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L'eau est
une substance liquide aux températures ordinaires,
se congelant par un froid convenable et se transformant en vapeur à
toute température. Elle est incolore sons
un petit volume, mais en grande masse elle prend une teinte variant du
bleu foncé au vert d'herbe ou à l'olivâtre, suivant
la nature des substances qu'elle tient toujours en dissolution; elle est
ordinairement à peu près sans saveur, mais, quand elle est
chimiquement pure, elle a un goût fade et est d'une digestion difficile.
Pendant longtemps, l'eau a été
considérée comme un élément ou corps simple;
mais, vers la fin du XVIIIe siècle,
Cavendish
et Lavoisier
(1783) démontrèrent qu'elle est composée de deux gaz,
l'hydrogène et l'oxygène. Ce
furent Gay-Lussac
et de Humboldt
qui établirent que ces deux corps simples entrent dans la composition
de l'eau dans le rapport de 1 volume d'oxygène et 2 volumes d'hydrogène,
ou en poids d'une proportion (8) d'oxygène avec une proportion (1)
d'hydrogène (H2O). Cette vérification
s'obtient soit en brûlant directement de l'hydrogène par de
l'oxygène dans l'endomètre, soit en décomposant de
l'oxyde de cuivre par de l'hydrogène, qui lui prend son oxygène
pour former de l'eau, soit en décomposant de l'eau par la pile.
Les eaux naturelles ne sont jamais pures
: suivant la nature des terrains qu'elles ont traversés, elles contiennent
en dissolution des quantités appréciables de diverses matières
salines, carbonate ou sulfate de chaux, chlorure de sodium, etc., de produits
organiques provenant de la décomposition de substances végétales
ou animales; de gaz, air, acide carbonique, hydrogène carboné,
etc. Les eaux pluviales elles-mêmes, quoique beaucoup plus pores
généralement que les eaux de source ou de puits, out cependant,
en traversant l'air, dissous une partie des gaz qui entrent dans sa composition
et des matières qui y sont tenues en suspension. Pour avoir de l'eau
chimiquement pure, il faut la distiller.
L'eau présente une propriété
remarquable qu'elle ne partage qu'avec un très petit nombre de substances;
elle se dilate en se congelant; aussi de l'eau renfermée dans un
vase clos, qu'elle remplit exactement finit-elle toujours par le briser
quand elle est exposée à un froid assez vif; elle brise même
les vases largement ouverts à l'air, lorsque, sa congélation
commençant par la surface, la croûte solide ainsi formée
enserre au-dessous d'elle une certaine quantité d'eau liquide, L'effet
devient alors le même que si le vase était clos. C'est à
cette cause qu'il faut attribuer le fendillement des pierres dites gélives,
la rupture des grands arbres pendant les hivers rigoureux, etc. Cette même
cause contribue aussi pour sa part à la mort des plantes par la
gelée, bien qu'elle n'intervienne pas généralement
seule dans la production de cet accident.
Par l'effet de son accroissement de volume,
la glace a une densité moindre que celle de l'eau sur laquelle elle
peut flotter. Cette circonstance, jointe à une autre propriété
non moins remarquable de l'eau et qui lui est si spéciale, de se
dilater au lieu de se contracter quand sa température s'abaisse
au-dessous de 4°C, fait que les rivières et les lacs se congèlent
par leur surface, tandis que les couches inférieures restent liquides
et même peuvent garder une température de 4°C, et qu'il
faut des froids très vifs et très prolongés pour que
la couche solide acquière une grande épaisseur.
Chaque fois que l'eau change d'état,
qu'elle passe de l'état de glace à l'état d'eau, ou
de l'état d'eau à l'état de vapeur, elle absorbe une
certaine quantité de chaleur qu'elle restitue en reprenant son état
primitif. C'est sur cette propriété qu'est fondé l'emploi
de la glace dans les mélanges réfrigérants, l'emploi
de la vapeur comme moyen da chauffage, l'usage des alcarazas, etc.
La glace fond invariablement à 0°C;
l'eau et la glace se vaporisent à toute température; mais
l'eau pure bout à une température constante quand la pression
qu'exerce l'air à sa surface est constante elle-même. Cette
température d'ébullition baisse en même temps que la
pression; aussi devient-il difficile de faire cuire les légumes
sur les montagnes élevées.
L'eau est indécomposable par la
chaleur seule; mais un grand nombre de substances, telles que le charbon
et la plupart des métaux peuvent, à une température
plus ou moins élevée, lui enlever son oxygène avec
lequel ils se combinent, et mettre son hydrogène en liberté.
Quelques-uns même, tels que le platine incandescence peuvent séparer
ses éléments sans en retenir aucun, et donner ainsi lieu
à la formation d'un mélange de 2 volumes d'hydrogène
et de 1 volume d'oxygène, fait d'autant plus remarquable, que le
même platine à froid plongé dans ce mélange
en déterminerait la recombinaison avec explosion.
L eau n'est ni acide ni basique, elle est
neutre; elle jouit toulefois de la propriété de se combiner
et aux acides et aux bases pour former des acides hydratés et des
hydrates d'oxyde; elle peut même décomposer partiellement
ou en totalité certains sels dont l'un des principes immédiats,
acide ou base, est très faible. Elle peut donc, suivant les cas,
se comporter ou comme un acide ou comme une base.
L 'eau dissout un très grand nombre
de substances, et, sous ce rapport, son importance chimique, industrielle
et physiologique est extrême.
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S.
Salgado, L'Homme
et l'Eau, Terre bleue, 2005. - Depuis
plus de trente ans, pour Sebastião Salgado, la photo est une arme.
Honnête et sans concession, l'écriture visuelle du plus célèbre
des photojournalistes est unique. Question de regard : le sien respecte
et célèbre la dignité humaine, dans ses tragédies
comme dans ses joies. Son optimisme, tempéré de lucidité,
et sa générosité militante nous obligent à
nous interroger sur le devenir de notre planète. Alors que s'ouvre
sous l'égide de l'ONU, une décennie internationale d'action
consacrée à l'eau, le photographe nous démontre ici,
avec toute la clarté de l'évidence, combien celle-ci, de
toutes nos ressources, est la plus précieuse, et la plus menacée.
(couv.). |
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