|
. |
|
Chauves-souris |
Les Chiroptères, Cheiroptera, Cuv., du grec cheir = main, et pteron = aile (main, aile) forment un ordre des Mammiferes proche des Primates, avec lesquels ils ont quelques affinités telles que des mamelles placées sur la poitrine, et un pénis pendant. Mais ils se distinguent surtout par un repli de la peau qui, partant des côtés du cou, s'étend entre les quatre pieds et les doigts, les soutient dans l'air et permet même de voler à ceux qui ont les doigts des mains assez développées pour cela. Ils ont quatre grandes canines; le nombre de leurs incisives varie. Les genres établis par Et. Geoffroy Saint-Hilaire dans la tribu des Chauves-souris, sont au nombre de quinze; en voici les noms : Glossophage, Mégaderme, Mulot-volant, Myoptère, Noctilion, Nyctère, Nyctinome, Oreillard, Phyllostome, Rhinolophe, Rhinopome, Roussette, Sténoderme, Taphien, Vespertilion. - Un Oreillard. On distingue les Chauves-souris par les caractères suivants : doigts des membres antérieurs excessivement longs et formant, avec la membrane remplissant les intervalles qui les séparent, des ailes autant et plus étendues que celles des Oiseaux. Aussi, les Chauves-souris volent-elles très haut et très rapidement. Les muscles pectoraux sont très développés, et le sternum a, dans son milieu, une arête pour leur donner attache comme dans les Oiseaux. Les yeux sont excessivement petits, mais les oreilles, souvent très grandes au point de former quelquefois avec les ailes une énorme surface membraneuse presque nue. Ce sont des animaux nocturnes qui passent l'hiver en léthargie, suspendus par les pattes de derrière. Les femelles mettent bas deux petits qu'elles tiennent cramponnés à leurs mamelles. Cet ordre, très nombreux, a été subdivisé en un grand nombre de genres, partagés eux-mêmes quelquefois en sections. Les Roussettes (Pteropus, Briss.) constituent une section de grandes Chauves-souris de l'Asie méridionale et de l'Indonésie; leur membrane est échancrée profondément entre les jambes ; elles ont des incisives tranchantes à chaque mâchoire, et des mâchelières à couronne plate; aussi vivent-elles en grande partie de fruits, dont elles détruisent beaucoup. Cependant, elles poursuivent aussi les petits Oiseaux et les petits quadrupèdes, Ce sont les plus grandes Chauves-souris, et on mange leur chair. Elles n'ont pas ou presque pas de queue; parmi les premières, on peut citer : la R. édule (P. edulis, Geoff.) des îles de la Sonde et des Moluques; la R. Kalou, Kalouq (P. jauauicus, Desm.) ou kalong, un peu plus grande que la précédente (1,60 m d'envergure), elle habite Java; la Roussette vulgaire (P. vulgaris, Geoff.) des îles de la Réunion et Maurice. Le Kaloug, nom qu'on donne vulgairement à toutes les Roussettes dans le pays, se trouve en abondance à Java particulièrement. Ces animaux vivent en sociétés nombreuses, s'accrochant la tête en bas aux branches des arbres, serrés les uns contre les autres, immobiles, silencieux, et semblant faire corps avec la branche; à peine le soleil a-t-il disparu, qu'ils quittent la branche et s'élancent dans la campagne pour chercher leur nourriture. Ils dévorent indistinctement toutes espèces de fruits, et font des dégâts considérables, dont on ne pré serve les plus recherchés qu'en les enveloppant comme nous faisons pour nos raisins de table. Leur chair est estimée, et on leur fait une chasse assez active. Parmi les Roussettes qui ont une petite queue, on distingue : la R. d'Égypte, (P. Aegyptiocus, Geoff.), laineuse et grise, qui vit dans les souterrains en Égypte. Une Pipistrelle A côté des Roussettes, on peut placer les Céphalotes. Après les Roussettes, viennent le genre Molosses (Molosses, Geoff.) à museau simple, oreilles larges et courtes, s'unissant l'une à l'autre sur le museau. A mentionner aussi : le genre Noctilion (Noctilio, Lin.) d'Amérique; le genre phyllostome (Phyllostoma, Cuv. et Geoff.), dont la langue peut s'allonger beaucoup, et se termine par des papilles qui paraissent disposées pour former un organe de succion. Ils sont d'Amérique, courent mieux que les autres Chauves-souris, et ont l'habitude de sucer le sang des animaux. C'est dans ce genre que se trouve le fameux Vampire (Vampirus spectrum, Lin.), qui attaque surtout le bétail. Les Oreillards (Plecotus,Geoff.) forment un genre qui a les oreilles plus grandes que la tête, unies l'une à l'autre sur le crâne; avec un oreillon grand et lancéolé et un opercule sur le trou auditif; l'O. d'Europe (P. vulgoris, Et. Geoff.) habite les ruines des vieux édifices, il est présent aux environs de Paris. Les principales espèces sont : La C. ordinaire (V. murinus, Lin.), la plus connue et la plus grande du genre; elle a les oreillons en forme d'alène, les oreilles oblongues, poil brun-marron dessus, gris clair dessous; 0,40 m d'envergure. La C. sérotine (V. serotinus, Lin.), marron foncé, ailes et oreilles noirâtres. On la trouve sous les toits des églises. Un peu plus petite que la précédente, c'est la plus commune aux environs de Paris. La C. noctule (V. noctule, Lin.), un peu plus grande, on la trouve dans les creux des vieux arbres; Et. Geoffrey l'a vue souvent dans les chantiers qui avoisinaient le Jardin des Plantes. La C. pipistrelle (V. pipistrellus, Gm.), la plus petite en France (0,17 m d'envergure), brune noirâtre, oreilles triangulaires. Un Rhinolophe. La répulsion que certains éprouvent pour ces animaux, dont l'aspect n'est pas gracieux, n'a pas empêché quelques personnes de chercher à les apprivoiser. Ainsi, le naturaliste anglais White raconte qu'il avait une chauve-souris qui prenait les mouches dans la main, et elle en épluchait les ailes qu'elle rejetait. Elle mangeait aussi très bien de la viande crue. On a vu, dans des fermes anglaises, des chauves-souris privées qui vivaient avec la famille et venaient prendre des mouches entre les lèvres. (DGS).
|
. |
|
| |||||||||||||||||||||||||||||||
|