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Une
solfatare
est une zone des gaz volcaniques chauds (en particulier de dioxyde du soufre,
SO2), s'échappent du sol , par des fissures et d'ouvertures.
Elles se forment généralement à proximité des volcans actifs ou dans
des zones géothermiques où le magma ou les fluides géothermiques chauds
interagissent avec les roches sulfurées. Ces terrains présentent
généralement un environnement hostile, avec des températures élevées,
des émanations de gaz toxiques et des conditions acides. La végétation
a du mal à se développer dans ces zones en raison des conditions extrêmes,
ce qui donne souvent aux solfatares un aspect dénudé et lunaire.
La soufrière bien connue de Pouzzoles,
près de Naples, offre, en Europe, le meilleur exemple d'un volcan aujourd'hui
réduit à la condition de solfatare. C'est un ancien cratère qui, depuis
1198, date de sa dernière éruption, n'a cessé d'émettre, au milieu
des champs Phlégréens, ce mélange
de vapeur d'eau et d'hydrogène sulfuré dont l'industrie a pu tirer un
si grand . parti, aussi bien comme exploitation du soufre que pour des
usages thermaux. Vulcano offre à son tour un autre type de solfatare,
capable de fournir dans son cratère central des fumerolles très chaudes,
chlorhydrosulfureuses, accompagnées de toutes sortes de produits cristallins
où dominent le soufre, l'acide borique et l'alun, tandis que sur les pentes
du volcan s'échelonnent, à des températures progressivement décroissantes,
des dégagements plus lents de gaz sulfureux de plus en plus riches en
acide carbonique, jusqu'au moment où, sur le bord de la mer, ce dernier
subsiste seul avec de la vapeur d'eau. Ainsi persistent jusqu'Ã la fin
les relations étroites de la composition des émanations volatiles avec
leur température.
Quant aux plus grandes solfatares connues,
c'est naturellement dans les régions où l'activité volcanique s'est
manifestée avec le plus d'intensité qu'il faut venir les chercher. Elles
abondent en Islande, Ã ce point que leur nombre, dans le seul massif volcanique
d'Herlingarsfjell, se chiffre par milliers. Dans le groupe des îles de
la Sonde, elles deviennent immenses et des plus actives; ainsi, Ã Java,
on remarque, sous le nom de Pepandajang, qui veut dire « Forge », un
immense volcan tirant sa qualification actuelle de ce fait que dans son
cratère le sifflement des fumerolles s'associe aux explosions des fontaines
gazeuses. pour produire des bruits stridents simulant le fracas d'une usine
en marche. Il en est de même d'ailleurs au Mexique
pour le fameux Popocatepetl. Aussi comme résultat, cette « montagne fumante
», après avoir livré à Cortez,
après la prise de Mexico, le soufre nécessaire à la fabrication de la
poudre qui lui manquait, peut encore en livrer annuellement d'immenses
quantités.
Plus curieuses ensuite sont celles qui,
au
Chili, s'étagent sur les flancs des grands
volcans de la Cordillère andine, aujourd'hui inactifs,
et la plupart réduits à cette condition de solfatares; car, au lieu de
s'y présenter, comme d'habitude, dans le cratère principal, c'est un
glacier
qui, le plus souvent, remplit cet office, tandis que l'activité solfatarienne
s'y transporte sur le trajet de grandes crevasses latérales ouvertes sur
les pentes, voire tout à fait à la base du volcan. Leur apparition se
traduit par des explosions de gaz et de vapeurs, accompagnées de projections
de gros blocs résultant de la brusque rupture du sol trachytique; d'abondants
dégagements de fumerolles sulfureuses suivent de près cette phase paroxysmale,
mais leur existence est éphémère, carr ces solfatares, qui ne représentent
cette fois qu'une tentative avortée du réveil du volcan, sont bien vite
épuisées. (Ch. V.) |
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