itinéraire d'Antonin Essayerons-nous, à notre tour, de
trouver à cet îlot d'Alboran une correspondance dans la géographie
ancienne? Nous aimons mieux avouer humblement notre impuissance à
cet égard ; sans doute, parmi les escales énumérées
dans le Périple Quelques cartographes des derniers siècles ont donné à Alboran le nom d'Albusama; mais c'est par confusion avec le petit flot côtier voisin de la ville par eux appelée aussi Albusama, et qui n'est autre qu'El-Mezemmah des géographes arabes. (D'Avezac). |
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